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« Marguerite Audoux » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Audoux}}
'''Marguerite Audoux''' est une romancière française ([[1863]]-[[1937]]).
{{Infobox Biographie2
| charte = écrivain
| nom = Marguerite Audoux
| image = Marguerite Audoux - Project Gutenberg etext 20572.jpg
| légende = Marguerite Audoux.
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'''Marguerite Audoux,''' née Marguerite Donquichotte{{note|Son père était un enfant trouvé, ce qui explique la bizarrerie de ce nom de famille inventé.}} est une [[Roman (littérature)|romancière]] française, née le {{date|7 juillet 1863}} à [[Sancoins]] ([[Cher (département)|Cher]]) et morte le {{date|31 janvier 1937}} à [[Saint-Raphaël (Var)|Saint-Raphaël]] ([[Var (département)|Var]]). Elle est connue pour son roman ''[[Marie-Claire (roman)|Marie-Claire]]'', qui reçoit le [[Prix Femina|prix Fémina]] en 1910 et qui donne son nom au magazine féminin ''[[Marie Claire]]'' créé en 1937.
==Biographie==


== Biographie ==
'''Marguerite Donquichote''' naît à Sancoins, dans le centre de la France, le [[7 juillet]] [[1863]]. À l’âge de trois ans, elle perd sa mère, et son père abandonne ses deux filles. Marguerite et Madeleine (l’aînée), d’abord confiées à une tante, passent neuf années à l’orphelinat de l’Hôpital général de Bourges. Marguerite est placée de 1877 à 1881, en tant que bergère d’agneaux et servante de ferme, en Sologne. Les deux dernières années de cette période sont marquées par la rencontre d’Henri Dejoulx, avec qui la jeune fille vit un amour payé de retour, mais auquel la famille d’Henri, par peur d’une mésalliance, met un terme. L’orpheline monte alors sur Paris, où elle vit des années noires en exerçant le métier de couturière, que le chômage la contraint de faire alterner avec d’autres travaux pénibles (à la Cartoucherie de Vincennes, et dans la buanderie de l’Hôpital Laënnec). Pendant ces années de misère, en 1883, elle a un enfant qui ne survit pas, et qui lui vaut, au terme d’une grossesse et d’un accouchement pénibles, une stérilité définitive. À la même époque, sa sœur Madeleine lui laisse sa fille Yvonne, que la future romancière élève, en dépit des difficultés financières auxquelles elle est confrontée. C’est précisément cette nièce qui, sans bien sûr en avoir conscience, va favoriser la carrière littéraire de sa mère adoptive : la jeune fille volage, à seize ans, se prostitue, à l’insu de sa tante, dans le quartier des Halles de Paris ; or, un jeune homme, qui ignore également le commerce auquel elle s’adonne, s’éprend d’elle. C’est Jules Iehl, alias Michel Yell en littérature, un ami d'[[André Gide]]. Quand il prend conscience de la situation, il va voir la tante, avec qui il se console si bien que leur relation ne prendra fin qu’en 1912. Yell fait rencontrer à son amie un groupe d’intellectuels, des écrivains et des artistes parmi lesquels figurent [[Charles-Louis Philippe]], [[Léon-Paul Fargue]], [[Léon Werth]] et [[Francis Jourdain]].
Le père de Marguerite Audoux est charpentier, sa mère est journalière. Celle-ci meurt de phtisie lorsque Marguerite Audoux est âgée de trois ans. Marguerite Audoux et sa sœur aînée Madeleine sont confiées à une tante. Puis elles sont placées à l'orphelinat de [[Bourges]]. En 1877 à l'âge de 14 ans, Marguerite Audoux est placée, en tant que [[Berger|bergère]] et [[Ouvrier agricole|servante de ferme]], en [[Sologne]] à [[Sainte-Montaine]], près d'[[Aubigny-sur-Nère]]. Elle se réfugie le soir dans la lecture. À 18 ans, elle part s'installer à Paris. Elle exerce le métier de [[Couture|couturière]]. Pour compléter son salaire, elle travaille à [[la Cartoucherie]] de [[Vincennes]] ou à la [[buanderie]] de l’[[Hôpital Laennec de Paris|Hôpital Laennec]]. Elle écrit la nuit. Elle souffre des yeux et les médecins lui conseillent d'arrêter la couture sous peine de devenir aveugle<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|auteur1=|nom1=republique-des-lettres.com|titre=Marguerite Audoux|url=https://republique-des-lettres.com/audoux-9782824904030.php|site=republique-des-lettres.com|périodique=|date=mars 2018|consulté le=2019-09-28}}</ref>.
Michel Yell découvre que celle avec qui il partage ses jours (et qui, dès 1895, a définitivement adopté son matronyme d’Audoux) a écrit ses souvenirs, et d’une fort jolie façon. Il trahit le secret auprès des compagnons de route, qui constituent le « Groupe de Carnetin » (du nom du village de l’est de Paris où ils se réunissent chaque dimanche de 1904 à 1907). [[Francis Jourdain]], dont le père, l'architecte [[Frantz Jourdain]], est un ami d’[[Octave Mirbeau]], va trouver l’auteur de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Journal_d%27une_femme_de_chambre ''Le Journal d’une femme de chambre'']. Celui qui règne en maître dans la République des Lettres est alors dépressif, et fait comprendre au jeune peintre qu’il n’est, pour l’heure, plus prêt à défendre quiconque. Il prend cependant le manuscrit, commence à le lire, et ne le termine avec enthousiasme que pour aller l’imposer aux éditeurs. C’est donc à Octave Mirbeau que la couturière des lettres doit ce véritable coup d’état du 2 décembre 1910 : le Prix Femina-Vie heureuse que l’on décerne à l’ancienne bergère, qui assistera, de son vivant, au dépassement des cent mille exemplaires de ''Marie-Claire'', traduit dans de nombreuses langues, en allemand et en anglais bien sûr, mais aussi en esperanto, en russe, en catalan, en suédois, en espagnol, en danois, en slovène... Le second livre ne paraîtra que dix ans plus tard, après le départ de Michel Yell (puis la mort d’[[Alain-Fournier]], le fils spirituel de la romancière, et celle d'[[Octave Mirbeau]]), et au moment de l’adoption des trois fils d’Yvonne. ''L’Atelier de Marie-Claire'', en 1920, rencontre encore un certain succès, mais qu’un tirage à douze mille exemplaires place cependant loin derrière le ''best-seller'' dont il constitue la suite. C’est le début d’un lent decrescendo ponctué par ''De la ville au moulin'' (1926), ''La Fiancée'', un recueil de contes digne d’intérêt que Flammarion édite en 1932, et enfin ''Douce Lumière'', roman posthume qui sort fin 1937. La romancière, décédée le 31 janvier de cette même année, est enterrée à Saint-Raphaël, où l’amoureuse de la mer a terminé son existence.


En 1895, elle ouvre un atelier et prend définitivement le nom de sa mère : Audoux<ref name=":1">{{Lien web|langue=fr|titre=Renée Vivien, Judith Gautier, Marguerite Audoux : 3 autrices oubliées par l'histoire|url=https://www.franceculture.fr/litterature/renee-vivien-judith-gautier-marguerite-audoux-3-autrices-oubliees-par-lhistoire|site=France Culture|date=2019-03-07|consulté le=2019-09-28}}</ref>. Sa sœur Madeleine lui confie sa fille Yvonne. À l'insu de sa tante, celle-ci se prostitue dans le [[quartier des Halles]] de Paris. Jules Lehl, alias {{Lien|langue=d|trad= Q58332812 |fr= Michel Yell }}, un ami d'[[André Gide]], rencontre la jeune femme et entretient une relation avec elle. Quand il prend conscience de la situation, il va voir Marguerite Audoux, la tante d'Yvonne. Il s'installe avec elle. En 1904, Michel Yell présente à Marguerite Audoux un groupe d’intellectuels, écrivains et artistes, parmi lesquels figurent [[Charles-Louis Philippe]], [[Léon-Paul Fargue]], [[Valery Larbaud]], [[Léon Werth]] et [[Francis Jourdain]], avec lesquels, jusqu'en 1907, elle tient un cénacle littéraire à [[Carnetin]]<ref> Bernard-Marie Garreau, ''Les dimanches de Carnetin. Histoire d'une famille littéraire'', Éditions Complicités, 2021, {{ISBN|9782351203842}}.</ref>.
==Les quatre romans==


Michel Yell découvre que Marguerite Audoux, qui vit depuis 1908, [[rue Léopold-Robert]], écrit ses souvenirs. Par l'entremise de [[Frantz Jourdain]], père de Francis Jourdain, Michel Yell présente le manuscrit de Marguerite Audoux à [[Octave Mirbeau]]. Celui-ci règne en maître dans [[la République des Lettres]]. Il est alors dépressif, et fait comprendre à Michel Yell qu’il n’est, pour l’heure, plus prêt à défendre quiconque. Il prend cependant le [[manuscrit]], commence à le lire, et le termine avec enthousiasme pour ensuite aller le proposer aux éditeurs : [[Éditions Fasquelle|Eugène Fasquelle]] l'accepte.
{{Wikisource}}
[[File:Audoux - De la ville au moulin.djvu|thumb|left|Couverture de l'ouvrage ''De la ville au moulin'', publié en 1926 chez Fasquelle.]]
Le roman est publié sous le titre de ''Marie Claire''. Il est présenté pour le [[prix Goncourt]]<ref name=":1" />. Il reçoit le [[Prix Femina]] le {{date-|2 décembre 1910}}. Les ventes dépassent les cent mille exemplaires. Il est traduit en allemand, en anglais, en espéranto, en russe, en catalan, en suédois, en espagnol, en danois, en slovène.


Dix ans plus tard, en 1920, ''L’Atelier de Marie-Claire'' est publié. Le cercle d'amis qui se réunissaient chez Marguerite Audoux ou à [[Carnetin]] n'existe plus : Michel Yell est parti en province en 1912, [[Alain-Fournier]] est mort en 1914, Charles-Louis Philippe en 1909, Octave Mirbeau en 1917. Ce second roman est tiré à douze mille exemplaires. En 1926, Marguerite Audoux publie ''De la ville au moulin'', puis ''La Fiancée'', un recueil de contes que [[Groupe Flammarion|Flammarion]] édite en 1932, et enfin ''Douce Lumière'', roman posthume qui sort fin 1937. Ces romans sont des tableaux sociaux et décrivent le travail des femmes et les conditions de vie de celles-ci, les difficultés des relations amoureuses, la mort subite des enfants, le retour du front des hommes mutilés<ref>{{Ouvrage|langue=fr|nom1=Dussert, Éric, 1967- ...|titre=Cachées par la forêt|sous-titre=138 femmes de lettres oubliées|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions de la Table ronde|La Table ronde]]|date=DL 2018|pages totales=574|isbn=978-2-7103-7714-6|isbn2=2710377144|oclc=1061262122|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1061262122|consulté le=2019-09-28}}</ref>.
* ''Marie-Claire'' (1910), Grasset, Les Cahiers Rouges, 1987. Cette première œuvre est la plus autobiographique. Elle évoque l'enfance et l'adolescence de l'auteur. La première partie relate la mort de la mère, le départ du père et les neuf années passées à l'orphelinat, l'Hôpital Général de Bourges, période difficile, éclairée cependant par la présence tutélaire de sœur Marie-Aimée. La deuxième partie se situe à la ferme de Villevieille, où les premiers patrons de Marie-Claire, Maître Sylvain et Pauline, entourent la petite bergère d'une affection bienveillante. Dans la troisième partie, la jeune fille s'éprend d'Henri Deslois, le frère de la fermière qui a succédé à Pauline. La mère du jeune homme interdit à Marie-Claire de revoir Henri. Celle-ci retourne alors au couvent, où elle revoit sœur Marie-Aimée avant de partir pour Paris.
* ''L’Atelier de Marie-Claire'' (1920), Grasset, Les Cahiers Rouges, 1987. L'atelier de couture où Marie-Claire a trouvé du travail nous est dépeint comme une grande famille. Les patrons, M. et Mme Dalignac, et les ouvrières, obligées de s'embaucher en usine lors des périodes de chômage, dépendent de la même façon des clientes, exigeantes et souvent mauvaises payeuses. Ainsi, ce roman est à la fois la peinture d'un milieu social et une suite d'anecdotes variées qui, tout en campant avec précision les personnages des ouvrières, permettent au récit de progresser. Après la mort des patrons, on ne sait si Marie-Claire épousera Clément, le neveu de Mme Dalignac, qu'au demeurant elle n'aime pas.
* ''De la ville au moulin'', Fasquelle, 1926. En voulant s'interposer lors d'une dispute qui oppose ses parents, Annette Beaubois est blessée à la hanche et demeure boiteuse. Elle part pour le moulin de son oncle, bientôt suivie par ses frères et sœurs que ses parents, en train de se séparer, lui confient. À vingt ans, elle consent à vivre avec un ami de son frère, Valère, qui sombre dans l'alcoolisme, et la trompe. Enceinte de ses œuvres, elle le quitte néanmoins pour aller accoucher, à Paris, d'un enfant qui ne survit pas. Dans la capitale, elle retrouve sa famille, puis, la guerre terminée, elle reconnaît Valère dans un grand blessé. Elle est prête à lui redonner sa chance.
* ''Douce Lumière'', Grasset, 1937 (posth.). Douce est le surnom d'Eglantine Lumière. Sa mère est morte en couches, le père s'est suicidé de désespoir, et le grand-père maternel voue à la fillette une injuste rancune. Douce trouve du réconfort auprès de son jeune voisin, Noël, et, au fil des années, l'amitié se transforme en amour. Mais Eglantine est victime d'une campagne de calomnie de la part de la famille du jeune homme qui, hostile à leur union, réussit à les séparer. L'héroïne, à jamais marquée par son expérience et fidèle au souvenir de Noël, se retrouve à Paris, où elle sympathise avec Jacques, son voisin, malheureux en amour, puis veuf. Une tentative de relation amoureuse échoue. Jacques part pour la guerre. Lorsqu'il revient, il a perdu la raison.


La romancière, décédée le {{date-|31 janvier 1937}}, est inhumée à [[Saint-Raphaël (Var)|Saint-Raphaël]], où elle a terminé son existence.
==Études==


== Les quatre romans ==
* Georges Reyer, ''Un cœur pur : Marguerite Audoux'', Grasset, 1942.
* Bernard-Marie Garreau, ''Marguerite Audoux, la couturière des lettres'', Tallandier, 1991.
* Bernard-Marie Garreau, ''La Famille de Marguerite Audoux'', Septentrion, 2 vol., 1998.


* ''[[Marie-Claire (roman)|Marie-Claire]]'' ([[s:fr:Marie-Claire|lire en ligne]]), Paris, Bibliothèque-Charpentier, [[Éditions Fasquelle|Eugène Fasquelle]] éditeur, 1910.
{{portail littérature}}
[[Catégorie:Écrivain français|Audoux, Marguerite]]
[[Catégorie:Naissance en 1863|Audoux, Marguerite]]
[[Catégorie:Décès en 1937|Audoux, Marguerite]]


* ''L’Atelier de Marie-Claire'' ([[s:fr:L’Atelier de Marie-Claire|lire en ligne]]), Paris, Bibliothèque-Charpentier, Fasquelle éditeurs, 1920 ; réédition Grasset, Les Cahiers Rouges, 1987. L'atelier de couture où Marie-Claire a trouvé du travail est dépeint comme une grande famille. Les patrons, M. et {{Mme}} Dalignac, et les ouvrières, obligées de s'embaucher en usine lors des périodes de chômage, dépendent de la même façon des clientes, exigeantes et souvent mauvaises payeuses. Ainsi ce roman est à la fois la peinture d'un milieu social et une suite d'anecdotes variées qui, tout en campant avec précision les personnages des ouvrières, permettent au récit de progresser. Après la mort des patrons, on ne sait si Marie-Claire épousera Clément, le neveu de {{Mme}} Dalignac, qu'au demeurant elle n'aime pas.
[[de:Marguerite Audoux]]
* ''De la ville au moulin'' ([[s:fr:De la ville au moulin|lire en ligne]]), Paris, Bibliothèque-Charpentier, Fasquelle éditeurs, 1926. En voulant s'interposer lors d'une dispute qui oppose ses parents, Annette Beaubois est blessée à la hanche et demeure boiteuse. Elle part pour le moulin de son oncle, bientôt suivie par ses frères et sœurs que ses parents, en train de se séparer, lui confient. À vingt ans, elle consent à vivre avec un ami de son frère, Valère, qui sombre dans l'alcoolisme, et la trompe. Enceinte, elle le quitte néanmoins pour aller accoucher, à Paris, d'un enfant qui ne survit pas. Dans la capitale, elle retrouve sa famille, puis, la guerre terminée, elle reconnaît Valère dans un grand blessé. Elle est prête à lui redonner sa chance.
[[en:Marguerite Audoux]]
* ''Douce Lumière'' ([[s:fr:Douce Lumière|lire en ligne]]), Paris, Bernard Grasset (collection Pour mon plaisir), 1937 (posthume). Douce est le surnom d'Églantine Lumière. Sa mère est morte en couches, le père s'est suicidé de désespoir, et le grand-père maternel voue à la fillette une injuste rancune. Douce trouve du réconfort auprès de son jeune voisin, Noël, et, au fil des années, l'amitié se transforme en amour. Mais Églantine est victime d'une campagne de calomnie de la part de la famille du jeune homme qui, hostile à leur union, réussit à les séparer. L'héroïne, à jamais marquée par son expérience et fidèle au souvenir de Noël, se retrouve à Paris, où elle sympathise avec Jacques, son voisin, malheureux en amour, puis veuf. Une tentative de relation amoureuse échoue. Jacques part pour la guerre et revient peu après handicapé. À la mort de sa fille, il perd la raison. (Réédition, Paris, Libretto, 2019 {{ISBN|978-2-36914-526-4}})
[[es:Marguerite Audoux]]

[[it:Marguerite Audoux]]
[[File:Plaque Marguerite Audoux, 10 rue Léopold-Robert, Paris 14.jpg|thumb|Plaque apposée sur la maison du [[14e arrondissement de Paris|{{14e|arrondissement}} de Paris]], 10 [[rue Léopold-Robert]], où Marguerite Audoux vécut de 1908 à 1935.]]
[[ru:оду, Маргарита]]

== Autres publications ==
* ''Le Chaland de la reine'', avec des vignettes de [[Louis Charlot]], Charles de Fontenay, [[Francis Jourdain]], Nevers, Imprimerie nouvelle de L'Avenir, 1910.
* ''La Fiancée'', recueil de contes, E. Flammarion, 1932.

== Prix et distinctions ==
* [[Prix Femina]] 1910 pour ''[[Marie-Claire (roman)|Marie-Claire]]''

== Postérité ==
* En 1937, le magazine féminin ''Marie Claire'' est fondé, en faisant référence au roman de Marguerite Audoux.
* Le [[prix Marguerite-Audoux]] est créé en 1997. Il est décerné à des auteurs de langue française.
* Le [[Prix Marguerite-Audoux#Prix Marguerite-Audoux des collèges|prix Marguerite-Audoux des collèges]] est créé en 2003. Les collégiens du [[Cher (département)|Cher]], décernent ce prix à un ouvrage de littérature de jeunesse récemment publié<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=F.Lesage|titre=Rencontres pour le prix Marguerite Audoux|url=http://cdi-college-marguerite-audoux.over-blog.com/2017/07/rencontres-pour-le-prix-marguerite-audoux.html|site=Blog du collège Marguerite Audoux Sancoins|consulté le=2019-09-28}}</ref>.
* La ville d'[[Aubigny-sur-Nère]] (dans le Cher, où elle avait vécu dans sa jeunesse) a consacré à Marguerite Audoux un musée qui rassemblait plusieurs objets familiers de l'écrivaine, légués par ses héritiers, et qui a été transféré à la mairie de Sainte-Montaine, commune voisine où elle a également vécu.
* Sur la façade de la mairie de [[Sainte-Montaine]] est apposée une plaque rappelant que Marguerite Audoux fut bergère dans une ferme située sur la commune, qui lui inspira bien des personnages et lieux évoqués dans ses romans.
* Une bibliothèque municipale parisienne porte le nom de Marguerite Audoux. En {{date-|mai 2007}}, après un vote<ref>[http://www.mairie3.paris.fr/mairie3/jsp/site/Portal.jsp?article_id=11823&portlet_id=1163 Présentation de la bibliothèque] par la mairie du {{3e|arrondissement}}</ref> des habitants du [[3e arrondissement de Paris|{{3e|arrondissement}} de Paris]], auxquels étaient également proposés les noms de [[Hannah Arendt]], [[Robert Desnos]] et [[André Schwarz-Bart]], ce nom a été choisi pour la nouvelle bibliothèque du quartier, qui a ouvert ses portes au 10 [[rue Portefoin]] le {{date-|17 janvier 2008}}<ref>[http://www.paris.fr/Portail/Culture/Portal.lut?page_id=8449&document_type_id=5&document_id=48554&portlet_id=19711 Présentation de la bibliothèque Marguerite Audoux] par la ville de Paris. [http://equipement.paris.fr/bibliotheque-marguerite-audoux-1665 Nouvelle page].</ref>.
* La bibliothèque de la ville de [[Marmagne (Cher)|Marmagne]] (Cher) a été baptisée du nom de l'écrivaine.
* Le lycée professionnel de [[Gien]] ([[Loiret (département)|Loiret]]), créé en 2006, porte le nom de [[Lycée Marguerite-Audoux]].

* Une fresque est apposée sur le bâtiment du collège Marguerite Audoux de [[Sancoins]].

== Notes et références ==
<references/>

== Annexes ==
{{Autres projets|commons =Category:Marguerite Audoux|wikisource = Marguerite Audoux| wikisource titre = Œuvres complètes disponibles}}
=== Bibliographie ===
* Georges Reyer, ''Un cœur pur : Marguerite Audoux'', Grasset, 1942
* Louis Lanoizelée, ''Marguerite Audoux'', Plaisir du bibliophile, 1954
* Bernard-Marie Garreau, ''Marguerite Audoux, la couturière des lettres'', Tallandier, 1991
* Bernard-Marie Garreau, ''La Famille de Marguerite Audoux'', Septentrion, 2 vol., 1998
* Léonard Sermier, ''Femina 1910. Virevoltes autour de l'oeuvre de Marguerite Audoux'', [https://www.lelivre.ch/Results Les Lettres Majuscules], 2019.
*Bernard-Marie Garreau, ''Les Dimanches de Carnetin - Histoire d'une famille littéraire'', Editions Complicités, 2021

=== Article connexe ===
* [[Prix Marguerite Audoux]]

=== Emission radiophonique ===

* "Portrait : Marguerite Audoux", Documentaire d'été, 31/08/1986, en podcast sur le site de ''France Culture'', "Renée Vivien, Judith Gautier, Marguerite Audoux : 3 autrices oubliées par l'histoire" (07/03/2019) [https://www.franceculture.fr/litterature/renee-vivien-judith-gautier-marguerite-audoux-3-autrices-oubliees-par-lhistoire]

=== Liens externes===
{{liens}}
* Articles : Aliette G. Certhoux, ''Actualité de Charles-Louis Philippe et de Marguerite Audoux'', préface de la réédition de la nouvelle de Charles-Louis Philippe, ''L'Enfant malade'', parue dans la revue ''[[Mercure de France]]'' en 1900, et témoignage de son amie écrivaine paru dans ''[[La Nouvelle Revue française]]'' du {{date-|15 février 1910}} ({{n°|14}}) ; célébration du centenaire de la disparition de [[Charles-Louis Philippe]] et hommage à Marguerite Audoux à l'occasion du centenaire de la journée internationale des droits de la femme inaugurée le {{date-|8 mars 1010}}, in la ''[[Revue des ressources]]'', {{date-|8 mars 2010}} [http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article1572].
* [http://sainte-montaine.e-monsite.com/pages/les-atouts-de-sainte-montaine/musee-marguerite-audoux.html Musée Marguerite Audoux, Sainte-Montaine (Cher)]

{{Portail|Femmes|littérature française|Cher}}

{{DEFAULTSORT:Audoux, Marguerite}}
[[Catégorie:Romancière française du XXe siècle]]
[[Catégorie:Lauréat du prix Femina]]
[[Catégorie:Naissance en juillet 1863]]
[[Catégorie:Naissance dans le Cher]]
[[Catégorie:Décès en janvier 1937]]
[[Catégorie:Décès à 73 ans]]
[[Catégorie:Décès à Saint-Raphaël (Var)]]

Dernière version du 29 mars 2024 à 00:45

Marguerite Audoux
Marguerite Audoux.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Marguerite Donquichotte
Nationalité
Activités
Autres informations
Mouvement
Genre artistique
Distinction
Œuvres principales
signature de Marguerite Audoux
Signature

Marguerite Audoux, née Marguerite Donquichotte[1] est une romancière française, née le à Sancoins (Cher) et morte le à Saint-Raphaël (Var). Elle est connue pour son roman Marie-Claire, qui reçoit le prix Fémina en 1910 et qui donne son nom au magazine féminin Marie Claire créé en 1937.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le père de Marguerite Audoux est charpentier, sa mère est journalière. Celle-ci meurt de phtisie lorsque Marguerite Audoux est âgée de trois ans. Marguerite Audoux et sa sœur aînée Madeleine sont confiées à une tante. Puis elles sont placées à l'orphelinat de Bourges. En 1877 à l'âge de 14 ans, Marguerite Audoux est placée, en tant que bergère et servante de ferme, en Sologne à Sainte-Montaine, près d'Aubigny-sur-Nère. Elle se réfugie le soir dans la lecture. À 18 ans, elle part s'installer à Paris. Elle exerce le métier de couturière. Pour compléter son salaire, elle travaille à la Cartoucherie de Vincennes ou à la buanderie de l’Hôpital Laennec. Elle écrit la nuit. Elle souffre des yeux et les médecins lui conseillent d'arrêter la couture sous peine de devenir aveugle[2].

En 1895, elle ouvre un atelier et prend définitivement le nom de sa mère : Audoux[3]. Sa sœur Madeleine lui confie sa fille Yvonne. À l'insu de sa tante, celle-ci se prostitue dans le quartier des Halles de Paris. Jules Lehl, alias Michel Yell (d), un ami d'André Gide, rencontre la jeune femme et entretient une relation avec elle. Quand il prend conscience de la situation, il va voir Marguerite Audoux, la tante d'Yvonne. Il s'installe avec elle. En 1904, Michel Yell présente à Marguerite Audoux un groupe d’intellectuels, écrivains et artistes, parmi lesquels figurent Charles-Louis Philippe, Léon-Paul Fargue, Valery Larbaud, Léon Werth et Francis Jourdain, avec lesquels, jusqu'en 1907, elle tient un cénacle littéraire à Carnetin[4].

Michel Yell découvre que Marguerite Audoux, qui vit depuis 1908, rue Léopold-Robert, écrit ses souvenirs. Par l'entremise de Frantz Jourdain, père de Francis Jourdain, Michel Yell présente le manuscrit de Marguerite Audoux à Octave Mirbeau. Celui-ci règne en maître dans la République des Lettres. Il est alors dépressif, et fait comprendre à Michel Yell qu’il n’est, pour l’heure, plus prêt à défendre quiconque. Il prend cependant le manuscrit, commence à le lire, et le termine avec enthousiasme pour ensuite aller le proposer aux éditeurs : Eugène Fasquelle l'accepte.

Couverture de l'ouvrage De la ville au moulin, publié en 1926 chez Fasquelle.

Le roman est publié sous le titre de Marie Claire. Il est présenté pour le prix Goncourt[3]. Il reçoit le Prix Femina le . Les ventes dépassent les cent mille exemplaires. Il est traduit en allemand, en anglais, en espéranto, en russe, en catalan, en suédois, en espagnol, en danois, en slovène.

Dix ans plus tard, en 1920, L’Atelier de Marie-Claire est publié. Le cercle d'amis qui se réunissaient chez Marguerite Audoux ou à Carnetin n'existe plus : Michel Yell est parti en province en 1912, Alain-Fournier est mort en 1914, Charles-Louis Philippe en 1909, Octave Mirbeau en 1917. Ce second roman est tiré à douze mille exemplaires. En 1926, Marguerite Audoux publie De la ville au moulin, puis La Fiancée, un recueil de contes que Flammarion édite en 1932, et enfin Douce Lumière, roman posthume qui sort fin 1937. Ces romans sont des tableaux sociaux et décrivent le travail des femmes et les conditions de vie de celles-ci, les difficultés des relations amoureuses, la mort subite des enfants, le retour du front des hommes mutilés[5].

La romancière, décédée le , est inhumée à Saint-Raphaël, où elle a terminé son existence.

Les quatre romans[modifier | modifier le code]

  • L’Atelier de Marie-Claire (lire en ligne), Paris, Bibliothèque-Charpentier, Fasquelle éditeurs, 1920 ; réédition Grasset, Les Cahiers Rouges, 1987. L'atelier de couture où Marie-Claire a trouvé du travail est dépeint comme une grande famille. Les patrons, M. et Mme Dalignac, et les ouvrières, obligées de s'embaucher en usine lors des périodes de chômage, dépendent de la même façon des clientes, exigeantes et souvent mauvaises payeuses. Ainsi ce roman est à la fois la peinture d'un milieu social et une suite d'anecdotes variées qui, tout en campant avec précision les personnages des ouvrières, permettent au récit de progresser. Après la mort des patrons, on ne sait si Marie-Claire épousera Clément, le neveu de Mme Dalignac, qu'au demeurant elle n'aime pas.
  • De la ville au moulin (lire en ligne), Paris, Bibliothèque-Charpentier, Fasquelle éditeurs, 1926. En voulant s'interposer lors d'une dispute qui oppose ses parents, Annette Beaubois est blessée à la hanche et demeure boiteuse. Elle part pour le moulin de son oncle, bientôt suivie par ses frères et sœurs que ses parents, en train de se séparer, lui confient. À vingt ans, elle consent à vivre avec un ami de son frère, Valère, qui sombre dans l'alcoolisme, et la trompe. Enceinte, elle le quitte néanmoins pour aller accoucher, à Paris, d'un enfant qui ne survit pas. Dans la capitale, elle retrouve sa famille, puis, la guerre terminée, elle reconnaît Valère dans un grand blessé. Elle est prête à lui redonner sa chance.
  • Douce Lumière (lire en ligne), Paris, Bernard Grasset (collection Pour mon plaisir), 1937 (posthume). Douce est le surnom d'Églantine Lumière. Sa mère est morte en couches, le père s'est suicidé de désespoir, et le grand-père maternel voue à la fillette une injuste rancune. Douce trouve du réconfort auprès de son jeune voisin, Noël, et, au fil des années, l'amitié se transforme en amour. Mais Églantine est victime d'une campagne de calomnie de la part de la famille du jeune homme qui, hostile à leur union, réussit à les séparer. L'héroïne, à jamais marquée par son expérience et fidèle au souvenir de Noël, se retrouve à Paris, où elle sympathise avec Jacques, son voisin, malheureux en amour, puis veuf. Une tentative de relation amoureuse échoue. Jacques part pour la guerre et revient peu après handicapé. À la mort de sa fille, il perd la raison. (Réédition, Paris, Libretto, 2019 (ISBN 978-2-36914-526-4))
Plaque apposée sur la maison du 14e arrondissement de Paris, 10 rue Léopold-Robert, où Marguerite Audoux vécut de 1908 à 1935.

Autres publications[modifier | modifier le code]

  • Le Chaland de la reine, avec des vignettes de Louis Charlot, Charles de Fontenay, Francis Jourdain, Nevers, Imprimerie nouvelle de L'Avenir, 1910.
  • La Fiancée, recueil de contes, E. Flammarion, 1932.

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

  • En 1937, le magazine féminin Marie Claire est fondé, en faisant référence au roman de Marguerite Audoux.
  • Le prix Marguerite-Audoux est créé en 1997. Il est décerné à des auteurs de langue française.
  • Le prix Marguerite-Audoux des collèges est créé en 2003. Les collégiens du Cher, décernent ce prix à un ouvrage de littérature de jeunesse récemment publié[6].
  • La ville d'Aubigny-sur-Nère (dans le Cher, où elle avait vécu dans sa jeunesse) a consacré à Marguerite Audoux un musée qui rassemblait plusieurs objets familiers de l'écrivaine, légués par ses héritiers, et qui a été transféré à la mairie de Sainte-Montaine, commune voisine où elle a également vécu.
  • Sur la façade de la mairie de Sainte-Montaine est apposée une plaque rappelant que Marguerite Audoux fut bergère dans une ferme située sur la commune, qui lui inspira bien des personnages et lieux évoqués dans ses romans.
  • Une bibliothèque municipale parisienne porte le nom de Marguerite Audoux. En , après un vote[7] des habitants du 3e arrondissement de Paris, auxquels étaient également proposés les noms de Hannah Arendt, Robert Desnos et André Schwarz-Bart, ce nom a été choisi pour la nouvelle bibliothèque du quartier, qui a ouvert ses portes au 10 rue Portefoin le [8].
  • La bibliothèque de la ville de Marmagne (Cher) a été baptisée du nom de l'écrivaine.
  • Le lycée professionnel de Gien (Loiret), créé en 2006, porte le nom de Lycée Marguerite-Audoux.
  • Une fresque est apposée sur le bâtiment du collège Marguerite Audoux de Sancoins.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Son père était un enfant trouvé, ce qui explique la bizarrerie de ce nom de famille inventé.
  2. republique-des-lettres.com, « Marguerite Audoux », sur republique-des-lettres.com, (consulté le )
  3. a et b « Renée Vivien, Judith Gautier, Marguerite Audoux : 3 autrices oubliées par l'histoire », sur France Culture, (consulté le )
  4. Bernard-Marie Garreau, Les dimanches de Carnetin. Histoire d'une famille littéraire, Éditions Complicités, 2021, (ISBN 9782351203842).
  5. Dussert, Éric, 1967- ..., Cachées par la forêt : 138 femmes de lettres oubliées, Paris, La Table ronde, dl 2018, 574 p. (ISBN 978-2-7103-7714-6 et 2710377144, OCLC 1061262122, lire en ligne)
  6. F.Lesage, « Rencontres pour le prix Marguerite Audoux », sur Blog du collège Marguerite Audoux Sancoins (consulté le )
  7. Présentation de la bibliothèque par la mairie du 3e arrondissement
  8. Présentation de la bibliothèque Marguerite Audoux par la ville de Paris. Nouvelle page.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Reyer, Un cœur pur : Marguerite Audoux, Grasset, 1942
  • Louis Lanoizelée, Marguerite Audoux, Plaisir du bibliophile, 1954
  • Bernard-Marie Garreau, Marguerite Audoux, la couturière des lettres, Tallandier, 1991
  • Bernard-Marie Garreau, La Famille de Marguerite Audoux, Septentrion, 2 vol., 1998
  • Léonard Sermier, Femina 1910. Virevoltes autour de l'oeuvre de Marguerite Audoux, Les Lettres Majuscules, 2019.
  • Bernard-Marie Garreau, Les Dimanches de Carnetin - Histoire d'une famille littéraire, Editions Complicités, 2021

Article connexe[modifier | modifier le code]

Emission radiophonique[modifier | modifier le code]

  • "Portrait : Marguerite Audoux", Documentaire d'été, 31/08/1986, en podcast sur le site de France Culture, "Renée Vivien, Judith Gautier, Marguerite Audoux : 3 autrices oubliées par l'histoire" (07/03/2019) [1]

Liens externes[modifier | modifier le code]