Ralph Woodford

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Ralph Woodford
Sir Ralph-James Woodford, gouverneur de Trinidad. Par Charles Turner.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 76 ans)
CheltenhamVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Matthew Woodford (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Mary Brideoak (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Gertrude Reessen (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Elizabeth Woodford (d)
Ralph James Woodford (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Date de baptême
Titre honorifique
Sir

Ralph Woodford of Carlby[1], esquire[2] et premier baronnet de Carlby[3], est un homme politique, diplomate et écrivain anglais.

Celui-ci est issu de la famille Woodford[4] - laquelle remonte à John de Woodforde, propriétaire du manoir de Brentingby et fils d'un gentleman originaire de la région de Salisbury vivant au début du XIIIe siècle[5]. La famille Woodford compte parmi ses membres le peintre Samuel Woodforde (1763-1817), les diaristes Robert Woodforde (1606-1654) et James Woodforde (1740-1803). Ou bien encore le major-général et archéologue sir John George Woodford (en) (1785-1879), l'historien de la franc-maçonnerie Adolphus Woodford et sir Alexander George Woodford (1782-1870), gouverneur de Malte et de Corfou.

Né au mois de juillet 1734[6] en Angleterre, Ralph-Sherer[7] Woodford est le fils de Matthew Woodford et de Mary Brideoak[8]. Matthew et Mary sont des ancêtres directs de la princesse de Galles, lady Diana Spencer (1961-1997).

Ralph Woodford figure, en 1796, dans le Boyle's Court and Country Guide and Town Visiting Directory.

Carrière

Membre du Parlement de Grande-Bretagne[9], Ralph Woodford est nommé, le , secrétaire d'ambassade auprès de la cour d'Espagne, à Madrid[10]. Il reste à ce poste jusqu'au . Le , il est nommé résident britannique auprès des Villes hanséatiques - notamment à Hambourg. Poste qui prend fin le . Le même jour, il devient ministre extraordinaire auprès de la cour de Danemark et réside à Copenhague. Il quitte ce poste deux ans plus tard, le . Le , Ralph Woodford est nommé commissaire chargé de travailler, avec le commissaire du roi d'Espagne, sur les questions touchant aux nouveaux accords commerciaux. En 1791, il est nommé par le cabinet de St-James commissaire de la cour d'Angleterre ; il travaille alors avec le commissaire de la cour d'Espagne, monsieur de La Sieras. Tous deux ont pour mission de fixer les dommages qui doivent être accordés au capitaine britannique Meares et à ses associés, pour les pertes que la capture de leurs navires par les Espagnols, à Nootka Sound, leur a fait essuyer[11]. Au début de l'année 1793, les deux commissaires signent la convention entre la Grande-Bretagne et l'Espagne : l'Espagne restitue les bâtiments pris et verse la somme de 210 000 dollars[12]. Ralph Woodford quitte son poste de commissaire auprès de l'Espagne le . A une date inconnue, il est également ministre à la cour de Turin[13].

Parallèlement à sa carrière politique et suivant une tradition familiale, Ralph Woodford s'adonne à l'écriture. Membre du Cercle des bas bleus, il compte parmi ses amis la femme de lettres, philanthrope et féministe anglaise lady Elizabeth Montagu (1718-1800), belle-fille d'Édouard, 1er comte de Sandwich. Sir Woodford est également un proche du docteur Edward Jenner (1749-1823), premier médecin à avoir introduit et étudié le vaccin contre la variole. Les deux hommes se lient d'amitié durant leurs années passées à Cheltenham.

Le , Ralph Woodford est créé baronnet de Carlby, petite paroisse du district de South Kesteven dans le Lincolnshire. Il y possède une maison de campagne. À Londres, il réside au n°22 New Norfolk Street[14], en bordure de Hyde Park. Plus tard, il s'installe au n°42 Upper Seymour Street, près de Portman Square[15], où vivent les Montagu[16]. Cette résidence échoit à son fils Ralph-James à son décès.

Mariage et descendance

Durant de longues années, Ralph Woodford est l'amant[17] de Maria-Sophia Zinck[18] (1739-1807), épouse malheureuse et fille de l'éditeur et imprimeur Georg-Christian Grundt. Le [19] à Londres, à l'âge de 44 ans, il épouse une jeune lady originaire des Pays-Bas : Gertrude Reesen[20]. Cette dernière est la fille du riche marchand Jean Reesen[21] et de lady Maria van Vliet. La demi-sœur de Gertrude, Christina-Cordelia Reesen[22], est la belle-mère de l'écrivain Alphonse de Lamartine (1790-1869). Celui-ci a en effet a épousé sa fille unique, l'artiste peintre et sculptrice française Mary-Ann-Elisa Birch (1790-1863) - plus connue sous le nom d'Elisa de Lamartine. Les familles Woodford et Lamartine seront toujours étroitement liées.

Ralph Woodford et Gertrude Reesen ont deux enfants : Sir Ralph-James Woodford (1784-1828), second baronnet de Carlby, capitaine de la marine anglaise puis gouverneur de Trinidad du à sa mort, survenue le . Surnommé affectueusement « le Gouverneur au chapeau de paille », ce réformateur s'était fait le protecteur des esclaves de Port-d'Espagne. Il décède en mer, à bord du navire H.M.S. Duke of York, près des côtes de la Jamaïque[23]. Dans une lettre datée du 17 août 1819 et adressée à son mari, Elisa de Lamartine évoque Ralph-James et son père en ces termes : « Le frère de ma mère, le chevalier sir Ralph Woodford, a été chargé d’affaires en Espagne et était très bien connu dans le corps diplomatique dans le temps que le marquis de Cordoue était le ministre en Angleterre. Son fils, qui a hérité de ses talents, est à présent gouverneur de l'île de la Trinité, et très bien connu de lord Bathurst, le ministre ; et s'il était en Angleterre, ce serait certainement à lui que je vous adresserais, car il est comme mon frère[24].

Lady Elizabeth Woodford (1779-1843), mariée en premières noces à Sir John Hammet (1767-1811), membre du Parlement britannique et banquier à Londres[25]. En secondes noces, elle s'unit à l'industriel et éleveur de chevaux Alfred-Léonard le Gentil, comte de Rosmorduc (1796-1847), issu de la noblesse bretonne. De ces unions naissent sept enfants :

  1. John-Atholl Hammet (1802-1887), banquier à Londres[26]. Marié en 1829 à Sybella Daniel.
  2. Frederick-James-Gordon Hammet (décédé à Trinidad en 1734), officier, secrétaire de son oncle Ralph-James Woodford puis planteur à Trinidad - où il possède une cacaoyère. Sans alliance. Père d'un enfant naturel - Mozart Fernando - à qui il lègue à son décès une partie de ses biens.
  3. Charles-Woodford Hammet (décédé en France en 1867). Copropriétaire, avec son frère Frederick, du domaine de La Reconnaissance[27] à Trinidad. Sans alliance.
  4. Lady Eliza-Gertrude Hammet, épouse de Quintin-Kennedy Jolliffe, capitaine de vaisseau dans la Royal Navy.
  5. Alfred-Ange le Gentil (1819-1881), comte de Rosmorduc, drogman et voyageur. Ami de la baronne Bertha von Suttner, première femme récompensée du prix Nobel de la paix. Époux de la princesse d'origine géorgienne Nino Vakhtangovna Paghava - fille de Vakhtang, prince Paghava et de Bandza, et d'Elisabeth Dziapshipa, princesse Goumasta.
  6. Ernest-Albert le Gentil de Rosmorduc (1821-1894), élève de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, capitaine au corps d'état-major, aide de camp du général Louis Partouneaux[28]. Époux d'Hélène-Marguerite Van der Plaat Van Honswijk[29], d'origine néerlandaise.
  7. Elise (dite « Louise ») le Gentil de Rosmorduc (1822-1879), épouse du comte français René-Gabriel-Philippe du Plessis de Grenédan.

Décès

Ralph Woodford décède le , à l'âge de 76 ans, dans sa maison[30] de Cheltenham[31] dans les Cotswolds. Il est inhumé le suivant, dans l'église médiévale de St Mary's de Cheltenham[32].

Notes et références

  1. Sources : Julie Robin-Wagner, descendante de sir Ralph Woodford, pour la majeure partie des informations.
  2. De l’anglais, issu de l’ancien français escuyer (« écuyer »). Titre de courtoisie anglais donné aux descendants par primogéniture de chevaliers (knight).
  3. Parfois orthographié "Carlsby" ou "Carleby".
  4. Patronyme jadis orthographié « Woodforde » et « de Woodforde. »
  5. Stephen Butt : http://www.woodforde.co.uk/index.htm
  6. Baptisé le 15 juillet 1734 à Southampton.
  7. Ce second prénom est un hommage rendu à sa grand-mère paternelle, Anne Scherer.
  8. Petite-fille de l'évêque de Chichester, le Dr Ralph Brideoake, et de son épouse, lady Mary Saltonstall.
  9. Notices généalogiques sur les familles genevoises depuis les premiers temps jusqu'à nos jours, Jacques Augustins Galiffe, 1892, page 563.
  10. Le livre rouge or a new and extraordinary red-book, P.F. Callum, Londres, 1810.
  11. Journal historique et littéraire, François-Xavier de Feller
  12. Réimpression de l'Ancien Moniteur, Tome quinzième
  13. Notices généalogiques sur les familles genevoises : depuis les premiers temps jusqu'à nos jours, James Galiffe, 1829.
  14. Propriété probablement héritée de la famille Reesen. À présent Dunraven Street.
  15. L'Upper Seymour Street, qui semble ne plus exister, est située dans le quartier de Marylebone, juste au coin de Portman Square (en) et un bloc au-dessus de Upper Berkeley Street.
  16. Montagu House, détruite durant le Blitz, se trouvait au 22 Portman Square.
  17. (en) Almut Spalding et Almut Marianne Grützner Spalding, Elise Reimarus (1735-1805), Königshausen & Neumann, (ISBN 978-3-8260-2813-7, lire en ligne)
  18. Epouse de Barthold-Joachim Zinck dès 1758.
  19. Ou 1773.
  20. Née après juin 1736, décédée le 17 juin 1794.
  21. « Riche marchand hollandais établi à Londres » d'après les Annales de l'Académie de Mâcon, 1982, page 48. Il semblerait avoir été également pasteur.
  22. Christina-Cordelia a été la maîtresse du prince Guillaume, 1er duc de Clarence et de St-Andrews (1765–1837), qui devint roi sous le nom de Guillaume IV du Royaume-Uni. Il a été dit qu'il était le père biologique de sa fille, Elisa de Lamartine. Supposition évoquée dans l'ouvrage de 1954 The Lamartine Ladies, de Laura-Maria Roberts-Ragg.
  23. Décès mentionné dans la lettre d'Alphonse de Lamartine à sa mère du 16 juillet 1828 : « Nous la cachons à Mme Birch qu'elle tuerait. Ma femme est au désespoir, et moi très affligé. »
  24. Correspondance d'Alphonse de Lamartine : 1807-1829, 1816-1819, Christian Croisille
  25. Associé dans la banque "Sir James Esdaile, Esdaile, Hammet, Esdaile, & Hammet, bankers of City of London" de 1799 à sa mort, survenue à l'âge de 43 ans. Source : The Royal Bank of Scotland Group.
  26. Associé, dès 1825, à la Banque "Sir James Esdaile, Esdaile, Hammet, Esdaile, & Hammet, bankers of City of London". Source : The Royal Bank of Scotland Group.
  27. Situé dans le village de Lopinot ; ancienne propriété du comte Charles de Lopinot (1738-1819), planteur de sucre à Saint-Domingue.
  28. Bulletin des lois de la République Française, Volume 19.
  29. Originaire des Pays-Bas.
  30. The Literary Panorama, and National Register, volume 8.
  31. The Edinburgh Annual Register, 1808-26, volume 3, partie 2.
  32. Edward Jenner, the Cheltenham years, 1795-1823: being a chronicle of the vaccination campaign, page 252.