Ibn al-Khattab

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Ibn al-Khattab
ابن الخطاب
Surnom Khattab
L'Émir Khattab
Le lion de Tchétchénie[2]
L'Arabe manchot[3]
Nom de naissance Samir Saleh Abdoullah al-Souwailem
Naissance
Arar, Arabie saoudite
Décès (à 32 ans)
Tchétchénie
Origine Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite
Allégeance Moudjahidine d'Afghanistan (1987/1988-1993)
Bosnie-Herzégovine (?)[1]
Opposition tadjike unie (1993-1995)
République tchétchène d'Itchkérie (1995-2002)
Grade Général de division[4]
Années de service 1987/1988 – 2002
Commandement Moudjahidine en Tchétchénie (1995-2002)
Brigade islamique internationale de maintien de la paix (1998-2002)
Conflits Guerre soviéto-afghane
Guerre civile afghane
Guerre du Haut-Karabagh[5],[6]
Guerre de Bosnie-Herzégovine
Guerre civile du Tadjikistan
Première guerre de Tchétchénie
Guerre du Daghestan
Seconde guerre de Tchétchénie
Faits d'armes Bataille de Jalalabad (en)
Siège de Khost
Prise de Kaboul
Combat au 12e avant-poste de la Garde frontalière de Moscou (ru)
Embuscade de Chatoï (en)
Opération Djihad
Attaque sur la ville de la 136e brigade de fusiliers motorisés de la Garde (ru)
Bataille de la colline 776
Distinctions Ordre du Héros de la Nation (ru)[4]
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Samir Saleh Abdoullah al-Souwailem, dit Ibn al-Khattab (arabe : ابن الخطاب), né le à Arar (Arabie saoudite)[7] et tué vers le en Tchétchénie (Russie), appelé souvent l'Émir Khattab, est un chef de guerre terroriste islamiste[8] connu pour ses opérations militaires en Tchétchénie contre les forces fédérales russes lors des première et seconde guerres de Tchétchénie. Khattab était considéré par les États-Unis et la Russie comme lié à Al-Qaïda[9].

Biographie[modifier | modifier le code]

Asie centrale[modifier | modifier le code]

En 1987[7] ou 1988[4], Khattab émigre en Afghanistan pour rejoindre les moudjahidines en lutte contre l'Union soviétique et la république d'Afghanistan. Il participe notamment aux batailles de Jalalabad (en), Khost et Kaboul. À cette époque, il est en contact avec Oussama ben Laden[10],[11].

Après la chute de la république d'Afghanistan et l'établissement d'un État islamique d'Afghanistan, Khattab rentre brièvement en Arabie saoudite en 1993[7]. Il ne tarde cependant pas à revenir en Afghanistan, d'où il finance des opposants aux régimes laïcs d'Ouzbékistan et du Tadjikistan[12]. Apprenant qu'un nouveau conflit contre les Russes se déroule dans ce pays, il décide d'y partir avec un petit groupe de combattants aguerris. Sur place, il prend part à plusieurs embuscades contre les gardes-frontières russes dont celle du  (ru)[12],[13],[14].

Au début de l'année 1995, Khattab retourne une nouvelle fois en Afghanistan. Là-bas, il découvre, via un reportage à la télévision satellitaire, qu'un autre djihad contre les Russes a lieu en Tchétchénie. Touché par les images qu'il a vu, il décide de s'y joindre : « Lorsque j'ai vu des Tchétchènes portant des bandanas avec écrit dessus il n'y a de dieu qu'Allah et Mouhammad est Son Messager en train de crier Allahou Akbar, j'ai su qu'il y'avait un djihad en Tchétchénie et que je devais y aller pour eux »[4].

Première guerre de Tchétchénie[modifier | modifier le code]

Avant sa venue en Tchétchénie, Khattab entre en contact avec Ali Fathi ach-Chichani (ru), un érudit musulman qui l'avertit du caractère instable de la situation sur place tout en affirmant qu'il devrait s'y plaire.

Khattab arrive en Tchétchénie au printemps 1995 en même temps que huit ou dix-huit autres moudjahidines arabes dont Abou al-Walid et Abou Qoutayba (ar)[4],[15]. Initialement, il prévoit d'y rester seulement deux ou trois semaines, le temps de se faire une idée plus précise de la situation. Équipé de sa caméra, il réalise des interviews de locaux allant du simple paysan au commandant comme Chamil Bassaïev[16].

Pendant le premier conflit tchétchène, Khattab combat les forces de sécurité russes et sert d'intermédiaire financier entre les sources de financement étrangères et les combattants tchétchènes. Pour favoriser la collecte de fonds et diffuser le message du petit djihad, Khattab se fait souvent accompagner d'une équipe de deux vidéastes qui filment les combats et les exécutions de prisonniers de guerre. Khattab rencontre Chamil Bassaïev et devient son plus proche allié. Il s'associe aussi à Zelimkhan Iandarbiev.

Khattab devient célèbre en Russie à la suite d'une embuscade (en) contre une colonne russe dans les gorge de Iarychmardy (ru) près de Chatoï (en) dans le sud montagneux de la Tchétchénie. L'attaque tue 53 appelés et en blesse 53 selon les sources russes officielles. Selon d'autres sources[évasif], près de 100 soldats du 245e régiment motorisé (ru) sont tués et certains[évasif] estiment qu'il y a 223 morts dont 23 officiers de haut rang. Selon Khattab, on déplore seulement 4 morts parmi les 50 attaquants. Cette hécatombe conduit au remplacement du ministre de la défense de l'époque, Pavel Gratchiov[réf. nécessaire].

Après la fin de la première guerre de Tchétchénie, Khattab devient un puissant chef de guerre et dirige le Régiment islamique, une milice composée principalement de djihadistes étrangers qui avaient participé au conflit. Khattab met en place un réseau de camps paramilitaires en Tchétchénie qui accueillent non seulement des islamistes du Nord-Caucase mais aussi des partisans géorgiens de l'ancien président Zviad Gamsakhourdia.

Daghestan[modifier | modifier le code]

Le , près d'un an après la signature de l'accord de Khassaviourt concluant la première guerre de Tchétchénie, le Régiment islamique et un groupe de rebelles daghestanais attaquent (ru) la base de la 136e brigade motorisée russe à Bouïnaksk au Daghestan, brûlant près de 300 véhicules (selon les sources russes, seulement 10 détruits et 15 endommagés) et tuent un nombre indéterminé de soldats.

En 1998, Khattab crée avec Chamil Bassaïev la brigade islamique internationale de maintien de la paix (connue aussi sous le nom d'armée islamique du maintien de la paix) qui est ajoutée en à la liste des organisations terroristes du département d'État américain. En et les opérations militaires de cette organisation au Daghestan mènent à la seconde guerre de Tchétchénie.

Seconde guerre de Tchétchénie[modifier | modifier le code]

Pendant la guerre, Khattab dirige sa milice contre les troupes russes en Tchétchénie et s'occupe de l'accueil des djihadistes étrangers et de la gestion des aides financières étrangères. Selon les autorités russes, il planifie aussi des attentats en Russie. Le des insurgés sous la direction de l'émir Abou al-Walid, un adjoint de Khattab, attaquent une compagnie russe aéroportée du 51e régiment de parachutistes près du village d'Oulous-Kert (ru) ; la bataille du sommet 776 dure au moins trois jours et se traduit par la mort au combat de 86 parachutistes russes[17]. Le , Khattab mène une attaque (en) contre un convoi des forces spéciales russes (OMON) près de Jani-Vedeno (ru), tuant 43 hommes et en capturant onze dont neuf sont par la suite exécutés par fusillade après le refus de la Russie de les échanger contre le colonel Iouri Boudanov, accusé du viol et du meurtre d'une adolescente tchétchène (en)[18],[19],[20],[21].

Mort et succession[modifier | modifier le code]

Khattab est probablement tué dans la nuit du au . Selon l'agence de presse Kavkaz Center (en), Khattab est mort après qu'un émissaire daguestanais lui eut transmis une lettre empoisonnée. La Russie annonce pour sa part que Khattab a été tué dans une opération spéciale[9].

Il est remplacé par Abou al-Walid.

Ouvrage[modifier | modifier le code]

  • (en) Samir Saleh Al-Suwailem (trad. de l'arabe), Memories of Amir Khattab : The Experience of the Arab Ansar in Chechnya, Afghanistan, & Tajikistan [« تجربة الأنصار العرب في الشيشان-خواطر مواقف للقائد خطاب (تقبله الله) »], Ansar Al-Mujahideen English Forum,‎ , 48 p. (lire en ligne)

Références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ (en) « BBC Four - The Smell of Paradise » [archive du ], sur YouTube,
  2. ↑ (en) « Image of Lion and Commemoration of Amir Khattab » [archive du ], Combating Terrorism Center (en)
  3. ↑ (ru) « ФСБ и судмедэкспертиза подтвердили, что в Дагестане уничтожен Гелаев » [« Le FSB et l'examen médico-légal ont confirmé que Guelaïev avait été tué au Daghestan »], sur NEWSru (en),‎ (consulté le )
  4. ↑ a b c d et e (ar) « خطاب يبحث عن الموت!! » [« Khattab en quête de la mort !! »] [archive du ], sur islammemo.cc,‎
  5. ↑ (en) Konul Khalilova, « Chechen Fighter's Death Reveals Conflicted Feelings in Azerbaijan » [archive du ], sur Eurasianet (en),
  6. ↑ (en) Khatchig M., « Terror in Karabakh Chechen Warlord Shamil Basayev's Tenure in Azerbaijan » [archive du ], sur ermeni.org
  7. ↑ a b et c (en) Mowaffaq Al-Nowaiser, « Khattab, The Man Who Died For The Cause Of Chechnya », Arab News, (consulté le )
  8. ↑ Gilles Kepel, Jihad, édition 2003, p. 360.
  9. ↑ a et b (en) « Chechens 'confirm' warlord's death », BBC News, 29 avril 2002.
  10. ↑ (en) « STATE TELEVISION SHOWS FOOTAGE OF KHATTAB'S BODY », Eurasia Daily Monitor, Fondation Jamestown, vol. 8, no 83,‎ , article no 2 (lire en ligne)
  11. ↑ (en) « QE.I.99.03. ISLAMIC INTERNATIONAL BRIGADE (IIB) » [archive du ], Comité du Conseil de sécurité des Nations unies créé par la résolution 1267 (1999) concernant Al-Qaïda, les Taliban et les personnes et entités qui leur sont associées
  12. ↑ a et b (ru) « "Аль Каеда" высадилась на Кавказе и в Средней Азии » [« "Al Qaïda" débarque dans le Caucase et en Asie centrale »] [archive du ], sur WashProfile.org,‎
  13. ↑ (ru) Nikolaï Ivanov, « Бойцы 12-й погранзаставы не пропустили Хаттаба в Таджикистан » [archive du ], sur Russian Kiev UA,‎
  14. ↑ (ru) Vladislav Koulikov, « Герои непризнанных войн » [archive du ],‎
  15. ↑ (en) « Field commander khattab. Basayev and Khattab - in the public domain », sur kerchtt.ru (consulté le )
  16. ↑ (en) Adam Fitzgerald, « The Jihad Continues In Chechnya, Ibn al-Khattab’s War », sur adamfitzgerald-5924.medium.com, (consulté le )
  17. ↑ [PDF] [1]
  18. ↑ (en) « Chechen ambush blamed on commanders », BBC, (consulté le )
  19. ↑ (en) Michael R. Gordon (en), « Chechen Ambush Deaths Led to Russian Military Confusion », The New York Times, (consulté le )
  20. ↑ (en) « Chechens 'execute Russian police' », BBC, (consulté le )
  21. ↑ (en) « BODIES OF NINE PERM OMON TROOPS DISCOVERED IN CHECHNYA. », Eurasia Daily Monitor, Fondation Jamestown, vol. 6, no 87,‎ , article no 4 (lire en ligne [archive du ])

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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