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Sterculia pruriens

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Sterculia pruriens
Description de cette image, également commentée ci-après
Sterculia pruriens (Pl. 279) d'après Aublet, 1775 ( 1. pédoncule de la fleur. - 2. Eſpèce de calice à cinq diviſions. - 3. Pivot qui eſt terminé par un diſque en forme de coupe. - 4. Diſque en forme de coupe qui porte les étamines & renferme l'ovaire. - 5. Style. - 6. Stigmate. - 7. Diſque ſéparé. Étamines. - 8. Étamine ſéparée. - 9. Ovaire. Style. Stigmate. - 10. Fruit compoſé de cinq capſules. - 11. Capſule ſéparée. - 12. Capſule ouverte en deux valves. Graines enveloppées de poils roux & très piquans. - 13. Graine ſéparée. )
Classification APG III (2009)
Règne Plantae
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Noyau des Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Clade eurosids II
Ordre Malvales
Famille Sterculiaceae
Genre Sterculia

Espèce

Sterculia pruriens
(Aubl.) K. Schum., 1886[1]

Classification APG III (2009)

Ordre Malvales
Famille Malvaceae
Sous-famille Sterculioideae

Synonymes

  • Ivira pruriens Aubl. - Basionyme
  • Sterculia pruriens var. grandiflora Ducke
  • Sterculia pruriens var. parviflora Ducke[2]

Sterculia pruriens est une espèce d'arbre de la famille des Malvaceae.

En Guyane, on appelle ce grand arbre mahot-cochon (créole), ɨwisī (Wayãpi), yit itaibi purubumna, pakih amahwa (Palikur), kobe (Paramaka), tacacazeiro, xixé (Portugais)[3].

Utilisations

Bois de Sterculia Pruriens.

Le bois de cet arbre est recommandé pour de nombreux usages : intérieur de contreplaqué, face ou contreface de contreplaqué, panneaux de fibre ou de particules, panneau latté, menuiserie intérieure, emballage-caisserie, pâte à papier, coffrage, lambris, charpente légère, meuble courant ou éléments, placage tranché, parquet, sièges, cercueils[4],[5].

La cendre de son bois mélangée à du tabac est prisée pour soigner les gros rhumes chez les créoles. Ses feuilles sont réputées avoir des vertus magiques pour faciliter à la chasse au daguet rouge chez les Palikurs[3].

Histoire naturelle

En 1775, le botaniste Aublet rapporte ceci[6] :

« IVIRA. (Tabula 279.)

CAL. Perianthium monophyllum, concavum, quinquepartitum laciniis oblongis, acutis, patulis, extus luteis, intus rubeſcentibus, apice luteis.

COR.

STAM. Cupula extus & intus piloſa, quinquedentata, denticulis bifidis, longo pedicello ſuffulta, e fundo calicis emergente. Antheræ decem, ovatæ, oblongæae, bivalves, cupula denticulis affixæ.

PIST. Germen ovatum, in fundo cupulas, villoſum, quinqueſtriatum. Stylus longus, incurvus. Stigma quinque-radiatum.

PER. Capſule quinque, quandoque binæ, ternæ aut quaternæ, uniloculares, ſubreni formes, coriaceæ, apice acuto, ſubrotundæ, ſubcompreſſæ, pedunculo brevi innixæ, ad baſim fibris numerous, villoſis, craſſis, rigidis, rufeſcentibus, cinetæ.

SEM. quatuor, quinque, ovata, pilis capillaceis, ruffis, rigidis, acutiflimis, involuta.


IVIRA pruriens. (Tabula 279.)

Arbor trunco ſexaginta-pedali & amplius, ad ſummitatem ramoſiſſimo ; ramis late expanſis. Folia alterna, ampla, ovata, acuta, ſuperne viridia, inferne tomentoſa, aſpera, rufeſcentia, rigida, intergerrima, longe petiolata. Stipule binæs, exiguæas, deciduæ. Flores terminales, paniculati, ramis & pedunculis ad baſim ſquamula munitis, paniculas plures, alternatim ſitæa, infra gemmam folioſam.

Florebat Octobri ; fructum ferebat Maio.

Habitat in fylvis Sinémarienfibus, & prope amnem Galibienſem.

Nomen Caribaeum TOUROU-TOUROU & IVIRA; Gallice MAHOT-COCHON. »

« LE TOUROUTIER de la Guiane. (PLANCHE 279.)

Cet arbre eſt un des plus grands & des plus conſidérables de la Guiane. Son tronc s'élève a cinquante ou ſoixante pieds & plus de hauteur, ſur quatre à cinq pieds de diamètre. Son écorce eſt rouſſâtre, épaiſſe, filandreuſe. Son bois eſt blanchâtre, peu compacte. Il pouſſe à ſon ſommet des branches qui s'élèvent fort haut, & d'autres qui ſe répandent horiſontalement ; elles ſont rameuſes, chargées de feuilles alternes, portées ſur de longs pédicules, gros & renfles a la naiſſance de la feuille, convexes en deſſous & applatis en deſſus, accompagnes à leur baſe de deux stipules qui tombent. Ces feuilles ſont entières, vertes en deſſus, couvertes en deſſous d'un très léger duvet de poil rouſſâtre, & après au toucher. Elles ſont ovales, terminées en pointe. Les plus grandes ont un pied & plus de longueur, ſur ſix à ſept pouces de largeur. Elles ſont partagées par une nervure longitudinale, ſaillante, qui, des le bas, en jettent de latérales également ſaillantes.

Les fleurs naiſſent ſur de groſſes & grandes panicules éparſes, dont les branches & les rameaux ſortent chacun de l'aiſſelle d'une écaille. Les ages de ces panicules ſont rangées les unes au deſſus des autres, alternativement, autour de l'extrémité des rameaux, au deſſous d'un jeune bourgeon. Chaque fleur a ſon petit pédoncule particulier, à la baſe duquel eſt une petite écaille. Ce pédoncule eſt terminé par un.bouton qui, en s'épanouiſſant, ſe diviſe en cinq parties longues, ovales & aiguës, jaunes en dehors, & de couleur rougeâtre en dedans : du centre de ces diviſions, qui eſt concave & charge de poils, s'élève un pivot qui porte à ſon ſommet un disque en forme de coupe, velu intérieurement & extérieurement, découpé en cinq dentelures fourchues auxquelles ſont attachées les anthères qui ſont au nombre de dix, deux ſur chaque dentelure.

Le piſtil, qui occupe le centre de ce diſque, eſt un ovaire à quatre ou cinq côtés arrondis, convexes, hériſſées de poils roux, ſurmonté d'un style courbe, terminé par un stigmate à cinq rayons.

L'ovaire devient un fruit compoſé de trois, quatre ou cinq capſules qui ſe ſéparent, s'écartent &r ont chacune un petit pédoncule. Les découpures du diſque, les poils dont il étoit chargé, perſiſtent, s'allongent, groſſiſſent, deviennent coriaces, rouſſâtres, & forment enſemble une groſſe houppe qui couvre la baſe des capſules. Ces capſules ſont convexes ſur deux faces, & un peu comprimées, courbées en demi-cercle du côte extérieur ; & le côte oppoſé eſt preſque tire en ligne droite, depuis ſa pointe juſqu'au pédoncule. Cette capſule, qui eſt épaiſſe, fermé, coriace, s'ouvre en deux valves par le côte extérieur & demi-circulaire. Elle eſt remplie de poils roux, roides, fins, piquans, qui enveloppent & couvrent quatre ou cinq graines ovoïdes, noires, qui ſont attachées au bord intérieur qui eſt oppoſé a celui par lequel elles s'ouvrent.

L'on a groſſi le calice, un ſommet d'étamine, l'ovaire. La fleur & la graine ſont de grandeur naturelle, de même que les poils qui ſont à la baſe des capſules. à l'égard des capſules elles ſont diminuées des deux tiers.

Les Galibis & les Garipons ſont des cordes & de gros rubans avec les filaments intérieurs de l'écorce de cet arbre.

On ne petit manier les fruits ouverts ſans être tourmente par les poils qui sen échappent, & qui cauſent une démangeaiſon inſupportable.

Cet arbre eſt nommé tourou-TOUROU par les Galibis ; IVIRA par les Garipons ; MAHOT cochon par les Créoles de S. Domingue. Je l'ai trouvé dans les grandes forêts de la Guiane, au deſſus du premier ſaut en deſcendant la rivière de Sinémari.

II étoit en fleur dans le mois d'Octobre, & enſuite je l'ai obſervé en fruit dans le mois de Mai, ſur les bords de la crique des Galibis. »

Notes et références

  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 24 janvier 2021
  2. (en-US) « Name - Sterculia pruriens (Aubl.) K. Schum. - accepted name », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. a et b Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 646
  4. CIRAD, fiche technique "CHICHA", CIRAD, coll. « TROPIX 7 - Les principales caractéristiques technologiques de 245 essences forestières tropicales », , 4 p. (DOI 10.18167/74726F706978, lire en ligne)
  5. Michel Vernay et Sylvie Mouras, Guide d'utilisation des bois de Guyane dans la construction, QUAE, coll. « Guide pratique », (ISBN 978-2-7592-0358-1, lire en ligne)
  6. Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , pp. 694-695 (annexes)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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