Lac Jack London

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Lac Jack London
russe : Озеро Джека Лондона
Image illustrative de l’article Lac Jack London
Le lac Jack London avec la crête d'Anngatchak en arrière-plan.
Administration
Pays Drapeau de la Russie Russie
Oblast Drapeau de l'oblast de Magadan Oblast de Magadan
Raïon Raïon de Iagodnoïe
Géographie
Coordonnées 62° 04′ 49″ N, 149° 31′ 43″ E
Type Lac glaciaire
Superficie 14,4 km2
Longueur 10 km
Largeur 2 km
Altitude 803 m
Hydrographie
Bassin versant 221 km2
Alimentation Purga (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Émissaire(s) Canal Variantov
Îles
Nombre d’îles 4
Île(s) principale(s) Île Vera
Géolocalisation sur la carte : Russie
(Voir situation sur carte : Russie)
Lac Jack London russe : Озеро Джека Лондона
Géolocalisation sur la carte : oblast de Magadan
(Voir situation sur carte : oblast de Magadan)
Lac Jack London russe : Озеро Джека Лондона

Le lac Jack London (en russe : Озеро Джека Лондона) est un lac de Russie situé sur le cours supérieur de la Kolyma dans le raïon de Iagodnoïe, oblast de Magadan. Le lac est actuellement dans une zone protégée, géré par le district. Le lac Jack London pourrait faire partie d'un futur parc national, le parc national de Tcherski si le projet est accepté.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation régionale[modifier | modifier le code]

Le lac se situe dans la région naturelle de la Kolyma, dans la partie de la Haute-Kolyma[1]. La zone de la Haute-Kolyma se caractérise par une grande variété de reliefs. La zone constitue un vaste plateau composé de roches, de sable, et de schiste du Trias et du Jurassique, dont les hauteurs varient de 1 000 à 2 000 mètres. Les crêtes sur le plateau sont largement développées, constituées de granite. Ces crêtes forment de hauts massifs isolés ont souvent un caractère alpin, et ont des altitudes qui atteignent les 1 800 à 2 200 mètres[1].

La zone du lac, se situe dans les parties les plus méridionales des monts Tcherski. La crête du Grand Anngatchak traverse la zone dans un axe nord-ouest sud-est. Cette crête est un batholite granitique, disséquée par l'érosien et comportant un certain nombre de sommets, dont le pic Aborigène, 2 287 m et la la Snejnaia et ses 2 292 m. La crête a des pics acérés, des parois abruptes de cirques, des ruisseaux et de nombreux lacs[1]. Le relief doit beaucoup aux derniers glaciers, notamment dans la partie nord et ses traces de glaciations du Pléistocène sous forme de cirques, de vallées encaissées et de moraines[2].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le lac et plusieurs petits résevoirs adjacents et associés sont situés dans le bassin intermontagnard sur les pents nord-est du Grand Anngatchak. Pendant la période quaternaire, la zone a été soumise à au moins trois glaciations, qui ont entraîné la formation de nombreux lacs sur un territoire accidenté, dont le lac Jack London[2].

Le lac Jack London est un grand résevoir d'une longueur de 8,7 kilomètres et d'une largeur variant de 1,6 à 3,8 kilomètres. Il se situe au milieu des montagnes, à un altitude de 803 mètres au-dessus du niveau de la mer. La profondeur du lac est de 53 mètres, et il est adjacent à des champs de moraines[2]. Il a une superficie de 14,40 km2.

Son bassin versant est de 221 km2, et est alimentée par plusieurs grands ruisseaux coulant du sud-ouest le long de vallées encaissées, avec la Pourga, le Stoudiony, la Nevedomy et un autre petit cours qui n'a pas de nom. Le ruisseau Nevedomy traverse sept lacs de montagne situés à des altitudes de 1 600 à 816 m avant de se jeter dans le lac Jack London. Il se déverse par le canal Variantov, long de 3,9 kilomètres, dans le lac des Ombres dansantes (ru) (profondeur : 22 m)[2] d'où s'échappe la rivière Kiouel-Sien, longue de 23 kilomètres affluent gauche de la Kolyma[3].

Dans les alentours du lac il y a beaucoup de petits lacs de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de mètres de long avec des profondeurs jusqu'à 15 m. Beaucoup d'entre eux ne disposent pas de drainage[3].

Quatre îles se trouvent sur le lac la plus petite, partage son étendue en deux parties : le petit Jack et le grand Jack. Dans sa partie nord, sur l'île Vera est installée une station météorologique dont les occupants peuvent pêcher dans les eaux claires du lac. ombre, truite saumonée, chabot, mene, vairon, saumon visibles jusqu'à 10 mètres de profondeur[4]. Ces espèces se sont bien adaptées à l'eau du lac qui, à la fin du mois de juillet, ne dépasse pas 10 ou 12 °C.

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat de la région est continental, mais néanmoins quelque peu modéré par la situation alpine. L'hiver dure d'octobre à mai, et la température moyenne en janvier est de −33,8 °C. Toujours en janvier, l'épaisseur de la couverture neigeuse est de 0,5 à 0,6 m. En hiver, par temps calme, des inversions de température se développent en montagne, permettant d'adoucir le climat (jusqu'à +3,6 °C/100 m). La neige dans la région varie en moyenne en hiver de 1,5 à 5 cm sur les plateaux à 40 / 60 cm dans le bassin du lac Jack London[3].

La neige fond à la fin avril ou au début de mai, tandis que la glace sur le lac Jack London est installé de la début octobre à la mi-juin voir fin-juin. L'été est frais, avec une température moyenne de 12 °C, et des températures maximales jamais au-delà de 18 °C. Jusqu'à 350 mmde précipitations tombent ici chaque année[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Il est un peu surprenant de trouver un toponyme anglais dans cette région.

  • Une version, celle des autochtones, est que des géologues travaillant dans la région ont découvert sur sa berge un exemplaire oublié de Martin Eden de Jack London. Cela les aurait inspiré pour trouver un nom au lac et une occasion pour honorer l'écrivain, un moment chercheur d'or mais qui n'est jamais venu dans ces parages chercher ce métal qui s'y trouve.
  • Une autre version, moins poétique, est l'officielle, retenue par exemple pour l'étude pour la création d'un parc national dans la région[2]. Iouri Bilibine (ru) un géologue chef de la première expédition géologique qui avait découvert de l'or dans cette contrée et qui aimait les œuvres de cet écrivain américain pensa qu'il fallait donner son nom à quelque chose. Son idée fut soutenue par Piotr Ivanovitch Skorniakov (en russe : Петр Иванович Скорняков)[5], un subordonné qui travaillait dans cette contrée et en 1932 le lac reçut le nom de l'écrivain d'autant plus aisément approuvée par les plus hautes instances de l'État que cet auteur était socialiste et soutenait les idées de Karl Marx et de Friedrich Engels[6].

Environnement[modifier | modifier le code]

Tamia de Sibérie (Tamias sibiricus).

La faune aquatique se compose d'ombre, truite saumonée, chabot, mene, vairon et de saumon. Il y a aussi de nombreuses espèces d'algues (426), ainsi que du zooplancton. Les espèces sont adaptées au climat local avec de nombreuses espèces boréales ou alpines.

Il existe sur les rives sud ainsi qu'aux embouchures de certaines rivières du lac des frayères.

On peut admirer sur les étendues qui entourent le lac des saules, mélèzes, cèdres, pins, rhododendrons, trouver des champignons, des airelles, des framboises, et rencontrer des espèces comme des hermines, lièvres blancs, pedrixs, ours, gloutons, lagopèdes, écureuils, orignaux, campagnols, tamias, wapitis[7],[8].

Protection[modifier | modifier le code]

En 1984, le lac et les chaînes de montagnes qui l'encadrent, le Grand Anngatchak dont le sommet est le pic Aborigène, 2 287 m, et l'Ouaza-Ina dont le sommet est la Snejnaia, 2 292 m, ont été déclarés zones protégées.

À la fin des années 2010 et au début des années 2020, des études sont en court pour crée un parc national fédéral des monts Tcherski, qui seraient composés de deux parties, dont l'une comprenant le lac et ses alentours[9]. Le projet n'est cependant pas encore accpeté[10],[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (ru) I.V. Khamenkova et A.V. Andreïev, МАТЕРИАЛЫ комплексного экологического обследования участков территории, обосновывающего придание ей статуса особо охраняемой природной территории федерального значения Национальный парк «Черский» им. А.В. Андреева [« MATÉRIAUX d'une étude environnementale globale des zones du territoire, justifiant de lui donner le statut d'espace naturel spécialement protégé d'importance fédérale Parc national "Tcherski" du nom d'A. V. Andreïev »], Magadan, Institution budgétaire de l'État fédéral pour les sciences, Institut des problèmes biologiques du Nord, Branche extrême-orientale de l'Académie des sciences de Russie,‎ (lire en ligne [PDF])

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Liens externes[modifier | modifier le code]