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Yves Guérin-Sérac

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Yves Guérin-Sérac
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Yves Guillou
Surnom
Jean-Robert de Guernadec
Ralf
Nationalité
Activité
Responsable de l'agence Aginter Press
Prononciation

Yves Guillou, plus connu sous le nom de Yves Guérin-Sérac (alias Jean-Robert de Guernadec, alias Ralf), né le à Ploubezre (Côtes-d'Armor), est un militant catholique anti-communiste français, animateur de la fausse agence de presse Aginter Press, hébergé par le Portugal de Salazar.

Alors officier de l'armée française, il avait pris part à la guerre d'Indochine (1945-54), la guerre de Corée (1950-53) et la guerre d'Algérie (1954-62). Yves Guérin-Sérac était aussi membre de la 11e Demi-Brigade parachutiste de choc (« 11e choc »), bras armé du service action du SDECE[1]. Ayant rejoint l'OAS, il se réfugie après les accords d'Évian en Espagne, où Franco l'engage pour combattre l'opposition. Il partit ensuite pour le Portugal de Salazar.

Officier dans l'armée française (1947-1962)

Du au , Yves Guérin-Sérac débute son service militaire comme élève-officier à l'école militaire de Cherchell (Algérie) puis il suit le cours d'officier de réserve à l'EAABC de Saumur du au . Il est promu au grade d'aspirant le 1er juin de la même année.

Il est nommé chef de peloton au 2e RSA (Régiment de spahis algériens) à compter du . Promu sous-lieutenant de réserve le , il se porte volontaire quelques mois plus tard pour combattre en Corée.

La guerre de Corée

Devenu officier de réserve en situation d'activité à partir du , il arrive en Corée le . Il est nommé le à la tête de la 3e section de la 3e compagnie du Bataillon français de Corée.

Il est cité à l'ordre du corps d'armée et décoré de la Croix de Guerre des Théâtres d'opérations extérieures pour sa bravoure lors des combats de janvier et .

Il est blessé par des éclats de grenade lors des combats du ce qui lui vaut une seconde citation à l'ordre du corps d'armée.

Il est de nouveau cité à l'ordre de la division pour son action lors des combats de juillet et . C'est sa troisième citation. À la même occasion, il est décoré de la Silver Star américaine.

Du 6 au , le bataillon français participe à la bataille pour défendre Arrow Head Hill, ce qu'il fait au prix de lourdes pertes. Pour sa bravoure lors de cette action, Guérin-Sérac est décoré de la Bronze Star américaine. Pour les mêmes faits, il reçoit également une quatrième citation à l'ordre de l'armée (une palme).

Guérin-Sérac est promu lieutenant le , avant d'être blessé une seconde fois par des éclats d'obus de mortier le .

Après la fin de la guerre de Corée en , il est rapatrié en France et promu lieutenant d'active le . Breveté parachutiste à Pau en au sein de la 1ère compagnie du 18e RIPC (Régiment d'infanterie parachutiste de choc), il est muté peu après à la 1ère compagnie du 1er BPC (Bataillon de parachutistes coloniaux) et se retrouve en opération en Indochine.

La guerre d'Indochine

Le 1er BPC participe à l'opération Castor. Toutefois, la compagnie de Guérin-Sérac sera la seule du bataillon qui ne sautera pas sur la cuvette de Dien Bien Phu durant le siège.

Rentré en France après la fin de la guerre d'Indochine en , Yves Guérin-Sérac prend en le commandement de la 1ère compagnie du 1er BCP.

La guerre d'Algérie

Promu capitaine le , Yves Guérin-Sérac est alors en poste à Calvi (Corse), toujours au 1er BPC, lequel fait partie de la 11e DBPC (Demi-Brigade Parachutiste de Choc). Celle-ci envoie en Algérie un groupement de marche dont fait partie Guérin-Sérac. Ce dernier est décoré en pour ses actions contre les rebelles du FLN : il reçoit la Croix de la valeur militaire avec citation à l'ordre de la division.

L'OAS

En 1962, dénonçant la politique du général de Gaulle qui donne l'indépendance à l'Algérie, Yves Guérin-Sérac quitte l'armée et entre dans la clandestinité au sein de l'OAS. C'est à cette époque qu'il prend son surnom de Guérin-Sérac.

Après l'échec de l'OAS, Guérin-Sérac choisit de continuer la lutte et s'envole pour l'Espagne puis le Portugal.

Portugal

Au Portugal, Yves Guérin-Sérac se lie avec des fugitifs de l'OAS, tandis que le pétainiste Jacques Ploncard d'Assac l'introduisait à la PIDE, les services secrets de Salazar. Yves Guérin-Sérac est ensuite recruté comme instructeur pour la Légion portugaise et pour les unités contre-insurrectionnelles de l'armée portugaise[2].

En 1965 il érige la fausse agence de presse Aginter Press, organisation d'extrême droite basée à Lisbonne et qui a pour but de lutter contre le communisme. Aginter Press organise des camps d'entraînement dans lesquels elle enseigne aux mercenaires et aux terroristes un cours de trois semaines sur les techniques d'action secrète: terrorisme à la bombe, assassinat silencieux, techniques de subversion, communication clandestine et infiltration et guerre coloniale.

Aginter Press s'active également dans la stratégie de la tension en Italie. Le , Guérin-Sérac rencontre ainsi Pino Rauti, alors dirigeant du groupuscule néo-fasciste Centro Studi Ordine Nuovo — Pino Rauti rentre l'année suivante au sein de son parti d'origine, le MSI (Mouvement social italien)[3].

Lutte anti-communiste

Tout comme le Cubain anti-castriste Luis Posada Carriles, Yves Guérin-Sérac conçoit la lutte anti-communiste à l'échelle de la planète: "Lors de cette période nous avons systématiquement établi des contacts proches avec des groupes partageant notre idéologie [like-minded groups] émergeant en Italie, en Belgique, en Allemagne, en Espagne ou au Portugal, afin de former la base [kernel] d'une véritable Ligue Occidentale de Lutte contre le Marxisme [Western League of Struggle against Marxism]."[4]

Après 1974

À la suite de la « révolution des œillets », Yves Guérin-Sérac se réfugie en Espagne franquiste. Il croise alors, pendant les funérailles de Franco, le à Madrid, l'Italien Stefano Delle Chiaie[5].

Après la mort de Franco en 1975, on ignore ce que Yves Guérin-Sérac est devenu.

Décorations

Références

  1. D. Ganser (2005), Operation Gladio and Terrorism in Western Europe, London, Franck Cass, 2005, p.116 La fiabilité de cette source est cependant discutée : voir (en) The Journal of Intelligence History, Volume 5, Number 1 été 2005.
  2. D. Ganser, p.117
  3. Mort (non-accidentelle) d'un anarchiste, Le Courrier, 3 mai 2005
  4. Stuart Christie, Stefano Delle Chiaie (London, Anarchy Publications, 1984, p.27), cité par D. Ganser, p.117
  5. Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française [détail des éditions], 2008, p.381

Bibliographie

  • Patrice Chairoff, B... comme barbouzes, Éditions Alain Moreau, 1975.(p. 253), ouvrage à manier avec précaution, car l'auteur affabule souvent.
  • Frédéric Laurent, L'orchestre noir , Éditions Stock 1978 (cité à de nombreuses pages)

Articles connexes