Zhou Yongkang

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Zhou Yongkang
周永康
Illustration.
Fonctions
Membre du Comité central du 17e Politburo du Parti communiste chinois

(5 ans et 30 jours)
Président Hu Jintao
Ministre de la Sécurité publique

(4 ans et 10 mois)
Prédécesseur Jia Chunwang
Successeur Meng Jianzhu
Ministre du Territoire et des Ressources naturelles

(1 an)
Biographie
Date de naissance (81 ans)
Lieu de naissance Wuxi, province du Jiangsu
Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Nationalité Chinois
Parti politique Parti communiste chinois
Conjoint Jia Xiaoye (deuxième épouse)
Enfants Zhou Bin, Zhou Han
Diplômé de département d'exploration géophysique de l'Institut du pétrole de Beijing

Zhou Yongkang
Membre du Bureau politique du 17e Comité central du PCC

Zhou Yongkang (周永康) (Xu Yongyue), né le à Wuxi dans la province de Jiangsu est un homme politique chinois. Responsable de la sécurité, il est un ancien membre du Comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois. Il est ministre de la Sécurité publique de la République populaire. Il est membre du Conseil des affaires de l'État. Il était maire de la ville de Panjin, de 1983 à 1985.

Biographie

Enfance, études et carrière d'ingénieur

Zhou Yongkang naît en 1942. Il fait ses études au département d'exploration de l'Institut du pétrole de Beijing, spécialisé en exploration géophysique de 1961 à 1966. Il travaille comme ingénieur supérieur au rang équivalent à celui de professeur : comme technicien de l'équipe d'étude géologique de l'usine no 673 (de 1967 à 1970), comme technicien et secrétaire de la cellule du Parti et dirigeant de la brigade du bureau régional du commandement de la campagne d'exploration de pétrole de Liaohe (de 1970 à 1973).

Carrière ministérielle politique

Il adhère au PCC en novembre 1964. De 1976 à 1979, il est directeur adjoint du Département politique du BEPL. De 1979 à 1983, il est directeur général adjoint du BEPL et également secrétaire du Parti du centre de forage du BEPL, secrétaire du Parti et également commandant du Centre d'exploration géophysique du BEPL. De 1983 à 1985, il devient directeur général et secrétaire adjoint du PCC du BEPL, et secrétaire adjoint du PCC et maire de Panjin, dans la province du Liaoning[1].

De 1985 à 1988, il est vice-ministre au ministère de l'Industrie pétrolière et membre de l'équipe dirigeante du PCC du ministère. De 1988 à 1996, il est directeur général adjoint et secrétaire adjoint de l'équipe dirigeante du PCC de China National Petroleum and Natural Gas Corporation. De 1996 à 1998, il est directeur général et secrétaire de groupe dirigeant du PCC de China National Petroleum and Natural Gas Corporation[2].

De 1998 à 1999, il est ministre et secrétaire du groupe dirigeant du PCC du Territoire et des Ressources naturelles. De 1999 à 2002, il est secrétaire du Comité du PCC pour la province du Sichuan. De 2002 à 2003, il est membre du bureau politique et membre du secrétariat du Comité central du PCC, secrétaire adjoint du Comité des Affaires politiques et législatives du Comité central du PCC, ministre de la Sécurité publique et secrétaire du groupe dirigeant du Parti du ministère.

De 2003 à 2007, membre du Bureau politique et membre du secrétariat du Comité central du PCC, conseiller d'État et membre du groupe dirigeant du PCC du Conseil des Affaires d'État, secrétaire adjoint du Comité des Affaires politiques et législatives du Comité central du PCC, et ministre de la Sécurité publique (Meng Jianzhu lui succèdera à ce poste) et secrétaire du groupe dirigeant du Parti du ministère.

Depuis octobre 2007, il est membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC, conseiller d'État et membre du groupe dirigeant du PCC du Conseil des Affaires d'État, et secrétaire adjoint du Comité des Affaires politiques et législatives du Comité central du PCC.

Il est membre du 16e Politburo et du 17e et n'est pas reconduit dans le suivant, en 2012[3].

Enquêtes pour corruption

En août 2013, le gouvernement chinois ouvre une enquête pour corruption à l'encontre de Zhou Yongkang ; elle coïncide avec le procès mené contre Bo Xilai, l'un de ses proches. Elle entre dans le cadre de la campagne anti-corruption menée par le nouveau président Xi Jinping, qui avait déclaré lors de son arrivée qu'elle viserait « aussi bien les tigres que les mouches », à savoir des personnalités politiques importantes. Si la procédure se poursuit, il s'agirait de la première inculpation d'un membre du Politburo (la plus haute instance dirigeante du pays) depuis la Révolution culturelle[4].

Jiang Jiemin ou Li Dongsheng, des proches de Zhou, sont « placé sous enquête » dans des affaires de corruption[5]. De même, Li Chongxi, un autre de ses protégés, président du Comité de la conférence consultative politique du peuple chinois pour la province du Sichuan, est placé sous enquête en décembre 2013[6].

Cette lutte anti-corruption sert aussi des intérêts politiques. Jiang Jiemin comme la majorité des responsables incriminés sont des proches de Zhou ; lui-même étant considéré comme un proche de Bo Xilai[7]. Zhou Yongkang serait le seul dirigeant du Politburo à s'être opposé à la mise à l'écart de Bo Xilai[2]. Divers observateurs considèrent que la campagne anticorruption permet à Xi Jinping d'éliminer certains opposants politiques[8].

En décembre 2013, le New York Times annonce la mise en résidence surveillée de Zhou Yongkang et de sa femme[9].

Le dissident Qin Yongmin se félicite de l'arrestation de Zhou Yongkang, qu'il considère comme le premier responsable de la répression contre les dissidents chinois[10].

Les autorités chinoises auraient saisi 90 milliards de yuans d'actifs[11] soit 10,5 milliards d'euros chez des proches de Zhou Yongkang, 300 d'entre eux auraient été arrêtés[12]. Ainsi, outre Jiang Jiemin ou Li Dongsheng, son propre frère Zhou Yuanqing et son épouse ont été arrêtés en décembre 2013[13].

Le 29 juillet 2014, une enquête a été ouverte sur Zhou Yongkang, il est accusé de « violations graves de la discipline », formule désignant habituellement des faits de corruption[14].

Le 5 décembre 2014, Zhou Yongkang a été arrêté et exclu du PCC. Il sera traduit en justice. Au préalable, selon la terminologie du Parti, Xi Jinping lui a « arraché les dents et les griffes » à savoir éradiquer ses soutiens en particulier dans l'appareil d'État[15].

Famille

Zhou Yongkang est marié à Jia Xiaoye, sa cadette de 28 ans, une ancienne présentatrice de la CCTV[16]. Sa première femme est décédée, dans des circonstances suspectes, lors d'un accident de voiture[17].

Son fils, Zhou Bin, né en 1972, est chargé des affaires familiales[18]. Il est soupçonné de détournement de dizaines de millions d’euros. Il posséderait dix-huit propriétés à Pékin dont une estimée à vingt-cinq millions d’euros et de nombreux comptes bancaires à l’étranger[19].

Notes et références

  1. Repères. Chine. Corruption Libération, 2avril 2014
  2. a et b Régis Soubrouillard, Zhou Yongkang, le "Beria" chinois victime d'une purge Marianne, 17 décembre 2013
  3. Biographie sur China Vitae
  4. Patrick Saint-Paul, Chine : un autre "tigre" menacé par la campagne anti-corruption, in Le Figaro, samedi 31 août / dimanche 1er septembre 2013, page 7.
  5. Chine : Zhou Yongkang entraîné dans la chute du prince rouge Libération, 2 septembre 2013
  6. Chine: l'étau se resserre autour de l'ex-ministre de la Sécurité publique RFI, 30 décembre 2013
  7. Soupçons de corruption autour de l’ex-patron de la China National Petroleum RFI, septembre 2013
  8. « En Chine, le très puissant Zhou Yongkang tombe pour corruption », Le Monde, 24 juillet 2014 « En ordonnant une enquête à l'encontre de M. Zhou, le président chinois brise une règle tacite voulant que les membres du comité permanent du politburo ne soient pas inquiétés même après leur retraite, et étaye les soupçons de nombreux observateurs selon lesquels la campagne anticorruption qu'il a lancée lui sert aussi à éliminer ses adversaires politiques. »
  9. Jonathan Ansfield and Chris Buckley, China Focusing Graft Inquiry on Ex-Official New York Times, 15 décembre 2013.
  10. Lettre ouverte d'un dissident chinois pour « la protection des droits de l’homme » dans son pays Église d 'Asie, 11 mars 2014 « A ce titre, la Lettre se félicite de la sanction prise par le Parti à l’encontre du membre du Politburo et chef de la Sécurité publique, Zhou Yongkang, auquel Qin Yongmin attribue la plus grande part des responsabilités dans le durcissement du régime et la répression de toute dissidence. »
  11. China seizes $US14.5bn assets linked to ex-spy chief Zhou Yongkang - report The Guardian, 30 mars 2014
  12. Pékin saisit €10,5 milliards d'actifs dans le dossier Zhou Capital.fr, mars 2014.
  13. « Chine : le frère de l'ex-chef des services de sécurité arrêté » Le Monde, 3 mars 2014.
  14. : « Chine: ouverture d’une enquête sur Zhou Yongkang, ex-patron de la sécurité », Libération, 29 juillet 2014.
  15. Chine : le président Xi obtient la tête de l'ancien tsar de la sécurité Le Figaro, 6 décembre 2014
  16. Le numéro trois de la police chinoise tombe pour corruption Le Monde, 21 décembre 2013
  17. François Danjou, Zhou Yongkang, la chute QuestionChine.net, 15 décembre 2013
  18. Xi Jinping s’apprête peut-être à harponner un tigre. L’ancien pape de la Sécurité intérieure semble vulnérable, EpochTimes.fr, 28 août 2013
  19. Repères. Chine. Corruption, Libération.fr, 2 septembre 2013

Liens externes