Delphine de Girardin

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Portrait de Delphine de Girardin par Louis Hersent.
Delphine de Girardin, vers 1850.

Delphine de Girardin, née Gay le à Aix-la-Chapelle[1] et morte le à Paris, est une écrivaine et journaliste française.

Biographie

Fille de Jean Sigismond Gay (1768-1822), seigneur de Lupigny en Savoie et de son épouse née Sophie Nichault de la Vallette, nièce de Marie-Françoise Gay[2], Delphine vit à Aix-la-Chapelle pendant ses premières années, et aussi pendant son adolescence, mais fait de fréquents séjours à Paris[1]. Elle est élevée par sa mère au sein d’une brillante société littéraire et fait partie avec elle du cercle romantique de Charles Nodier. D'après Jean Balde, « elle n'a que seize ans quand elle se retrouve avec Vigny, Saint-Valry, de Latouche dans le salon d'Émile Deschamps[1]. » Elle publie ses premiers poèmes dans la Muse française. Elle est l'auteur de deux volumes de mélanges, des Essais poétiques (1824) et de Nouveaux Essais poétiques (1825). Lors d’une visite en Italie en 1827, elle est accueillie avec enthousiasme par le monde littéraire romain et se voit même couronnée au Capitole. De ce séjour italien elle rapporte diverses poésies, dont la plus ambitieuse est Napoline (1833).

Son mariage avec Émile Delamothe dit Émile de Girardin[3], le 1er juin 1831, lui ouvre de nouveaux horizons littéraires. De 1836 à 1839, elle publie des chroniques spirituelles dans le journal La Presse, sous le pseudonyme de « Charles de Launay ». Ces chroniques, éditées sous forme de recueil en 1843 sous le titre de Lettres parisiennes, obtiennent un grand succès.

Parmi ses œuvres de fiction les plus connues, on peut citer le roman le Marquis de Pontanges (1835), un recueil de récits, Contes d’une vieille fille à ses neveux (1832), la Canne de Monsieur de Balzac (1836) et Il ne faut pas jouer avec la douleur (1853).

On compte au nombre de ses drames en prose et en vers l’École des journalistes (1840), Judith (1843), Cléopâtre (1847), Lady Tartufe (1853), et les comédies en un acte, C’est la faute du mari (1851), La Joie fait peur (1854), le Chapeau d’un horloger (1854) et Une femme qui déteste son mari, paru à titre posthume.

Delphine de Girardin a exercé une influence personnelle considérable dans la société littéraire contemporaine et dans son salon régulièrement fréquenté, entre autres, par Théophile Gautier, Honoré de Balzac, Alfred de Musset, Victor Hugo, Laure Junot d'Abrantès, Marceline Desbordes-Valmore, Alphonse de Lamartine, Jules Janin, Jules Sandeau, Franz Liszt, Alexandre Dumas père, George Sand et Fortunée Hamelin.

Elle a écrit sous divers pseudonymes : Vicomte Charles Delaunay, Charles de Launay, Vicomte de Launay, Léo Lespès, Léa Sepsel.

Notes et références

  1. a b et c Jean Balde, Mme de Girardin, textes choisis et commentés Paris, Librairie Plon, 1913.
  2. Marc Le Goupils, La Revue de Paris, vol. 14, Paris, Bureau de la Revue de Paris, , 144 p. (lire en ligne), chap. 4, p. 93.
  3. Fils naturel d'Alexandre Louis Robert comte de Girardin et d'Adélaïde Marie Fagnan épouse Dupuy, il sera légitimé au sein d'une Commission de la Chambre des Députés : Le Moniteur, 24 décembre 1837.

Œuvres

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Références

  • Jeanne Alleman, Mme Émile de Girardin, Paris, Plon-Nourrit et Cie., 1913.
  • François Bondy, Une femme d'esprit en 1830, Madame de Girardin, Paris, Hachette, 1928.
  • Andrea Del Lungo, « Aux racines de la distinction. Une lecture sociologique de l’œuvre narrative de Delphine de Girardin », Andrea Del Lungo et Brigitte Louichon, La Littérature en bas-bleus. Romancières sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, Paris, Classiques Garnier, 2010, Pour afficher « p. 295-315 », veuillez utiliser le modèle {{p.|295-315}} (ISBN 978-2-8124-0153-4).
  • Alison Finch, Women's writing in nineteenth-century France, Cambridge, UK ; New York, NY, Cambridge University Press, 2000 (ISBN 978-0-5216-3186-0).
  • Théophile Gautier, Portraits et souvenirs littéraires, Paris, E. Fasquelle, 1875.
  • Claudine Giacchetti, Delphine de Girardin, la muse de Juillet, Paris, L'Harmattan, 2004 (ISBN 978-2-7475-6310-9).
  • Georges d’Heilly, Madame E. de Girardin (Delphine Gay) sa vie et ses œuvres, Paris, Bachelin-Deflorenne, 1869.
  • (en) Joyce Ann Carlton Johnston, Laughing fit to kill : aspects of wit in the works of Delphine Gay de Girardin, Thèse, 2001.
  • Alphonse de Lamartine, Portraits et salons romantiques, Paris, Le Goupy, 1927.
  • Madeleine Lassère, Delphine de Girardin : journaliste et femme de lettres au temps du romantisme, Paris, Perrin, 2003 (ISBN 978-2-2620-1885-6).
  • Henri Malo, La Gloire du vicomte de Launay, Delphine Gay de Girardin, Paris, Émile-Paul frères, 1925.
  • Henri Malo, Une muse et sa mère : Delphine Gay de Girardin, Paris, Émile-Paul Frères, 1924.
  • Jules Manecy, Une famille de Savoie : celle de Delphine Gay, Aix-les-Bains, E. Gérente, 1904.
  • Eugène de Mirecourt, Les contemporains; portraits et silhouettes au XIXe siècle, Paris, Librairie des contemporains, 1854-1870.
  • Eugène de Mirecourt, Mme de Girardin (Delphine Gay), Paris, G. Havard, 1855.
  • Michèle Perret, « Norme, surnorme et création néologique chez une Parisienne du début du XIXe siècle », Le Changement linguistique en français, aspects socio-historiques : études en hommage au professeur R. Anthony Lodge, T. Pooley et D. Lagorgette éds, P. U. Savoie, 2014 : p. 175-181.
  • Imbert de Saint-Amand, Alphonse de Lamartine, François-René de Chateaubriand, Madame de Girardin, Paris, E. Dentu, 1888.
  • Léon Séché, La Jeunesse de Delphine Gay, Paris, [s.n.], 1900.
  • Léon Séché, Muses romantiques : Delphine Gay, Mme de Girardin, dans ses rapports avec Lamartine, Victor Hugo, Balzac, Rachel, Jules Sandeau, Dumas, Eugène Sue et George Sand, Paris, Mercure de France, 1910.
  • Marie Vaudouer, Œuvres choisies de Madame de Girardin, Paris, Alcide Picard, non daté [1911], 323 p.

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