Jentileio

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jentileio ou Jentilen leiho.
Jentilen Sukalde, proche de l'ancien château d'Irurita dont il ne reste rien.

Jentileio, Jentilen leiho ou Jentilen begi est le mot basque désignant la « fenêtre ou l'œil des Jentilak » (gentils dans le sens « païens »), des géants par excellence de la mythologie basque[1]. C'est une arche naturelle dans les hauteurs du mont Laieneko Haitza[2] (685 m), dans le massif d'Ataun-Burunda, une zone riche en légendes et mythes[3].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Leio signifie « fenêtre » en basque. Le suffixe a désigne l'article : leioa se traduit donc par « la fenêtre ». Sukalde signifie « cuisine » et begi signifie « œil».

Description[modifier | modifier le code]

Un jentil se prépare à jeter une roche contre des lieux de culte.

Cette arche naturelle ou « fenêtre », mesure pratiquement deux mètres de haut et un mètre et demi de large. Il s'agit en fait d'un tunnel artificiel de près de cinq mètres de long traversant ce pic du sud au nord et qui débouche dans une enceinte de plan quadrangulaire appelée Jentilen sukalde (cuisine des Jentils[3]). C'est une sorte de citerne qui mesure quatre mètres de long, deux mètres et demi de large pour deux mètres de profondeur, taillée artificiellement dans la roche. Il semble que ce piton soit une ancienne forteresse semblable au Jentilbaratza d'Ataun[4] ,[5].

C'est aussi le territoire des Jentilak ou Gentils, des géants friands de lancer d'énormes pierres à plusieurs reprises contre des lieux de culte chrétiens avec pour intention de les détruire. Depuis le haut des montagnes, lors du lancement de la roche, ils glissent et le projectile se trouve finalement à atterrir à mi-chemin de sa cible.

C'est justement son rapport au christianisme, l'une de ses principales caractéristiques, car en quelque sorte, ils représentent les anciens usages de la montagne, en confrontation directe avec les nouvelles croyances, c'est-à-dire le christianisme[6].

Note[modifier | modifier le code]

Il n'existe pas de genre (masculin, féminin) dans la langue basque et toutes les lettres se prononcent. Il n'y a donc pas d'association comme pour le français où qu se prononce k.

  1. José Miguel Barandiaran et traduit et annoté par Michel Duvert, Dictionnaire illustré de mythologie basque [« Diccionario Ilustrado de Mitología Vasca y algunas de sus fuentes »], Donostia, Baiona, Elkarlanean, , 372 p. [détail des éditions] (ISBN 2903421358 et 9782903421359, OCLC 416178549)
  2. Laieneko Haitza (685 m), Mendikat.
  3. a et b Pierre Narbaitz, Le Matin basque ou Histoire ancienne du peuple vascon, Paris, Librairie Guénégaud SA, , 519 p. (OCLC 1974692, BNF 34575140), p. 362
  4. José Miguel Barandiaran, En el Pirineo vasco. Prospecciones y excavaciones prehistóricas, Eusko-Folklore, serie 1.ª, n.° 28; p. 24
  5. Fermín de Leizaola, Cuadernos de Etnografía y Etnología de Navarra, 1974.
  6. Claude Labat, Libre parcours dans la mythologie basque : avant qu'elle ne soit enfermée dans un parc d'attractions, Bayonne; Donostia, Lauburu ; Elkar, , 345 p. (ISBN 9788415337485 et 8415337485, OCLC 795445010)

Liens internes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]