Jean-Marie Duvosquel

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Jean-Marie Duvosquel
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Biographie
Naissance
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AuderghemVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Jean-Marie Duvosquel, né le au Bizet à Ploegsteert, dans la ville de Comines-Warneton, et mort le à Auderghem, est un historien médiéviste belge spécialisé en géographie historique.

Il manifeste un intérêt précoce pour l'histoire locale et, après des études à l'Université libre de Bruxelles, joue un rôle notable dans le domaine académique. Sa carrière inclut un mandat au Fonds de la recherche scientifique, de nombreux postes au Crédit Communal de Belgique dont celui de secrétaire général Pro Civitate. Membre de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, il préside également la Commission royale d'histoire.

En tant qu'éditeur actif, il organise des expositions, dirige des publications et des collections. Il a également un impact important sur l'histoire régionale à Comines-Warneton et Saint-Hubert. Il laisse un héritage de 269 publications et 40 directions et coéditions de volumes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Né le dans le hameau du Bizet à Ploegsteert, dans l'actuelle commune de Comines-Warneton, il passe sa jeunesse dans une maison située entre les douanes belge et française. Cette particularité éveille son intérêt pour la géographie historique. Il effectue ses études à Comines au sein de l'école communale des Cinq-Chemins puis de l'Athénée Royal de Comines où il achève ses études secondaires en section gréco-latines avec la plus grande distinction ainsi que la médaille du Gouvernement[1].

Dès son entrée à l'Athénée Royal, en primaire, il publie des extraits de rédactions au sein du journal de l'école Sur les bords de la Lys. En 1959, âgé de 13 ans, il publie des notes de lectures historiques consacrée à l'origine étymologique du nom de Comines, les origines de la fête des Louches, la maison de la Clyte ainsi que Philippe de Commynes. Il doit son intérêt pour l'histoire locale aux publications d'André Schoonheere, historien local originaire de Comines-France. Il fréquente alors régulièrement les archives municipales de Comines France durant son adolescence. En 1961, âgé de 15 ans, il écrit quelques articles dans le quotidien L'Avenir du Tournaisis et collabore à la conception d'une exposition du Vieux Comines[1].

En 1963, il s'engage dans le Comité Local d'Éducation Ouvrière de Comines et conçoit, en 1964, une exposition sur Philippe de Commynes. Il devient cette année-là membre du Parti socialiste. Alors âgé de 18 ans, sa notoriété l'amène à faire l'objet d'un article du Nord-Éclair qui indique qu'il consacre la totalité de son temps « à la recherche de documents anciens et au lancement du Foyer culturel Émile Gryson »[1],[2].

Vie estudiantine[modifier | modifier le code]

Dès 1964, il entreprend des études d'Histoire à l'Université libre de Bruxelles. Il trouve l'inspiration auprès de certains professeurs en particulier avec qui il reste proche après ses études tels que Georges Despy, Jean Stengers, Maurice-Aurélien Arnould. En 1966, il reçoit le Prix Marguerite Bervoets décerné aux étudiants de Philosophie et Lettres de l'ULB de 1re et 2e candidature ayant obtenu les meilleurs résultats[1].

Membre du Cercle d'histoire dès 1964, il en devient le président pour les années académiques 1966, 1967 et 1968[1],[3]. Très impliqué dans les événements de mai 1968, il fonde avec Philippe Moureaux et Hervé Hasquin le Club Jules Destrée, lieu de réflexion politique[1],[4].

Il termine ses études en septembre 1968 avec la plus grande distinction après avoir présenté son mémoire L'abbaye de Maroilles en Hainaut, de l'époque mérovingienne au XIe siècle[1].

Carrière[modifier | modifier le code]

Après avoir effectué son service militaire au service des Archives du Musée royal de l'Armée et de l'Histoire militaire, il obtient un mandat d'aspirant au Fonds National de la Recherche Scientifique. Il y développe un projet de thèse sur les évêques et chapitre cathédral de Cambrai du IXe au XIIIe siècle. C'est dans ce cadre qu'il participe au Séminaire d'histoire médiévale de Georges Despy et publie de nombreux articles universitaires. Son article intitulé Comines, ville de frontières, ou comment trouver les sources de son passé à la lumière de la géographie historique[5] est considéré par ses pairs comme un modèle d'heuristique. Ses articles se démarquent également par le dépouillement de documents inexploités, l'édition de textes inédits et la confrontation des documents diplomatiques et nécrologiques[1].

Après son mandat au FNRS, il entre en fonction le 1er septembre 1973 au Crédit Communal de Belgique (CCB) en tant qu'attaché au Centre Culturel Pro Civitate. Il y fait carrière et devient successivement secrétaire général Pro Civitate (1980), chef du service culturel du Crédit communal (1981), chef du département culturel (1984-1997) et enfin conseiller culturel de la banque Dexia (1997-2001). Il y organise de nombreuses expositions, transforme le bulletin trimestriel du CCB en périodique scientifique, publie des dizaines d'ouvrages et de catalogues, crée et dirige des collections. Il édite notamment des sources cartographies, tels que celles issues des albums de Croÿ, en 27 volumes de 1985 à 1996, lance un atlas historique de Belgique (Historische Stedenatlas van België) et un atlas de photographies aériennes (Aéro-Atlas de Belgique). Il coordonne également le nouveau Dictionnaire des communes de Belgiques paru en quatre volume en 1980 et 1981[1].

En 1991, il rejoint l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique afin d'y diriger la classe des Lettres. En 1995, il rejoint la Commission royale d'histoire et en assume la présidence de 2008 à 2011. Il est également secrétaire de la Commission de la Biographie Nationale depuis 2011. En 1993, il devient professeur en faculté de Philosophie et Lettres à l'Université libre de Bruxelles et y enseigne les « Principes de gestion culturelle appliquée » ainsi que le cours de « Sources d'archives du Moyen Âge », succédant à André Uyttebrouck et à Jacques Nazet. En faculté de Sciences, il succède à Christian Vandermotten pour enseigner l'« Histoire du paysage »[1].

Décès[modifier | modifier le code]

Il meurt le des suites d'une maladie[6],[7]. Son parcours et ses accomplissements sont retracés dans la presse ainsi qu'au sein des différentes Société d'Histoire et Commission auxquelles il avait participé. Ses nombreuses contributions sont notamment rappelées en pointant l'article de Jean Pol Weber qui les énumère dans sa Bibliographie de Jean-Marie Duvosquel : un total de 269 publications et 40 directions ou coéditions de volumes[8].

Intérêts historiques régionaux[modifier | modifier le code]

Comines-Warneton[modifier | modifier le code]

Secrétaire de rédaction de la Société d'histoire de Comines-Warneton et de la région, il est responsable de l'édition de la revue annuelle, intitulée Mémoires de la Société d'Histoire de Comines-Warneton et de la région depuis le tome 1 (1971). Jusqu'en 2020, il y rédige une chronique annuelle dans laquelle il dresse le bilan des activités et des recherches de l'année écoulée. Au sein des Mémoires, il publie diverses études sur Comines et sa région, tout en faisant de la bibliothèque du Centre de documentation de la Société d'histoire un instrument de travail pour la recherche historique régionale. Les articles traitent de documents inédits et cartographiques qui bénéficient à la région au sens large (Mouscron, Courtrai, Tournai, Ypres). Il recevra par ailleurs différents titres honorifiques au sein de ces villes : citoyen d'honneur d'Ypres (1994) et de Comines (2011), médaillé de la Ville de Tournai (1992). La région du Nord-Pas-de-Calais s'insère également dans ce rayonnement, car il est devenu membre de plusieurs commissions historiques régionales. Il est notamment chargé en 1980 de la direction du Bulletin d'histoire de Belgique de la Revue du Nord. Il organise à Comines le congrès du renouveau de la Fédération des Cercles d'Histoires et d'Archéologie de Belgique (45e Congrès, 1980)[1].

Saint-Hubert[modifier | modifier le code]

À Hatrival, il édite des documents historiques, notamment en matière démographique. Il condense en trois volumes l'histoire du village d'Hatrival et souligne l'importance et la difficulté de l'exercice méthodologique de l'histoire locale. Il est à l'origine d'une revue d'histoire régionale (Saint-Hubert d'Ardenne. Cahiers d'histoire) et de deux collections de monographies (Publications du Centre Pierre-Joseph Redouté ; Saint-Hubert, Art-histoire-Folklore). Depuis 2005, il siège au comité de rédaction de la revue De la Meuse à l'Ardenne et est membre étranger de la section historique de l'Institut Grand-Ducal de Luxembourg depuis 1996[1].

Bruxelles[modifier | modifier le code]

Bruxelles et, en particulier, Berchem-Sainte-Agathe, font également l'objet de son intérêt. Il rédige plusieurs études topographiques et co-édite en 2000 avec Claire Billen une synthèse de référence. Il est membre de la fondation pour les Arts et du conseil d'administration de l'ASBL Quartier des Arts. Il reste très proches des Archives de la Ville où il siège au comité de rédaction des Cahiers Bruxellois. Il est également vice-président de la Société royale d'archéologie de Bruxelles[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m Alain Dierkens, « Pour une biographie de Jean-Marie Duvosquel », Revue belge de Philologie et d'Histoire, vol. 89, no 1,‎ , p. 9–24 (DOI 10.3406/rbph.2011.8159, lire en ligne, consulté le )
  2. « Jean-Marie (de Comines) veut devenir archiviste », Nord Éclair (édition Mouscron),‎
  3. Joffrey Liénart et Arnaud Charon, « Monsieur Jean-Marie Duvosquel, président en 1966-1967 et 1967-1968 », La Colonne, vol. Bulletin du Cercle d'histoire de l'Université Libre de Bruxelles, no Hors-série spécial anniversaire,‎ , p. 39-41
  4. La rédaction du Vif, « Comment c'est arrivé chez nous », sur Le Vif, (consulté le )
  5. Gérard Sivéry, « J.-M. Duvosquel, Comines, ville de frontières, ou comment trouver les sources de son passé à la lumière de la géographie historique, dans Athénée royal de Comines, 1945-1970, p. 63-104 », Revue du Nord, vol. 52, no 207,‎ , p. 586–586 (lire en ligne, consulté le )
  6. Jean-Michel BODELET, « Le professeur Jean-Marie Duvosquel est décédé: il a sublimé l’histoire locale d’Hatrival », sur lavenir.net, (consulté le )
  7. Marie-France PHILIPPO, « Comines-Warneton: le professeur Duvosquel est décédé à l’âge de 77 ans », sur DHnet, (consulté le )
  8. Jean-Pol Weber, « Bibliographie de Jean-Marie Duvosquel », Revue belge de Philologie et d'Histoire, vol. 89, no 1,‎ , p. 25–68 (DOI 10.3406/rbph.2011.8160, lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]