Pascal de Duve
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Pascal de Duve est un écrivain belge né le à Anvers et mort du SIDA à 29 ans le à Paris 1er, avant d'avoir pu terminer l'écriture d'un ouvrage sur cette maladie. Ses obsèques ont eu lieu au cimetière du Père Lachaise[1],[2],[3].
Biographie
Il est le fils de Pierre de Duve et de Marie-Henriette Le Boulangé. La famille de Duve est une famille de la noblesse belge originaire d'Hanovre. Son frère, Baudouin de Duve, est l'auteur de Tintin en Thaïlande. Son oncle Christian de Duve a été le lauréat du prix Nobel de médecine en 1974, tandis que Jacques de Duve, un autre de ses oncles, fut un résistant belge qui a mené des actions remarquables pendant la Seconde Guerre mondiale.
Pascal de Duve commence sa scolarité au collège Notre-Dame de Lourdes (Onze-Lieve-Vrouw-van-Lourdes college) à Edegem, mais termine ses études secondaires au collège jésuite Notre-Dame-d'Anvers[réf. souhaitée]. Il y a peu d'informations sur l'enfance de l'auteur, qui fut précocement curieux de tout, si bien qu'à l'âge de onze ans il commençe ce qu'il appela une « collection de langues » et en vint à en parler au moins quinze[4]. Entre 1982 et 1983, il étudie la sinologie et l'égyptologie à la Katolieke Universiteit de Louvain[réf. souhaitée]. En 1984, à l'âge de vingt ans, il participe à une mission humanitaire en Égypte au sein de l'association Sœur Emmanuelle. Il « maîtrise parfaitement l'arabe » et donne des cours d'alphabétisation aux enfants d'un bidonville[5]. Pascal de Duve s'installe à Paris en 1987 et il y obtient un doctorat de philosophie, matière qu'il enseignera pendant deux ans en 1990 et 1991[réf. souhaitée].
Son premier roman, Izo, paru en 1990, lui vaut un succès immédiat. L'émission Apostrophes de Bernard Pivot lui consacre un portrait à cette occasion, dans la section "La Balcon" de l'émission, le 16 juin 1990[6].
Il travaille sur un nouveau roman, Le Nain et le Violoniste, lorsqu'il apprend qu'il est atteint du sida. Il abandonne alors la fiction et publie, en 1993, Cargo vie, journal de bord d'une croisière transatlantique qu'il rédige du au de la même année. Il intitule cet ouvrage Vingt-six jours du crépuscule flamboyant d'un jeune homme passionné.
Suite à la parution de Cargo Vie, il participe à plusieurs émissions de télévision. Lors de La Marche du siècle animée par Jean-Marie Cavada il parle de l'épidémie du SIDA en ces mots : « Etrange déflagration, ajoute-t-il, qui ne crève les tympans que de ceux qui en sont touchés... ». L'émission est rediffusée après sa mort[7]. Le 9 mars 1993, il est pris d'un malaise en direct pendant l'émission Durand la nuit, sur TF1[8],[9]. À la fin de sa vie, il est atteint de la maladie de Kaposi.
Il meurt à l'âge de 29 ans dans le 1er arrondissement de Paris[10], alors qu'il travaillait sur un projet de livre qu'il voulait conçu comme un carnet, comme le journal de la fin de sa vie. Ses proches décidèrent donc d'achever ce projet, utilisant les nombreuses notes qu'il avait commencé à assembler à cet effet, et un livre posthume fut publié en 1994 : L'Orage de vivre. Ce recueil dévoile dans de courts récits les rencontres amoureuses de l'auteur et le type de relations qu'il entretenait avec ses compagnons, et comporte un ensemble de pensées sur la maladie et la mort, mais surtout sur la vie et l'écriture. Malgré le tragique de sa situation, l'auteur livre dans ce « journal d'adieu » un message d'optimisme et d'espoir : « Profitez de la vie, c'est merveilleux ! »
Postérité
En 1998 dans une chronique du Figaro littéraire, Frédéric Beigbeder le qualifie comme un des "meilleurs" auteurs sur le SIDA : « La littérature du sida reste toutefois inégale : elle a donné le pire (Cyril Collard) et le meilleur (Hervé Guibert, Pascal de Duve, René de Ceccatty, Guy Hocquenghem, Jean-Paul Aron...). L'art est injuste : malheureusement, ce n'est pas parce qu'on est mourant qu'on a du génie. »[11].
Œuvres
- Izo, Librairie générale française, coll. Le livre de poche, Paris, 1994, 191 p. (ISBN 2-253-13522-4)
- Cargo Vie, J.-C. Lattès, Paris, 1992, 192 p. (ISBN 2-7096-1058-2)
- L'Orage de vivre, J.-C. Lattès, Paris, 1994, 206 p. (ISBN 2-7096-1310-7)
- Izo + Le nain et le violoniste, Luc Pire, 2004, 316 p. (ISBN 2-87415-375-3)
- Izo, réédition, (postface de Michel Robert), Ed Espace Nord, 2016, 286 p. (ISBN 978-2-87568-133-1)
Sur Pascal de Duve
- Michel Robert, Pascal de Duve. Lettre à un ami disparu (préface d'Amélie Nothomb), La Renaissance du Livre, 2001 (ISBN 978-2-804-60467-7).
- « Pascal de Duve : Les Izotopies du SIDA »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), par Eric Van der Schueren, université de Toulouse, document PDF.
Lieux de résidence
Articles connexes
- Famille de Duve
- Liste de familles contemporaines de la noblesse belge
- Liste des familles belges par ancienneté
- Cyril Collard
- Hervé Guibert
- Personnalités et sida
Liens externes
Notes et références
- AFP, « Pascal de Duve emporté par le sida à 29 ans », La Presse,
- « Mort de l'écrivain Pascal de Duve » (Brève), Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Dominique Thiéry, « Au père Lachaise… Mourir du SIDA n'est pas de tout repos », Le journal du SIDA, no 215, avril - mai - juin 2010, p. 30 (lire en ligne [PDF])
- Rose-Marie Viguie, « Pascal de Duve avec "Izo" lauréat 1991 », sur ladepeche.fr, (consulté le )
- Géry de Broqueville, « Les premiers désaccords avec Sœur Emmanuelle apparaissent », Passerelles, Bruxelles, (consulté le )
- « Pascal de Duve | INA » (consulté le )
- Dominique de Montvalon, « Manège », L'Express, , p. 11, article no 2182
- AFP, « Pascal de Duve emporté par le sida à 29 ans », La Presse,
- « Pascal de Duve - 1964-1993 » (consulté le )
- Insee, « Extrait de l'acte de décès de Pascal Baudouin Françoise de Duve », sur MatchID
- Frédéric Beigbeder, « Danse avec la mort », Le Figaro, no 16753, , p. 4