Mierasaurus

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Mierasaurus bobyoungi

Mierasaurus
Description de cette image, également commentée ci-après
Fossiles du crâne de l'holotype de Mierasaurus,
dont : dessin du crâne avec les os retrouvés en blanc (c), dents du prémaxillaire (o-p) et image en tomodensitométrie montrant le remplacement d'une dent de l'os dentaire (t).
Classification
Règne Animalia
Classe Sauropsida
Super-ordre Dinosauria
Ordre Saurischia
Sous-ordre  Sauropodomorpha
Infra-ordre  Sauropoda
Clade  Eusauropoda
Clade  Turiasauria

Genre

 Mierasaurus
Royo-Torres et al.[1], 2017

Espèce

 Mierasaurus bobyoungi
Royo-Torres et al.[1], 2017

Mierasaurus est un genre éteint de dinosaures sauropodes herbivores géants, appartenant au clade des Turiasauria, un taxon d'eusauropodes primitifs, défini en 2006 en même temps que Turiasaurus[2]. Il a vécu en Amérique du Nord où ses restes fossiles ont été découverts en Utah, à la base de la formation géologique de Cedar Mountain du Crétacé inférieur.

Une seule espèce est rattachée au genre : Mierasaurus bobyoungi, décrite par Rafael Royo-Torres et al. en 2017[1].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom de genre Mierasaurus honore Bernardo de Miera y Pacheco, premier scientifique à avoir visité l'Utah. Le nom d'espèce bobyoungi fait référence au paléontologue Robert Glen Young, spécialiste du Crétacé inférieur de l'Utah[1].

Datation[modifier | modifier le code]

Ses restes fossiles ont été découverts dans des calcaires fins (mudstones) d'inondation de plaine alluviale à la base de la Formation de Cedar Mountain dans le membre Yellow Cat, niveau stratigraphique daté classiquement du Barrémien, à 124,2 ± 2,6 Ma (millions d'années) par datation radiométrique[3].

Cette datation est cependant remise en cause dans la publication décrivant le nouveau genre Mierasaurus[1] où il est indiqué que des mesures radiométriques sur des zircons détritiques sur le membre Yellow Cat en 2015 ont fourni des âges de 132 à 137 Ma, dans le Valanginien, plus anciens d'une dizaine de millions d'années[4]. Cet âge révisé paraît également confirmé par des données paléontologiques sur les ostracodes et les charophytes étudiés sur ce niveau[1].

Description[modifier | modifier le code]

Les fossiles de Mierasaurus ont été découverts, en 2010, dans un ravin du Northern Grand County au centre-est de l'Utah. Bien que dispersés par l'érosion récente, les os et fragments d'os de l'animal n'en constituent pas moins l'un des squelettes de sauropodes les plus complets d'Amérique du Nord.

Le crâne est similaire à celui des autres turiasaures avec un museau arrondi et des narines étroites. Il mesure environ 70 centimètres de long, une valeur identique à celle de son proche parent européen Turiasaurus. La mâchoire inférieure porte treize dents. Celles situées à l'avant sont en forme de spatule tandis que celles à l'arrière sont en forme de cœur, ce qui est une caractéristique distinctive des turiasaures[5].

Paléoécologie[modifier | modifier le code]

La faune associée à Mierasaurus dans la partie basale de la formation de Cedar Mountain comprend des fossiles de différents dinosaures :

Ces fossiles sont associés avec des restes de crocodiles et de tortues.

Classification[modifier | modifier le code]

La description, la même année, en 2017, de deux nouveaux genres, Mierasaurus et Moabosaurus, de Turiasauria (donc d'eusauropodes non-néosauropodes) en Amérique du Nord, a été une surprise car ce clade n'était jusqu'alors connu qu'en Europe[2].

Cependant, les genres nord américains sont datés du Crétacé inférieur[1], tandis que les turiasaures européens sont d'âge Kimméridgien à Tithonien soit environ entre 15 et 25 Ma (millions d'années) plus anciens.

Dans la formation jurassique de Morrison sous-jacente à celle de Cedar Mountain où ont été découverts Mierasaurus et Moabosaurus, les sauropodes sont représentés par des Diplodocoidea nombreux et variés qui disparaissent à la fin du Jurassique[1]. Dans la formation de Cedar Moutain qui vient au-dessus les sauropodes sont représentés par des titanosauriformes et des camarasauromorphes qui semblent être les descendants des sauropodes de la formation de Morrison.

Les Turiasauria constituent ainsi une anomalie remarquable, ayant survécu à l'extinction Jurassique-Crétacé, et ayant trouvé « refuge » au cours du Crétacé inférieur en Amérique du Nord[1].

En intégrant ces découvertes, P. D. Mannion et al. ont réalisé en 2017 une analyse phylogénétique des eusauropodes[6]. Ils ont établi le cladogramme suivant qui montre la position des deux turiasaures nord-américains en groupe frère, Mierasaurus et Moabosaurus, et de leurs proches parents européens[6] :

Eusauropoda

Shunosaurus




Omeisaurus





Lapparentosaurus




Mamenchisaurus




Atlasaurus



Turiasauria

Losillasaurus Europe





Zby Europe



Turiasaurus Europe





Moabosaurus Amérique du Nord



Mierasaurus Amérique du Nord





Neosauropoda

Diplodocoidea



Macronaria











Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i (en) R. Royo-Torres, P. Upchurch, J.I. Kirkland, D.D. DeBlieux, J.R. Foster, A. Cobos et L. Alcalá, « Descendants of the Jurassic turiasaurs from Iberia found refuge in the Early Cretaceous of western USA », Scientific Reports, vol. 7, no 1,‎ , p. 14311 (PMID 29085006, PMCID 5662694, DOI 10.1038/s41598-017-14677-2, lire en ligne)
  2. a et b (en) Royo-Torres, R., Cobos, A., and Alcalá, L. (2006). "A Giant European Dinosaur and a New Sauropod Clade." Science 314: 1925-1927
  3. (en) Kirkland, J. I., Suarez, M., Suarez, C. & Hunt-Foster, R. The Lower Cretaceous in east-central Utah: the Cedar Mountain Formation and its bounding strata. Geology of the Intermountain West 3, 101–213 (2016)
  4. (en) Hendrix, B., Moeller, A., Ludvigson G. A., Joeckel, R. M. & Kirkland, J. I. A new approach to date paleosols in terrestrial strata: A case study using U-Pb zircon ages for the Yellow Cat Member of the Cedar Mountain Formation of Eastern Utah. Annual Meeting Geological Society of America, Abstracts with Program 47, 597 (2015)
  5. (en) R. Royo-Torres et P. Upchurch, « The cranial anatomy of the sauropod Turiasaurus riodevensis and implications for its phylogenetic relationships », Journal of Systematic Palaeontology, vol. 10, no 3,‎ , p. 553–583 (DOI 10.1080/14772019.2011.598577, lire en ligne)
  6. a et b (en) P.D. Mannion, R. Allain et O. Moine, « The earliest known titanosauriform sauropod dinosaur and the evolution of Brachiosauridae », PeerJ, vol. 5,‎ , e3217 (DOI 10.7717/peerj.3217, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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