Etxajaun

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Etxajaun ou Etxejaun est le mot en langue basque désignant « le seigneur de la maison », un génie nocturne ou elfe de la mythologie basque qui représente les ancêtres[1].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Etxeko jaun signifie « maître de maison » en basque, des mots etxe (« maison »), ko (« de ») jaun (« maître »). Le suffixe a désigne l'article : etxeko jauna se traduit donc par « le maître de maison ».

Contexte historique[modifier | modifier le code]

Au Pays basque, l'etxea est un mythe au premier sens du terme, puisqu'elle fonde une perception singulière du monde. Selon Mircea Eliade, « L'habitation n'est pas un objet, une « machine à habiter » : elle est l'Univers que l'homme se construit en imitant la Création exemplaire des dieux, la cosmogonie[2]. »

Selon Hartsuaga, les Basques sont des êtres topiques, c'est-à-dire attachés à un lieu qu'ils nomment etxe (maison) qui est à la fois un abri, le centre d'un cosmos, l'unité de base d'une société et le repère politique fondamental. Un lieu où le hommes acceptent d'oublier leur nom, puisque le nom de la maison étant préféré au patronyme[3].

Description[modifier | modifier le code]

Etxajaun est l'un des noms par lequel on désigne les ancêtres ou le sens qu'on lui donne dans certains endroits, et on l'emploie généralement au pluriel en parlant des « etxekojaunak » (Seigneurs de la maison).

Les etxekojaunak visitent la cheminée après que les gens ont bien tassé les braises du foyer et sont allés se coucher[4]..

Ce sont les gardiens de la demeure ainsi que les bienfaiteurs mais ils savent aussi manifester leur mécontentement lorsqu'on a éteint le feu du foyer, si l'on a laissé trainer la vaisselle du repas, ou si parfois on ne leur a point fait quelques offrandes[5],[6]. Si cela devait arriver, ils montreraient leur colère en pinçant ou en dérangeant les propriétaires de la maison pendant leur sommeil pour être des fainéants et des paresseux.

Ces génies sont connus sous ce nom à Domezain, mais ils sont appelés par des noms différents selon les régions. Cerquand a déclaré que ces génies, quels que soient leurs noms, étaient tous des hommes, mais que leurs homologues féminins étaient les laminak, qu'ils avaient l'habitude de rencontrer dans le champ de Mendi, bien qu'il soit dit qu'ils ont été bannis de ces régions par Roland[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Il n'existe pas de genre (masculin, féminin) dans la langue basque et toutes les lettres se prononcent. Il n'y a donc pas d'association comme pour le français ou qui se prononce ki.

  1. José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
  2. Ashini ou la nostalgie du Paradis perdu, Maurice Émond, Presses de l'Université du Québec, Voix et images du pays, Volume 9, numéro 1, 1975
  3. Claude Labat, Libre parcours dans la mythologie basque : avant qu'elle ne soit enfermée dans un parc d'attractions, Bayonne; Donostia, Lauburu ; Elkar, , 345 p. (ISBN 9788415337485 et 8415337485, OCLC 795445010), p. 196
  4. (es) Etxajaun, Auñamendi Eusko Entziklopedia
  5. (eu) Atlantika-Pireneetako sinheste zaharrak, Pierre Lafitte , "Gure Herria", 1965, XXXVII, 2, pp. 83-110.
  6. (es) Cuevas y simas en las creencias y mitos del pueblo vasco, José Miguel Barandiaran: , San Sebastián, 1956.
  7. Jean-François Cerquand, Légendes et récits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, Aubéron, (1re éd. 1876), 338 p. [détail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]