Manoir de la Motte (Saint-Pierre-des-Ifs)

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Manoir de la Motte
Présentation
Type
Destination actuelle
habitation
Construction
XVe siècle
Propriétaire
propriété privée
Patrimonialité
Logo monument historique Inscrit MH (2004, manoir en totalité ; façades et toitures des communs)
Localisation
Département
Commune
Coordonnées
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Le manoir de la Motte est un édifice situé à Saint-Pierre-des-Ifs, en France.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le monument est situé dans le département français du Calvados, à Saint-Pierre-des-Ifs, lieudit le Manoir[1], dans l'ancienne commune de La Motte-en-Auge. La Motte-en-Auge était une commune autonome jusqu'en 1841, année durant laquelle elle fut rattachée à Saint-Pierre-des-Ifs[2].

Historique[modifier | modifier le code]

La seigneurie de la Motte appartenait à l'abbaye de Sainte-Barbe-en-Auge au XIIe siècle[3] mais des membres de la famille Bréard ont le titre de seigneurs du lieu au XVIIe siècle[4],[2]. Toutefois, il est très vraisemblable que ces seigneurs n'aient jamais habité au manoir[4], qui était une possession seigneuriale détenue d'un suzerain mais aussi exploitation agricole avec des bâtiments utilitaires et des terres.

Architecture[modifier | modifier le code]

Le manoir présente des similitudes avec celui de Saint-Gilles-de-Livet qui date également de la fin du XVe siècle : Ces deux constructions à pan de bois ont en commun un étage en encorbellement sur sommiers, une galerie, deux cheminées adossées l'une à l'autre[1] et des motifs semblables sculptés sur les poteaux des façades principales. Ces motifs sont caractéristiques de la fin du XVe siècle ou du début du siècle suivant[5].

Le logis[modifier | modifier le code]

Le logis est orienté est-ouest[6]. Il est composé d'un rez-de-chaussée et d'un étage surmonté par un comble dont le toit à deux pans est couvert de tuiles plates. La structure, qui repose sur un soubassement de moellons, comporte un encorbellement sur sommiers et un colombage en grille[7],[8]

La façade principale[modifier | modifier le code]

Elle est tournée vers l'est. Sur chaque niveau les poteaux délimitent cinq travées où l'unique porte est décentrée et les fenêtres dissymétriques. Une entretoise moulurée sépare la sablière de plancher de l'étage, de la sablière de chambrée. À l'intérieur les deux cheminées adossées qui desservent rez-de-chaussée et étage confirment l'appartenance de cette maison au type de logis simple à deux pièces par niveau de la fin du XVe siècle[9]. L'étage est éclairé par trois fenêtres de même grandeur et d'une autre plus étroite. Dans le comble, la grande lucarne s'étend sur la largeur d'une travée. L'allège des quatre petites fenêtres carrées juxtaposées en continu[N 1] est ornée du même colombage en grille que celui du reste de la façade.

La façade ouest[modifier | modifier le code]

Une tour carrée hors œuvre à toit en bâtière est couverte d'un essentage de bois. Placée au milieu de la façade elle renferme un escalier en vis qui desservait une galerie. Cette galerie a laissé la place à un couloir éclairé par trois petites fenêtres visibles entre la toiture de la maison et les pans de toit des appentis aux murs en damier de pierre et silex. Les logis du pays d'Auge construits entre le XVe siècle et le XVIe siècle comportaient souvent une galerie d'étage très vite destinée à être transformée en espace de circulation fermé[10], comme c'est aussi le cas au manoir de Courson[11].

Les dépendances[modifier | modifier le code]

La grange, l'étable et l'écurie-charretterie, restaurées, ont gardé leur caractère initial. Le pressoir du XVIIe siècle a disparu dans les années 1990[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Une série de quatre fenêtres identiques orne la grande lucarne à pignon du manoir des Évêques qui se trouve au-dessus des portes jumelles du logis secondaire, construction qui date vraisemblablement du XVIe siècle d'après Yves Lescroart.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Notice no PA14000043, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. a et b Le patrimoine des communes du Calvados, Flohic Éditions, 2001 (ISBN 2-84234-111-2), p. 1083
  3. Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 5 : Arrondissement de Lisieux, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 388,389.
  4. a et b Société historique de Lisieux, « Notes sur Saint-Pierre-des-Ifs, la Motte-en-Auge », sur Société Historique de Lisieux (consulté le ), p. 2, 38.
  5. Yannick Lecherbonnier et Emmanuel Luis, Pays de Cambremer, architectures en Pays d'Auge, Cabourg, Cahiers du Temps, coll. « Images du Patrimoine », , 94 p. (ISBN 9782355070327), p. 60.
  6. « google vue aérienne », sur Google, (consulté le ).
  7. Clément Alix, Frédéric Épaud, La construction en pan de bois : glossaire, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, , 449 p. (ISBN 978-2-86906-294-8, lire en ligne), p. 50.
  8. Lescroart 2000, p. 61.
  9. Lescroart 2001, p. 6,8,9.
  10. Lescroart 2000, p. 77.
  11. Lescroart 2000, p. 160.

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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Yves Lescroart, « Le Manoir en Pays d'Auge. Evolution architecturale des logis de bois du XVe au XVIIIe siècle », Le Pays d'Auge, no 51è année, n°1,‎ , p. 4 à 13.
  • Yves Lescroart, Manoirs du Pays d'Auge, Paris, Editions Place des Victoires, , 359 p. (ISBN 2844590233)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]