Georges Joseph Ranque

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Georges-Joseph Ranque (né le à Ambérieu-en-Bugey[1] à Colombes) est l’inventeur de l'extracteur Ranque-Hilsch, qui dispense deux courants d'air : l'un chaud, l'autre frais, à partir d'air comprimé.

Biographie[modifier | modifier le code]

Georges-Joseph Ranque est le fils d'un ingénieur des chemins de fer, Léon-Joseph Ranque. Il se découvre une passion pour la physique en classes préparatoires au lycée Saint-Louis. Reçu à l'École polytechnique en 1918, il y poursuit sa formation en physique puis passe sa licence au Conservatoire des Arts-et-Métiers.

En 1922, il travaille à la conception d'un aspirateur industriel pour l'évacuation des limures : pour améliorer le débit de cette pompe, il insère un cône à l'extrémité du tube de Venturi, et c'est ainsi qu'il découvre que le flux d'air se divise spontanément en un courant d'air chaud et un courant d'air froid (« effet Ranque[2],[3] »). Pour ce tube, qui paraît donner corps au démon de Maxwell[4], il dépose un brevet en 1931, et en 1933 publie un article qui en décrit le principe[5],[6].

En 1923, Ranque est recruté comme ingénieur aux aciéries Saint-Jacques de Montluçon, où il perfectionne les procédés. Il obtient la direction du laboratoire de Saint-Jacques, où il améliore les blindages pour l'artillerie mobile et la ligne Maginot.

En 1926, il épouse Eugénie Pierre à la Chapelaude. Le couple a six enfants : Marie-Josèphe, Pierre, Marie-Noëlle, Monique, Marie-Thérèse et Marie-France[7].

Sous l'Occupation, il met au point des alliages qui seront utilisés par l'aviation[8]. Après la guerre, les aciéries Aubert et Duval le recrutent comme directeur du laboratoire de métallurgie des Ancizes.

Il consacre sa retraite à une histoire de la chimie médiévale, publiée en 1972 sous le titre La Pierre philosophale[9],[10]. L'auteur interprète la transmutation des métaux en or comme une réaction catalytique particulière[11].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cf. « Georges-Joseph RANQUE (1898-1973) » [PDF], sur La lettre des Amis de Montluçon, .
  2. Cf. J. M. F. Vickers, « Ranque Vortex-Tube Combustion Chamber », Nature, vol. 180,‎ , p. 1271–1272.
  3. Cf. S. Alekseenko, D. Markovich et Albert Gyr, Petros Koumotsakos et U. Burr (dir.), Science and Art : Symposium 2000 : Third International Conference on Flow Interaction of Science and Art at the ETH Zurich, Springer, , 342 p. (ISBN 978-94-010-5819-3, DOI 10.1007/978-94-011-4177-2), « Gallery of physical phenomena », p. 134.
  4. Cf. John Gribbin, « Maxwell Demon Joins the Jet Set », New Scientist,‎
  5. Cf. Georges-Joseph Ranque, « Method and apparatus for obtaining from a fluid under pressure two currents of fluids at different temperatures”, brevet U.S. no. 1,952,281 (dépôt le 6 décembre 1932 ; publié le 27 mars 1934) », sur US Patent Office.
  6. Cf. Georges-Joseph Ranque, « Expériences sur la détente giratoire avec production simultanée d’un échappement d’air chaud et d’un échappement d’air froid », Journal de Physique et le Radium, 7e série, no 4, supplément,‎ , p. 1125-1145.
  7. D'après « Georges Ranque », sur Geni.com, site web consacré à la généalogie (comporte une photo de Georges Ranque.)
  8. Cf. sa monographie Les Aciers à outils (1944).
  9. Cf. Michel Dziwak, Voir les étoiles au fond du puits : Alchimie et science : une improbable rencontre, La Pierre philosophale, (ISBN 978-2-36353-029-5), « Énergies à mettre en œuvre ».
  10. Georges-Joseph Ranque, La Pierre philosophale, Paris, Robert Laffont, (réimpr. 1992) (ISBN 2-221-03570-4). La préface comporte quelques informations biographiques sur l'auteur.
  11. Cf. le jugement de Pierre Thuillier, Les savoirs ventriloques : Ou Comment la culture parle à travers la science, Seuil, , « L'alchimie hier et aujourd'hui ».