Église Sainte-Anne de Tavaux

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Église Sainte-Anne de Tavaux
Image illustrative de l’article Église Sainte-Anne de Tavaux
Présentation
Culte catholique, dédiée à sainte Anne
Type église paroissiale
Début de la construction 20 mai 1938
Fin des travaux 1939
Architecte Henri Vidal
Protection Label « Patrimoine du XXe siècle » en 2004
Géographie
Pays France
Région Franche-Comté
Département Jura
Commune Tavaux
Quartier Tavaux-Cité
Coordonnées 47° 03′ 08,8″ nord, 5° 25′ 04,1″ est
Géolocalisation sur la carte : Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Franche-Comté)
Église Sainte-Anne de Tavaux

L'église Sainte-Anne de Tavaux est une église paroissiale de culte catholique, bâtie par l'architecte Henri Vidal à la fin des années 1930 à Tavaux, dans le département français du Jura. Elle fait partie d'une cité ouvrière également dessinée par Vidal, construite pour l'usine Solvay située dans cette commune[1].

Histoire

À l'origine, le plan d'ensemble de la cité ouvrière de l'usine Solvay de Tavaux ne prévoyait pas la construction d'une église[2]. Pourtant, l'église Sainte-Anne a vu sa première pierre posée le 20 mai 1938 (celle-ci, visible dans le mur nord du chœur, porte en effet la date XX.V.MCMXXXVIII)[1]. L'église a été inaugurée le 3 septembre 1939[3], soit le jour de le déclaration de la guerre contre l'Allemagne[4].

Vers 1937, Georges Rouault avait été approché par Vidal pour réaliser le vitrail de l'église, mais surchargé de travail, il avait dû refuser[5].

En 1961, la paroisse a ouvert une souscription auprès de ses fidèles pour construire une salle paroissiale. La société Solvay, souhaitant que l'architecture de cette salle soit homogène avec celle de l'église, finança les coûts supplémentaires occasionnés par cette contrainte[6].

Le 29 juin 2004, l'église a été labellisée « Patrimoine du XXe siècle »[7],[8], en même temps que la cité Solvay ; à ce titre elle a été présentée en 2010 dans une exposition à la Maison de l'architecture de Franche-Comté à Besançon[2],[9].

Description

L'église suit un plan basilical[10].

Sa façade principale est dotée d'un porche en plein cintre à plusieurs voussures[10], entouré de symboles bibliques (IHS, bateau, ancre, chrismes, chandelier à 7 branches)[1], et son pignon est orné d'un Christ en croix de Georges Saupique[10]. À droite de la façade, détaché de celle-ci, s'élève un clocher de forme carrée et flanqué de contreforts d'angle verticaux[10].

L'église est construite en maçonnerie de pierres calcaires provenant des mêmes carrières que celles utilisées pour les maisons de la cité ouvrière[2].

La charpente apparente en sapin madré[11] est constituée de fermes en forme d'arc brisé, qui descendent jusqu'à terre[10].

Une fresque du peintre suédois Rudolf Gowenius (sv)[12],[13] orne le mur du chœur.

Les plans initiaux de l'église prévoyaient un orgue, mais le projet a été abandonné à cause de la Seconde Guerre mondiale. Entre 2006 et 2009, la collégiale Notre-Dame de Dole, située à une dizaine de kilomètres, a été restaurée, et son orgue a été déposé. Apprenant cela, une association, les Amis de l'orgue de Sainte-Anne, s'est alors constituée pour recueillir les fonds nécessaires à la restauration de l'orgue, acquis pour un euro symbolique, et en équiper l'église Sainte-Anne de Tavaux[14]. Ce projet a été récompensé en 2011 par le prix « Un patrimoine pour demain » du magazine Pèlerin[4],[3]. L'orgue a été inauguré dans l'église le 20 octobre 2012[15].

Références

  1. a b et c Bernard Pontefract, « « Église paroissiale Sainte-Anne, presbytère, salle paroissiale », notice no IA00125854 », pour l'Inventaire général du patrimoine culturel, 1989, dans le base Mérimée, ministère de la Culture, notice no IA00125854.
  2. a b et c Roland Galli, « Circuit 02 : le Doubs et le Jura », Le patrimoine du XXe s'affiche, Maison de l'architecture de Franche-Comté.
  3. a et b « 11 projets et une jeune restauratrice du patrimoine récompensés par le prix Pèlerin « Un patrimoine pour demain 2011 » », narthex.fr, 14 août 2012.
  4. a et b Philippe Royer, « Concours "Un patrimoine pour demain" : L'orgue de l'église Sainte-Anne de Tavaux (Jura) », Pèlerin, no 6727,‎ (lire en ligne).
  5. Georges Salles et Lionello Venturi pour le Musée national d'art moderne, Georges Rouault : 9 juillet-26 octobre, Paris, Éditions des Musées nationaux, 1952, 40 p., p. 17.
  6. Bernard Pontefract, « La cité Solvay à Tavaux », Monuments historiques, no 183 « Franche-Comté »,‎ , p. 85.
  7. Roland Galli, Patrimoine du XXe siècle en Franche-Comté, Besançon, Néo Éditions, 2009, 178 p. (ISBN 978-2-914741-70-5).
  8. Notice no EA39000006, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. « ‘Le patrimoine du XXe en Franche-Comté’, à Besançon (25) », CyberArchi.com, 16 juin 2010. Version enregistrée par Internet Archive.
  10. a b c d et e Yves Sjöberg, Mort et résurrection de l'art sacré, Paris, Bernard Grasset, 1957, coll. « Église et temps présent » (no 8), 390 p., p. 117–118.
  11. « Monuments », ville-tavaux.fr.
  12. Thierry Allard, « Un artiste suédois à Poitiers dans les années 1930 : Rudolf Gowenius », Les découvertes… de la Communauté d'agglomération de Poitiers, Inventaire du patrimoine de la Communauté d'agglomération de Poitiers (Région Poitou-Charentes, Service de l'inventaire du patrimoine culturel), 2010, p. 6.
  13. (sv) Nils Axel Erik Bohman, Torsten Dahl, Bengt Hildebrand, Oscar Harald Wieselgren, Svenska män och kvinnor: Biografisk uppslagsbok, vol. 3, Bonnier, 1946, entrée « Gowenius, Rudolf », p. 78.
  14. « Orgue de Sainte-Anne à Tavaux », Fondation du patrimoine.
  15. « Tavaux : L'orgue de Saint-Anne inauguré le 20 octobre », Le Progrès, 12 septembre 2012.

Bibliographie

  • André Hilt, « Église de Tavaux-Cités (Jura), par H. Vidal », L'Architecture française, no 6,‎ , p. 11–20