L'Enculé (roman)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'Enculé
Auteur Marc-Édouard Nabe
Pays Drapeau de la France France
Genre Roman
Éditeur Marc-Édouard Nabe
Date de parution octobre 2011
Nombre de pages 250
ISBN 9782953487916
Chronologie

L'Enculé est un roman de Marc-Édouard Nabe auto-édité en . C'est le premier roman consacré à l'affaire Dominique Strauss-Kahn, survenue cinq mois plus tôt[1],[2],[3],[4].

Résumé[modifier | modifier le code]

Marc-Édouard Nabe fait de Dominique Strauss-Kahn le personnage principal et le narrateur de l'affaire du Sofitel de New-York. Le livre s'ouvre sur l'agression sexuelle de Nafissatou Diallo, le . Prenant les éléments connus par les médias, l'écrivain imagine la vie[5] de DSK en prison, au tribunal ainsi que dans sa résidence surveillée de TriBeCa, en compagnie de sa femme, Anne Sinclair.

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Avis positifs[modifier | modifier le code]

Pour Patrick Besson, dans Le Point, L'Enculé « est à ce jour la synthèse la plus pertinente et la plus joviale de tout ce qu'on a pu lire, voir et entendre sur l'affaire DSK au cours de l'été dernier »[1]. Dans Causeur, Daoud Boughezala parle du « style enlevé du livre, plein de trouvailles et de boules puantes qui font de Nabe le sale gosse de Hara-Kiri qu’il n’a – en vérité – jamais cessé d’être »[6]. Grégoire Leménager, dans BibliObs, apprécie le livre tout en précisant que « cette très grosse farce bourrée jusqu’à la gueule risque fort de ne pas plaire aux amateurs de politiquement correct »[7]. Sur le même site, Pierre Ancery récuse le terme de pamphlet : « c'est un roman, un vrai, dans lequel Nabe s'amuse terriblement – et nous avec – de ses pauvres personnages, ces puissants à la fois grotesques et tragiques, ces êtres ordinaires victimes de leurs pulsions les plus animales »[8].

Avis négatifs[modifier | modifier le code]

Dans Les Inrockuptibles, Élisabeth Philippe juge le livre « imbécile et nauséabond »[9].

Dans Le Monde, Marc Weitzmann qualifie le livre de « pamphlet obscène et antisémite » et cite de nombreux passages insultants ou obscènes et les multiples allusions à la judéité d'Anne Sinclair et d'autres personnalités comme Robert Badinter. Le journaliste conclut que Nabe exprime dans ce livre une « abjection » qui confine « à la bêtise la plus foireuse, à la médiocrité littéraire la plus crasse, à la perversion la plus ordinairement suicidaire ». Il dénonce en outre la « complaisance » dont Nabe bénéficie de la part de certaines personnalités du milieu littéraire, et reproche notamment à Léo Scheer, éditeur des Morceaux Choisis de l'écrivain, de le défendre sur son blog[10],[11]. Cette critique fait l'objet d'un droit de réponse de Léo Scheer, publié le , qui récuse l'accusation d'antisémitisme portée par Weitzmann à l'encontre de Nabe et qui défend le projet littéraire de L'Enculé[12].

Sur Europe 1, Marc-Édouard Nabe est invité dans l'émission Des clics et des claques, face à David Abiker et à Guy Birenbaum, très négatifs sur le livre[13]. Dans l'émission Ça balance à Paris, diffusée sur Paris Première et animée par Éric Naulleau. Alors que ce dernier prend plutôt la défense du livre en le rangeant dans la catégorie de l'humour trash d'Hara-Kiri, Nabe est violemment attaqué par les chroniqueurs. Philippe Tesson parle d'un livre « dégueulasse », « immonde » et « stupide » tandis qu'Arnaud Viviant le qualifie de « pornographie antisémite » et conseille à l'écrivain de se reconvertir dans la lettre de délation adressée à la Gestapo[5],[14].

Échos[modifier | modifier le code]

  • Au moment de la sortie de son livre Chronique d'une exécution, Ivan Levaï évoque L'Enculé dans Sud Ouest, qualifiant le titre d'« ignoble »[15].
  • En , dans Le Point, Emilie Lanez publie un article racontant l'histoire du Marcela Iacub, Belle et Bête, consacré à sa relation avec Dominique Strauss-Kahn[16]. La journaliste cite un proche expliquant qu'elle a publié son roman après que Nabe a publié le sien, sans entraîner de conséquence judiciaire[17].
  • En , le livre est mentionné dans la presse au moment de la sortie de la Ballade de Rikers Island, de Régis Jauffret[18],[19],[20].
  • En , Daniel Schneidermann estime qu'avec L'Enculé, Nabe « n'a réussi à tirer que des balles à blanc »[21].

Commentaires[modifier | modifier le code]

Contrairement à L'Homme qui arrêta d'écrire, aucun nom n'a été modifié, ce qui a exposé l'écrivain à des poursuites judiciaires. Néanmoins, aucune action en justice n'a été intentée depuis sa publication.

Édition[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Patrick Besson, « La fortune de Nabe », Le Point,‎ , p. 15 (lire en ligne)
  2. Christophe Greuet, « Marc-Édouard Nabe s’attaque à “l’affaire DSK” pour son 2e roman auto-édité », Culture-café.fr, 8 octobre 2011.
  3. Victor de Sepausy, « Avec L'Enculé, Nabe revisite l'affaire DSK... et fait ainsi, à nouveau, parler de lui ! », Actualitte.com, consulté le 12 novembre 2011.
  4. « L'Enculé de Marc-Edouard Nabe », Acidtest.fr, 9 novembre 2011.
  5. a et b « Marc-Édouard Nabe invité de « Ça balance à Paris » », (consulté le )
  6. Daoud Boughezala, « Ainsi parlait DSK », Causeur,‎ (lire en ligne)
  7. Grégoire Leménager, « Nabe aussi publie son DSK », BibliObs,‎ (lire en ligne)
  8. Pierre Ancery, « Nabe : “DSK, c'est moi !” », BibliObs,‎ (lire en ligne)
  9. Élisabeth Philippe, « L'affaire DSK vue par Marcela Iacub, entre fantasmes et manipulations », Les Inrocks,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Marc Weitzmann, « L'affaire DSK, l'obscénité de Nabe, et l'étrange bienveillance de la critique », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  11. « Blog des Editions Léo Scheer », sur leoscheer.com (consulté le )
  12. Leo Scheer, « Correspondance - Une lettre de Léo Scheer », Le Monde,‎ , p. 22
  13. « Nabe présente l'Enculé sur Europe 1 », sur Dailymotion, (consulté le )
  14. "Ca balance à Paris" : spéciale 10 ans, L'Obs, 26 avril 2014
  15. Véronique Fourcade, « L'affaire DSK côté famille », Sud Ouest,‎ (lire en ligne)
  16. Emilie Lanez, « Iacub-DSK, les coulisses d'un livre scandale », Le Point,‎ , p. 66-68 (lire en ligne)
  17. Emilie Lanez, « Iacub-DSK, les coulisses d'un livre scandale », Le Point,‎ , p. 66-68 (lire en ligne) :

    « “Et quand elle vit que le livre de Marc-Edouard Nabe “L'enculé”, consacré à DSK, ne provoqua aucun remous judiciaire, elle se dit que tous les feux étaient au vert”, analyse là encore un ami. Fictionniser un amant véridique et s'en prendre à DSK paraît en cet hiver 2013 peu risqué... »

  18. Marianne Payot, « Jauffret, ennemi du mâle », L'Express,‎
  19. Philippe Lançon, « Les revenants de la suite 2806 », Libération,‎ (lire en ligne)
  20. David Caviglioli, « DSK en peignoir », Le Nouvel Observateur,‎ , p. 100 (lire en ligne)
  21. Daniel Schnerdermann, « DSK : le navet, la dégoûtée et les critiques », Arrêt sur images,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]