Lucius Sempronius Atratinus (consul en -34)

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Lucius Sempronius Atratinus
Fonctions
Gouverneur romain
Province d'Afrique
- av. J.-C.
Consul suffect
Préfet de la flotte
Gouverneur romain
Achaïe
- av. J.-C.
Augure
av. J.-C. -
Préteur
Biographie
Naissance
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Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
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Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
L. Sempronius L.f.L.n. AtratinusVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
République romaine tardive (en), Haut Empire romainVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Famille
Calpurnii Bestiae (en), Sempronii AtratiniVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Lucius Calpurnius Bestia (en) (père biologique (en)) ou Lucius Sempronius Atratinus (d) (père adoptif)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
InconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Sempronia Atratina (d) (sœur adoptive)
Sempronia (d) (sœur adoptive)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Marcia Censorina (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Sempronia Atratina (d)
Sempronia (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Lucius Sempronius Atratinus (d) (père adoptif)Voir et modifier les données sur Wikidata
Gens
Statut

Lucius Sempronius Atratinus est un sénateur romain du Ier siècle av. J.-C., consul suffect en 34 av. J.-C. Partisan d'Antoine, il le trahit pour Octavien avant l'affrontement final. Il est ensuite proconsul d'Afrique vers l'an 23 av. J.-C. et obtient un triomphe en l'an 21 av. J.-C. Atratinus meurt en l'an 7 apr. J.-C.

Famille[modifier | modifier le code]

Il est probablement le fils d'un patricien de la très ancienne famille des Sempronii. Il est peut-être adopté par Lucius Calpurnius Bestia, mais ne prend pas le nom de famille de son père adoptif comme il est d'usage[1],[a 1].

Il épouse une Marcia Censorina[2],[a 2].

Sa sœur, Sempronia, épouse Lucius Gellius Publicola[3], consul éponyme en 36 av. J.-C. Ce dernier reste fidèle à Antoine, commandant l'aile droite de la flotte à Actium[a 3],[a 4], où il meurt probablement.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est sans doute né en 73 av. J.-C.[a 5]

En l'an 56 av. J.-C., il tente de poursuivre Marcus Caelius Rufus en justice, lui qui a tenté de poursuivre, en vain, le probable père adoptif d'Atratinus pour des accusations de corruption. Caelius s'est querellé avec son amante, Clodia, et elle l'accuse de tentative d'empoisonnement. D'autres charges incluent le meurtre d'un ambassadeur. Clodia demande à Atratinus de se charger de l'accusation, ce dont il n'est que trop heureux de faire[4]. Caelius est défendu avec succès par le consulaire Cicéron. Dans son Pro Caelio, le célèbre orateur affirme qu'Atratinus est manipulé par Clodia qui cherche à se venger de Caelius pour une liaison qui avait mal tourné[5],[6],[a 6],[a 7],[a 5].

En 40 av. J.-C., Atratinus est élu préteur suffect. Tous les magistrats précédemment élus ont dû mettre fin à leur mandat après le traité de Brindes entre les triumvirs Octavien, Antoine et Lépide. Plus tard dans l'année, lui et son collègue Marcus Valerius Messalla Corvinus convoquent le Sénat pour introduire Hérode, qui fuit l'invasion parthe et demande l'aide de Rome. Il reçoit le titre de roi de Judée[7],[a 8],[8] et sera connu dans la postérité comme Hérode Ier le Grand. Cette même année, il est élu augure, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort[9],[a 9].

Atratinus est un partisan de Marc Antoine et est un de ses légats, servant comme propréteur en Grèce en 39 av. J.-C.[10] Une statue de lui est érigée dans la villa Hypata, dont l'inscription est préservée[a 1]. Son épouse Marcia Censorina reçoit probablement un hommage à Patras[2],[a 2]. Sparte frappe des pièces avec le portrait et le nom de Sempronius[11].

En l'an 36 av. J.-C., il reçoit le commandement d'une partie de la flotte qu'envoie Antoine aider Octavien dans sa lutte contre Sextus Pompée en Sicile[12],[13], comme il en ressort d'une pièce retrouvée à Lilybée[14].

En 34 av. J.-C., il est nommé consul suffect dès le 1er janvier, Marc Antoine se démettant de son poste au bout d'une journée pour remettre la magistrature à l'un de ses partisans[15],[a 10]. Atratinus reste en poste six mois, comme il est d'usage alors, jusqu'au 1er juillet[16]. Il a pour collègue Lucius Scribonius Libo, autre partisan d'Antoine. Lucius Aemilius Lepidus Paullus et Caius Memmius leur succèdent.

À un certain moment avant la bataille d'Actium en 31 av. J.-C., Atratinus abandonne le camp d'Antoine et apporte son soutien à Octavien[17].

Atratinus est ensuite nommé proconsul d'Afrique par Auguste vers l'an 23 av. J.-C. et obtient un triomphe pour ses actions en l'an 21 av. J.-C.[18]

Sempronius Atratinus meurt en l'an 7 apr. J.-C.[9],[a 5] Mal conservé, son mausolée funéraire est situé à Gaeta, dans le Latium.

Références[modifier | modifier le code]

  • Sources modernes
  1. Broughton 1952, p. 187.
  2. a et b D. Rizakes Athanasios, Achaïe, II, La Cité de Patras : Épigraphie et histoire, Athènes, 1998.
  3. Syme 1939, p. 269.
  4. Holmes 1923, p. 240-241.
  5. Holmes 1923, p. 241.
  6. Charles Anthon et William Smith, A New Classical Dictionary of Greek and Roman Biography, Mythology and Geography, 1860, p. 125.
  7. Broughton 1952, p. 379.
  8. Michael Grant, Kleopatra, 1974, p. 181-182.
  9. a et b Broughton 1952, p. 384.
  10. Broughton 1952, p. 388.
  11. Susanne Grunauer-von Hoerschelmann, Die Münzprägung der Lakedaimonier, Walter de Gruyter, Berlin, 1978, pp. 39, 51 et 57.
  12. Broughton 1952, p. 401.
  13. Syme 1939, p. 231.
  14. Friedrich Münzer, « Sempronius 26 » dans Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft (RE), Band II A,2, Stuttgart, 1923, p. 1367.
  15. Jean-Michel Roddaz, « L'héritage » dans François Hinard, Histoire romaine des origines à Auguste, Fayard, 2000, p. 893.
  16. Broughton 1952, p. 409.
  17. Syme 1939, p. 282.
  18. Syme 1939, p. 328-329.
  • Sources antiques
  1. a et b ILS, 9461 / IG, IX, 2, 39.
  2. a et b SEG, 30, 433.
  3. Plutarque, Antoine, 65-66.
  4. Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 85.
  5. a b et c Jérôme de Stridon, Chronicum.
  6. Cicéron, Pro Caelio, 1f., 7f. et 15f.
  7. Suétone, De grammaticis, 26.
  8. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, I, 284.
  9. CIL 6, 1976.
  10. Dion Cassius, Histoire romaine, XLIX, 39, 1.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Robert S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic, vol. 2 : 99 Β. C. - 31 Β. C., New York, American philological association, coll. « Philological monographs » (no XV.II),‎ , 647 p. (BNF 31878141)
  • (en) Thomas Rice Edwards Holmes, The Roman Republic and the founder of the Empire, vol. II & III, Oxford, Clarendon Press, (OCLC 491363770)
  • (en) Ronald Syme, The Roman revolution, Oxford, Clarendon press, , 568 p. (BNF 31425326)

Voir aussi[modifier | modifier le code]