Famille Fouquet

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Fouquet
Image illustrative de l’article Famille Fouquet
Armes

Blasonnement D'argent à l'écureuil rampant de gueules
Devise « Quo non ascendet ? »
Branches de Belle-Isle et de Gisors, de Challain, de la Lande et de la Bouche-Folière
Période XVIe siècle - XIXe siècle
Pays ou province d’origine Anjou
Fiefs tenus Belle-Isle-en-Mer
Demeures Château de Vaux-le-Vicomte
Château de Saint-Mandé
Citadelle de Belle-Île-en-Mer
Charges Ministre de la Guerre, surintendant des finances, président à mortier au parlement de Bretagne, conseiller d'État ordinaire, maître des requêtes et conseiller au parlement de Paris, lieutenant général pour le roi dans l'évêché de Metz, premier écuyer de la grande écurie du roi, ambassadeur plénipotentiaire
Fonctions militaires Maréchal de France, lieutenant général des armées
Fonctions ecclésiastiques Archevêque, évêque
Récompenses militaires Ordre de Saint-Michel, ordre de la Toison d'or, ordre de la Légion d'honneur
Preuves de noblesse
Admis aux honneurs de la Cour Honneurs de la Cour en 1786

La famille Fouquet, est une famille éteinte de la noblesse française, originaire d'Anjou. Issue du milieu du négoce elle s'illustra aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle. À cette famille appartient Nicolas Fouquet, surintendant des finances sous le règne du roi Louis XIV.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Le premier membre attesté de la famille est Jehan Fouquet (ou Foucquet), riche marchand angevin vivant à la fin XVe-début XVIe siècle[1],[2]. Paul de Farcy indique qu'il est sieur de la Beillerie, de Ponthibault et d'autres terres. Son épouse, non connue, lui donne cinq enfants.

À partir du XVIIe siècle, les Fouquet prétendent descendre d'une ancienne famille noble, aussi originaire d'Anjou mais éteinte un siècle plus tôt. De faux documents sont créés, notamment un contrat de mariage, afin de cacher les origines roturières. Fils de Jehan, François Ier Fouquet devient alors le fils de Mathurin Fouquet, dernier seigneur des Moulins-Neufs, et est qualifié improprement d'écuyer[2]. D'Hozier, dans une lettre du , déclare qu'« il est aisé de reconnaître, et par le caractère qui n'a rien d'ancien et par le parchemin sur lequel ils sont écrits, que ce sont toutes pièces faites à loisir »[1]. Malgré tout, les actes sont considérés comme authentiques en 1722, lors de l'examen des preuves pour Malte. De nombreuses sources généalogiques au XIXe siècle rapporte encore cette filiation erronée[3].

La famille est établie à Angers, autour de la paroisse Saint-Pierre, et y fait commerce de draps. Sous François Ier Fouquet, bedeau et suppôt de l'Université d'Angers en 1539, ses filles s'allient principalement avec d'autres familles de marchands drapiers tandis que ses fils (Jean et Christophe, qui donnera la branche de la Bouchefolière) s'orientent vers le droit[4]. Seul l'aîné François II Fouquet poursuit l'activité de négoce. Il acquiert en 1561 les terres des Harenchères, achetées à son beau-frère René Roberdeau[5].

Ascension[modifier | modifier le code]

C'est François II Fouquet, fils de François Ier, qui réalise, par la solide éducation donnée à ses enfants, une réelle mutation pour la famille. Il envoie François III Fouquet en Angleterre « pour mieux apprendre connoistre les hommes et les choses » pendant que son autre fils, Christophe, part en Allemagne et en Italie. Cette nouvelle génération accède alors aux fonctions parlementaires. Le premier, avocat, devient conseiller au Parlement de Paris le , comme son frère Jean Fouquet[6]. Le second, auteur de la branche de Challain, commence conseiller au Parlement de Bretagne. Il évolue successivement comme président aux enquêtes (), conseiller au Parlement de Paris (), puis président à mortier au Parlement de Bretagne (), conseiller d'État () et enfin conseiller d'État ordinaire ()[7]. François, Jean et Christophe, tous trois sont qualifiés d'écuyer, l'une des principales qualifications nobles. C'est sans doute à cette époque que la famille adopte le blason avec l'écureuil.

Branche principale[modifier | modifier le code]

François III Fouquet, député pour l'exécution du testament de la reine Catherine de Médicis à l'intention de son petit-fils Charles d'Angoulême, meurt en ne laissant qu'un fils unique. François IV Fouquet, mis sous la tutelle de son oncle Christophe, seigneur de Challain, confirme l'orientation de la famille vers la magistrature en suivant des études de droit. D'abord conseiller au Parlement de Bretagne puis à Paris, il devient successivement maître des requêtes ordinaire du Roi, conseil au conseil d'État de Navarre et de Béarn et conseiller au conseil d'État et de la Marine avant d'être envoyé comme ambassadeur auprès des Suisses.

Déclin[modifier | modifier le code]

Généalogie[modifier | modifier le code]

Tronc commun[modifier | modifier le code]

Cette généalogie est issue des différentes sources citées dans la bibliographie du présent article, notamment les informations présentées par Paul de Farcy.

  • Jehan Fouquet.
    • François Ier Fouquet, sieur de Ponthibault, marchand drapier à Angers, bedeau et suppôt de l'université de cette ville, épouse vers 1534 Perrine Dugrat, fille de Pierre et Marie Médary.
      • François II Fouquet, sieur des Harenchères à partir de 1561, marchand drapier à Angers, épouse par contrat le 15 janvier 1549 « honnête fille » Lézine Cupif (?-1607), fille de Jean, sieur de la Robinaie, et Jeanne Bouquet :
        • Barbe Fouquet (1550-ap. 1573), épouse par contrat du 15 mai 1564 « honorable homme » Eustache Neupveu, fils de Nicolas et Françoise Trouillard, puis avant 1573 se marie à Claude Sagier, sieur de Luigné, marchand, juge consul des marchands, bedeau de la faculté de théologie d'Angers en 1585 ;
        • François III Fouquet (1551-1590)
        • Étienne Fouquet (1554-?) ;
        • Rachel Fouquet (1555-?) ;
        • Daniel Fouquet (1556-?) ;
        • Jean Fouquet (1560-1591), licencié es lois puis écuyer, reçu au parlement de Paris le 22 mars 1578. Il meurt sans descendance ;
        • Christophe Fouquet, auteur de la branche de Challain ;
        • Claude Fouquet (1569-?) ;
        • Pierre Fouquet (1572-?) ;
        • Jacques Fouquet (1573-?) ;
        • Isaac Fouquet, sieur de la Harenchère (jusqu'à sa vente en 1610) et de Lourney, conseiller et aumônier ordinaire du Roi, chanoine et trésorier de Saint-Martin de Tours, doyen de Notre-Dame-du Folgoet,
      • Jean Fouquet (?- ap. 1549), licencié es lois ;
      • Jeanne Fouquet, dame de Ponthibault, épouse de Marc Toublanc, notaire royal à Angers, d'où postérité ;
      • Perrinette Fouquet (?-1571), épouse de Hardouin Le Conte, marchand de draps, d'où postérité ;
      • Barbe Fouquet (1528-?), épouse de Lezin Guyet ;
      • Simon Fouquet (1530-?) ;
      • Renée Fouquet (1531-?) ;
      • Catherine Fouquet (1532-?) ;
      • Christophe Fouquet (1534-1596), dont est issue la branche de la Bouchefolière ;
      • Maurice Fouquet (1535-?) ;
      • Guillemine Fouquet, épouse de René Roberdeau, sieur des Harenchères (vendu à son beau-frère en 1561) et de Champdoiseau, marchand drapier, d'où au moins deux enfants ;
      • Jacquine Fouquet, épouse de René Le Sourd.
    • Rollande Fouquet (?-ap. 1544), épouse de Me Jehan Franchequin ;
    • Catherine Fouquet, épouse de René Girardeau ;
    • Renée Fouquet, épouse de Gervais Amys, receveur du temporel de l'évêché d'Angers ;
    • Olive Fouquet, épouse de François Dugrast.

Branche de la Bouchefolière[modifier | modifier le code]

  • Christophe Fouquet (1534-1596), sieur de la Lande et de la Rive, licencié ès lois, avocat au siège présidial d'Angers, nommé échevin en 1586. Il épouse avant 1560 Renée Saguier, puis après 1570, Jacquette du Moustier, dame d'Antoigné, native de Loudun.
    • Jacquine Fouquet, épouse par contrat du 15 septembre 1582 Nicolas Herbereau, sieur des Chemineaux, avocat au présidial ;
    • Françoise Fouquet, épouse par contrat du 24 décembre 1587 Me André Guyet, sieur de Boismorin, avocat au présidial ;
    • François Fouquet (?-1627), écuyer, seigneur du Faux à Bouchemaine, entre autres conseiller du Roi, président en l'élection de Château-Gontier, assesseur en la maréchaussée et siège présidial, et conseiller maître des requêtes de la reine mère. Il épouse par contrat du 13 juin 1590 Marguerite Quentin (?-1620) ;
      • René Fouquet (1593-1633), prieur au prieuré de Port-Ringeard en 1615, aumônier du Roi en 1618 ;
      • Jacquine Fouquet (1595-?), épouse par contrat du 1er octobre 1613 René Charlot, écuyer, seigneur de la Bouchefollière, d'Hiéré, du Breil (vendu à son beau-frère en 1649) ;
      • Christophe Fouquet, écuyer, seigneur de la Ferronnière, du Breil et de la Bouchefollière, avocat au parlement, puis conseiller du Roi au présidial d'Angers, maître des requêtes ordinaires de la reine, puis conseiller et procureur au parlement de Metz, enfin conseiller d'État et privé. Il épouse avec 1624 Louise Mocquereau, dame de Breil ;
      • Renée Fouquet (1618-?) ;
      • Marguerite Fouquet (1600-ap. 1664), épouse Jérôme Sourdille, seigneur de la Tremblaye, grenetier à Château-Gontier, puis le 10 juin 1632 à Jacques Saillant, conseiller du Roi et grenetier ;
      • Louise (1605-?) ;
      • Françoise Fouquet (1609-?), épouse Me Nicolas Bouju, sieur de la Chauvière.
    • Christophe Fouquet (?-1625), écuyer, conseiller du Roi, épouse Marguerite Joyau, dame de la Chapelle en Champigné. Il meurt sans descendance ;
    • Claude Fouquet (1570-av. 1614), sieur de la Rive, marchand drapier à Angers, épouse par contrat du 12 février 1594 Claude Rousseau, d'où deux filles.

Personnalités[modifier | modifier le code]

  • François III Fouquet (1551-1590), conseiller au Parlement de Paris
  • François IV Fouquet (1587-1640), fils du précédent, magistrat et homme d'affaires français, père de Nicolas Fouquet
  • François V Fouquet (1611-1673), fils du précédent et frère aîné de Nicolas, évêque de Bayonne, Agde puis archevêque de Narbonne
  • Nicolas Fouquet (1615-1680), frère du précédent, procureur général du Parlement de Paris et surintendant des finances de Louis XIV, il fait construire le château de Vaux-le-Vicomte, il a pour seconde épouse Marie-Madeleine de Castille (1635-1716)
  • Basile Fouquet (1622-1680), dit « l'abbé Fouquet », frère du précédent, chef de la police secrète de Mazarin
  • Yves Fouquet (1628-1651), frère des précédents, conseiller au Parlement de Paris, mort précocement
  • Louis Fouquet (1633-1702), frère de François V et de Nicolas, évêque d'Agde
  • Gilles Fouquet (1637-1694), frère des précédents, premier écuyer de France
  • Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle (1684-1761), maréchal de France, petit-fils de Nicolas Fouquet
  • Louis Charles Armand Fouquet de Belle-Isle (1693-1747), frère du précédent, petit-fils de Nicolas Fouquet

Armes, blason devises[modifier | modifier le code]

Alliances[modifier | modifier le code]

Les principales alliances de la famille Fouquet sont : le Gaigneux, Cupif, etc.

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Dessert, Fouquet, Paris, Fayard, , 404 p. (ISBN 978-2-2130-1705-1).
  2. a et b Paul de Farcy, « Généalogie des Fouquet d'Anjou », Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne,‎ , p. 378-384 (lire en ligne).
  3. René Kerliver, Répertoire général de bio-bibliographie bretonne, t. 38 : Fer-Fon, Rennes, J. Plihon et L. Hervé, , 494 p. (lire en ligne), p. 274-304.
  4. Paul de Farcy, « Généalogie des Fouquet d'Anjou (suite) », Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, vol. 30,‎ , p. 58-63 (lire en ligne).
  5. Paul de Farcy, « Généalogie des Fouquet d'Anjou (suite) », Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, vol. 30,‎ , p. 63-65 (lire en ligne).
  6. Paul de Farcy, « Généalogie des Fouquet d'Anjou (suite) », Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, vol. 30,‎ , p. 372-373 (lire en ligne).
  7. Paul de Farcy, « Généalogie des Fouquet d'Anjou (suite) », Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, vol. 31,‎ , p. 359-365 (lire en ligne).