Madeleine May Kunin

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Madeleine May Kunin
Illustration.
Photographie de Madeleine May Kunin
Fonctions
78e gouverneur du Vermont

(6 ans)
Prédécesseur Richard A. Snelling
Successeur Richard A. Snelling
Biographie
Nom de naissance Madeleine May
Date de naissance (90 ans)
Lieu de naissance Zurich (Suisse)
Nationalité Américaine et suisse
Parti politique Parti démocrate
Conjoint (1) Arthur Kunin
(2) John Hennessey Jr
Enfants Julia, Peter, Adam, et Daniel
Profession Journaliste
Religion Judaïsme réformiste

Madeleine May Kunin
Gouverneurs du Vermont

Madeleine May Kunin , née le à Zurich en Suisse, est une femme politique membre du parti démocrate de nationalité suisse-américaine. Elle est de 1985 à 1991 gouverneur de l'État du Vermont. Elle a été la deuxième femme à être élue gouverneur d'un État américain[N 1]. May Kunin est aussi la première femme élue trois mandats de suite comme gouverneur d'un État américain.

Début de carrière

« À un niveau que je ne comprends pas encore entièrement, je crois avoir transformé mon sens de l'Holocauste en un activisme politique personnel. Ceci fut la source de mon courage politique. Je pouvais faire ce que les victimes ne pouvaient pas faire : m'opposer au mal à chaque fois que je le reconnaitrais. Les États-Unis d'Amérique me protègeraient. Je vivais en un temps et un lieu sûr pour qu'une juive puisse devenir une politicienne, libre de parler, de s'opposer, de se dresser[N 2],[1]. »

— Madeleine May Kunin

Madeleine May Kunin est originaire d'une famille juive. Son père, Ferdinand May (un commerçant en souliers) est mort quand elle avait près de trois ans. Peu après, sa mère Renée Bloch May s'installe dans une petite ville, Hergiswil, en Suisse où elle pensait que cela pourrait être un endroit plus sûr dans le cas d'une invasion allemande[1]. Comme la menace nazie progresse d'année en année en Europe, Renée Bloch May obtient un visa pour les États-Unis. Renée Bloch May, avec sa fille Madeleine âgée de 7 ans et son fils Edgar âgé de 10 ans, émigrent en 1940 aux États-Unis[2]. La famille réussit à prendre le dernier navire en partance d'Italie vers New York[3].

Burlington, dans le Vermont

La famille s'installe à Pittsfield, au Massachusetts. Madeleine Kunin fréquente jusqu'en 1956, l'université du Massachusetts et travaille comme serveuse pour payer ses études. Elle est diplômée d'une licence en histoire de l'université du Massachusetts en 1956 et d'une maîtrise en journalisme de l'université Columbia en 1957. Comme journaliste débutante, elle obtient son premier emploi au quotidien The Burlington Free Press, dans le Vermont. Elle quitte le journal en 1958 pour servir de guide dans le pavillon américain à l'exposition universelle de Bruxelles. De retour à Burlington, elle y rencontre Arthur Kunin, qui travaille à l'école de médecine de l'université du Vermont. Le couple se marie en 1961.

May Kunin travaille de nouveau comme journaliste pour The Burlington Free Press et enseigne aussi à temps partiel au lycée Trinity College (en) de Burlington. Elle participe également à des activités communautaires, notamment dans le domaine des droits des femmes (avec la League of Women Voters). Dans ses temps libres, May Kunin organise un programme de musique et de théâtre pour les enfants de son quartier. Elle cherche entre autres à convaincre le conseil municipal de construire des trottoirs. Après avoir déménagé dans un autre quartier de Burlington, elle découvre qu'une voie ferrée traverse une route empruntée par les enfants pour aller à l'école. Avec un groupe de voisins et de parents, elle obtient de la régie des services publics d'installer des barrières sécuritaires clignotantes afin de protéger ces enfants[1]. Ces premières expériences communautaires la pousse vers le politique[4]. Entre temps, elle étudie et obtient une maîtrise en littérature anglaise à l'université du Vermont en 1967.

Ascension politique

« En tant que féministe, immigrante, et juive, j'étais peut-être trop différente de l’électeur moyen du Vermont, pourtant, c'est cette identité qui m'a inspirée pour entrer dans la vie publique et donner forme à mes valeurs[N 3],[1]. »

— Madeleine May Kunin

En 1972, May Kunin se présente au poste de conseiller municipal mais elle perd les élections du conseil de la ville de Burlington. Plus tard la même année, elle est élue à la Chambre des représentants du Vermont. Lors de ce premier mandat elle se familiarise avec les processus, les stratégies et les traditions de la législature. Elle s'implique comme membre du Comité mixte permanent sur les questions administratives. Après sa réélection en 1974, elle est élue chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants du Vermont. Elle continue de s'intéresser à l'éducation et au bien-être des enfants. Après avoir été élue pour un troisième mandat en 1976, elle est nommée présidente du Comité mixte permanent des crédits gouvernementaux : c'est la première femme à assumer cette responsabilité, position au sein de laquelle elle devient une experte sur le processus de budgétisation de l'État[réf. nécessaire].

En 1978, elle est élue lieutenant gouverneur du Vermont. Bien que le poste de lieutenant gouverneur ne soit pas une position de force à la législature du Vermont, elle produit plusieurs études dans des domaines tels que les soins de santé et l'énergie et fait des recommandations pour le gouverneur de l'État et la législature du Vermont. En 1980, elle est réélue au milieu d'un balayage électoral[Quoi ?] républicain. Au début de l'année 1982, elle quitte le poste de lieutenant-gouverneur. Le 23 février 1982, elle annonce qu'elle se porte candidate au poste de gouverneur du Vermont pour les démocrates[5]. Elle perd finalement l'élection. Le vainqueur est le républicain Richard Snelling. Après sa défaite, elle anime une émission de radio sur WJOY radio[6] et enseigne le journalisme au Middlebury College et au St. Michael's College.

Gouverneur du Vermont

« Nous vivons à une époque où nous installons au niveau national une désillusion politique lorsque les politiciens promettent l'impossible à tenir. Pire, parmi toutes ces promesses celle qu'il n'y aura pas de nouvelles taxes[N 4],[7]. »

— Madeleine May Kunin

En 1984, May Kunin annonce de nouveau sa candidature pour le poste de gouverneur du Vermont. Le 7 novembre 1984, elle est élue[8],[9].

Elle est ensuite réélue en 1986 et 1988. May Kunin est également nommée présidente de l'Association des Gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre. En tant que gouverneur du Vermont, son travail est axé sur l'accès à l'éducation et les problèmes des enfants et adolescents. Quelques mois après sa prise de fonctions, elle met les classes maternelles à la disposition de tous les enfants du Vermont. Elle crée le tribunal de la famille et réforme les services d'aide à l'enfance en difficulté[réf. nécessaire].

Entre les années 1985 et 1991, la gouverneure développe de nouvelles formules de financement pour le système scolaire public du Vermont. Elle augmente l'aide de l'État de 109 % pour des secteurs scolaires et aide à fonder l'enseignement par la télévision interactive[10]. Elle finance la couverture d'assurance maladie pour les femmes enceintes et pour les enfants de moins de six ans : le programme pour les enfants prend le nom de « Dr Dynasaur »[11]. Elle fait adopter le congé de maternité comme une allocation d'assurance maladie. Sous son mandat, le Vermont réalise le taux d'immunisation le plus élevé des États-Unis pour les maladies infantiles[10].

La Cour Suprême du Vermont

May Kunin fait aussi adopter des lois renforcées sur la toxicomanie, où celle-ci est jugée comme une maladie et non plus une tare ou un vice. Kunin établit une Commission des droits de la personne du Vermont et augmente les pénalités pour les crimes haineux. En 1990, elle nomme Denise Johnson première femme juge à la Cour suprême de l'État du Vermont. De plus la gouverneur nomme des femmes au poste de secrétaire des Transports, secrétaire de la Santé et commissaire des Forêts, Parcs et loisirs de l'État du Vermont, ce qui crée un précédent non seulement dans le Vermont, mais aussi dans le pays. Perturbée par la malhonnêteté intellectuelle de nombreux politiciens américains, elle refuse de se présenter de nouveau au poste de gouverneur du Vermont lors des élections générales de 1992[12].[non neutre]

Au cours de ses trois mandats comme gouverneur du Vermont, elle a rarement visité une ville du Vermont sans passer par son école élémentaire ou maternelle[13]. Quand la gouverneure May Kunin prend ses fonctions en 1985, les femmes occupent alors environ 24 % des postes sur les conseils et commissions du gouvernement du Vermont. Lors de son départ, le nombre de femmes a évolué jusqu'à être de 45 % dans l'appareil gouvernemental du Vermont[13].

Fondation de l'ISC

Après avoir quitté ses fonctions de gouverneur, May Kunin travaille à la fondation de l'Institut pour des collectivités durables (ISC)[14], une organisation internationale, construite sur l'éthique de la participation citoyenne[15]. L'organisme travaille à travers le monde sur les problèmes allant de la dégradation de l'environnement à l'éducation, sur le SIDA et sur la prévention des maladies.

Secrétaire adjoint à l'éducation sous la présidence américaine

Après son départ du poste de gouverneur du Vermont, Madeleine Kunin s'engage dans la politique fédérale américaine. Elle fait partie de l'équipe de transition présidentielle[16]. Sous la présidence de Bill Clinton, dont elle avait soutenu la campagne électorale, elle est nommée sous-secrétaire de l'Éducation des États-Unis (en) en 1993[17] et ce jusqu'en 1997[18]. Elle travaille sur l'établissement d'un système de prêts aux étudiants plus équitable et sur une série d'actes législatifs dans le domaine de l'éducation dont le Goals 2000: Educate America Act and the Safe and Drug-Free Schools Act[19].

May Kunin est aussi membre de la délégation américaine à la Conférence mondiale des Nations unies sur les femmes tenue à Pékin, en septembre 1995[20],[21].

Ambassadeur

Le 8 aout 1996, le président Bill Clinton la nomme ambassadeur. Entre 1996 et 1999, elle est ambassadrice des États-Unis d'Amérique en Suisse et au Liechtenstein. Pendant son mandat d’ambassadeur, elle s'est consacrée à la recherche des biens des Juifs qui avaient été déposés dans des banques suisses durant la Seconde Guerre mondiale[22]. Une de ses expériences les plus poignantes se produit quand, travaillant avec le gouvernement suisse pour découvrir les comptes bancaires des victimes de l'Holocauste, elle trouve un compte au nom de sa mère[13],[23].

Enseignement

Madeleine May Kunin en 2004

Aujourd'hui à la retraite, elle anime un séminaire à l'université du Vermont[24] et donne des conférences dans diverses universités. La thématique principale qu'elle présente est sous le thème « Femmes, Politique et leadership dans l'histoire »[25],[26],[27].

Ouvrages publiés

Madelaine May Kunin a écrit 3 livres[réf. nécessaire] :

  • The big green book: A four-season guide to Vermont, Barre Publishers, 1976
  • Living a Political Life, Knopf Publishing, 1995. Ce livre autobiographique raconte sa carrière, avant de rejoindre le département d'État (le ministère) de l'Éducation.
  • Pearls, Politics, and Power: How Women Can Win and Lead (Chelsea Green Publishing, avril 2008)

Honneur et distinctions individuelles

May Kunin a reçu le Prix d'excellence du Centre international de New York (The International Center in New York's Award of Excellence) et l'honneur du dévouement aux services publics par l'université Colombia[28]. Elle a reçu plus de vingt diplômes universitaires honorifiques[11].

Vie personnelle

Madeleine May Kunin est la mère de quatre enfants : Julia, Peter, Adam, et Daniel ; ce dernier est conseiller principal auprès du gouvernement de la République de Géorgie. Elle divorce de son mari Arthur Kunin en 1995. En 2006, elle épouse John W. Hennessey Jr[29], professeur au Dartmouth College[30]. Le couple vit à Burlington, dans le Vermont.

May Kunin parle couramment l'anglais, l'allemand et le français[31].

Notes et références

Notes

  1. La première femme Gouverneur d'un État aux États-Unis est Nellie Tayloe Ross (née le 29 novembre 1876 – décédée le 19 décembre 1977 ) qui fut élue le 14e gouverneur de l'État du Wyoming de 1925 à 1927.
  2. « On some level that I do not yet fully understand, I believe I transformed my sense of the Holocaust into personal political activism. This was the source of my political courage. I could do what the victims could not: oppose evil whenever I recognized it. The United States of America would protect me. I lived in a time and place when it was safe for a Jew to be a political person, to speak, to oppose, to stand up ».
  3. « As a feminist, an immigrant, and a Jew, I was perhaps too different from the average Vermont voter, yet it was this identity that inspired me to enter public life and shaped my values. »
  4. « We are living in a time when we set the stage nationally for political disillusionment when politicians make promises that are impossible to keep. Worst among these is the promise of no new taxes »

Références

  1. a b c et d (en) « Katherine Kleeman, Jewish Women Encyclopedia: Madeleine May Kunin », sur jwa.org (consulté le )
  2. (en) « StoryCorps: Madeleine May Kunin and Edgar May on their first day in America », sur youtube.com (consulté le )
  3. (en) « Biography, UVM Special collections Finding Aids », sur cdi.uvm.edu (consulté le )
  4. (en) Living a Political Life, Knopf Publishing, 1995
  5. (en) « Vermont Woman », sur madeleinekunin.org (consulté le )
  6. (en) « Site web de la WJOY », sur wjoy.com (consulté le )
  7. Madeleine May Kunin, Living a political Life, Knopf Publishing, 1995
  8. (en) « Election of Madeleine Kunin as Governor », sur vermonttoday.com (consulté le )
  9. (en) « Jewish Women's Archive, Madeleine Kunin Elected Governor of Vermont November 7, 1984 », sur jwa.org (consulté le )
  10. a et b (en) « Madeleine May Kunin's Biography on UVM Special Collections Finding Aids », sur cdi.uvm.edu (consulté le )
  11. a et b (en) « Madeleine May Kunin's Biography », sur madeleinekunin.org (consulté le )
  12. (en) John Duffy, « Madeleine May Kunin » dans The Vermont Encyclopedia, University Press of New England, 2003
  13. a b et c (en) « Vermont Historical Society, Madeleine May Kunin », sur womenshistory.vermont.gov (consulté le )
  14. (en) « Vermont Women's History Project, Madeleine May Kunin », sur womenshistory.vermont.gov (consulté le )
  15. (en) « Site web de l'ISC », sur iscvt.org (consulté le )
  16. (en) « The Washington Post, No Hints on When Clinton Will Name Transition Team », sur tech.mit.edu, (consulté le )
  17. (en) « New york Times, Noneducators in the Running To Fill Top Education Post », sur nytimes.com (consulté le )
  18. (en) « Madeleine May Kunin U.S. Deputy Secretary of Education », sur www2.ed.gov (consulté le )
  19. (en) « Goals 2000: Educate America Act », sur lamar.colostate.edu (consulté le )
  20. « Nations Unies, Rapport de la quatrième conférence mondiale sur les femmes », sur un.org (consulté le )
  21. (en) « U.S. Department of Education, Equity Initiatives », sur www2.ed.gov (consulté le )
  22. (en) « Jewish Women's Archives, Madeleine Kunin Elected Governor of Vermont, in This week in History », sur jwa.org (consulté le )
  23. (en) « David E. Sanger, New York Times, New Twist on Swiss Accounts: Envoy Sees Her Mother's Name », sur madeleinekunin.org (consulté le )
  24. (en) « James Marsh Professors-at-Large Program, Current Professors », sur uvm.edu (consulté le )
  25. (en) « Anne Galloway in Life in Vermont, Kunin: Women need to "speak up about the issues of our time », sur vtdigger.org (consulté le )
  26. (en) « Pearls, Politics, & Power — How Women Can Win and Lead by Madeleine M. Kunin », sur madeleinekunin.org (consulté le )
  27. (en) « Women, Power and Politics » [PDF], sur uvm.edu (consulté le )
  28. (en) « Colombia News, Madeleine Kunin, Former Governor of Vermont, Receives Public Service Award », sur columbia.edu (consulté le )
  29. (en) « Bibliographie de John W. Hennessey, Jr. », sur jhennessey.org (consulté le )
  30. (en) « NY Times, Madeleine Kunin and John Hennessey », sur nytimes.com (consulté le )
  31. (en) « Curriculum Vitæ de Madeleine May Kunin », sur uvm.edu (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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