Zad Moultaka

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Zad Moultaka
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Zad Moultaka est un compositeur et plasticien né le à Wadi Chahrour (Liban).

Après un premier parcours comme pianiste, il se consacre depuis 1993 à la création musicale et artistique. En résidence à l’IRCAM de 2015 à 2017, auprès de l’ensemble 2e2m en 2017, à l’Arsenal Metz-en-Scène de 2017 à 2018 et à l’Institut du monde arabe de 2016 à 2018, il représente le Liban à la 57e Biennale d’art de Venise en [1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Né au Liban en 1967 dans le milieu du théâtre contemporain arabe, Zad Moultaka commence à jouer du piano dès l'âge de cinq ans et poursuit ses études au conservatoire de Beyrouth sous la direction de Madeleine Médawar[2]. En 1984, en raison de la guerre, il s’installe à Paris où il suit les cours de Marie-Madeleine Petit, Pierre Sancan, Aldo Ciccolini, Bruno Rigutto, Marie-Françoise Buquet et Christian Ivaldi. Il obtient deux premiers prix à l’unanimité (piano et musique de chambre) au CNSMDP de Paris et entame une carrière de soliste[2].

En 1993, il choisit d'interrompre ce parcours pianistique pour se consacrer à la composition et à la peinture.

À partir de 2003 s’opère une transformation radicale de son langage. Il est sollicité par le milieu musical (commandes, enregistrements, colloques, masterclass) et invité au Festival de Beiteddine et de Baalbek au Liban, au Concertgebouw d’Amsterdam, à la Fondation Royaumont, au Festival de Radio France, à la Biennale de musique de Venise ainsi qu' à l'opéra de Mayence et Stuttgart en Allemagne…

Il fonde l’ensemble Mezwej en 2004 avec Catherine Peillon[2]. Les œuvres se succèdent comme L’Autre rive, La Passion selon Marie, La Passion d’Adonis, Our, Um, Anath, Où en est la nuit… ; les opéras Zajal, Konig Hamed und Sherifa[3]

Il participe en 2007 au Festival 38e Rugissants, à Grenoble[4]. Il présente en 2010 Zajal, évocation d'une joute poétique et musicale, au Festival de Printemps de Beyrouth organisé par la fondation Samir Kassir, puis en France à la Manufacture des œillets, à Ivry-sur-Seine[5]. En 2011, il est invité à participer à l’exposition Rebirth organisée par Janine Maamari au Beirut Exhibition Center. Ce moment coïncide avec un tournant dans sa vie artistique où l’expression qui prend corps dans des matériaux concrets (textures, pigments, liquides…), le pousse à expérimenter une autre forme de lutte et d’opérer une transmutation de la matière. Ce virage, annoncé par le souci scénographique et la mise en scène d’un opéra et de plusieurs pièces musicales complexes, lui permet de réconcilier en lui-même des tendances profondes, latentes, antagonistes, d’interroger les frontières entre visible et invisible. Chercher ce qu’on ne voit pas, sa corporéité, ses membrures par lesquelles le monde devient visible, la chair d’où naît l’objet …

La galerie Janine Rubeiz à Beyrouth décide de le représenter et lui consacre en 2013 une exposition monographique Le Feu de l’eau. Ses œuvres sont remarquées au Beyrouth exhibition Center et à la foire internationale d’art de Dubaï.

En 2015, Emmanuel Daydé devient le curateur de Come in Terra, un ensemble important d’œuvres inédites, exposé au Palazzo Albrizzi de Venise lors de la Biennale d’art contemporain.

En 2016, Vibrances atonales et Montée des ombres, installation sonore et visuelle à l’Institut du Monde Arabe et procession scénographiée pour la Nuit Blanche à Paris complètent une série d’expositions à Beyrouth et précèdent sa participation en 2017 au Pavillon du Liban à Venise pour la 57e Biennale d’Art[3].

Le , l'Épopée de Gilgamesh est créée à Metz avec l’ensemble Mezwej[6].

À 50 ans, Zad Moultaka atteint la maturité de son art en développant de front projets artistiques plastiques et musicaux, jetant des ponts entre ses deux cultures, décloisonnant les genres, guidé toujours par la nécessité et l’urgence artistique propres aux créateurs.

Recherche[modifier | modifier le code]

Zad Moultaka poursuit depuis plusieurs années une recherche personnelle sur le langage plastique et musical. Dans son travail de compositeur, il intègre les données fondamentales de l’écriture contemporaine occidentale – structures, tendances, familles et signes – aux caractères spécifiques de la musique arabe.

Cette recherche touche de nombreux domaines d’expérimentation… La lente maturation d’une forme d’expression très personnelle a fait naître, à partir de 2003, une série d’œuvres dont la production s’est peu à peu amplifiée. De la musique chorale à la musique d’ensemble, de la musique de chambre à la musique vocale soliste, de l’opéra, l’électroacoustique, la musique de film aux installations sonores et à la chorégraphie…

Zad Moultaka a entamé une collaboration musicale avec de nombreux artistes à travers le monde, notamment les ensembles 2e2m, Ars Nova, Sillages, Accroche note, Musicatreize, L’Instant Donné, le Netherland Radio Choir, l’ensemble Schönberg d’Amsterdam, le Nouvel Ensemble Moderne de Montréal, les Neue Vocalsolisten de Stuttgart, le chœur de chambre Les éléments, l’Orchestre National de Lorraine[2].

L’ensemble Mezwej est issu d'un projet relevant d’une démarche, un état d’esprit d’expérimentation, de recherche et de création à travers un questionnement des cultures orientales et occidentales, de la tension spécifique et le frottement entre écriture et oralité. En résidence trois ans à la Fondation Royaumont, entre 2007 et 2009, Mezwej a entamé plusieurs saisons entre Beyrouth, Paris, Marseille et la Grèce à partir de 2016.

Parallèlement son activité de peintre s’est intensifiée depuis 2011, elle éclot à Beyrouth, Abu Dhabi, Paris et à la Biennale d’Art de Venise ().

Prix[modifier | modifier le code]

  • Lauréat de la fondation du Crédit national de France (NATEXIS) - Prix Claude Arrieu, Sacem

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Mélodies de Gabriel Fauré, Stil 1995
  • Quatre chants écrits pour un film sur le Musée National de Beyrouth, Stil 1996
  • Impromptus op. 90 et 142 et Moments musicaux de Franz Schubert, Stil 1997
  • Sonate no 3 op. 5 et Ballades op. 10 de Johannes Brahms, Stil 1998
  • Anashid - Fadia Tomb El-Hage, voix ; Orchestre du conservatoire national de Région de Boulogne-Billancourt ; Chorale de l'Université Notre Dame de Louaizeh ; Michèle Claude et Pierre Rigopoulos, percussions orientales ; dir. Philippe Hui (concert , Network Medien) (OCLC 871462991) Extrait (Sulamite)
  • Zàrani, Mouwashahat avec piano - Fadia Tomb El-Hage, chant ; Jihad Al Chémaly, oud (L’Empreinte Digitale 2003) (OCLC 692827947)
  • Visions, œuvres vocales - Fadia Tomb el-Hage ; chœur de chambre les Éléments ; Ens. Ars nova ; dir. Joël Suhubiette (4-, L’Empreinte Digitale)[7] (OCLC 829973759)
  • Zajal, opéra arabe, L’Empreinte Digitale 2010
  • Méditerranée sacrée : Mèn èntè, sur un poème d'Hallaj et Les sept paroles du Christ. Lama sabaqtani : syriaque - Les Éléments, dir. Joël Suhubiette (L’Empreinte Digitale 2011) (OCLC 951167514)
  • Où en est la nuit, pour ensemble et solistes - Alexandru Sura, cymbalum ; Pablo Màrquez, guitare ; Nouvel Ensemble Moderne, dir. Lorraine Vaillancourt (29-, L’Empreinte Digitale) (OCLC 940967570 et 951167485)
  • Gemme, pour cinq voix a cappella et sons fixés - Ensemble De caelis, dir. Laurence Brisset (2-, L’Empreinte Digitale) (OCLC 1048293022)
  • Calvario pour guitare et sons fixés, œuvre par œuvre (L’Empreinte Digitale 2014)
  • As far as will fill up the time, 2016[1]
  • Rituel, pour ensemble vocal et instruments (L’Empreinte Digitale 2016)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « " As far as will fill up the time " de Zad Moultaka (Rediffusion intégrale et portrait du compositeur) », France Musique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b c et d « Zad Moultaka », sur brahms.ircam.fr (consulté le )
  3. a et b (en) « Zad Moultaka: ŠamaŠ | Sursock Museum », sur sursock.museum (consulté le )
  4. « Les mondes sensibles de Zad Moultaka », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. « La révélation du "Zajal" inouï de Zad Moultaka », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  6. « Opéra. L’épopée de Gilgamesh par Zad Moultaka, à Metz », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. « Zad Moultaka launches his new CD in Beirut », Incognito, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Zad Moultaka, « Résonances poétiques chez un compositeur d'origine libanaise », entretien avec Catherine Peillon, dans La Pensée de midi, no 28, , p. 126–131. [lire en ligne][PDF]
  • Zeina Saleh Kayali, Zad Moultaka, compositeur, Paris, coll. « Figures musicales du Liban », Geuthner, 2016 (OCLC 1010747582).
  • Emmanuel Daydé, Catherine Peillon, Corinne Schneider, Zad Moultaka, Ceux qui écoutent, Champigny sur Marne, 2e2m, collection « À la ligne », 2017.
  • Anis Fariji, « Les figures multiples de l’hétérophonie dans la musique de Zad Moultaka », Circuit – Musiques contemporaines, 2017, vol. 27, no 3, p. 23‑38. [lire en ligne][PDF]
  • Anis Fariji et Zad Moultaka, « Dramaturgie, espace et fracture – entretien », G.Ferrari, H. Demoz et A. Reyna (dir.), L’espace « sensible » de la dramaturgie musicale, Paris, L’Harmattan, coll.« Arts 8 », 2018, vol.II, p. 441‑450. [lire en ligne][PDF]

Liens externes[modifier | modifier le code]