Pricéite

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pricéite
Catégorie VI : borates[1]
Image illustrative de l’article Pricéite
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique H7B5Ca2O13 Ca2B5O7(OH)5• (H2O)
Identification
Masse formulaire[2] 349,259 ± 0,047 uma
H 2,02 %, B 15,48 %, Ca 22,95 %, O 59,55 %,
Couleur incolore à blanc, blanc beige, gris
Système cristallin Monoclinique
Réseau de Bravais paramètres a = 11,623 Å, b = 6,976 Å, c = 12,35 Å β = 110,7°, Volume calculé = 936,72 ų, Z = 4
Classe cristalline et groupe d'espace prismatique 2/m
Groupe d'espace P21/b
Clivage Très bon sur {001}
Cassure conchoïdale, terreuse, irrégulière, souvent assimilable à une cassure argileuse
Habitus cristaux microscopiques, rassemblés en concrétions ou en croûtes, en nodules arrondis ou masses irrégulières, parfois compactes, masses terreuses ou dures, avec un aspect de porcelaine
Faciès cryptocristallin
Échelle de Mohs 3,5 (plus faible, entre 3 et 3,5 pour la plupart des masses)
Trait blanc
Éclat mat
Éclat poli terreux ou de porcelaine
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,571 - 1,573
nβ = 1,590 - 1,591
nγ = 1,593 - 1,594
Biréfringence δ = 0,022 ; Biaxial (-)
2V = 32 à 44°
Fluorescence ultraviolet blanche aux divers UV, luminescence jaune
Transparence translucide, semi-transparente
Propriétés chimiques
Densité 2,42
Solubilité insoluble dans l'eau, soluble dans les acides
Propriétés physiques
Magnétisme aucun

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La pricéite ou pandermite est un hydroborate monohydraté de calcium, de formule développée Ca2[B5O7(OH)5]. H2O. Ce corps minéral naturel de maille monoclinique, de densité supérieure à 2,4 et de dureté 3,5, minéral évaporite assez rare de la série des inoborates, est parfois exprimée par une formule brute simplifiée double Ca4[B10O19]. 7 H2O[3].

C'est aussi une roche évaporite, de couleur blanche et à éclat terreux, parfois à apparence crayeuse, qui se présente en masses nodulaires crayeuses, plus ou moins compactes, elle est souvent associée au gypse et à la colémanite.

Inventeur et étymologie, géotype[modifier | modifier le code]

Elle a été décrite par le minéralogiste Benjamin Silliman Junior en 1873 à partir d'échantillons collectés dans le comté de Curry dans l'état de l'Oregon et nommée en l'honneur du métallurgiste américain de San Francisco, Thomas Price qui avait le premier attiré l'attention sur ce minéral et isolé le corps chimique[4].

Un de ses synonymes non officiels est pandermite, du nom ancien d'une contrée turque, Pandermia ou Pandirma, où elle est abondante.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Elle laisse une trace blanche. Les masses compactes et dures qui peuvent parfois dépasser 100 kg, formés de cristaux microscopiques isolés sont translucides, à cassure conchoïdale, souvent terreuses, et à éclat mat, leur clivage est très bon selon (001).

L'analyse chimique pondérale, par exemple pour l'art verrier, donne en masse 32,11 % CaO, 49,84 % B2O3 et 18,05 % H2O

La pricéite donne une luminescence jaune.

Insoluble dans l'eau à froid, elle est soluble dans les acides. Il est recommandé de nettoyer les échantillons à l'eau distillée.

Les minéraux semblables comme l'ulexite ou la colémanite s'en distinguent par leurs duretés différentes, mais aussi par leurs spectres au RX ou des tests de solubilité dans l'eau ou les acides.

Elle peut dériver de la colémanite. A rebours, la pricéite peut s'altérer facilement en calcite et en colémanite.

Cristallochimie et cristallographie[modifier | modifier le code]

La pricéite se présente sous forme de concrétions ou de croûtes, de masses terreuses ou dures.

Parfois, certains cristaux microscopiques n'ont pas de maille de symétrie monoclinique, mais trigonal rhomboédrique.

La pricéite ou pandermite fait partie des borates calciques, connus également sous les noms spécifiques de cryptomorphite, colemanite, bechilite et howlite au XIXe siècle[5].

Gîtologie[modifier | modifier le code]

Elle est observable dans les lacs boratés et des formations salines et/ou boratées similaires, notamment des vastes dépôts d'évaporites, mais on la trouve aussi avec les sources chaudes ou les produits de sublimation de fumerolles.

Minéraux associés : gypse, colémanite, ulexite et autres borates et hydroborates, autres évaporites, calcite ou aragonite, avec revêtement de ginorite....

Gisements[modifier | modifier le code]

  • Allemagne
carrières de Kohnstein, district minier de Basse Saxe, entre Harz et Thuringe
  • Angleterre
site de Meldon, Okehampton dans le Devon.
  • États-Unis
Californie, Furnace Creek Wasch
Oregon, Chetco, comté de Curry
  • Kazakhstan
dépôts boratés du lac Inder
  • Mexique
Mesa del Almo, à une dizaine de kilomètres de Magdalena, désert de Sonora.
  • Turquie
dépôt boraté de Sultan Tschaïr ou Sultan Cher
Pandermia ou Panderma

La production minière est développée et assez importante en Turquie.

Usage[modifier | modifier le code]

La pricéite sert à la fabrication de l'acide borique. Elle peut être aussi employée communément dans l'industrie chimique, la métallurgie, la fonderie et la verrerie.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Il s'agit néanmoins d'un ino-pentaborate pentahydroxylé hydraté de calcium. Le dictionnaire des sciences de la terre de Magdeleine Moureau et Gérald Brace aux éditions Technip, Ophrys, 2000 le décrit a minima comme "le borate de calcium, en masse noduleuse ou irrégulière, de couleur blanche".
  4. Silliman, Benjamin, Jr., 1873. "Mineralogical notes on Utah, California, and Nevada, with a description of priceite a new borate of lime": American Journal of Science, 3ª serie: 6: 126-133.
  5. Notes sur les gîtes de borax de la Californie et de l'état du Nevada, Annales des Mines, année 1885, série 8, volume 8, pages 645 à 654 en ligne

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henri-Jean Schubnel, avec Jean-François Pollin, Jacques Skrok, Larousse des Minéraux, sous la coordination de Gérard Germain, Éditions Larousse, Paris, 1981, 364 p. (ISBN 2-03-518201-8). entrée Pricéite' p. 268.
  • Kia S. Wallwork, Allan Pring, Max R. Taylor et Brett A. Hunter, The structure of priceite, a basic hydrated calcium borate, by ab inition powder-diffraction methods, The Canadian Mineralogist, Vol. 40, pp. 1199-1206 (2002)article australien en ligne

Liens externes[modifier | modifier le code]