Dieu est né en exil

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Dieu est né en exil
Auteur Vintila Horia
Pays Drapeau de la France France
Genre roman
Éditeur éditions Fayard
Date de parution 1960
Nombre de pages 317

Dieu est né en exil, qui a pour sous-titre Journal d'Ovide à Tomes, est un roman de Vintila Horia paru en 1960 aux éditions Fayard. L'ouvrage s'est vu attribuer le prix Goncourt la même année, mais le prix n'est pas décerné en raison du passé de militant fasciste de l'auteur. Ce livre suscita notamment des critiques de la part de Jean-Paul Sartre.

Prix Goncourt[modifier | modifier le code]

L'ouvrage, préfacé par Daniel-Rops, loué par le critique littéraire du journal Le Monde, Emile Henriot[1], se voit attribuer le prix Goncourt 1960.

Mais, à la suite de la révélation par L'Humanité et Les Lettres françaises du passé de militant fasciste de l'auteur, l'Académie Goncourt décida de ne pas le lui décerner[2].

Résumé[modifier | modifier le code]

Le roman est une réécriture des œuvres que le poète romain Ovide composa pendant son exil à Tomes (Constanța dans l'actuelle Roumanie), les Tristes et les Pontiques, œuvres constituées des lettres de l'auteur à ses amis, très semblables par leur forme à un journal.

Le narrateur du roman de V. Horia est Ovide lui-même. Son « journal intime » (des pseudo-mémoires) est divisé en huit chapitres, chacun d'eux correspondant à un an d’exil ; il révèle les étapes d’une « maturation » progressive, consistant en une conversion.

Le thème de la nostalgie, central dans les Tristes et les Pontiques, l'est également dans la réécriture moderne. La modification d'Ovide qui dans un premier temps méprise les barbares, en "bon" Romain, puis apprend la langue des Gètes, dont il reconnaît mieux l'humanité, fait l'objet d'une amplification considérable. L'Ovide de V. Horia devient anti-romain et anti-impérialiste ; il embrasse la culture de son pays d'accueil, l'auteur roumain trouvant là l'occasion d'exalter sa propre patrie.

Le thème de la faute, ou de la culpabilité, déjà présent dans le texte-source antique, puisque Ovide a été banni par l'empereur Auguste en punition d'un acte dont la nature exacte est mal connue (peut-être d'ordre politique), ce thème occupe une place assez importante dans Dieu est né en exil, notamment dans la deuxième moitié de l'ouvrage - peut-être en écho au passé de V. Horia, qui lui a valu après la guerre une condamnation pénale à la prison en Roumanie communiste, pour avoir appartenu à l'administration de Ion Antonescu et en raison de ses nombreux articles anti soviétiques[3].

Citations[modifier | modifier le code]

« On peut vivre partout où l'on peut faire du feu et échanger des paroles. Rome n'est qu'un caprice, un petit point, trop brillant peut-être, au milieu de la nuit humaine », p.36.

« J'ai trahi, j'ai supplié, je me suis humilié, j'ai écrit des choses sublimes et abominables », p.194.

Éditions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « POÈTES LATINS : Ovide, Tibulle, Horace et Virgile », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « 1960 prix attribué à Vintila Horia et non décerné à cause du passé politique de l'auteur, inopinément révélé », in Le Palmarès, site de l'académie Goncourt
  3. « La mort de l'écrivain roumain Vintilà Horia En 1960, il avait été contraint de refuser le prix Goncourt », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )