Utilisateur:Leonard Fibonacci/Hérode Agrippa Ier

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Hérode Agrippa Ier
Titre
Roi de Batanée (printemps 37)
Prédécesseur Philippe le Tétrarque (inter-règne romain de 34 à 37)
Successeur Empire romain (légat de Syrie)
Roi de Batanée, de Galilée et de Pérée (39)
Prédécesseur Hérode Antipas
Successeur Empire romain (légat de Syrie)
Roi de Judée (janvier 41)
Prédécesseur Marullus (préfet de Judée)
Successeur Cuspius Fadus (procurateur de Judée)
Biographie
Dynastie Hérodiens
Père Aristobule IV
Mère Bérénice, fille de Salomé, sœur d'Hérode le Grand
Conjoint Cypros, fille de Phasaël, frère d'Hérode le Grand
Enfants Agrippa II, Bérénice, Drusilla, Mariamne

Hérode Agrippa Ier ou Agrippa Ier (10 av. J.-C. / 44) est le dernier roi juif de Judée de 41 à 44. Fils d'Aristobule IV, un des enfants qu'Hérode Ier le Grand a eus avec Mariamne l'Hasmonéenne, et de Bérénice, la fille de Salomé, sœur d'Hérode, son nom complet est Marcus Julius Agrippa, ainsi nommé en l'honneur de l'homme d’État Romain Marcus Vipsanius Agrippa.

Caligula l'avait nommé initialement roi de Batanée avec la Trachonitide et d'autres territoires (en 37) pour administrer l'ancienne tétrarchie de Philippe II (mort en 34), il est considéré dès cette époque comme le roi des Juifs. En 39, Caligula démet Hérode Antipas, l'exile dans le sud de la Gaule transalpine et donne ses territoires (Galilée et Pérée) à Agrippa. En 40/41, Caligula donne l'ordre de placer sa statue dans le Temple de Jérusalem, ce qui provoque opposition et grand émoi, avant que ce projet ne soit abandonné. Présent à Rome lors du meurtre de Caligula (41), Agrippa aide son ami Claude à accéder au pouvoir ; Claude le remercie en ajoutant aux territoires qu'il contrôlait déjà, la quasi totalité de ceux du royaume d'Hérode, y compris la province romaine de Judée. Il meurt trois ans plus tard.

À l'époque où Flavius Josèphe écrit (75-90), il était appelé « Agrippa le Grand », pour le distinguer de son fils Agrippa II.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Hérode, tableau de Théophile Lybaert

Famille[modifier | modifier le code]

Agrippa est le fils d'Aristobule IV, un des enfants qu'Hérode Ier le Grand, roi de Judée, a eus avec Mariamne l'Hasmonéenne avant que celle-ci soit exécutée sur ordre de son mari (29 av. J.-C.)[1]. La mère d'Agrippa est une princesse du nom de Bérénice, fille de Salomé, fille d'Antipater et sœur d'Hérode[2], qui est proche d'Antonia Minor, fille de Marc-Antoine[3] et d'Octavia, sœur d'Auguste[4].

En 7 av. J.-C., alors qu'il n'a que trois ans[5], Hérode le Grand, le grand-père d'Hérode Agrippa, fait exécuter son fils Aristobule, le père d'Hérode Agrippa[1]. Les intrigues de palais et notamment les propos d'Antipater, un autre fils qu'Hérode a eu avec Doris, ont convaincu le roi de Judée que les deux fils qu'il avait eus avec Mariamne l'Hasmonéenne complotaient contre lui. Il les a fait jeter en prison, puis exécuter. Le grand-père d'Agrippa a donc fait tuer, son père, son oncle et sa grand-mère, mais aussi un grand nombre de membres de la famille hasmonéenne, dynastie bien plus légitime que la lignée d'Hérode. Hérode épargne les enfants d'Aristobule, les filles Hérodiade et Mariamne et les garçons Agrippa, Hérode, futur roi de Chalcis et Aristobule le Mineur[6],[1].

Cour impériale[modifier | modifier le code]

En 5 av. J.-C., le jeune Agrippa est envoyé par Hérode le Grand à la cour impériale de Rome[1] en compagnie de sa mère Bérénice et de ses frères[3]. Il y est soutenu par l'amie de sa mère, Antonia Minor, belle-sœur de Tibère - devenu empereur en 14 - et mère du futur empereur Claude ainsi que par l'impératrice Livie, qui était l'amie de sa grand-mère[5]. Il y est élevé avec les enfants de la famille impériale dont Claude, qui a le même âge que lui, ainsi que Drusus, le jeune fils de Tibère, auquel il s'attache particulièrement[1]. Il vit ainsi toute sa jeunesse dans la capitale de l'empire et connaît personnellement presque tous les membres de la famille impériale. L'avenir d'Agrippa semble alors établit par ses relations privilégiées avec l'héritier présomptif de Tibère et il mène grand train, devant bientôt s'endetter pour assurer ce train de vie. Mais cet avenir s'obscurcit avec la mort de Drusus en 23[7], l'isolant et le laissant démuni face à ses créanciers[8]. Après la mort de son fils, Tibère bouleversé, réagit en écartant les amis de celui-ci de sa court[9]

Âgé d'une trentaine d'année, Agrippa quitte ainsi précipitamment Rome pour la Judée[8]. La période suivante le voit vivre différentes péripéties et scandales liés au besoin d'assurer son train de vie sans jouir des revenus en conséquence[7].

Retour en Palestine[modifier | modifier le code]

Hérodias, par Paul Delaroche

Il se retrouve dans un fort à Malatha d'Idumée, en compagnie de son épouse Cypros, une de ses cousines, fille de Phasaël, frère d'Hérode le Grand[8]. Il y mène une existence modeste loin du faste de la cour impériale et y pense même au suicide[9]. Toutefois sa femme Cypros va s'entendre avec Hérodiade[8], désormais la femme d'Antipas[9].

Celle-ci vient d’accepter de quitter son premier mari « encore vivant » pour épouser un autre de ses oncles, Hérode Antipas, tétrarque de Galilée[10]. En effet, Philippe le Tétrarque est « mort sans enfant » (34) et Antipas espère tout à la fois que les territoires de son demi-frère vont lui être confiés par Tibère et que celui-ci lui donnera le titre de roi[11],[12]. Le mariage avec Hérodiade qui descend de la dynastie légitime des Hasmonéens participe de cette stratégie[11],[12].

Hérodiade va profiter de son influence sur Antipas, pour que celui-ci donne à Agrippa une fonction avec un revenu régulier[8],[9]

« [Antipas et Hérodiade] firent venir Agrippa, lui assignèrent comme résidence Tibériade avec une somme limitée pour vivre et l'honorèrent des fonctions d'agoranome (inspecteur des marchés) de Tibériade[13]. »

Toutefois cette situation est de courte durée. Agrippa accepte dans un premier temps, mais il donne bientôt l'impression de ne pas se satisfaire de ce qui lui est donné[8]. Il trouve rapidement cette charge ennuyeuse dans une petite ville de province dépourvue des équipements de la civilisation romaine qui l'a vu grandir. Il se brouille avec son oncle Antipas au cours d'un banquet à Tyr et, vers 32 ou 33, se rend en Syrie romaine dont son ami Lucius Pomponius Flaccus, est devenu légat[9].

Après quelques années, il est disgracié par une intervention de son propre frère Aristobule le Mineur, qui le dénonce auprès de Flaccus pour avoir reçu un pot-de-vin afin de défendre les intérêt de Damas contre Sidon dans un différend frontalier porté devant son ami légat[9].

Il se décide alors à tenter un retour à Rome où Tibère, qui devait avoir fait son deuil de la mort de Drusus accepterait peut-être de recevoir à nouveau les anciens amis de son fils[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 225
  2. À ne pas confondre avec Salomé, la fille d'Hérodiade, qui ont toutes deux été rendues célèbres par la Tradition chrétienne
  3. a et b Daniel R. Schwartz, Agrippa I: The Last King of Judaea, Tübingen, Mohr, 1990, p. 40. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Schwartz_40 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  4. Martin Goodman, Rome et Jérusalem, éd. Perrin/Tempus, 2009, p. 106
  5. a et b E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule, p. 187.
  6. Daniel R. Schwartz, Agrippa I: The Last King of Judaea, Tübingen, Mohr, 1990, p. 39-40.
  7. a et b Martin Goodman, Rome et Jérusalem, éd. Perrin/Tempus, 2009, p. 107
  8. a b c d e et f Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 226.
  9. a b c d e et f E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule, p. 188.
  10. Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 217.
  11. a et b Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 216.
  12. a et b Nikkos Kokkinos, The Herodian Dynasty: Origins, Role in Society and Eclipse, Journal for the Study of the Pseudepigrapha Supplement Series, 1998, Sheffield Academic Press, Sheffield, pp. 267-268.
  13. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, VI, 2.
  14. E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule, p. 189.