Proclamation de l'abolition de la royauté

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Expédition du décret pris par la Convention nationale le 21 septembre 1792, portant abolition de la royauté, signée par Pétion, président de la Convention, Brissot et Lasource, secrétaires de séance. Archives nationales.
Extrait du procès-verbal, avec un dessin d'Henri Demare, vers 1876. Musée Carnavalet.
Proclamation de l'abolition de la royauté, un des douze hauts-reliefs en bronze de Léopold Morice pour le Monument à la République, sur la place de la République à Paris, 1883.

La proclamation de l'abolition de la royauté est un événement majeur de la Révolution française qui s'est déroulé le lors de la première séance de la Convention nationale, au cours de laquelle les députés ont proclamé l'abolition de la monarchie (royauté) en France (qui prenait la forme d'une monarchie constitutionnelle instituée par la Constitution du ).

Elle marque ainsi la fin de près de huit siècles de monarchie ininterrompue et la naissance de la Première République, premier régime républicain de l'histoire de France. Ainsi, l'an I de la République commence à cette date.

Contexte

Succédant à l’Assemblée nationale législative, les députés de la Convention se savaient mandatés pour mettre un terme à une crise qui couvait depuis la fuite et l'arrestation à Varennes de Louis XVI (les et ) et la prise sanglante des Tuileries (le ). Leur origine bourgeoise et leur activité politique ne les portaient pas, pour la plupart, à l'indulgence envers le trône. La victoire à la bataille de Valmy (le ), premier succès militaire de la république, opportunément la veille de leur réunion, et dont la nouvelle arriva le jour même, les confortait dans leurs convictions.

Proposition de l'abolition de la royauté

Le , lorsque le député de Paris, Jean-Marie Collot d'Herbois, proposa l'abolition de la royauté, il ne rencontra guère de résistance. Tout au plus Claude Basire, ami de Danton, s'efforça-t-il de tempérer l'enthousiasme en recommandant une discussion. Toutefois, l'abbé Henri Grégoire, l'évêque constitutionnel de Blois lui répondit vertement : « Qu'est-il besoin de discuter quand tout le monde est d'accord ? Les rois sont dans l'ordre moral ce que les monstres sont dans l'ordre physique. Les cours sont l'atelier du crime, le foyer de la corruption et la tanière des tyrans. L'histoire des rois est le martyrologe des nations ! ». Jean-François Ducos l'appuya en affirmant que toute explication serait bien inutile « après les lumières répandues le  ». La décision fut prise par acclamation à l'unanimité.

La république était donc née de facto par l'abolition de la monarchie, bien qu'elle n'ait jamais fait l'objet d'une proclamation officielle par un quelconque texte. Seule la décision de la Convention de dater les actes officiels non de l'an IV de la Liberté mais de l'an I de la République la mentionnait pour la première fois, ouvrant l'ère républicaine.

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