Jeoffrécourt

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Jeoffrécourt
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Arrondissement Laon
Canton Guignicourt
Commune Sissonne
Géographie
Coordonnées 49° 32′ 20″ nord, 3° 57′ 54″ est
Altitude Min. 100 m
Max. 121 m
Localisation
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Jeoffrécourt est un village médiéval disparu, aujourd’hui rebâti en zone d'entrainement militaire.

Géographie[modifier | modifier le code]

Jeoffrécourt se trouve dans l'actuel camp de Sissonne.

Localisation des fermes de Jeoffrécourt au sein du camp de Sissonne, en 1912.
La zone d'entrainement militaire est implantée quelque 500 mètres plus au nord.

Étymologie[modifier | modifier le code]

« Jeoffrécourt » fut parfois orthographié Jeoffrecourt Geoffroicourt, Jofredi curtis ou Joyfrei curtis en 1267[1]. Curtis signifie, en bas latin, tenure, ferme, exploitation agricole. Joyfrei ou Jofredi ou Geoffridi, vient du nom germanique Gautfrid[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Un village florissait à cet endroit durant le haut Moyen Âge (VIe au IXe siècle)[2], peut-être avant, sur ce lieu proche de la voie romaine Reims-Bavay[3]. Il semble avoir été victime des invasions normandes. Mais l'activité reprend. Un document de 1141 indique que ce village est donné par le seigneur Pierre de Sissonne à l'abbaye de Vauclair : dotation de « quatre charruées de terre », soit environ 150 hectares au lieudit « La cour de Geoffroi » (Geoffridi curtis)[3].

À un moment indéterminé, la paroisse devient un simple hameau. La propriété monastique est vendue comme bien national pendant la Révolution française. Un groupe de fermes occupe cet endroit jusqu'à la fin du XIXe siècle. Un décret du procède à de premières expropriations pour créer un champ régional de tir et de manœuvres. Certains propriétaires contestent devant les tribunaux puis devant la Cour de Cassation cette expropriation accompagnée d'indemnités dérisoires. Ils obtiennent le un arrêt en leur faveur. Les autorités militaires négocient avec ces propriétaires qui obtiennent par cette voie une indemnité amiable plus raisonnable début 1899[4]. Dans la même période, le camp militaire s'étend progressivement, triplant en moins de dix ans la surface initialement annoncée, pour constituer le camp de Sissonne. L'évacuation complète des lieux au profit des militaires est fixée au . Des premiers tirs d'entrainement de l'artillerie française sur les bâtiments de Jeoffrécourt ont lieu en . Quelques années plus tard, à la suite de la guerre de 1914-1918 et de l'invasion allemande, ces terres de Jeoffrécourt sont intégrées dans la Hunding Stellung, ligne de défense allemande qui double la ligne Hindenburg. Cette ligne de défense est attaquée par les forces françaises en . Quelques années plus tard, un rapport du génie constate que « la ferme de Jeoffrécourt, démolie au cours de la guerre de 1914-1918, était construite en bons moellons »[3].

Le lieu de culte de Jeoffrécourt, lors de la journée porte ouverte de septembre 2016.

En 2008, le ministère français de la Défense y installe une ville fantôme, le Centre d'entraînement aux actions en zone urbaine (CENZUB), pour servir de lieu d'entrainement à la lutte contre la guérilla urbaine. La construction est terminée en 2013. La ville fictive ainsi édifiée comprend une zone pavillonnaire, des immeubles d'habitation collective, un centre commercial, une gare, un cimetière, un lieu de culte (entre une église et une mosquée), un bidonville, un cours d'eau avec trois ponts, etc.[5]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Melleville 1865, p. 471.
  2. a et b Dumas 1961, p. 108.
  3. a b et c Marival 2007, p. 98.
  4. Marival 2007, p. 96-97.
  5. Calvet et Tocqueville 2014, p. 25.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Classement par date de parution.

  • Maximilien Melleville, Dictionnaire historique du département de l'Aisne, vol. 1, Dumoulin, (lire en ligne), p. 471.
  • Georges Dumas, « Fouilles de Jeoffrecourt dans le camp de Sissonne en Avril 1960 », dans Mémoires de la Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie de l'Aisne, vol. 7, (lire en ligne), p. 104-110.
  • [PDF] Sissonne, "Jeoffrécourt", un village du Haut-Moyen Âge, DRAC de Picardie : Les publications du Service Régional de l'Archéologie (SRA), 2005, (lire en ligne).
  • Blandine Dubois & Audrey Rossignol, Sissonne Aisne : Jeoffrécourt, un village du haut Moyen Âge, dans Archéologie en Picardie, vol.31, DRAC Picardie, Service régional de l'archéologie, 2005.
  • Guy Marival, Les fermes de l'Aisne à travers l'histoire, Société des éditions techniques agricoles de l'Aisne, , 155 p., « La ferme de Jéoffrécourt, expropriée pour créer un camp militaire », p. 96-99.
  • Le site de Jeoffrécourt à Sissonne (Aisne) : cimetière et unités domestiques du VIe au IXe siècle ap. J.-C., sous la direction de Jean-François Martin, Amiens : Université de Picardie Jules Verne, 2011, 1 vol., 394 p., (voir le sommaire : pdf en ligne) & (résumé en ligne).
  • Guillaume Greff, texte de Jean-Christophe Bailly, Dead Cities, Kaiserin Editions, Paris, 2013, (lire en ligne).
  • Aude de Tocqueville, Atlas des cités perdues, Éditions Arthaud, .
  • Catherine Calvet et Aude de Tocqueville, « Dans les cités perdues, subsiste toujours une intention humaine », Libération,‎ (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Mathilde Sauzet, Guillaume Greff : Jeoffrécourt, une ruine moderne, [1]
  • DECAZUB 2012, sur le site de l’Amicale du 8e RPIMa [2]
  • Bienvenue sur l'arbre des MARTIN - CAUSTROIS : Le calvaire de la Croix DELAN. [3] (sur Geneanet)