Zostérops gris de Maurice

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Zosterops mauritianus

Zostérops gris de Maurice dans le jardin botanique Sir Seewoosagur Ramgoolam à Maurice. Décembre 2022.

Le Zostérops gris de Maurice[1] est une espèce de passereaux de la famille des Zostéropidés endémique de l'île Maurice. Il est particulièrement proche du Zostérops gris de la Réunion, avec qui il formait anciennement une seule espèce appelée Zostérops des Mascareignes.

Dénomination[modifier | modifier le code]

Le nom Zostérops est issu du grec ζωστήρ (zoster) signifiant « ceinture » et ὤψ (ops) signifiant « œil », en référence au cercle blanc qui entoure habituellement les yeux des zostérops. Le qualificatif « de Maurice » se réfère à l'île Maurice, tout comme l'épithète latin mauritianus ; l'adjectif « gris » permet de le différencier du Zostérops de Maurice (qui est parfois appelé Zostérops vert de Maurice)[2]. Il a initialement été nommé Figuier bleu ou Figuier de l'île de de France par Buffon[3].

Description[modifier | modifier le code]

Il mesure entre 10,7 et 11,4 cm, pour un poids entre 7,5 et 11 g. Contrairement à la plupart des autres zostérops, il n'arbore pas de cercle blanc autour de ses yeux. Il possède des dessus gris qui lui donnent son nom avec des dessous couleur crème, tirant vers le gris pâle vers l'arrière ; ses flancs sont couverts d'une zone olive-brun. Ses ailes sont d'un gris plus foncé, et sa queue est gris-brun sombre ; il possède une croupe blanche assez caractéristique. Il possède un iris brun et des lores gris sombre, avec un bec noirâtre et des pattes gris sombre[4].

La femelle est identique au mâle ; les juvéniles sont généralement de couleur plutôt olive-brun, avec une teinte jaunâtre sur le ventre ; leurs yeux sont plutôt gris-brun pâle durant leur première année[4].

Répartition et habitat[modifier | modifier le code]

Le Zostérops gris de Maurice est endémique de l'île Maurice ; on peut le trouver dans la majeure partie de l'île, contrairement aux autres espèces endémiques de celle-ci. Il est capable de s'adapter à de nombreux types d'habitats, y compris urbains, tant qu'il peut trouver des arbres ou des buissons[5],[4].

Écologie et comportement[modifier | modifier le code]

Alimentation[modifier | modifier le code]

Le Zostérops gris de Maurice se nourrit majoritairement de nectar[5], ainsi que d'insectes inluant les hémiptères, les sauterelles ou les chenilles[4]. Il se nourrit généralement en bandes de quelques oiseaux bien qu'il ait déjà été observé dans des plus gros groupes pouvant atteindre la centaine d'individus[5], éventuellement en compagnie d'autres espèces dans une volée mixte[4].

Reproduction[modifier | modifier le code]

Le Zostérops gris de Maurice se reproduit généralement entre septembre et mars, majoritairement d'octobre à décembre. Son nid est fait de mousses, de lichen, de feuilles et d'herbes, et consolidé avec de la soie d'araignée ; il est placé entre deux branches d'un arbre (généralement un pin). Une couvée comporte 2 (ou plus rarement 3) œufs, couvés par les deux parents pendant 12 ou 13 jours. Les deux parents participent à nourrir les petits, avec souvent l'aide d'autres congénères, ce qui est plutôt rare chez les zostérops. Les juvéniles quittent le nid 10 à 14 jours après la naissance, et deviennent indépendants deux semaines plus tard[4].

Prédation[modifier | modifier le code]

De nombreux nids sont victime de la prédation ; les prédateurs précis ne sont pas connus, bien que le Bulbul de Maurice en fasse partie, et que l'espèce introduite Bulbul orphée en soit suspectée[4].

Systématique[modifier | modifier le code]

Le Zostérops gris de Maurice a été décrit pour la première fois par Johann Friedrich Gmelin en 1789, sous le nom Motacilla mauritiana[3].

Il est actuellement considéré comme monotypique dans la classification de référence du Congrès ornithologique international (7 avril 2024)[6].

Il était anciennement considéré comme une sous-espèce du Zostérops des Mascareignes, jusqu'à ce que des études phylogénétique révèle une séparation génétique entre le Zostérops gris de Maurice et le Zostérops gris de la Réunion, avec une séparation vieille de 480 000 ans. Les deux espèces restent néanmoins très proches[7],[8].

Le Zostérops gris de Maurice et l'humain[modifier | modifier le code]

Conservation[modifier | modifier le code]

Le Zostérops gris de Maurice est considéré comme une « préoccupation mineure » par l'UICN (7 avril 2024)[9], bien que sa population soit mal connue.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Zosterops mauritianus - Avibase », sur avibase.bsc-eoc.org (consulté le )
  2. (en) James A. Jobling, The Helm dictionary of scientific bird names : from aalge to zusii, Christopher Helm, (ISBN 978-1-4081-3326-2, 1-4081-3326-1 et 978-1-4081-2501-4, OCLC 659731768, lire en ligne)
  3. a et b Carl von Linné, Johann Friedrich Gmelin et Georg Emanuel Beer, Systema naturae per regna tria naturae : secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, vol. 1, t. 2, Impensis Georg. Emanuel. Beer, (lire en ligne)
  4. a b c d e f et g (en) Josep del Hoyo, Nigel Collar et Guy M. Kirwan, « Mauritius Gray White-eye (Zosterops mauritianus), version 1.0 », Birds of the World,‎ (ISSN 2771-3105, DOI 10.2173/bow.maswhe3.01species_shared.bow.project_name, lire en ligne, consulté le )
  5. a b et c (en) Dennis M. Hansen, Jens M. Olesen et Carl G. Jones, « Trees, birds and bees in Mauritius: exploitative competition between introduced honey bees and endemic nectarivorous birds? », Journal of Biogeography, vol. 29, nos 5-6,‎ , p. 721–734 (ISSN 0305-0270 et 1365-2699, DOI 10.1046/j.1365-2699.2002.00720.x, lire en ligne, consulté le )
  6. Congrès ornithologique international, 7 avril 2024
  7. (en) Ben H. Warren, Eldredge Bermingham, Robert P. Prys‐Jones et Christophe ThéBaud, « Immigration, species radiation and extinction in a highly diverse songbird lineage: white‐eyes on Indian Ocean islands », Molecular Ecology, vol. 15, no 12,‎ , p. 3769–3786 (ISSN 0962-1083 et 1365-294X, DOI 10.1111/j.1365-294X.2006.03058.x, lire en ligne, consulté le )
  8. Borja Milá, Ben H. Warren, Philipp Heeb et Christophe Thébaud, « The geographic scale of diversification on islands: genetic and morphological divergence at a very small spatial scale in the Mascarene grey white-eye (Aves: Zosterops borbonicus) », BMC Evolutionary Biology, vol. 10, no 1,‎ , p. 158 (ISSN 1471-2148, PMID 20504327, PMCID PMC2894829, DOI 10.1186/1471-2148-10-158, lire en ligne, consulté le )
  9. UICN, consulté le 7 avril 2024

Liens externes[modifier | modifier le code]

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