Site archéologique de Genainville

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Site archéologique de Genainville
Image illustrative de l’article Site archéologique de Genainville
Demi-amphithéâtre du IIe siècle
Localisation
Pays France
Région Île-de-France
Département Val-d'Oise
Commune Genainville
Civitas Véliocasses
Protection Logo monument historique Classé MH (1941, 1981)
Coordonnées 49° 07′ 14″ nord, 1° 46′ 16″ est
Géolocalisation sur la carte : Val-d'Oise
(Voir situation sur carte : Val-d'Oise)
Site archéologique de Genainville
Site archéologique de Genainville
Histoire
Époque Empire romain

Le site archéologique de Genainville est un site archéologique gallo-romain situé à Genainville, dans le Val-d'Oise, en France, au lieu-dit les Vaux-de-la-Celle.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le site des Vaux-de-la-Celle se trouve dans un vallon boisé parcouru par le Ru de Genainville[1], au sud-est du bourg de Genainville. Le GR 11 (« Grand Tour de Paris ») parcourt ce vallon.

Le site est dans le périmètre du Parc naturel régional du Vexin français, qui a réalisé sur place une structure d'accueil et de recherche pour accueillir les intervenants au moment des fouilles et qui collabore aux efforts pour faire connaître le site à un large public.

Fouilles[modifier | modifier le code]

Le site a été révélé en 1935 par l'architecte Pierre Orième (1903-1977) qui a mis au jour un bâtiment connu sous le nom de « Pavillon »[2]. En 1941, l'État, conscient de l'intérêt patrimonial du lieu, classe le site comme monument historique par arrêté du 9 août 1941[3]. En 1946, il fait l'acquisition d'une surface d'environ 5 hectares. Le 23 juin 1981, un nouvel arrêté étend le classement à d'autres parcelles[3].

Les fouilles initiées par Pierre Orième se sont poursuivies jusqu'en 1948, avec une interruption pendant la Seconde Guerre mondiale. Des campagnes de fouilles systématiques ont été conduites de 1960 à 1991 par le Centre de recherches archéologiques du Vexin français sous la direction de Pierre-Henri Mitard. C'est pendant cette période qu'ont été découverts les éléments les plus caractéristiques : sanctuaire, nymphée, voie sacrée, théâtre, ainsi que l'important ensemble de sculptures et de pièces architectoniques conservées au musée de Guiry-en-Vexin. À partir de 2004, la responsabilité scientifique du site est reprise par l'université de Cergy-Pontoise et de nouvelles fouilles sont menées chaque année dans le cadre de l'Association étudiante valdoisienne d'archéologie (AEVA)[4],[5],[6].

Description[modifier | modifier le code]

L'ensemble[7], menacé de dégradations dues à la proximité d'une nappe phréatique, comprend quatre éléments :

  • Les substructures du théâtre romain sous la forme d'un demi-amphithéâtre adossé au coteau mesurent 110 m de diamètre. Environ 8 000 à 10 000 spectateurs pouvaient y trouver place.
  • Les vestiges d'un temple de plan carré, constitué de briques et de pierres, mesurent 28 mètres de côté. C'est un exemplaire unique de lieu de culte composé de deux cellæ, probablement dédié à Mercure et à sa parèdre gauloise, Rosmerta. Intégré dans un conciliabulum, il était un lieu de rencontre des Véliocasses ; les vestiges conservent des traces de polychromie.
  • La voie sacrée conduit à l'entrée du temple ; constituée de larges dalles plates, elle mesure 35 m de long et 8 m de large.
  • Le nymphée est constitué d'un bassin principal encastré dans le mur du temple et de deux bassins annexes.

Des vestiges plus anciens se trouveraient sous l'ouvrage gallo-romain[8], probablement un temple du Ier siècle et une nécropole gauloise du VIIIe siècle av. J.-C.

L'édification des bâtiments date du milieu du IIe siècle et le site a été abandonné dès la deuxième moitié du IIIe siècle, période troublée de l'histoire de la Gaule romaine.

Des restes importants de statues et de chapiteaux sont conservés dans deux salles du musée archéologique départemental du Val-d'Oise, à Guiry-en-Vexin.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Genainville » (voir la liste des auteurs).
  1. Affluent de l'Aubette de Magny, elle-même affluent de rive gauche de l'Epte.
  2. Pierre Orième, Découverte de vestiges gallo-romains sur le territoire de la commune de Genainville (Seine-et-Oise) : pavillon, théâtre, thermes, Paris, 1937.
  3. a et b « Vestiges gallo-romains », notice no PA00080069, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. Site de l'AEVA.
  5. Plaquette éditée par Parc naturel régional du Vexin français.
  6. Pour plus de détails sur l'historique des fouilles, voir « Une longue avenure d'archéologues ».
  7. Marie Persidat, « Genainville : le site archéologique des Vaux-de la-Celle de plus en plus intrigant : Une nouvelle campagne de fouilles s’achève cette semaine au sein de cet immense site gallo-romain. Le projet contesté de couverture du temple est quant à lui ajourné », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Jonathan Roisin, « Le site archéologique de Genainville, un trésor à découvrir… et sans cesse recouvert : Année après année, le site des Vaux-de-la-Celle gagne en importance. Sous le temple du IIe siècle, classé monument historique, se cache un autre temple plus ancien, voire une nécropole gauloise. Un lieu recouvert après chaque fouille pour le laisser intact », Le Parisien, édition du Val-d'Oise,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre-Henri Mitard, Le sanctuaire gallo-romain des Vaux-de-la-Celle à Genainville (Val-d'Oise), Paris, Centre de recherches archéologiques du Vexin français / Errance, 1993, 452 p., ill.
  • Vivien Barrière, Céline Blondeau et François Collinot, Les Vaux-de-la-Celle : une aventure archéologique, photographies d'Arnaud Späni, restitution de Jean-Claude Golvin, Toulouse, Privat, 2019, 143 p., ill. (ISBN 9782708959767)

Liens externes[modifier | modifier le code]