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Walther Gerlach

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Walther Gerlach (Biebrich am Rhein, Munich ) était un physicien allemand qui a effectué avant le une expérience sur la quantification du spin (Richtungsquantelung) qu'il avait conçue avec Otto Stern avant 1922 (appelée par la suite l'expérience de Stern et Gerlach). Physicien expérimental renommé, Gerlach réussissait seul avant le cette expérience qui prouvait la validité de cette théorie. À ce moment Otto Stern se trouvait déjà à Rostock, où il avait accepté le poste de professeur universitaire.

Famille et biographie

Gerlach était le fils aîné de Valentin Gerlach, hygiéniste renommé, et de Marie Niederhaeuser ; le pathologiste Prof. Dr. Werner Gerlach et son jumeau le docteur en médicine Wolfgang Gerlach étaient ses frères cadets.

Gerlach a épousé le Mina Metzger (née en 1889), avec laquelle il a eu en 1918 une fille, Ursula. Le , il a épousé en secondes noces à Munich Ruth Probst (1905-1994), docteur en médecine pour les enfants.

Gerlach s'inscrivit en 1908 en physique à l’Université de Tübingen[1] et devint membre de la corporation étudiante Corps Borussia Tübingen[2]. Diplômé docteur ès Sciences physiques en 1912, il soutint sa thèse d'habilitation en 1916[1]. Reçu en 1917 privat-docent de l’Université de Göttingen, il obtint en 1921 la chaire de physique expérimentale de la toute nouvelle Université Johann Wolfgang Goethe de Francfort-sur-le-Main[1]. Avant le , il parvint sans Otto Stern, parti à Rostock en 1921, à mettre en évidence l'effet d'un champ magnétique sur des atomes de moment cinétique nul, démontrant ainsi la quantification d'un nouveau degré de liberté des atomes, le spin. Cette date résulte d'une carte postale de cette date adressée à Gerlach par le théoricien Wolfgang Pauli, que Gerlach a montré beaucoup plus tard à son ami le physicien Wolfgang Gentner (1906-1980, voir en bas), et où — avec ses bons vœux pour cette réussite — Pauli écrivait : « Jetzt wird hoffentlich auch der ungläubige Stern von der Richtungsquantelung überzeugt sein » (Espérons que maintenant le mécréant Stern soit convaincu de cette thèse du spin).

Cela met en évidence que Stern, qui en 1944 reçut le Prix Nobel (1943) pour cette expérience, n'y croyait même pas au début (comme d'ailleurs tous les physiciens importants de l'époque à l'exception de Niels Bohr). Gerlach ne fut même pas mentionné dans le document Nobel pour Stern et ne reçut pas le Prix !

Selon le physicien Horst Schmidt-Böcking de l'Université Johann Wolfgang von Goethe, des recherches récentes ont pu prouver que le comité Nobel à Stockholm en 1944 avait peur de s'incriminer avec un Prix pour Gerlach, qui vers la fin de la guerre avait coopéré avec le Reichsforschungsrat et l'Uran-Projekt des Nazis pour produire la bombe atomique.

En , Gerlach suivit son maître Friedrich Paschen à l’Université de Tübingen[1], puis en 1929, il se vit confier la chaire de physique expérimentale de l’Université Louis-et-Maximilien de Munich, qu'il conserva jusqu'en 1957, année où il fut mis en retraite.

Suspecté d'avoir travaillé au développement d'armes nucléaires, il fut conduit en 1945 au Royaume-Uni pour être interrogé et détenu (opération Epsilon). De retour dans la Zone d'occupation américaine en Allemagne, il fut de 1948 à 1951 recteur de l’Université Louis-et-Maximilien de Munich, puis de 1949 à 1951 premier président de la Fraunhofer-Gesellschaft. De 1951 à 1961, il fut vice-président de l'Association de la Recherche Allemande (DFG), et de 1956 à 1957 Président de l'Union des Physiciens Allemands (Deutsche Physikalische Gesellschaft, en abrégé DPG).

Il recut l'Ordre de Mérite de Bavière en 1959. Élu membre de l'Ordre Pour le Mérite für Wissenschaften und Künste 1962. Grande Croix de Mérite de la République Fédérale d'Allemagne Avec étoile 1970. Médaille Harnack 1974.

Gerlach est enterré au Waldfriedhof de Munich.

Notes et références

  1. a b c et d D'après la notice de Helmut Rechenberg, « Walter Gerlach », sur Université Goethe de Francfort-sur-le-Main, (consulté le ).
  2. D'après la nomenclature des Kösener Corpslisten (1930), année 127, p. 340 ; dissout sous l'occupation française d'après-guerre.

Articles connexes

Bibliographie