Église Saint-Étienne de Dijon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Saint-Étienne de Dijon)

Église Saint-Étienne
Image illustrative de l’article Église Saint-Étienne de Dijon
Présentation
Nom local La nef
Culte Désaffectée (anciennement catholique romain)
Type Église
Début de la construction XVe siècle
Fin des travaux XVe siècle
Autres campagnes de travaux XVIIe siècle : restauration ; XVIIIe siècle : façade.
Style dominant Gothique
Protection Logo monument historique Classé MH (1862)
Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2015, Climats du vignoble de Bourgogne)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Côte-d'Or
Ville Dijon
Coordonnées 47° 19′ 15″ nord, 5° 02′ 39″ est
Géolocalisation sur la carte : Dijon
(Voir situation sur carte : Dijon)
Église Saint-Étienne
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Étienne
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne
(Voir situation sur carte : Bourgogne)
Église Saint-Étienne

L'église Saint-Étienne est une ancienne église catholique désaffectée située dans le site patrimonial remarquable de Dijon. Elle abrite aujourd'hui le musée Rude et la bibliothèque municipale de Dijon Centre-ville la Nef depuis le déménagement en 2007 de la Chambre de commerce et d'industrie de Dijon[1], ainsi que des services culturels dont le centre de documentation du musée des Beaux-Arts. L'église date du XVe siècle et a été restaurée au XVIIe siècle . Sa façade actuelle de style jésuite est du XVIIIe siècle[1].

L'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862[2].

Historique[modifier | modifier le code]

La communauté des chanoines réguliers de Saint-Étienne de Dijon représente un sujet d'étude riche en possibilités ; depuis la vaste Histoire… de l'abbé séculier Claude Fyot de la Marche (1662-1721), l'abbaye Saint-Étienne de Dijon n'a guère fait l'objet de plus amples recherches – hormis la synthèse jamais publiée du chanoine Sébille, écrite au début du XXe siècle. De fait, l'histoire de cette communauté semble occuper, dans la mémoire locale, une place semblable à la situation de l'église dans la ville d'aujourd'hui : discrète et peu remarquée.

Cette histoire n'est pourtant pas anodine : du haut Moyen Âge jusqu'au XIIe siècle, Saint-Étienne fut le siège d'une communauté de clercs séculiers – et ponctuellement le lieu de résidence des évêques de Langres entre la fin du Ve et la fin du VIe siècle. Réformée au début du XIIe siècle pour accueillir des chanoines réguliers placés sous le patronage nouvellement redécouvert de saint Augustin, Saint-Étienne conserva ce régime jusqu'au XVIIe siècle, malgré un changement notable : la mise en commende de l'abbaye après l'abbatiat d'Antoine Chambellan (1497-1509). Sécularisée en 1613, l'église fut brièvement le siège du chapitre cathédral après la création du diocèse de Dijon (1731) ; le bâtiment fut désaffecté pendant la Révolution, et ce jusqu'à l'installation dans une partie de sa nef de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Dijon à la fin du XIXe siècle.

Saint-Étienne a donc depuis longtemps perdu tout caractère religieux, ce qui a certainement contribué à l'effacement de sa « mémoire ». De plus, la sobre façade de l'époque moderne contraste grandement avec l'église proche de Saint-Michel, ou encore avec Notre-Dame et Saint-Bénigne ; la transformation de Saint-Étienne de lieu de culte en lieu profane, ainsi que sa relative discrétion dans le paysage urbain dijonnais, font que le rôle éminent joué par l'abbaye tout au long du Moyen Âge a été en partie oublié. Pourtant, comme sa rivale Saint-Bénigne, Saint-Étienne était une abbaye urbaine importante, dotée de nombreuses possessions dans la région ; en outre l'abbé de Saint-Étienne avait sous son contrôle une partie du réseau paroissial dijonnais et des environs, et détenait depuis le début du XIIe siècle le monopole des marchés de la ville. L'abbaye était donc l'un des établissements religieux les plus importants de la région, non seulement du fait de ses « pouvoirs » et de son statut, assez peu représenté en Bourgogne, de la communauté de chanoines réguliers, mais encore du fait de son indépendance presque complète par rapport à l'évêché de Langres.

Usages et affectation depuis le XIXe siècle[modifier | modifier le code]

À la fin du XIXe siècle, la Chambre de Commerce et d'Industrie de Dijon s'installe dans la nef de l'ancienne église.

En 2007, après des travaux de réaménagement, le bâtiment accueille une des bibliothèques du réseau des bibliothèques municipales de Dijon, ainsi que le service documentation du Musée des Beaux-Arts de la ville.

La nef de Saint-Etienne de Dijon, vue depuis la tribune.
Le musée Rude, fondé en 1947 dans le transept et le chœur de l'ancienne église Saint-Étienne de Dijon.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Thierry Auclair, Saint-Étienne et ses paroisses, mémoire de maîtrise dactylographié, Dijon : Université de Bourgogne, 1995.
  • Dijon, Ville d'art et d'histoire, Focus - L'église Saint-Étienne de Dijon, 2019[3]
  • Laurent Durnecker, « Les reliques de Saint-Étienne de Dijon du XIe au XVe siècle : constitution, enrichissement et mise en valeur d'un patrimoine sacré », éd. Jean-Luc Deuffic (éditeur), Reliques et sainteté dans l'espace médiéval, PECIA, vol. 8-11, 2005 (p. 439-456).
  • Abbé Claude Fyot de la Marche, Histoire de l'église abbatiale et collégiale de Saint-Étienne de Dijon, avec les preuves et le pouillé des bénéfices dépendans de cette abbaie, in-f°, Dijon : Jean Ressayre Imprimeur et Libraire, 1696.
  • Julien Guillot, Vie commune et régularité à Saint-Étienne de Dijon, XIIe – XVe siècles, mémoire de master dactylographié, Dijon : Université de Bourgogne, 2006.
  • Jean Marilier, « Divionensium canonicorum vindicatio contra monachos sancti Benigni, contribution à l'étude topographique du Dijon médiéval », in Mélanges E.-R. Labande. Études de civilisation médiévale, Poitiers : C.E.S.C.M., 1974 (p. 521-528).
  • Jean-Charles Picard, « Langres et Dijon au Moyen Âge : christianisation et réseau urbain en Bourgogne », in La Bourgogne : études archéologiques. Actes du 109e Congrès National des Sociétés Savantes (Dijon, 1984. Section d'archéologie et d'histoire de l'art, I), Paris : C.T.H.S., 1984 (p. 85-99).
  • Christian Sapin, « L'abbatiale Saint-Étienne de Dijon et ses cryptes », Congrès Archéologiques de France, 152e session, Côte-d'Or, 1994, Paris, 1997 (p. 259-267).
  • chanoine A. Sebille, Histoire du chapitre collégial et cathédral de l'église Saint-Étienne, puis de l'église Saint-Bénigne de Dijon (Bibliothèque Municipale de Dijon, mss. 1806-1807).
  • Dominique Viaux, La vie paroissiale à Dijon à la fin du Moyen Âge, Dijon : Éditions Universitaires de Dijon, 1988 (226 p.).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b L'église Saint-Étienne sur l'article Dijon de Quid.fr.
  2. Notice no PA00112268, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. « Dijon en fascicules | Dijon patrimoine en ville », sur patrimoine.dijon.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]