Simon Boccanegra

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Simon Boccanegra
Description de cette image, également commentée ci-après
Palazzo San Giorgio, résidence des doges de Gênes
Nbre d'actes 3
Musique Giuseppe Verdi
Livret Francesco Maria Piave (première version) et Arrigo Boito (deuxième version)
Langue
originale
Italien
Sources
littéraires
Simon Boccanegra de Antonio García Gutiérrez
Dates de
composition
1857
Création
La Fenice, Venise
Drapeau du Royaume de Lombardie-Vénétie Royaume de Lombardie-Vénétie

Versions successives

Représentations notables

Personnages

Airs

  • « Il lacerato spirito » - Fiesco (Prologue)
  • « Come in quest'ora bruna » - Maria (I, 1)
  • « Nell'ora soave » - Maria (I, 2)
  • « Plebe ! Patrizi ! » - Simon Boccanegra (I, 2)
  • « Sento avvampar nell'anima » - Adorno (II)

Simon Boccanegra est un opéra en un prologue et trois actes de Giuseppe Verdi, livret de Francesco Maria Piave d'après une pièce d'Antonio García Gutiérrez, créé le au théâtre de La Fenice à Venise.

Une seconde version, dont le livret a été repris par Arrigo Boito, a été créée à la Scala de Milan le .

Genèse

En mars 1856, Giuseppe Verdi se rend à Venise pour mettre en scène La traviata et reçoit une commande de La Fenice pour un nouvel opéra pour le carnaval de carême de 1857. Il choisit Simon Boccanegra tiré d'un drame de l'écrivain et poète espagnol Antonio García Gutiérrez paru en 1843. Cette histoire de la république de Gênes au XIVe siècle a une connotation politique. Verdi veut en dénoncer les guerres fratricides et menace de ne pas représenter l’œuvre si la censure touche au livret. Le musicien écrit la trame à partir de laquelle Francesco Maria Piave composera le livret. Fin 1856, la composition est achevée. Malgré sa recherche d’une expression musicale nouvelle avec des récitatifs « secs » dans le style de Wagner, la qualité de ce premier livret de Simon Boccanegra ne permet pas une étroite dépendance entre drame et musique.

Création

L'œuvre est créée le 12 mars 1857 à La Fenice, sans grand succès. En juin, l'opéra est joué à Reggio d'Émilie avec plus de succès. Mais la représentation de 1859 à Milan est un échec. L'opéra disparaît de la scène pendant des années. Verdi retravaille l'œuvre en profondeur avec Arrigo Boito qui publie une version révisée du livret. La représentation du à la Scala de Milan consacre enfin l'œuvre qui sera désormais montée à partir de cette seconde version remaniée.

Distribution

Représentations successives

Réception

La critique

Le public

Argument

L'action se situe à Gênes et dans ses alentours au milieu du XIVe siècle. Entre le prologue et le drame vingt-cinq années se passent.

Prologue

Au XIVe siècle, Gênes est déchirée par les luttes entre patriciens et plébéiens. Le marin Simon Boccanegra et son amante Maria font les frais de ces querelles intestines : le père de Maria n’est autre que le doge de la ville, le patricien Fiesco. Lorsqu’il a appris qu’elle avait donné un enfant à Simon, il a assigné sa fille à résidence. Les deux amants avaient confié leur fille à une vieille servante mais celle-ci est morte, et l’enfant a mystérieusement disparu. À l’approche des élections, le plébéien Paolo propose à Simon de se présenter. Celui-ci accepte, voyant là son unique chance d’obtenir la main de Maria. Mais Maria meurt. Rongé par la douleur, Fiesco accuse Simon d'avoir causé la perte de sa fille, et lui déclare que seule la vue de sa petite-fille pourrait les réconcilier. Et Simon Boccanegra est élu doge.

Acte I

Vingt-cinq ans ont passé sur Gênes, désormais gouvernée par Simon Boccanegra. Mais la haine entre plébéiens et patriciens ne s’est pas apaisée. Fiesco s’est retiré à l’extérieur de la ville, sous le nom d'Andrea Grimaldi, avec Amelia, une orpheline qu’il a recueillie sur le rivage et élevée comme sa propre fille. Simon Boccanegra a promis la main d’Amelia à Paolo, devenu son protégé, mais la jeune fille est amoureuse de Gabriele Adorno, dont le père a jadis été tué par Simon Boccanegra. Coup de théâtre : Simon reconnaît en Amelia sa fille, disparue vingt-cinq ans auparavant. Mais la joie des retrouvailles est de courte durée : quand Boccanegra lui refuse la main d’Amelia, Paolo enlève la jeune fille. Le conflit privé prend des proportions politiques : Gabriele, qui soupçonne Simon Boccanegra d’être l’auteur de l’enlèvement, et Fiesco provoquent une insurrection. Simon doit faire face au peuple, cependant que les affrontements entre plébéiens et patriciens conduisent la cité au bord de la guerre civile. Grâce à Amelia, la vérité éclate : Paolo est démasqué.

Acte II

Paolo, qui brûle de se venger, projette d’empoisonner Simon Boccanegra. Il réussit à persuader Gabriele de s’allier à lui, en lui faisant croire que Simon entretient une liaison avec Amelia. Mais lorsque Gabriele se retrouve face au doge, assoupi car il a déjà bu une gorgée de poison, l’intervention d’Amelia permet une fois de plus de faire la lumière : le jeune patricien renonce à son plan en apprenant que Simon est le père de sa fiancée. Le doge lui pardonne et Gabriele lui jure fidélité, mais, dehors, la rébellion vient de commencer.

Acte III

La révolte est finalement écrasée. Paolo est arrêté puis exécuté. Fiesco hurle sa haine contre Simon Boccanegra. Mais en lui révélant qu’Amelia est la fille de Maria, Simon lui rappelle une promesse vieille de vingt-cinq ans : le plébéien et le patricien devaient faire la paix le jour où ce dernier reverrait sa petite-fille. C’est la réconciliation tant espérée. Amelia épousera Gabriele, qui succédera à Simon. La foule en liesse réclame Simon Boccanegra, mais le poison a inexorablement accompli son œuvre, et déjà les ténèbres enveloppent le doge. Fiesco va annoncer à la foule que Gabriele est le nouveau doge.

Analyse

Orchestration

Bois

Cuivres

Percussions

Cordes

Commentaire

En été 1985, une représentation de Simon Boccanegra eut lieu au théâtre antique d'Orange (Vaucluse) dans le cadre des Chorégies.

La soprano Montserrat Caballé y tenait le rôle de Maria Boccanegra.

Annexes

Bibliographie

  • Stéphane Goldet, Simon Boccanegra dans Guide des opéras de Verdi, Jean Cabourg, directeur de la publication, Fayard, collection Les indispensables de la musique, Paris, 1990, p. 685–752 (ISBN 2-213-02409-X).
  • Jean-Louis Dutronc, Gilles de Van, Jean-François Labie, Sandro Cometta, Pierre Flinois, Simon Boccanegra, dans L'Avant-Scène Opéra, Éditions Premières Loges, Paris, 1994, 128 p. (ISBN 2-84385-012-6).
  • Alain Pâris, « Simon Boccanegra », dans Kobbé, Harewood et Antony Peattie (trad. de l'anglais par Marie-Caroline Aubert, Denis Collins et Marie-Stella Pâris), Tout l'opéra, de Monteverdi à nos jours, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », 2002 (nouvelle édition refondue) (1re éd. 1982), 1 065 p. (ISBN 2221088808, OCLC 51957694), p. 907–912.
  • Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », , 1819 p. (ISBN 978-2-2136-0017-8, OCLC 417460276, BNF 39099667), « Simon Boccanegra », p. 1608–1511.
  • (de) Christian Springer, Giuseppe Verdi – Simon Boccanegra. Dokumente – Materialien – Texte, Praesens Verlag, Vienne 2008. (ISBN 978-3-7069-0432-2).
  • Patrick Favre-Tissot-Bonvoisin, Giuseppe Verdi, Bleu Nuit Éditeur, Paris, 2013. (ISBN 978-2-35884-022-4).

Sources

  • Istituto nazionale di studi verdiani
  • Ouvrages cités

Articles connexes

Liens externes