Geraldine Dawson

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Geraldine Dawson

Biographie
Naissance
Nationalité Drapeau des États-Unis États-Unis
Thématique
Études Psychologie du développement et de l'enfant
Formation Université de Washington
Titres Professeure d'université
Profession

Chercheuse en psychologie du développement

Psychologue
Employeur Université de Washington, université de Caroline du Nord à Chapel Hill et université DukeVoir et modifier les données sur Wikidata
Approche Neurodéveloppement
Intérêts Autisme
Méthodes de prise en charge de l'autisme
Idées remarquables Diagnostic précoce de l'autisme
Distinctions 2012 - Prix James McKeen Cattel pour l'ensemble de sa carrière de l'Association for Psychological Science

Geraldine Dawson, née en 1951[1], est une chercheuse américaine en psychologie du développement et de l'enfant , spécialisée dans l'autisme. En 2016, elle est directrice du centre de recherche dans l'autisme et le développement cérébral (Duke Center for Autism and Brain Development) et professeur au département de psychiatrie et de sciences du comportement à l'université Duke[2]. En collaboration avec Sally J. Rogers, elle a empiriquement validé et participé à faire connaître le programme développemental de Denver[2],[3] qui permet une prise en charge précoce de l'autisme. Ce programme a été classé parmi les dix avancées médicales les plus importantes de l'année 2012 par le Time Magazine[4],[5].

Carrière scientifique[modifier | modifier le code]

Études et doctorat[modifier | modifier le code]

Geraldine Dawson a obtenu son Bachelor of science en psychologie à l'université de Washington en 1974[6]. En 1979, elle soutient sa thèse de doctorat, intitulée « Autisme infantile précoce et spécialisation hémisphérique » (Early Infantile Autism and Hemispheric Specialization) à l'université de Washington[6]. Elle n'a pas publié d'articles dans des revues scientifiques à comité de lecture durant son doctorat ni l'année suivant son obtention[6],[7].

Début de carrière[modifier | modifier le code]

Après son doctorat, Geraldine Dawson effectue un post-doctorat d'un an à l'institut de neuropsychiatrie de l'université de Californie à Los Angeles. En 1980, elle devient associate professor en psychologie à l'université de Caroline du Nord à Chapel Hill[6]. Dans un premier temps, elle poursuit avec ses collègues ses recherches sur les spécificités neurodéveloppementales des enfants autistes. Elle s'intéresse notamment à la spécialisation des hémisphères cérébraux dans le développement du langage[8],[9]. Puis, elle et ses collègues étudient le développement émotionnel et social des enfants autistes[10],[11]. Ils s'attachent notamment à caractériser les particularités des échanges affectifs entre les mères et leur enfant autiste[12],[13].

Professeur de psychologie à l'université de Washington[modifier | modifier le code]

En 1990, Geraldine Dawson obtient le titre et le poste de professeur à l'université de Washington. Elle restera à ce poste jusque 2007[2],[6]. D'une part, elle et ses collègues effectuent des recherches sur le neurodéveloppement des très jeunes enfants. Ils s'intéressent notamment aux différences neurodéveloppementales entre les bébés ayant une mère présentant des symptômes de dépression et ceux ayant une mère ne présentant pas ce type de symptômes[14],[15]. D'autre part, elle et son équipe poursuivent les recherches sur le développement social particulier des enfants autistes, notamment concernant l'attention conjointe[16],[17]. Enfin, ils développent des méthodes de diagnostic très précoces de l'autisme chez les enfants d'environ un an, en se basant notamment sur l'étude de vidéos familiales (par exemple des vidéos du premier anniversaire de l'enfant)[18],[19]. Ces recherches sur le diagnostic très précoce de l'autisme seront particulièrement remarquées dans le domaine[2],[3],[20].

À partir de 2000, les recherches de Geraldine Dawson et son équipe s'orientent ainsi sur l'étude du développement précoce des enfants autistes, concernant les habiletés sociales[21], dans un but de diagnostic très précoce[22] ou pour caractériser le phénomène de régression développementale observé chez les enfants autistes avant l'âge de deux ans[23].

Elle fait par ailleurs partie, avec 177 chercheurs de 11 pays différents, du consortium pour la recherche de gènes liés à l'autisme (Autism Genome Project Consortium) qui a conduit à la découverte en 2007[24] puis en 2010[25] de certains gènes et mutations impliqués dans l'autisme[26],[27].

Professeur à l'université de Caroline du Nord à Chapel Hill[modifier | modifier le code]

De 2008 à 2013, Geraldine Dawson a été professeure de psychiatrie à l'université de Caroline du Nord à Chapel Hill[2]. Durant cette période elle co-signe de nombreux articles en lien avec le consortium pour la recherche de gènes liés à l'autisme ayant trait aux causes biologiques et génétiques de l'autisme[25],[28]. En 2010, son équipe et elle publient, en collaboration avec Sally J. Rogers, le premier essai randomisé contrôlé concernant une méthode d'intervention comportementale chez de très jeunes enfants autistes[3],[29]. Cette étude tend à valider empiriquement l'efficacité du programme développemental de Denver, initialement décrit et développé par Sally J. Rogers et Hal Lewis en 1989[30],[31].

En 2012, Geraldine Dawson reçoit le prix James McKeen Cattel de l'Association for Psychological Science, pour l'ensemble de sa carrière[3],[32].

Professeur à l'université Duke[modifier | modifier le code]

En 2013, Geraldine Dawson devient directrice du centre de recherche dans l'autisme et le développement cérébral (Duke Center for Autism and Brain Development) et professeur au département de psychiatrie et de sciences du comportement à l'université Duke, situé à Durham en Caroline du Nord[2]. Avec son équipe et Sally J. Rogers, elle y poursuit notamment ses recherches sur le programme développemental de Denver[33].

Bibliométrie et scientométrie[modifier | modifier le code]

En 2016, Geraldine Dawson est auteure ou co-auteure de plus de 210 articles publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture[2],[7]. Cinq de ces articles sont cités plus de mille fois et plus de quatre-vingt sont cités plus de cent fois[7]. Son h-index est supérieur à 90[7], tandis que les professeurs en psychologie ont en moyenne un h-index de 22[34]. Bien que ces analyses bibliométriques ou scientométriques soient uniquement quantitatives, elles tendent à montrer que les recherches de Geraldine Dawson ont eu un impact important dans le domaine de l'autisme.

Rôles dans les institutions universitaires, scientifiques ou politiques[modifier | modifier le code]

En 2000, alors qu'elle est professeure de psychologie à l'université de Washington, elle y fonde un centre sur le traitement de l'autisme (University of Washington Autism Treatment Center), dont elle sera la directrice jusque 2007[2],[6]. En 2008 elle devient professeure de psychiatrie à l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill[2] et obtient le titre de professeur émérite de l'université de Washington.

De 2008 à 2013, elle a été conseillère scientifique en chef de la fondation privée AutismSpeaks[2], qui a pour but de financer et d'aider la recherche pour la prévention et le traitement de l'autisme[35]. Elle signe alors des articles de blogs et tourne des vidéos de vulgarisation, expliquant les avancées de la recherche sur l'autisme ou sensibilisant à cette thématique. Durant cette période, elle est l'employée la mieux payée de la fondation [36], gagnant en moyenne 440 000 $ par an[36],[37]. En 2013, Geraldine Dawson quitte ce poste et devient directrice du Duke Center for Autism and Brain Development à l'université Duke[2],[36].

Par ailleurs, à partir de 2010 elle est membre public du Comité de Coordination interinstitution sur l'autisme (Interagency Autism Coordinating Commitee, IACC)[38]. Elle est présidente de la société internationale pour la recherche sur l'autisme (international Society for Autism Research)[2],[39]. Enfin, elle a témoigné plusieurs fois devant le congrès américain en faveur des législations pour l'autisme[2],[6].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Ouvrages traduit en français :
    • Sally J. Rogers et Geraldine Dawson (trad. de l'anglais par Bernadette Rogé), L'intervention précoce en autisme : le modèle de Denver pour jeunes enfants : Évaluation et prise en charge [« Early Start Denver Model for Young Children With Autism: Promoting Language, Learning and Engagement »], Paris, Dunod, coll. « Les Ateliers du praticien », , 432 p. (ISBN 978-2-10-057653-1)
    • Sally J. Rogers, Geraldine Dawson et Laurie A. Vismara (trad. de l'anglais par Bernadette Rogé, Claire Bourdin et Sophie Besançon), L'intervention précoce en autisme pour les parents : Avec le modèle de Denver [« An Early Start for Young Children With Autism: Using Everyday Activities to Help Kinds Connect, Communicate and Learn »], Paris, Dunod, coll. « Mon Cahier d'accompagnement », , 384 p. (ISBN 978-2-10-072280-8)
  • Ouvrages en anglais :
    • (en) Sally Ozonoff, Geraldine Dawson et James C. McPartland, A Parent's Guide to High-Functioning Autism Spectrum Disorder : How to Meet the Challenges and Help Your Child Thrive, Guilford Press, , 308 p. (ISBN 978-1-4625-1747-3, lire en ligne)

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Raphael Bernier et Jennifer Gerdts, Autism Spectrum Disorders : A Reference Handbook, ABC-CLIO, coll. « Contemporary World Issues », , 324 p. (ISBN 978-1-59884-334-7, lire en ligne), p. 151
  2. a b c d e f g h i j k l et m (en) « Geraldine Dawson, PhD », sur le site de l'université Duke
  3. a b c et d (en) Résumé lié à la remise du prix James McKeen Cattel à Geraldine Dawson sur le site de l'Association for Psychological Science
  4. (en) Alice Park, « Hope for Reversing Autism », sur le site du Time Magazine,
  5. (en) Alice Park, « Behavior Therapy Normalizes Brains of Autistic Children », sur le site du Time Magazine,
  6. a b c d e f et g (en) Curriculum Vitae de Geraldine Dawson sur le site de l'université de Washington.
  7. a b c et d (en) « Geraldine Dawson - Citations Google Scholar »
  8. (en) Geraldine Dawson, Charles Finley, Sheila Phillips et Larry Galpert, « Hemispheric Specialization and the Language Abilities of Autistic Children », Child Development, vol. 57, no 6,‎ , p. 1440-1453 (DOI 10.2307/1130422)
  9. (en) Geraldine Dawson, Charles Finley, Sheila Phillips et Art Lewy, « A comparison of hemispheric asymmetries in speech-related brain potentials of autistic and dysphasic children », Brain and Language, vol. 37, no 1,‎ , p. 26-41 (DOI 10.1016/0093-934X(89)90099-0)
  10. (en) Geraldine Dawson et Larry Galpert, « A Developmental Model for Facilitating the Social Behavior of Autistic Children », dans Eric Schopler, Gary B. Mesibov, Social Behavior in Autism, Springer, , 237-261 p. (ISBN 978-1-4899-2244-1, DOI 10.1007/978-1-4899-2242-7_12)
  11. (en) Geraldine Dawson et Margaret Fernald, « Perspective-taking ability and its relationship to the social behavior of autistic children », Journal of Autism and Developmental Disorders, vol. 17, no 4,‎ , p. 487-498 (DOI 10.1007/BF01486965)
  12. (en) Geraldine Dawson et Larry Galpert, « Mothers' use of imitative play for facilitating social responsiveness and toy play in young autistic children », Development and Psychopathology, vol. 2, no 2,‎ , p. 151-162 (DOI 10.1017/S0954579400000675)
  13. (en) Geraldine Dawson, Deborah Hill, Art Spencer, Larry Galpert et Linda Watson, « Affective exchanges between young autistic children and their mothers », Journal of Abnormal Child Psychology, vol. 18, no 3,‎ , p. 335-345 (DOI 10.1007/BF00916569)
  14. (en) Geraldine Dawson, Laura Grofer Klinger, Heracles Panagiotides, Deborah Hill et Susan Spieker, « Frontal Lobe Activity and Affective Behavior of Infants of Mothers with Depressive Symptoms », Child Development, vol. 63, no 3,‎ , p. 725-737 (DOI 10.1111/j.1467-8624.1992.tb01657.x)
  15. (en) Geraldine Dawson, Karin Frey, Joanna Self, Heracles Panagiotides, David Hessl, Emily Yamada et Julie Rinaldi, « Frontal brain electrical activity in infants of depressed and nondepressed mothers: Relation to variations in infant behavior », Development and Psychopathology, no 3,‎ , p. 589-605 (DOI 10.1017/S0954579499002229)
  16. (en) Arthur L. Lewy et Geraldine Dawson, « Social stimulation and joint attention in young autistic children », Journal of Abnormal Child Psychology, vol. 20, no 6,‎ , p. 555-566 (DOI 10.1007/BF00911240)
  17. (en) Geraldine Dawson, Andrew N. Meltzoff, Julie Osterling, Julie Rinaldi et Emily Brown, « Children with Autism Fail to Orient to Naturally Occurring Social Stimuli », Journal of Autism and Developmental Disorders, vol. 28, no 6,‎ , p. 479-485 (DOI 10.1023/A:1026043926488)
  18. (en) Julie Osterling et Geraldine Dawson, « Early recognition of children with autism: A study of first birthday home videotapes », Journal of Autism and Developmental Disorders, vol. 24, no 3,‎ , p. 247-257 (DOI 10.1007/BF02172225)
  19. (en) Emily Werner, Geraldine Dawson, Julie Osterling et Nuhad Dinno, « Brief Report: Recognition of Autism Spectrum Disorder Before One Year of Age: A Retrospective Study Based on Home Videotapes », Journal of Autism and Developmental Disorders, vol. 30, no 2,‎ , p. 157-162 (DOI 10.1023/A:1005463707029)
  20. L'article de 1994 (« Early recognition of children with autism: A study of first birthday home videotapes ») a été cité plus de 1 000 fois, voir Profil de Geraldine Dawson sur Google Scholar
  21. (en) Geraldine Dawson, Karen Toth, Robert Abbott, Julie Osterling, Jeff Munson, Annette Estes et Jane Liaw, « Early Social Attention Impairments in Autism: Social Orienting, Joint Attention, and Attention to Distress », Developmental Psychology, vol. 40, no 2,‎ , p. 271-283 (DOI 10.1037/0012-1649.40.2.271)
  22. (en) Julie Osterling, Geraldine Dawson et Jeffrey A. Munson, « Early recognition of 1-year-old infants with autism spectrum disorder versus mental retardation », Development and Psychopathology, no 2,‎ , p. 239-251 (DOI 10.1017/S0954579402002031)
  23. (en) Emily Werner et Geraldine Dawson, « Validation of the Phenomenon of Autistic Regression Using Home Videotapes », JAMA Psychiatry, vol. 62, no 8,‎ , p. 889-895 (DOI 10.1001/archpsyc.62.8.889, lire en ligne)
  24. (en) Peter Szatmari et al., « Mapping autism risk loci using genetic linkage and chromosomal rearrangements », Nature Genetics, vol. 39,‎ , p. 319-328 (DOI 10.1038/ng1985)
  25. a et b (en) Dalila Pinto et al., « Functional impact of global rare copy number variation in autism spectrum disorders », Nature, vol. 466,‎ , p. 368-372 (DOI 10.1038/nature09146)
  26. « Consortium sur l'autisme : Découverte de nouveaux gènes », sur le site de l'Institut Pasteur
  27. (en) « Largest-ever Search for Autism Genes Reveals New Clues », sur le site du National Institute of Mental Health
  28. (en) Abdul Noor et al., « Disruption at the PTCHD1 Locus on Xp22.11 in Autism Spectrum Disorder and Intellectual Disability », Science Translational Medicine, vol. 2, no 49,‎ , p. 49-68 (DOI 10.1126/scitranslmed.3001267)
  29. (en) Geraldine Dawson, Sally Rogers, Jeffrey Munson, Milani Smith, Jamie Winter, Jessica Greenson, Amy Donaldson et Jennifer Varley, « Randomized, Controlled Trial of an Intervention for Toddlers With Autism: The Early Start Denver Model », Pediatrics, vol. 125, no 1,‎ (DOI 10.1542/peds.2009-0958)
  30. (en) Sally Rogers et Hal Lewis, « An Effective Day Treatment Model for Young Children with Pervasive Developmental Disorders », Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry, vol. 28, no 2,‎ , p. 207-214 (DOI 10.1097/00004583-198903000-00010)
  31. (en) Christina M. Corsello, « Early Intervention in Autism », Infants & Young Children, vol. 18, no 2,‎ , p. 74-85 (lire en ligne)
  32. (en) Courte biographie lié à la remise du prix James McKeen Cattel à Geraldine Dawson sur le site de l'Association for Psychological Science
  33. (en) Annette Estes, Jeffrey Munson, Sally J. Rogers, Jessica Greenson, Jamie Winter et Geraldine Dawson, « Long-Term Outcomes of Early Intervention in 6-Year-Old Children With Autism Spectrum Disorder », Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry, vol. 54, no 7,‎ , p. 580-587 (DOI 10.1016/j.jaac.2015.04.005)
  34. (en) Lisa Geraci, Steve Balsis et Alexander J. Busch, « Gender and the h index in psychology », Scientometrics, vol. 105, no 3,‎ , p. 2023-2034 (DOI 10.1007/s11192-015-1757-5, lire en ligne)
  35. (en) « About Us (AutismSpeaks) », sur AutismSpeaks.org
  36. a b et c (en) Michelle Diament, « Science Chief Replaced At Autism Speaks », sur disabilityscoop.com,
  37. (en) [PDF] Déclaration fiscale de AutismSpeaks pour l'année 2008, p.50
  38. (en) « IACC Member Bios », sur site gouvernemental de l'IACC
  39. (en) « Board INSAR », sur site de la société internationale pour la recherche sur l'autisme

Liens externes[modifier | modifier le code]