Rue Villehardouin

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3e arrt
Rue Villehardouin
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Situation
Arrondissement 3e
Quartier Archives
Début 24, rue Saint-Gilles
Fin 56, rue de Turenne
Morphologie
Longueur 157 m
Largeur 10 m
Historique
Création 1640
Dénomination Décret ministériel du
Ancien nom Rue Neuve Saint-Pierre
Rue des Douze-Portes
Géocodification
Ville de Paris 9808
DGI 9828
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Villehardouin
Géolocalisation sur la carte : 3e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 3e arrondissement de Paris)
Rue Villehardouin
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La rue Villehardouin est une rue du 3e arrondissement de Paris.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Elle est située à la limite est du quartier du Marais. Partant de la rue Saint-Gilles vers le nord, elle forme un coude et se tourne vers l'ouest pour terminer rue de Turenne.

Ce site est desservi par la station de métro Chemin Vert.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Geoffroi de Villehardouin.

Cette voie porte le nom de Geoffroi de Villehardouin, chroniqueur du XIIe siècle.

Historique[modifier | modifier le code]

La rue est la réunion en 1865 sous sa dénomination actuelle de deux rues en équerre.

Une rue ouverte en 1637 parallèle à la rue Saint-Louis (partie de l'actuelle rue de Turenne). Cette rue qui reliait les rues Saint-Gilles et Saint-Claude était appelée « rue Neuve » en 1650, « rue Neuve-Saint-Pierre » en 1655, puis « rue Neuve-des-Minimes » et à nouveau « rue Neuve-Saint-Pierre ».

La « rue des Douze Portes », ouverte à la même époque reliant la rue Neuve Saint-Pierre à la rue Saint-Louis. Elle doit son nom à la suite d’une opération immobilière. Michel Villedo réalise 12 maisons, à l’origine identiques[1].

Cette rue est nommée « rue Saint-Nicolas » sur certains plans du XVIIe siècle, ainsi nommée en raison de douze maisons semblables construites vers 1638-1640 par Michel Villedo.

Ces rues faisaient partie du lotissement en 1637 des terrains de jardins potagers qui appartenaient aux religieuses hospitalières de Saint-Gervais[2].

Vers 1656, la partie nord de la rue Neuve-Saint-Pierre entre la rue des Douze-Portes et la rue est supprimée et englobée dans les jardins des hôtels ouvrant sur la rue Saint-Louis : Hôtel de Turenne (emplacement de l'actuelle Église Saint-Denys-du-Saint-Sacrement, hôtel Boulin, hôtel Méliand, hôtel de Hesse, hôtel d'Ecquevilly.

En 1880, le journaliste Paul Saunière en donne la description suivante : « La rue Villehardouin n’a du reste pas beaucoup changé d’aspect depuis le jour où elle a été percée. Un ruisseau bien noir, au milieu duquel croupissent des détritus de toute sorte, la coupe encore par le milieu. Elle a été, pour ainsi dire, oubliée par la civilisation, nul ne la connaît, nul ne la traverse. À part trois ou quatre camions qui viennent y chercher des marchandises, aucune voiture n’ébranle ses paisibles échos. Un fiacre y est un événement, un coupé de maître y est un mythe[3]. »

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

  • No 10 : siège du fondeur Siot-Decauville entre 1860 et 1930.
  • No 13 : à droite du portail, subsiste, gravé dans la pierre, le no 116. Il correspond à l’ancienne numérotation en continu mise en place en 1791[4].
  • No 17 (entrée au 56, rue de Turenne) : maison mortuaire de l’écrivain Paul Scarron (1610-1660) [5],[6], baptisée par lui-même hôtel de l’Impécuniosité. En 1654, moyennant un loyer annuel de 350 livres, il s’y installe avec sa jeune femme, qui deviendra plus tard la marquise de Maintenon, future épouse de Louis XIV. Jusqu’à sa mort, il y voit défiler « les plus grands noms de France », dont la femme de lettres Madeleine de Scudéry, le grammairien Gilles Ménage, l’épistolière Madame de Sévigné, l’écrivain Cyrano de Bergerac. Dans la chambre du poète est accroché un tableau de Nicolas Poussin, Le Ravissement de saint Paul, œuvre commandée par Scarron lui-même et figurant aujourd’hui dans les collections du musée du Louvre[7]. Quelques décennies plus tard, l'auteur dramatique Prosper Jolyot de Crébillon (1674-1762), Crébillon père, s'installe également à cette adresse et y reçoit pendant une année entière, vers 1750, l’aventurier et écrivain italien Casanova (1725-1798), auquel il donne alors des cours de français[8].


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Nicolas Jacquet, Le Marais secret et insolite, Parigramme, (ISBN 978-2-84096-752-1).
  2. Danielle Chadych, Le Marais : évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 638 p. (ISBN 2-84096-188-1), p. 538.
  3. Le Secret d’or, Paul Saunière, 1880, sur Gallica.
  4. Alexandre Gady, Le Marais: guide historique et architectural, Carré, (ISBN 978-2-908393-09-5).
  5. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, 1960.
  6. Jean-Paul Clébert, Les hauts lieux de la littérature à Paris, 1992.
  7. Jean-Paul Desprat, Madame de Maintenon, 2015.
  8. « 17, rue Villehardouin », Les Nouvelles littéraires, artistiques et scientifiques, 1er septembre 1934, sur Gallica.

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]