Mitre

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Mgr Gebhard Fürst, évêque de Rottenburg-Stuttgart portant la mitre

La mitre est un couvre-chef réservé aux évêques depuis les premiers temps de l'Église. Il est donc porté aussi bien dans l'Église latine que dans les Églises orientales. Dans l'Église catholique de rite latin, c'est une coiffe liturgique, distinctive des hauts prélats de l'Église catholique romaine ayant charge pastorale, c'est-à-dire les évêques et les abbés.

Origine et utilisation

La mitre n'est portée que durant les cérémonies liturgiques. Avant le concile Vatican II, les prévôts des chapitres cathédraux et les chanoines de certains chapitres séculiers avaient le droit de mitre, par autorisation pontificale.

Antérieurement, dans certains rites particuliers et pour certaines fonctions, les diacres pouvaient aussi être mitrés.

Protonotaire apostolique, Monseigneur Louis Duchesne (1843-1922) porte la mitre lors d'une procession du 15 août.

Les mitres des abbés et des évêques sont rigoureusement identiques. La mitre apparaît en Occident au cours du XIIe siècle, vraisemblablement vers les années 1140-1150. Sa forme a cependant beaucoup évolué. Elle était originellement composée d'un bonnet fermé, enserré par un bandeau circulaire noué derrière la tête et retombant sur les épaules sous la forme de deux bandes, les fanons. Les faces antérieures et postérieures, appelée titres ou cornes, se sont progressivement élevées de façon parallèle, pour devenir de plus en plus hautes et de plus en plus pointues jusqu'au XVIIIe siècle. Les deux pans de la mitre ont pu signifier symboliquement les deux Testaments, le Nouveau étant devant.

Les trois sortes de mitre

La liturgie romaine traditionnelle (rite tridentin) prescrit à l'évêque le port de trois mitres ornées différemment selon les circonstances[1] :

  • la mitre auriphrygiate, appelée aussi mitre précieuse ou dorée, en drap d'or ou d'argent, parfois en soie blanche, doublée de soie rouge et rehaussée de broderies et de pierres précieuses ;
  • la mitre orfrayée, en drap d'or ou en soie blanche brochée d'or, doublée de soie rouge, sans broderies ni pierres précieuses. Elle peut être ornée de petites perles. On l'emploie aux temps de l'avent et du carême et dans les autres liturgies qui ont un caractère pénitentiel ;
  • la mitre simple, portée le Vendredi saint et pour les offices des défunts. Elle est en drap d'argent, avec bordures et fanons frangés d'or pour le pape ; en soie blanche damassée, avec fanons frangés de blanc pour les cardinaux ; en soie ou en toile blanche, avec fanons frangés de rouge pour les évêques. Les cardinaux et les évêques portent toujours la mitre simple en présence du pape.

Le pape en possédait une quatrième, dont seul le cercle était doré, pour présider certaines assemblées.

La forme ordinaire du rite romain ne distingue plus la mitre auriphrygiate de la mitre orfrayée.

Armée

Mitre de grenadier.

Au XVIIIe siècle (et quelquefois, au XIXe), les grenadiers des diverses armées du nord de l’Europe portaient une mitre semblable à celle portée par les évêques occidentaux, à cette différence qu’elle était en métal au lieu de tissu. Certains régiments de fusiliers portaient également une mitre en laiton avec une plaque frontale plus petite. La mitre survécut comme tenue de parade de quelques régiments de grenadiers prussiens et russes jusqu’à la Première Guerre mondiale. Le style différait selon les armées : le style allemand consistait en une structure en forme de cône entièrement brodé de tissu, le style russe consistait en une plaque en laiton au-dessus d’une casquette de cuir, avec un pic à l’arrière tandis le style britannique consistait en une haute plaque en tissu devant un petit bonnet rouge, bordé de blanc. Vers la fin du XVIIIe siècle, le bonnet à poils remplace la mitre dans la plupart des armées, sauf celle de Russie.

Médecine

En cardiologie, la valve mitrale est nommée en raison de sa ressemblance avec la mitre d'un évêque.

Architecture

En architecture, le nom de mitre est donné au sommet d'une cheminée.

Galerie

Annexes

Notes et références

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