Liste des commanderies templières en Sicile

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Cette liste recense les anciennes commanderies et maisons de l'Ordre du Temple dans l'actuelle Sicile, région autonome d'Italie.

Blason de la Sicile

Histoire et faits marquants[modifier | modifier le code]

Les Templiers se sont installés très tôt en Sicile, à partir de 1131, et plus particulièrement dans les provinces de la Mer Ionienne, presque simultanément à la création du Royaume de Sicile par Roger II. Ce royaume fut le théâtre d'une lutte entre le sacerdoce et les empereurs du Saint-Empire romain germanique, entre le début du XIIe siècle, et le début du XIVe siècle. Les Templiers, ainsi que les Hospitaliers, opposés à la conquête en 1229 de Jérusalem par l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen parti en croisade malgré son excommunication, se virent même confisquer la totalité de leurs biens en Sicile par l'empereur à son retour en Italie. Mais ces biens furent restitués la même année à Armand de Périgord, alors maître de la province de Sicile [1] et de Calabre[2], après l'insistance répétée du pape Grégoire IX[3].

En 1282, à la suite des Vêpres siciliennes, le roi Charles d'Anjou fut chassé de l'île de Sicile par les troupes de Pierre III d'Aragon. Cet événement représente une double rupture pour les siciliens : contre les Angevins, dont la pression fiscale était trop forte, et contre l'héritage de Frédéric II, un pouvoir central dont ils contestaient l'autorité. L'île constituait alors le royaume de Sicile en dessous du détroit de Messine alors que la partie péninsulaire toujours angevine était désignée sous le nom de royaume de Sicile au-dessus du détroit de Messine plus communément appelé royaume de Naples. Puis en 1302, à la suite de la signature de la paix de Caltabellotta, ce nouveau royaume prit le titre de royaume de Trinacrie (it)[4].

La commanderie Saint-Marc de Messine semblait être la plus importante, mais le fief principal de l'ordre se trouvait à Murro (proche du hameau de « san Giorgio » à Assoro)[5]. Cette commanderie fut détruite par l'armée angevine et les templiers constituèrent une nouvelle commanderie à Lentini en 1303[6].

Possessions templières[modifier | modifier le code]

* château ⇒ CH, baillie (Commanderie principale) ⇒ B, Commanderie ⇒ C, Hospice ⇒ H,
Maison du Temple aux ordres d'un précepteur ⇒ M, = Église (rang inconnu)[N 1]

Rang Etablissement Ville actuelle (ou à proximité) Observations Début présence templière
M Aidone Aidone [7] avant 1210[N 2]
M Ardane et Maltane[N 3] Butera,
hameau de « Montauro »
Les hospitaliers y ont également un hospice dès 1206[8] 1229[9],[N 4]
M Bulgherano Scordia, « Bulgherano » Église San Nicolò del Tempio [10]
C « Caltagirone »[N 5] Caltagirone / Piazza Armerina [11]
M Magrentino Syracuse Elle est parfois indiquée comme étant proche d'Aidone[12] mais la publication la plus récente la situe au Nord-ouest de Syracuse et sur la côte [7]
C Messine Messine Église San Marco [6],[13],[14] av. 1172
B Murro (Murra) Assoro / Agira [15],[N 6] Fief principal en Sicile à la fin du XIIIe siècle [5], Mars
1209 [N 7]
M Pantalica Nécropole de Pantalica [13] 1145
? Fief de Partinico Partinico Ancien fief de Mauger de Hauteville (en), comte de Troina[N 8] dont les droits furent confirmés en 1210 par Frédéric II mais qu'il annula quelques années plus tard ap. 1157[16]
? Paternò[17] Paternò Des terres[N 9] av. 1209
M ? Piazza Armerina Église della Magione templare, tour des templiers[N 10] [18]
C San Leonardo del Tempio Francofonte / Lentini vastes possessions de terres et de marais salants
et église de San Bartolomeo del Tempio
[19],[20]
av. 1210[N 11]
Localisation en Sicile
(Liens vers les articles correspondants)

Possessions douteuses ou à confirmer[modifier | modifier le code]

Ci-dessous une liste de biens pour lesquels l'appartenance aux templiers n'est pas étayée par des preuves historiques[N 12]:

Articles connexes[modifier | modifier le code]


Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Guida all'Italia dei Templari : gli insediamenti templari in Italia, Edizioni Mediterranee, , 327 p. (ISBN 978-8-8272-1201-1, lire en ligne), p. 267-274
  • (it) Giovanni Guerrieri, I cavalieri templari : nel regno di sicilia, Sulla Rotta del Sole, , 122 p. (ISBN 978-8-8884-5620-1, présentation en ligne)
  • (it) Cristian Guzzo, Templari in Sicilia : la storia e le sue fonti tra Federico II e Roberto d'Angiò, vol. 2, Name, coll. « Insigna e arma », , 122 p. (ISBN 978-8-8872-9858-1, présentation en ligne)
  • (it) Hubert Houben, « Templari e Teutonici nel Mezzogiorno normanno-svevo », dans Il Mezzogiorno normanno-svevo e le crociate : atti delle quattordicesime giornate normanno-sveve, Bari, 17-20 ottobre 2000, vol. 14, Edizioni Dedalo, coll. « Atti del Centro di studi normanno-svevi dell'Università degli studi di Bari », , 417 p. (ISBN 978-8-8220-4160-9, lire en ligne), p. 251-288
  • (de) Walter Koch, « Diplomata regum et imperatorum Germaniae XIV/1 : Die Urkunden Friedrichs II. 1198-1212 », dans Monumenta Germaniae Historica, Hanovre, , XVI + 522 (lire en ligne) (contient les chartes en latin relatives à cette période)
  • (it) Luciana Petracca, Giovanniti e templari in Sicilia, Congedo, , 674 p. (ISBN 978-0-8880-8668-6, présentation en ligne)
  • (it) Salvatore Spoto, Sicilia templare : l'epopea dei Templari nelle vicende che portarono allo scontro tra Angioini e Aragonesi per il controllo dell'isola, culminato con i Vespri, Newton & Compton, , 318 p. (ISBN 978-8-8541-0447-1, présentation en ligne)
  • (it) Kristjan Toomaspoeg, « L’insediamento dei grandi ordini militari cavallereschi in Sicilia, 1145-1220 », dans La presenza dei cavalieri di San Giovanni in Sicilia, Sovrano Militare Ordine di Malta, , 110 p. (lire en ligne), p. 41-51
  • Kristjan Toomaspoeg, « Le ravitaillement de la Terre sainte : L'exemple des possessions des ordres militaires dans le royaume de Sicile au XIIIe siècle », dans Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, vol. 33, (lire en ligne), chap. 33
  • (it) Kristjan Toomaspoeg et Giulia Rossi Vairo, Templari e Ospitalieri nella Sicilia medievale, Centro studi melitensi, , 288 p. (présentation en ligne)
  • (en) Kristjan Toomaspoeg, « The Templars and Their Trial in Sicily », dans The Debate on the Trial of the Templars, 1307-1314, Ashgate Publishing, , 399 p. (lire en ligne), p. 273-283
  • Kristjan Toomaspoeg, « Les ordres militaires dans les villes du Mezzogiorno », dans éd. Damien Carraz, Les ordres militaires dans la ville médiévale(1100-1350), Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise-Pascal, , 314 p. (ISBN 978-2-8451-6558-8, présentation en ligne)
  • (it) Giorgio Tosto, I Templari in Sicilia (Tesi), Università degli Studi di Catania, (présentation en ligne)
  • (it) Francesco Marchionna, « I cavalieri del tempio », dans Free Brindisi : magazine settimanale free - numero 24 - 20 apr., (lire en ligne), p. 8-20
  • (la) Pierre Dupuy, Histoire de l'ordre militaire des Templiers, ou chevaliers du temple de Jérusalem, Pierre Foppens, , 558 p. (lire en ligne)
  • (it) Edizioni Penne e Papiri - Nadia Bagnarini - Cristian GuzzoGiuseppe Maddalena Capiferro - Enzo Valentini: Milites Templi Hierosolimitani in Regno Siciliae. Vecchi documenti, nuove acquisizioni, 2008, Téléchargeable sur academia.edu

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La possession d'une église ne renseigne pas sur le rôle d'un établissement ou sur sa présence à proximité immédiate car les Templiers comme les autres ordres religieux pouvaient posséder une église, en percevoir les revenus, mettre à disposition un prêtre tout en ayant leur lieu de résidence à des kilomètres de là.
  2. Koch 2002, p. 260-261 (de) (charte n°135 du Monumenta Germaniae Historica). Charte dans laquelle Frédéric II fixe la redevance annuelle pour cette maison.
  3. (la) Arnadenes & Maltanes.
  4. Charte de rétrocession aux templiers par Frédéric II à la suite de la confiscation de leurs biens, cf. (la) Rocco Pirro, Sicilia sacra disquisitionibus et notitiis illustrata,..., (lire en ligne), p. 936-937. Cette charte mentionne également la plupart des autres biens.
  5. Cette commanderie ne se situait pas dans la ville mais entre cette ville et celle de Piazza Armerina. L'emplacement exact reste ignoré
  6. Elle se situait dans le « Piano di Murra », le Murra étant un affluent de la rivière Dittaino.
  7. La maison domaniale de Murro se situait dans les terres de l'abbaye San Filippo d'Agira et fut donnée en fief aux templiers par Pagano di Parisio, comte de Butera. cf. , Toomaspoeg et Rossi Vairo 2003, p. 142 et Koch 2002, p. 173-175 (de)(charte n°88 du Monumenta Germaniae Historica).
  8. Fils de Roger Ier de Sicile, ne pas confondre avec Mauger de Hauteville, son oncle.
  9. cf. Koch 2002, p. 201-202 (de)(charte n°104 du Monumenta Germaniae Historica) qui mentionne également des terres à « Cardonicum » mais ce toponyme reste non identifié à ce jour.
  10. Ne pas confondre avec la commanderie hospitalière de Saint-Jean-Baptiste qui est plus tardive.cf. (it)La Commenda di S. Giovanni Battista in Piazza Armerina.
  11. cf. Koch 2002, p. 238-239 (de)(charte n°122 du Monumenta Germaniae Historica), charte de Frédéric II qui confirme les possessions des templiers près de Lentini et qui est datée de juin 1210.
  12. Absence de chartes mentionnant l'établissement comme tel. Pas de trace d'acte de donation, d'acte de vente ou de document attestant d'un précepteur templier. Il peut s'agir de légendes locales ou d'assertions non confirmées

Références[modifier | modifier le code]

  1. Dupuy 1751, p. 148
  2. Toomaspoeg et Rossi Vairo 2003, p. 156
  3. Marchionna 2012, p. 20
  4. (it) F. Bonicalzi, M. Guidetti, M. Marcocchi et al., Il Rinascimento e le riforme : con atlante storico fuori testo, vol. 3, Jaca Book, coll. « Storia d'Italia e d'Europa », , 413 p. (lire en ligne), p. 166
  5. a et b Toomaspoeg 2002, p. 148
  6. a et b Toomaspoeg 2010, p. 279
  7. a et b Toomaspoeg 2010, p. 274 (carte des implantations templières en Sicile en 1300).
  8. Koch 2002, p. 127-128 (charte n°63 du Monumenta Germaniae Historica).
  9. Guzzo 2003, p. 21
  10. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 269-270
  11. Toomaspoeg et Rossi Vairo 2003, p. 81
  12. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 273
  13. a et b Houben 2002, p. 260
  14. Dupuy 1751, p. 143
  15. Toomaspoeg 2001, p. 50, lire en ligne.
  16. Koch 2002, p. 240-241 (de)(charte n°123 du Monumenta Germaniae Historica).
  17. , Toomaspoeg et Rossi Vairo 2003, p. 142
  18. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 271-274
  19. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 267-268
  20. Toomaspoeg et Rossi Vairo 2003, p. 107,260
  21. (it) Umberto Spigo, « Resti di edifici templari a Monte San Mauro di Caltagirone », dans Cronache di archeologia, vol. 16, , p. 91-95