Mathias Depardon

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Mathias Depardon
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Mathias Depardon est un photographe documentaire français, né le à Nice.

En 2017, après avoir vécu cinq ans en Turquie, il est arrêté à Hasankeyf dans le Sud-Est de la Turquie, alors qu’il effectue un reportage pour le magazine National Geographic sur la problématique de l’eau en Mésopotamie, un sujet auquel il se consacre depuis 2012. Il est alors emprisonné en Turquie (Gaziantep) en , avant d'être libéré puis expulsé du territoire turc après trente jours de détention. Il n'a aucun lien de parenté avec le photographe Raymond Depardon.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né en 1980 à Nice, Mathias Depardon grandit entre la France, la Belgique et les Etats-Unis. Après des études en journalisme et communication à Bruxelles, il rejoint brièvement le quotidien belge Le Soir avant de se consacrer au reportage et la photographie documentaire[1],[2].

Depardon tend vers une approche documentaire qui s’inscrit dans une temporalité favorisant l’immersion au sein de sujets révélant d'importantes questions socio-économiques et politiques dans des territoires sous tension comme la Turquie et l’Irak où il questionne notamment l’idée d’identité et du territoire. En 2012, il décide de s'installer en Turquie. Il est accrédité par les autorités turques et s'installe dans le quartier de Galata[2].

En 2017, il est le finaliste du Grand Prix de la Photographie Documentaire à Sète (Images Singulières / Mediapart) et reçoit le soutien à la photographie documentaire et contemporaine par le CNAP (Centre National des Arts Plastiques) pour son projet sur les fleuves de la Mésopotamie[3].

Ses photographies ont été exposées dans plusieurs institutions telles que la Bibliothèque Nationale de France (BNF, Paris) et plus récemment au Musée des Archives nationales à Paris lors de son exposition TransAnatolia[3].

En 2018, il est exposé aux Rencontres d'Arles dans le cadre de l’exposition Une colonne de fumée, et en 2020 au festival Visa pour l'image à Perpignan[4].

Reporter photographe[modifier | modifier le code]

Mathias Depardon exerce en tant que photographe indépendant et ses travaux sont régulièrement publiés par National Geographic Le Monde Magazine, The Financial Times, Time Magazine,The Sunday Times Magazine, Der Spiegel, L’Espresso, The New York Times, The Wall Street Journal, La Croix ainsi que Télérama[1],[5].

En 2020, au début du confinement, il propose à Libération d'effectuer un reportage photographique en suivant le tracé de la Nationale 7[6].

Emprisonnement en Turquie[modifier | modifier le code]

Le , il est arrêté par les autorités turques à Hasankeyf dans la région de Batman, une province au sud-est de la Turquie, alors qu'il effectue un reportage pour National Geographic sur le sujet de l'eau dans la région du Tigre et de l'Euphrate.

Les faits reprochés par la Turquie sont d'avoir travaillé sans carte de presse et d'avoir aidé à la propagande terroriste du PKK[7]. Il s'avère que d'une part sa carte était en cours de renouvellement par les autorités turques et que d'autre part la « propagande terroriste » concernait la diffusion de photographies de personnes appartenant au PKK sur Twitter. Il est envoyé dans un centre de rétention pour migrants à Gaziantep. Le , une décision d'expulsion est prononcée, non suivie d'effet. Mathias Depardon entreprend alors une grève de la faim entre le 21 et le afin de protester contre les conditions de sa détention.

Le , en marge du sommet de l'OTAN, le président de la République française, Emmanuel Macron, demande au président turc, Recep Tayyip Erdoğan un rapide retour en France de Mathias Depardon. Emmanuel Macron réitère sa demande le , lors d'un entretien téléphonique avec le président turc[8],[9],[10],[11]. Il est finalement expulsé vers la France le [12],[13].

Expositions[modifier | modifier le code]

Liste non exhaustive

  • 2013 - « Au-delà des frontières », Mahal Cultural Center. Cannakale, Turquie.
  • 2013 - « Au-delà des frontières », Institut français d'Istanbul[14],[15],[16],[17].
  • 2014 - « Cartes Postales de la Mer Noire », Transcontinent/Obscura Photo Festival. Penang, Malaisie.
  • 2015 - « Cartes Postales de la Mer Noire », Foto Istanbul Festival. Istanbul, Turquie.
  • 2015 - « Cartes postales de la mer noire », à l'Institut français d'Istanbul[18]
  • 2016 - « The Wild West », Just Another Photo Festival. Varanasi, Inde[19].
  • 2016 - « Cartes Postales de la Mer Noire », Tianshui Photography Biennale, Chine.
  • 2017 - « TransAnatolia », Musée des Archives nationales. Paris, France[20].
  • 2017 - « Gold Rivers », Rule-Breakers The Exhibition. Londres, Angleterre.
  • 2017 - « Gold Rivers », Projection aux Rencontres d’Arles, France.
  • 2018 - « Une colonne de fumée », Jimei X Arles International Photo Festival. Xiamen, China.
  • 2018 - « Une colonne de fumée », Les Rencontres d’Arles. Arles, France[21].
  • 2019 - « Tales From the Land in Between», ImageSingulières. Sète, France[22].
  • 2021 - « Transanatolia », La Filature, Mulhouse, du 20 novembre 2021 au 16 janvier 2022[23].

Publication[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

  • 2011 : International Photography Awards. Mention honorable. Reportage. Los Angeles, États-Unis[5].
  • 2011 : Bourse du talent dans la catégorie reportage[16],[25].
  • 2020 : Prix Photo – Fondation Yves Rocher remis dans le cadre du festival Visa pour l'image[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Mathilde Piaud, « Mathias Depardon détenu en Turquie : « Il ne travaillait pas sur un sujet sensible » » Accès libre, La Croix, (consulté le )
  2. a et b Quentin Girard, « Mathias Depardon, cellule photo » Accès libre, Libération, (consulté le )
  3. a et b « Mathias Depardon - Moving Sand » Accès libre (consulté le )
  4. a et b Lou Tsatsas, « La Fondation Yves Rocher récompense Mathias Depardon », Fisheye, 7 septembre 2020.
  5. a et b Marie Merdrignac, « Ce Français est détenu en Turquie depuis 22 jours  » Accès libre, Ouest-France, (consulté le )
  6. Julien Gester, « Nationale 7 : voyage aux confins de la France » Accès libre, Libération, (consulté le )
  7. « Quatre questions sur la détention du photojournaliste français Mathias Depardon en Turquie », sur francetvinfo.fr, .
  8. Maria Malagardis, « Mobilisation ce mercredi, un mois après l'arrestation de Mathias Depardon », Libération, (consulté le )
  9. « Turquie: Mathias Depardon, toujours détenu, autorisé à voir sa mère », L'Express, (consulté le )
  10. « Macron demande à Erdogan le retour du photographe Mathias Depardon « le plus vite possible » », Libération, (consulté le )
  11. Marie Jégo, « La situation du journaliste Mathias Depardon, détenu en Turquie, suscite l’inquiétude », (consulté le )
  12. « Libération du photographe français Mathias Depardon, qui était emprisonné en Turquie », Le Monde, 9 kjuin 2017 (consulté le )
  13. Vidéo. Mathias Depardon : "On peut parler aujourd'hui de dictature en Turquie", Franceinfo, 10 juin 2017.
  14. Quentin Grislain, « Au-delà des frontières, au-delà du temps, au-delà des préjugés », sur Aujourd'hui La Turquie, (consulté le )
  15. Jean-Pierre Denis, « Carte postale de la mer noire », sur La Vie, (consulté le )
  16. a et b Laurence Cornet, « Mathias Depardon : Cartes postales de la Mer Noire », sur L’œil de la photographie, (consulté le )
  17. « Mathias Depardon: –Beyond the Border » Accès payant, L'oeil de la photographie magazine (consulté le )
  18. (en) Janna Dotschkal, « Capturing the Essence of Summer on the Black Sea », sur National Geographic,
  19. « Les « vieux Turcs » du Xinjiang » Accès libre, Le Monde, (consulté le )
  20. « Photojournalisme : Mathias Depardon, l’art du témoignage » Accès libre, Ministère de la Culture (consulté le )
  21. « C’est comme si nous avions pris un instantané de la Turquie » Accès libre, Fisheye Magazine (consulté le )
  22. Armelle Canitrot, « À Sète, photographies en mode résistance » Accès libre, La Croix, (consulté le )
  23. Frédérique MEICHLER, « « TransAnatolia » : le grand rêve ottoman dans le viseur de Mathias Depardon » Accès libre, L'Alsace, (consulté le )
  24. Julien Gester, « Mathias Depardon, ses rêves d’Anatolie » Accès libre, Libération, (consulté le )
  25. « Jeunes photographes de la Bourse du Talent 2011 » [PDF], Bibliothèque nationale de France, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]