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Daiei (production)

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Photographie publicitaire pour Daiei

La Dai Nihon Eiga Seisaku Kabushiki Kaisha (大日本映画製作株式会社?, litt. « Société anonyme cinématographique du Grand Japon »), plus connue sous le nom de Daiei (大映?), est une société de production cinématographique japonaise, fondée en à la suite de la réorganisation de l'industrie du cinéma par les autorités militaires japonaises et active jusqu'en 1971.

Fondation pendant les années de guerre

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En 1937 commence la seconde guerre sino-japonaise et le est mise en application au Japon la loi sur le cinéma qui vise à placer toute la création cinématographique sous le contrôle du gouvernement[1]. À partir de 1941, l'industrie du cinéma japonaise connait de réels ennuis avec les autorités militaires en raison de son incapacité à produire suffisamment de films de propagande[2], tandis qu'un plan de réquisition prévoit de réserver à l'armée l'emploi des pellicules cinématographiques vierges[3]. Dans ce contexte, afin de rationaliser l'usage de la pellicule et d'augmenter le contrôle sur l'industrie du cinéma civile, il est officiellement décidé de sa réorganisation en profondeur, et les dix studios de production en activité — Nikkatsu, Shōchiku, Tōhō, Shinkō Kinema, Daito (ja), Tōkyō Hassei (ja), Nan-o, Takarazuka, Otaguro et Koa — s'entendent annoncer qu'ils vont être regroupés en deux compagnies, chacune d'elles devant produire deux films par mois[4],[5],[6],[7]. Mais Masaichi Nagata, le directeur de la Shinkō Kinema, parvint à faire accepter la création d'une troisième compagnie[4],[5],[6],[7].

Ainsi en , l'industrie du cinéma japonais est donc réorganisée autour de trois compagnies, la Shōchiku — qui absorbe Koa —, la Tōhō — qui absorbe Tōkyō Hassei, Nan-o, Takarazuka, et Otaguro — et la toute nouvelle Dai Nihon Eiga Seisaku Kabushiki Kaisha (大日本映画製作株式会社?, litt. « Société anonyme cinématographique du Grand Japon »), fruit de la fusion des studios de production de la Nikkatsu, de Shinkō Kinema et de Daito, et qui prendra plus tard le nom de Daiei (大映?)[4],[5],[8],[9]. L'écrivain Kan Kikuchi est placé à sa tête mais en réalité, c'est Masaichi Nagata qui la dirige[5]. Cependant avec cette restructuration sous forme de contraction, de nombreux professionnels du cinéma perdent leur emploi[5].

La Daiei connaît des débuts difficiles : bien que dotée de studios de production en nombre, son réseau de distribution est en revanche restreint, car la partie distribution de la Nikkatsu, resté indépendante, n'a pas été incluse dans la fusion[9]. Le premier film qui rapporte de l'argent à la Daiei est Nouvelle neige (新雪, Shinsetsu?, 1942) de Heinosuke Gosho[9].

Les succès dans les festivals internationaux

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Masaichi Nagata devient officiellement président de la Daiei en 1947[10]. C'est après la guerre que la société de production connaît sa période la plus faste[6]. Le succès international vient avec Rashōmon (羅生門, Rashōmon?) d'Akira Kurosawa, qui remporte de façon inattendue le Lion d'or de la Mostra de Venise 1951[6],[11],[12]. Le film éblouit l'Occident par ses audaces formelles et ce succès conforte Masaichi Nagata dans l'idée que le cinéma japonais s'imposera au monde avec des productions de qualité. Il développe une politique destinés à conquérir festivals et marchés occidentaux avec des films de prestige, essentiellement historiques[11]. Il s'entoure de grands cinéastes et d'acteurs vedettes tels Kazuo Hasegawa, Kinuyo Tanaka, Machiko Kyō, Masayuki Mori ou encore Ayako Wakao, transformés sous sa houlette en ambassadeurs du cinéma et de la culture japonais[11].

La liste des succès est vertigineuse, Le Roman de Genji (源氏物語, Genji monogatari?) de Kōzaburō Yoshimura est présenté en compétition lors du festival de Cannes 1952[13] et La Porte de l'enfer (地獄門, Jigokumon?) de Teinosuke Kinugasa remporte la Grand prix au festival de Cannes 1954[14] ainsi que l'Oscar du meilleur film international en 1955. La Vie d'O'Haru femme galante (西鶴一代女, Saikaku ichidai onna?, 1952), Les Contes de la lune vague après la pluie (雨月物語, Ugetsu monogatari?, 1953) et L'Intendant Sansho (山椒大夫, Sanshō dayū?, 1954) de Kenji Mizoguchi sont récompensés trois années de suite à la Mostra de Venise[15],[16],[17],[18].

L'âge d'or à la Daiei, littéralement euphorique, culmine avec Bouddha (釈迦, Shaka?, 1961) de Kenji Misumi, le premier film japonais en 70 mm produit pour concurrencer les superproductions dans le genre de Ben-Hur[11].

Le déclin des années 1960

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Malgré les succès, la crise économique des années 1960 est fatale à la compagnie, qui accuse un rapide déclin[6]. En 1971, Masaichi Nagata dépose son bilan[6].

Filmographie partielle

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Tadao Satō, t. I, p. 208.
  2. Donald Richie, p. 119.
  3. Tadao Satō, t. I, p. 222.
  4. a b et c Donald Richie, p. 120.
  5. a b c d et e Tadao Satō, t. I, p. 223.
  6. a b c d e et f Dictionnaire du Cinéma Larousse (édition 2001) page 379
  7. a et b Max Tessier, p. 28.
  8. Max Tessier, p. 29.
  9. a b et c Anderson, p. 144.
  10. Tomuya Endo et Pascal-Alex Vincent, Dictionnaire des Acteurs et Actrices Japonais, Carlotta en collaboration avec GM Éditions, , 269 p. (ISBN 978-2-37797-048-3), p. 97
  11. a b c et d Fabrice Arduini, « Les splendeurs de la Daiei », MCJP,‎ (lire en ligne)
  12. Liste des prix de la Mostra de Venise 1951
  13. « En Compétition - Longs Métrages : Genji monogatari (Le Roman de Genji) », sur Festival de Cannes, (consulté le )
  14. « En Compétition - Longs Métrages : Jigokumon (La Porte de l'enfer) », sur Festival de Cannes, (consulté le )
  15. Tadao Satō, t. II, p. 44.
  16. Liste des prix de la Mostra de Venise 1952
  17. Liste des prix de la Mostra de Venise 1953
  18. Liste des prix de la Mostra de Venise 1954