Maurion (patronyme)

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Maurion est un patronyme français, aujourd'hui très rare. Il s'agit d'un patronyme monophylétique originaire de Gironde.

Occurrence

En 2021, le patronyme Maurion est très rare. Il est classé au 196465e rang des noms de famille en France.

Étymologie

Le patronyme Morion, parfois écrit Maurion, est un patronyme distinct, de même que les patronymes Morillon et Maurillon.

Le patronyme Maurion est originaire de la région de l'Entre-deux-Mers, où en gascon, les sons /o/ et /au/ sont distincts. Le patronyme Maurion est vraisemblablement d'origine toponymique et doit son nom à un lieu-dit Maurion dans le département de la Gironde, probablement celui situé à cheval sur les communes de Camarsac et Sallebœuf, siège d'une ancienne maison noble et seigneurie[1].

Pour comprendre la signification du nom de lieu Maurion (également nom d'un hameau de Saorge dans les Alpes-Maritimes, il faut remonter à l’époque gallo-romaine, où l’on trouvait des lieux-dits Maurianus et Mauriacus, signifiant « propriété de Maurius », le suffixe –anus plaidant en faveur d’une antériorité sur le suffixe –acus. Au Moyen Âge, le nom de lieu romain Mauriacus est devenu Mauriac tandis que Maurianus est devenu Maurian ou Maurion[1].

Variantes

  • de Maurion : variante portée aux XVIIe et XVIIIe siècle dans les paroisses de Beautiran et Castres, en Gironde, par une famille appartenant à la bourgeoisie marchande. Elle compte plusieurs notaires, avocats à la cour du parlement, capitaines de ville ou magistrat. Elle contracta des alliances avec les familles Duplantier, de Nolibois, Crozilhac et Massieu[2].
  • Maurion dit Lamothe : nom porté en premier par Jean Maurion (1716-1789), tisserand installé à Agen vers 1760, dit Lamothe en rapport à son village d'origine (Lamothe-Landerron, en Gironde). Ses fils, petit-fils et certains de ses arrière-petit-enfants ont aussi fait usage de ce sobriquet[3].
  • Maurion de Larroche : nom porté dans la descendance de Nicolas Maurion (1781-1860) et de Louise de Larroche (1788-1838), son épouse, qui était fille unique. Le relèvement du nom de Larroche et son adjonction au nom Maurion constituera le nom d'usage par lequel se feront connaitre les membres de la famille Maurion jusqu'à nos jours. Il figure sous cette forme sur de nombreux documents officiels, publications ainsi qu'à l´état civil[4],[5].

Histoire

Le foyer patronymique Maurion, originaire de Gironde, a formé trois familles :

Notons l'existence d'une famille Maurion originaire d'Angoulême, éteinte depuis 1951 et qui a donné au 19e siècle plusieurs employés des contributions. Cette famille est issue de Jean Mourion ou Mourrion, maître-serrurier né en 1736 à Arles, et installé à Angoulême vers 1770. L'orthographe de son nom est devenue Maurion à la suite de ce changement d'aire géographique et linguistique. Une branche de cette famille a égalemment habité en Gironde, à Barsac, Captieux et Bazas au 19e siècle et à Cenon et Floirac au 20e siècle.

Les dentistes de la famille Maurion

La famille Maurion d'Agen est une famille de dentistes, en exercice de 1813 à 1975. D'abord de formation empirique, les dentistes de la famille Maurion ont suivi le courant de médicalisation de la pratique dentaire. Cette famille a produit 13 dentistes ou chirurgiens-dentistes, dont deux femmes. Parmi ceux-ci :

  • Nicolas Maurion (1781-1860), originaire d'Agen. D'abord marchand puis dentiste ambulant, on le retrouve à Tarbes en 1810, Mont-de-Marsan en 1812, Paris en 1813, Orléans en 1815, Chatellerault en 1817, Tours en 1821, puis à Bourges en 1823 où il se fixe pour une dizaine d'années. Il commercialise l'Elixir Maurion ou Trésor de la bouche et des gencives, perfectionne son art, exerce en cabinet et auprès de plusieurs collèges royaux. Il aurait, selon ses propres publicités été le "dentiste de plusieurs princes et princesses de France" [6] . En 1834, il rentre à Agen où il meurt en 1860. Il avait épousé en 1810 Louise de Larroche (1788-1838), fille d'un entrepreneur du tabac de St-Palais en Basse-Navarre d'origine parisienne, cousine du médecin Ségalas d'Etchepare, du ministre Charles Baihaut, de la femme de lettre Anaïs Ségalas et de la branche américaine de la famille de Lesseps.
  • Frédéric Maurion de Larroche (1817-1888), dentiste. Fils du précédent. Le fait le plus notoire de sa carrière de dentiste fut d'avoir été associé à John Mallan en 1867 au sein d'un cabinet de dentistes à Paris (rue de la Paix) dont la clientèle était constituée des hautes sphères de l'Empire[7]. Son caractère aventurier le pousse a vivre et exercer en de nombreux endroits : Agen en 1836, Clermont-Ferrand en 1844, Poitiers en 1846, Paris en 1852, Le Havre en 1861, Suez (Egypte) en 1866 puis de nouveau Paris en 1867, Caen en 1869, Paris en 1871 et enfin St-Brieuc à partir de 1874.
  • Alexandre (I) Maurion de Larroche (1823-1913), frère du précédent. Chirurgien-dentiste, il exerce d'abord à Agen jusqu'en 1872, puis à Cherbourg en 1873, St-Brieuc en 1875, Calais en 1878, Chalon-sur-Saône en 1881, Châlons-sur-Marne en 1902 et enfin Bordeaux. Il supporte le courant de médicalisation de la profession et fut un membre actif de l'École Dentaire de Paris (où il se perfectionne en 1883), de la Société Odontologique de Paris et de l’Association Générale des Dentistes de France.
  • Henri Joseph dit Alexandre (II) Maurion de Larroche (1850-1925)[8], fils du précédent, chirurgien de formation, il exerce comme chirurgien de la SSBM (ancêtre de la Croix-Rouge) pendant la guerre de 1870 et la commune de Marseille (1871). Il est décoré de la Croix de Genève. Il s'installe comme chirurgien-dentiste à Tours en 1874, Paris en 1876 puis Versailles en 1881. Pionnier de la chirurgie dentaire militaire, il créa la première clinique dentaire gratuite pour les militaires[9]. Il fut membre de nombreuses sociétés savantes et collaborateur de plusieurs journaux scientifiques. Il fut un naturaliste passionné, secrétaire général et président de la Société des Sciences naturelles de Seine-et-Oise[10], décoré des Palmes Académiques en 1892[11].
  • Henri (I) Maurion de Larroche (1864-1941)[12], frère du précédent, chirurgien-dentiste à Caen en 1888, à St-Lô en 1893 puis à Paris à partir de 1895. Ancien militaire (1882-1887), il devient lieutenant puis capitaine de réserve de chasseurs à pieds. Il est décoré de la Légion d'Honneur en 1920. Il fut président de section à l'Union Nationale des Combattants et président de l’Union Nationale des Societés de Chasseurs à pied.
  • Henri (II) Maurion de Larroche (1892-1975), fils du précédent, chirurgien-dentiste diplômé de la Faculté de Médecine de Paris en 1913. Mobilisé en 1914. Dentiste militaire en 1916 puis lieutenant-dentiste de réserve. Il fut décoré de la Légion d'Honneur en 1936.
  • Georges Maurion (1864-1934), petit-fils d'un enfant naturel reconnu de Nicolas Maurion né avant le mariage de ce dernier avec Louise de Larroche. Chirurgien-dentiste au Havre, passionné de photographie, secrétaire-rédacteur du bulletin de la Société Havraise de Photographie, auteur d’un manuel de photographie et de nombreux articles dans des revues spécialisées.

Autres membres de la famille

  • Désirée Maurion de Larroche (1821-1906), fille du dentiste Nicolas Maurion (voir plus haut) et de Louise de Larroche. Elle fut l'épouse de l'homme de lettres Alfred Meilheurat, dont elle fit publier 8 ré-édition posthumes de son manuel du savoir-vivre.
  • Fernand Maurion dit Nérac (1870-1941), fils du dentiste Frédéric Maurion (voir plus haut). En 1888 il s'installe à Bruxelles où il commence une carrière d'artiste dramatique sous le pseudonyme de Nérac. Vers 1904, il s’installe à Alger. Il fut régisseur général de l’Opéra d’Alger où il joua et mis en scène de nombreux spectacles. En 1929 il devint administrateur de la salle de spectacle “Le Splendid Plein Air” à Alger mais se maintint dans la troupe de l’Opéra. Nérac était membre du Syndicat professionnel des artistes d'Alger et sociétaire du Théâtre de France en pays d'outre-mer. Il avait reçu les Palmes Académiques en 1913.
  • Yvonne Maurion (1895-1997), fille du précédent. Comédienne sous le nom d'Yvonne Yvon, elle apparaît notamment dans les productions de dramatique radio de son époux, le metteur en scène Ange Gilles, un des pionniers de la radiodiffusion, réalisateur de spectacles sonores et d’émissions radiophoniques. Elle assurait la chronique sociale dans la revue Votre Mode dans les années 1950.
  • Yves Maurion-Gilles (1917-1980), fils de la précédente. Traducteur et auteur. Il traduisit pour la France Ma femme est une sorcière de Thorne Smith et publia le roman La blonde lance la rousse en 1967 aux Éditions du Masque.[13]
  • Gabrielle Maurion (1905-1987), fille du dentiste Georges Maurion (voir plus haut). Sculptrice (notamment de sculptures d’églises) et graveuse de médailles pour la Monnaie de Paris, diplômée des Beaux-Arts de Paris. Elle fut la seconde épouse d'Henri Vidal, artiste peintre et architecte, membre de l’Académie d’Architecture, grand prix de l’Architecture religieuse, a qui l’on doit la construction de plus de 150 édifices religieux.
  • Adrienne Maurion (1898-1982), sœur de la précédente. Docteur ès lettres, épouse du philosophe serbe d'influence marxiste Dusan Nedeljkovic[14], résistant yougoslave. Elle traduisit Héraclite en serbe.
  • Audrey Maurion, arrière-petite-fille du dentiste Alexandre (II) Maurion de Larroche (voir plus haut). Réalisatrice et monteuse française née en 1966.
  • Thomas Maurion, frère de la précédente. Né en 1981, auteur et acteur notamment connu en France pour son rôle de Jeremy dans la série Chante !
  • Olivier Maurion de Larroche, petit-fils du dentiste Henri (II) Maurion de Larroche (voir plus haut). Né en 1962, régisseur des collections du Musée des Années Trente, secrétaire général puis président de comité du Souvenir Français depuis 1979, conseiller municipal délégué de la ville de Sèvres de 1995 à 2014, chevalier des Arts et des Lettres.

Héraldique

Heraldique Maurion
Blason des Maurion (à gauche) et des Maurion de Larroche (à droite)

La famille Maurion portait anciennement ''De gueules à une aigle d'argent becquée et membrée d'or''[2].

La famille Maurion de Larroche portait "De gueules au rocher d'argent surmonté d'une aigle de même becquée et membrée d'or et accompagné en chef de deux étoiles d'or''. Il s'agit du blasonnement de la famille de Larroche avec substitution du croissant d'argent par l'aigle des Maurion anciens[15].


Notes et références

  1. a et b Alexandre Nicolaï, Les noms de lieux de la Gironde. Origine et évolution, Bordeaux, 1938, 222 p.
  2. a et b Pierre Meller, Armorial du Bordelais, Paris, 1906 Lire en ligne
  3. Registres d'État-Civil de Moulins. Numérisés sur http://recherche.archives.allier.fr/ark:/84133/a011290606953TFaS8h/1/1
  4. Pierre Marie Dioudonnat, Encyclopédie de la fausse noblesse et de la noblesse d'apparence, Paris, 1994.
  5. « Visionneuse - Archives de Paris », sur archives.paris.fr (consulté le )
  6. Encart publicitaire Journal des Pyrénées 15/08/1836
  7. « La Vie parisienne : mœurs élégantes, choses du jour, fantaisies, voyages, théâtres, musique, modes / par Marcellin », sur Gallica, (consulté le )
  8. « La France 26 septembre 1898 - (26-septembre-1898) », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF (consulté le )
  9. « Le Spectateur militaire 1 juillet 1890 - (1-juillet-1890) », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF (consulté le )
  10. « MAURION de LARROCHE,A. », sur www.academiedeversailles.com (consulté le )
  11. Notice biographique Dictionnaire biographique comprenant la liste et les biographies des notabilités [...] du Département de Lot-et-Garonne, Paris, Jouve, coll. « Les dictionnaires départementaux, v. 11 »,
  12. « Paris-Hachette 1 janvier 1914 - (1-janvier-1914) », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF (consulté le )
  13. Yves Maurion-Gilles, La Blonde lance la rousse, Librairie des Champs-Elysées, (lire en ligne)
  14. « Dušan Nedeljković (1899-1984) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  15. Charles-René d' Hozier, Armorial de la Généralité de Paris, J. Meurguey de Tupigny, (lire en ligne)