Juan Aparicio López

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Juan Aparicio López
Fonctions
Procurateur aux Cortes franquistes
8ème législature des Cortes franquistes (d)
-
Procurateur aux Cortes franquistes
7e législature des Cortes franquistes (d)
-
Procurateur aux Cortes franquistes
5e législature des Cortes franquistes (d)
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Procurateur aux Cortes franquistes
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Procurateur aux Cortes franquistes
3e législature des Cortes franquistes (d)
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Procurateur aux Cortes franquistes
1re législature des Cortes franquistes (d)
-
Directeur général de la presse
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
MadridVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Carmen Jalón Gómez (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Partis politiques
Maître
Distinctions
Commander plate with the Order of Cisneros (d) ()
Grand-croix de l'ordre du Mérite civil d'Espagne ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Juan Aparicio López (Guadix, - Madrid, ) est un journaliste et homme politique espagnol, délégué national et président-directeur général de la presse pendant la dictature franquiste. Il est responsable de la censure du régime, exerçant un contrôle important sur la presse[1]. À l'origine jonsistas, il adhère à une vision radicalement fasciste de l'Espagne de Franco[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et militantisme[modifier | modifier le code]

Il est l'aîné de sept frères. La mort de son père en 1921, alors qu'il a quatorze ans, l'oblige à exercer des responsabilités dans une famille pauvre. Il obtient son baccalauréat à l'Institut d'Almería. En 1922, il entame ses études de droit à l'Université de Grenade, où il a pour professeur le socialiste Fernando de los Ríos. Il donne des signes précoces de sa vocation journalistique. En 1925, il participe à la revue El Estudiante. Semanario de la juventud española (L'Etudiant. Hebdomadaire de la jeunesse espagnole), éditée à Madrid, sous la direction de Rafael Giménez Siles.

En 1928, il déménage à Madrid. Il entre en contact avec Ernesto Giménez Caballero et sa revue, La Gaceta Literaria, à laquelle il a déjà envoyé des chroniques depuis sa Guadix natale[3]. Proche politiquement du communisme, il évolue à partir de 1930 vers l'idéologie fasciste. Admirateur d'Unamuno et de Baroja, il se montre toujours réticent face à l'enseignement d'Ortega y Gasset, à la différence de la plupart des intellectuels de son environnement idéologique[4].

Au début de l'année 1931, il figure aux côtés de Ramiro Ledesma Ramos — de qui il devient le plus fidèle collaborateur— dans la publication du périodique «La Conquista del Estado», ainsi que dans la fondation de l'hebdomadaire et groupe politique du périodique, où il est secrétaire. Il est l'un des fondateurs des Juntas d'Ofensiva Nacional-Sindicalista en octobre 1931. Il s'implique aussi dans la création de l'hebdomadaire El Fascio, en assistant aux réunions préparatoires et dans l'unique numéro duquel publié le 16 mars 1933, apparaissent deux de ses textes : « 1915-1931. La camisa negra » (avec sa signature); et «El emblema de las Jons» (signé J. A.). Il collabore aussi avec l'hebdomadaire jonsista Igualdad, édité à Valladolid.

Un rôle majeur lui est attribué dans la création d'éléments emblématiques du mouvement fasciste espagnol. Aparicio suggère le symbole de l'arc et des flèches de manière involontaire, ainsi que les slogans de la triple invocation de l'Espagne, "Una, Grande y libre", et celui de "por la Patria, el pan y la justicia"[5].

Lorsque les JONS convergent avec la Phalange Espagnole et s'unifient, en 1934, il est désigné par la Junte de Commandement membre du premier Conseil National de la Phalange espagnole des JONS[6]. En plus de collaborer dans la presse du parti (la revue J.O.N.S., de laquelle il est secrétaire de rédaction, et l'hebdomadaire F.E.), il contribue dans la presse nationale, avec les quotidiens El Sol et Informaciones.

À la suite de la scission commencée par Ramiro Ledesma Ramos en janvier 1935, il s'écarte de la Phalange et se lie à deux entreprises de l'Éditorial Catholique en tant que professeur de l'école de journalisme d'El Debate et comme éditorialiste du quotidien Ya.

Guerre civile[modifier | modifier le code]

Il se marie en juin 1936 et quand la guerre civile éclate, il rejoint le camp nationaliste, en s'établissant à Ávila. Il y rencontre Ernesto Giménez Caballero et se rend à Salamanque, où se trouve la Caserne Générale de Franco, pour intégrer le rudimentaire appareil de Presse et Propagande organisé sous les ordres de Millán Astray[7]. Dans la capitale du Tormes Aparicio dirige le quotidien La Gaceta Regional, sans montrer —selon Ridruejo— trop d'intérêt pour le mouvement phalangiste[8].

Franquisme[modifier | modifier le code]

Depuis 1939, il est une figure clef dans la réorganisation de la presse du régime franquiste, sous lequel il assume plusieurs responsabilités politiques. Le , il est nommé Délégué national de la Presse, jusqu'en 1945, au sein du vice-secrétariat de l'Éducation populaire et fonde à Madrid l'École officielle de journalisme. « Il cultivait alors —rappelle des années après Dionisio Ridruejo sa ressemblance avec le Napoléon de l'époque impériale. Il a une mémoire pareille aux archives»[8].

Ami personnel de l'homme fort de la propagande nazie en Espagne Hans Lazar, il est qualifié par Manuel Ros Agudo comme l'une des « créatures de Lazar ». Lazar, qui a disposé d'un vaste réseau de collaborateurs, est parvenu à contrôler une grande partie de la presse espagnole pendant la Seconde Guerre mondiale[9].

Depuis son poste officiel, il impose des normes idéologiques rigides et implacables et la censure à la presse, mais il agit aussi à plusieurs reprises en faveur d'écrivains et journalistes républicains non conformes à la ligne officielle. Dionisio Ridruejo, qui est opposé politiquement à Aparicio, l'a reconnu explicitement dans ses mémoires : « Bien que certaines attitudes d'Aparicio m'irritaient beaucoup, je ne peux pas ignorer [...] que comme président-directeur général (dans les années 40), contre ses préjugés et ressentiments, il avait avantagé de nombreuses personnes, avait ouvert des possibilités de promotion à beaucoup de jeunes et avait permis le maintien de certaines publications [...] grâce auxquelles, le fil de la tradition littéraire espagnole ne s'est pas rompu »[8]. Dans ce sens, il faut souligner pour leur intérêt littéraire et culturel les revues qu'il a favorisé : El Español, Fantasía, Así es, Fénix et La Estafeta Literaria[10].

Il est également procureur aux Cortes franquistes en sa qualité de conseiller national pendant la première législature de ladite assemblée parlemntaire (1943-1946)[11]. Il l'est à nouveau, de façon ininterrompue, dans les législatures successives de 1949 à 1967, en représentation de l'Organisation syndicale et par désignation du Chef de l'État[12].

En 1946, il est nommé directeur du quotidien Pueblo, jusqu'en 1951. Avec la création du ministère de l'Information et du Tourisme, il occupe à nouveau un poste à la Délégation Nationale de la Presse, jusqu'au relais gouvernemental de 1957[13],[14].

En 1955 il fonde le Concours national de habaneras de Torrevieja (actuellement Concours international de habaneras et polyphonie de Torrevieja), déclaré d'intérêt touristique international.

En 1957 il est nommé conseiller d'information de l'Ambassade de l'Espagne au Quirinal[15]. Un an après, il devient brièvement directeur de l'Association de journalistes, et termine sa carrière comme professeur à l'École officielle de Journalisme.

À la fin de la décennie 1960, il collabore avec Diario SP, publication de ligne phalangiste dirigée par Rodrigo Royo.[16]

Dernières années[modifier | modifier le code]

Dans les dernières années du franquisme et pendant la transition démocratique, il continue à publier avec assiduité dans la presse espagnole, en faisant preuve d'une mémoire prodigieuse et d'un « style baroque voire labyrinthique »[17]. Il collabore fréquemment avec La Vanguardia de Barcelone, et avec le quotidien madrilène El Alcázar, où il entame —à la fin des années soixante-dix— une série d'articles mémoriels[Quoi ?].

Le 29 mai 1986, à l'approche de son quatre-vingtième anniversaire, ses collègues journalistes —beaucoup d'anciens élèves de l'École officielle de journalisme qu'il a fondé — lui rendent hommage[18].

Il est mort à l'âge de quatre-vingt ans à Madrid, dans sa maison de la rue Alberto Aguilera[19].

Œuvres publiées[modifier | modifier le code]

  • JONS. Anthologie et prologue de Juan Aparicio, Barcelone, Édition nationale, 1939.
  • La Conquête de l'État. Anthologie et prologue de Juan Aparicio, Barcelone, Éditions FOI, 1939.
  • Histoire d'un chien gonflé, Madrid, Afrodisio Aguado, s. F. (ca. 1940)
  • Espagnols avec clef, Barcelone, Luis de Caralt, 1945.
  • Anniversaire de la Conquête de l'État, Madrid, Publications espagnoles, 1951.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Rodríguez Puértolas 2008.
  2. Rodríguez Puértolas 2008, p. 924.
  3. Sus primeros textos en La Gaceta Literaria fueron: «Alarcón y su efeméride de 19 de julio» , nº 14, 15 de julio de 1927, pág. 2; «Nota granadina. Aben Tofail o el abuelo paterno de Robinsón Crusoe», nº 17, 1 de septiembre de 1927, pág. 2; y «Postales rusas. Wladimiro Mayakowski», nº 21, 1 de noviembre de 1927, pág. 5.
  4. Sus reticencias ante Ortega las hizo extensivas a José Antonio Primo de Rivera, cuando militó en el falangismo, del que acabaría apartándose —como se señala después— en la crisis de enero de 1935. A este respecto, Eugenio Vegas Latapié cuenta una anécdota muy reveladora: Juan Aparicio «era entonces profesor de la Escuela de Periodismo de El Debate y colaborador del diario vespertino Ya, aunque nada tuviese que ver su ideología con la que dominaba la Santa Casa. Algunos amigos míos fueron alumnos suyos en unas clases particulares de latín que daba en su domicilio. A uno de ellos, que le preguntó, al día siguiente de un mitin de Primo de Rivera en el cine Madrid, el 17 de noviembre de 1935, si él había asistido también, le replicó con desdeñosa ironía: —No me interesa oír a Ortega en mangas de camisa...» (Los caminos del desengaño. Memorias políticas 2 (1936-1938), Madrid, Tebas, 1987, pág. 259).
  5. Dionisio Ridruejo, Casi unas memorias, Barcelona, Planeta, 1976, pág. 155. Sobre la adopción del emblema del yugo y las flechas, Ramiro Ledesma explicó la «anécdota curiosa» ocurrida en la reunión inaugural del movimiento jonsista: «Se proponían varios. Unos, un león rampante. Otros, un sol con una garra de león dentro. Etcétera. Entonces, Juan Aparicio, que había estudiado en la Universidad de Granada, recordó ante el grupo que don Fernando de los Ríos, el líder socialista, explicando un día en su cátedra de Derecho político una lección sobre el Estado fascista, después de hacer alusión al emblema lictorio del hacha y de las vergas, dibujó en la pizarra el haz de flechas y el yugo, diciendo que éste sería el emblema del fascismo, de haber nacido o surgido en España». (Roberto Lanzas [seudónimo de Ramiro Ledesma Ramos],¿Fascismo en España?, Madrid, Ediciones de La Conquista del Estado, 1935, págs. 76-77).
  6. Eduardo Álvarez Puga, Historia de la Falange, Barcelona, Dopesa, 1969, pág. 60.
  7. Ernesto Giménez Caballero, Memorias de un dictador, Barcelona, Planeta, 1979, pág. 78; y Retratos españoles (bastante parecidos), Barcelona, Planeta, 1985, pág. 187.
  8. a b et c Ridruejo, ob. cit., pág. 156.
  9. Rivas Venegas 2017, p. 3576.
  10. Para una valoración crítica de estas revistas, véase José-Carlos Mainer, «Historia literaria de una vocación política (1920-1956)», Introducción a Falange y literatura, 2ª ed., Barcelona, RBA Libros, 2013, págs. 17-179; la referencia concreta a las «fundaciones de Juan Aparicio» en las págs. 157-160.
  11. Apartado b), artículo 2º de la Ley de Creación de las Cortes Españolas. Decreto de 23 de noviembre de 1942 por el que se modifica la composición del Consejo Nacional de FET y de las JONS y se nombran los miembros del tercer Consejo Nacional.
  12. (es) « HOME », sur congreso.es (consulté le ).
  13. Ministerio de Información y Turismo: « Decreto de 28 de julio de 1951 por el que se nombra Director general de Prensa a don Juan Aparicio López », Boletín Oficial del Estado Modèle:Sin cursiva,‎ , p. 3591 (ISSN 0212-033X, lire en ligne [PDF]).
  14. Ministerio de Información y Turismo: « Decreto de 8 de marzo de 1957 por el que cesa en el cargo de Director general de Prensa don Juan Aparicio López », Boletín Oficial del Estado Modèle:Sin cursiva,‎ , p. 1664 (ISSN 0212-033X, lire en ligne [PDF]).
  15. Véase «Falleció Juan Aparicio, maestro de periodistas», ABC, 19/04/1987 aquí
  16. Rodríguez Jiménez 1994, p. 132.
  17. José María García Escudero, Mis siete vidas, Barcelona, Planeta, 1995, pág. 169.
  18. «Caluroso homenaje a Juan Aparicio», El Alcázar, 30 de mayo de 1986, pág. 22.
  19. «Falleció Juan Aparicio, maestro de periodistas», ABC, 19/04/1987 aquí
  20. Secretaría General del Movimiento: « Órdenes por las que se concede la Encomienda con Placa de la Orden de Cisneros a don Mariano Calviño de Saducedo y Gras, don David Jato Miranda, don Diego Salas Pombo, don Pedro Nieto Antúnez, don Jesús Rivero Meneses, don Luis González Vicent, don José Fariñas Ferreño, don Alfredo Jiménez Millas Gutiérrez, don Fernando María Castiella Maíz, don Tomás Gistau Mazzantini, don Mariano Ossorio Arévalo, don Alfredo Guijarro Alcocer, don Marcelino Ulibarri Eguilaz, don Alfonso Estevas Guilmain, don Juan Aparicio López, don Luis Rodríguez de Miguel, don Angel B. Sanz Nogués, don Federico Mayo Gayarre, don Rafael Llopart Arnal, don José María Arellano Egea y don Ricardo Lechuga Paños », Boletín Oficial del Estado Modèle:Sin cursiva,‎ , p. 2903-2904 (ISSN 0212-033X, lire en ligne [PDF]).
  21. Ministerio de Asuntos Exteriores: « Decretos de 1 de octubre de 1952 por los que se concede la Gran Cruz de la Orden del Mérito Civil al Señor Javier Delgado Irigoyen, Embajador y Secretario General de Relaciones Exteriores del Perú; Señor Lucas Nogueira Garcés, Gobernador de San Pablo del Brasil; don Antonio María Aguirre y Gonzalo, don Segismundo Royo-Villanova y Fernández Cavada, don Manuel Cerviá Cabrera, don Juan Aparicio López, don Manuel Vila Gárriz, don Tomás Trénor y Azcárraga y don Víctor Villanueva Vadillo », Boletín Oficial del Estado Modèle:Sin cursiva,‎ , p. 4498-4499 (ISSN 0212-033X, lire en ligne [PDF]).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]