Province vénitienne

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Province vénitienne
(it) Provincia Veneta
(de) Venedig Provinz

1798–1805

Description de cette image, également commentée ci-après
Province vénitienne d'Autriche en 1803, William R. Shepherd (en) (1926)
Informations générales
Statut province de l'Empire des Habsbourg Empire des Habsbourg
Capitale Venise
Histoire et événements
1792-1797 Guerre de la Première Coalition : échec de l'Autriche face à la république française. Traité de Campo-Formio (18 octobre 1797) : la République de Venise est accordée à la monarchie de Habsbourg.
1798-1802 Guerre de la Deuxième Coalition : échec de l'Autriche face à la république française. Traité de Lunéville (9 février 1801) : confirmation du traité de Campo-Formio.
août - décembre 1805 Guerre de la Troisième Coalition : échec décisif et dissolution du Saint-Empire face à l'Empire français. Traité de Presbourg (26 décembre 1805). Cession à la France des possessions autrichiennes en Italie. Napoléon Ier devient roi d'Italie, royaume qui intègre désormais la Vénétie.

Entités suivantes :

La province vénitienne (en italien : Provincia Veneta ; en allemand : Venedig Provinz) est le nom du territoire de l’ancienne république de Venise cédé par la Première République française à la monarchie de Habsbourg selon les termes du traité de Campo-Formio de 1797 qui met fin à la guerre de la Première Coalition. Sa capitale est Venise.

Contexte

Durant la campagne française d'Italie de 1796, la seigneurie de Venise dirigée par le Doge Ludovico Manin rejette une alliance avec Bonaparte, celui-ci occupe la ville en représailles le , provoquant la disparition de la république, la dissolution de son gouvernement et la prise de contrôle de son ancien territoire par l'armée française. En contrepartie de la renonciation de tout droits sur les Pays-Bas du Sud et la reconnaissance de la République cisalpine, l'empereur François Ier d'Autriche obtient le territoire de l'ancienne république à l'est de la ligne du Canalbianco ainsi que ses possessions sur les côtes de la Dalmatie, à l'exception des îles Ioniennes[1].

Délimitation

La frontière entre la province vénitienne et la république cisalpine est ainsi fixée par l'article 6 du traité de Campo-Formio :

« La République française consent à ce que Sa Majesté l'empereur et roi possède en toute souveraineté et propriété [...] les pays compris entre les états héréditaires de Sa Majesté l'empereur et roi, la mer Adriatique, et une ligne qui partira du Tyrol, suivra le torrent en avant de Gardola, traversera le lac de Garda jusqu'à Lacise ; de là une ligne militaire jusqu'à Sangiacomo[2], offrant un avantage égal aux deux parties, laquelle sera désignée par des officiers du génie nommés de part et d'autre avant l'échange des ratifications du présent traité. La ligne de limite passera ensuite l'Adige à Sangiacomo, suivra la rive gauche de cette rivière jusqu'à l'embouchure du Canal-Blanc, y compris la partie de Porto-Legnago qui se trouve sur la rive droite de l'Adige, avec l'arrondissement d'un rayon de trois mille toises. La ligne se continuera par la rive gauche du Canal-Blanc, la rive gauche du Tartaro, la rive gauche du Canal, dit la Polisella, jusqu'à son embouchure dans le , et la rive gauche du grand Pô jusqu'à la mer. »

— Traité de Campo-Formio, article 6[1]

La frontière ouest de la province est déplacée sur l'Adige en 1801 par l'article 3 du traité de Lunéville, agrandissant la république cisalpine de la Polésine, des villes et forteresses de Vérone et Legnago, et de la rive orientale du lac de Garde en amont de Lazise :

« De même, en renouvellement et confirmation de l’article 6 du traité de Campo-Formio, S. M. l’empereur et roi possédera, en toute souveraineté et propriété, [...] les pays compris entre les États héréditaires de S. M. l’empereur et roi, la mer Adriatique et l’Adige, depuis sa sortie du Tyrol jusqu’à son embouchure dans ladite mer, le thalweg de l’Adige servant de ligne de délimitation ; et comme, par cette ligne, les villes de Vérone et de Porto-Legnago se trouveront partagées, il sera établi sur le milieu des ponts desdites villes des ponts-levis qui marqueront la séparation. »

— Traité de Lunéville, article 3[3]

Existence

Le territoire acquis est regroupé dans une nouvelle province incorporée séparément de l'archiduché d'Autriche, François 1er obtient de ce fait le titre de "Duc de Venise", qui n'est cependant pas sujet du Saint-Empire Romain Germanique. Elle est dirigée par un gouverneur autrichien, l'ancienne législation vénitienne y est cependant conservée et la monnaie locale, la lire vénitienne est maintenue. La frontière ouest de la province est déplacée en 1801 en faveur de la république Cisalpine à la suite du traité de Lunéville, le talweg de la rivière Adige devenant alors la nouvelle frontière naturelle entre les deux entités[3].

Fin

L'existence de la province se révèle très courte. En effet, à la suite de la défaite des armées de l'Empire d'Autriche à la bataille d'Austerlitz et la ratification du traité de Presbourg en 1805, l'empereur François 1er doit céder le territoire vénitien au jeune royaume d'Italie. Toutefois, il est rendu à l'Autriche selon les termes du dernier acte du congrès de Vienne en 1815 et devient partie intégrante du nouveau royaume lombardo-vénitien.

Notes et références

  1. a et b « Texte du traité de Campo-Formio », 1789-1815.com (consulté le )
  2. Faubourg sud de Vérone
  3. a et b « Texte du traité de Lunéville », 1789-1815.com (consulté le )

Sources