Ligne de Sens à Égreville

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Ligne de
Sens à Égreville
Image illustrative de l’article Ligne de Sens à Égreville
Gare de Sens
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Sens, Chéroy, Saint-Valérien, Égreville
Historique
Mise en service 1901
Fermeture 1956
Concessionnaires Cie des chemins de fer de l’Yonne (1901 – 1923)
CFD (1923 – 1939)
Cie des Chemins de fer du Gâtinais (1939 – 1948)
Caractéristiques techniques
Longueur 41,2 km
Écartement métrique (1,000 m)
Nombre de voies Anciennement à voie unique

La ligne Sens à Égreville est une ancienne ligne de chemin de fer départementale à voie métrique entre Sens et Égreville exploitée par la Compagnie des Chemins de Fer d’intérêt Local de l’Yonne (CFY) puis par la Compagnie de chemins de fer départementaux (CFD) et enfin par la Compagnie des Chemins de fer du Gâtinais.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les cantons du nord ouest de l’Yonne souhaitent la construction d’un chemin de fer pour relier Sens à Egreville, cette dernière étant déjà une gare, depuis 1889, de la ligne Montereau à Château-Landon. Par ce nouveau transport le canton de Chéroy pense favoriser sa culture sucrière, Brannay Villebougis et Saint-Sérotin espèrent l’essor de ses briqueteries et tuileries… En résumé, chaque commune pense au développement économique de sa région.

Une convention interdépartementale, entre l’Yonne et la Seine-et-Marne est signée en 1896 pour les 4,8 km situés dans ce dernier département.

Par arrêté du , le préfet de l'Yonne, Jacques Faure de Beauregard, autorise « les agents du service vicinal à procéder à toutes les opérations et à pénétrer dans les propriétés privées, même closes, pour la levée des plans et les nivellements »[1].

En 1899 le Conseil Général fixe le tracé de Sens à Égreville, composé de 8 gares, 2 haltes et 4 arrêts facultatifs.

La déclaration d’utilité publique est prononcée le . La concession de la ligne est attribuée à La Compagnie des Chemins de fer de l’Yonne qui reçoit également la ligne de Joigny à Toucy.

Après 2 ans de travaux, la ligne est inaugurée le . Deux trains circulent chaque jour dans chaque sens. Le temps de parcours est de 2 heures.

En 1910, à la demande du Conseil Général, de nouveaux horaires sont mis en place et le temps de trajet n’est plus que de 1h30. Mais les passagers regrettent les retards fréquents dus à la manutention des marchandises dans les trains mixtes voyageurs et marchandises.

En 1923, désignation d’un nouveau concessionnaire, la CFD.

Dès 1928, le déficit croissant de cette ligne pousse les autorités à rechercher des économies. En 1933, deux automotrices sont mises en service pour remplacer les locomotives à vapeur trop couteuses. L’atelier de Sens est supprimé et regroupé à Egreville.

Le nombre de voyageurs sur la ligne décline, de 71 000 en 1931, il descend à 47 000 en 1936. Même constat pour les marchandises qui de 25 000 tonnes en 1931 passent à 19 000 tonnes en 1936.

Le Conseil Général prononce la fin d’exploitation au .

Mais le manque de transports se fait sentir dès le début du conflit de 39-45. La Coopérative Agricole de Saint-Valérien signe une convention d’affermage sous le nom de Chemins de fer du Gâtinais[2], pour exploiter la ligne Sens Egreville : la ligne voyageurs et marchandises est remise en service en .

Après des exercices excédentaires de 1941 à 1943, en 1944 apparaît un déficit important. La concurrence de la route se fait de plus en plus sentir, d’autant plus que l’exploitation de la ligne se dégrade à cause d’un mauvais état de la voie. Il faut compter 2h25 pour effectuer le trajet Sens Egreville. Le , les Chemins de fer du Gâtinais sont mis en liquidation judiciaire et cessent toute exploitation.

La Sucrerie de Souppes-sur-Loing demande à utiliser sous un régime d’embranchement industriel la section Chéroy - Égreville, une convention est signée en .

Cette convention n’est pas reconduite le , la ligne est alors définitivement fermée. Le le conseil général demande la dépose de la voie[3].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

En gare de Saint-Valérien.

Cette ligne compte peu d’ouvrages d’art, en raison de l’absence d’obstacles naturels. Deux ponts ont été construits pour passer deux petites rivières, et un autre a été nécessaire pour permettre le franchissement des voies du PLM près de Sens à Saint-Martin du Tertre. Ce pont métallique n’existe plus.

La gare de Sens se situe à côté de la gare PLM, avenue Vauban. Elle est aujourd’hui détruite, à son emplacement un immeuble de bureaux occupé par la Chambre de commerce de Sens.

Une nouvelle gare est construite à Égreville, à côté de l’ancienne construite pour la ligne de Montereau à Château-Landon. On y a aussi adjoint de grands ateliers et remises. Les gares d’Égreville sont aujourd’hui détruites, seuls subsistent les bâtiments des ateliers.

Au XXIe siècle, en de nombreux endroits, on peut suivre le tracé par des chemins vicinaux et admirer les gares souvent restaurées et transformées en habitations.

Matériel roulant[modifier | modifier le code]

Matériel moteur[modifier | modifier le code]

Quatre locomotives Pinguely ont circulé de 1901 à 1933. En 1933, elles ont été partiellement remplacées par 2 autorails De Dion-Bouton.

Matériel remorqué[modifier | modifier le code]

Il se compose de 11 voitures à voyageurs et 30 wagons à marchandises.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 47 de la 63e année,‎ , p. 1/6 (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  2. Transports dans la France en guerre en 1939-1945
  3. Centre Auxerrois de l’université pour tous de Bourgogne, heurs et malheurs des tacots de l’yonne p. 95 à 146.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Heurs et malheurs des tacots de l'Yonne (1887-1951), Centre auxerrois de l'Université pour tous de Bourgogne,

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]