Cynips du châtaignier

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Le cynips du châtaignier (Dryocosmus kuriphilus), appelé aussi Chalcide du châtaignier, est un micro-hyménoptère ravageur parasite majeur du châtaignier.

Propagation

Originaire de Chine, il est apparu en 1940 au Japon et en Corée, en 1974 aux États-Unis et seulement en 2002 pour la première fois en Europe. L'espèce a été repérée en Italie, d'abord dans la région de Coni dans le Piémont puis en Ligurie, en Émilie-Romagne et en Toscane puis en 2005 en Slovénie et en 2007 dans le sud de la France (Saint-Dalmas-le-Selvage et Valdeblore dans les Alpes-Maritimes)[1] où il a été rapidement éradiqué en brûlant les arbres infestés.

Au printemps 2010, le cynips est repéré pour la première fois en Ardèche, la principale zone de production française[2].

La région de Coni est une zone importante de production de plants de châtaignier dont une grande partie est destinée à l’exportation vers les pays voisins (France). Le risque de propagation du cynips est par conséquent élevé, raison pour laquelle l'Union européenne a pris des mesures sanitaires drastiques relatives au transport et à la plantation des châtaigniers.

Le périmètre de vol de ces insectes étant limité à 25 km, la propagation se fait essentiellement par le transport par l'homme de plants infestés ou de parties de plants (greffons). Les châtaignes, elles, ne sont pas porteuses du parasite.

Biologie

Galles de cynips a Borgo d'Ale (VC, Italie

Les adultes pondent dans les bourgeons pendant la saison de végétation.

Les larves séjournent dans les bourgeons et passent l’hiver sans que le parasite puisse être détecté. Au printemps suivant, les larves se développent et, sous l'effet des toxines qu'elles secrètent, se forment des galles plus ou moins rouges à la place de la pousse normale. Les plants infestés, au lieu de porter des feuilles et des fruits, ne donnent qu’une pousse très courte avec quelques feuilles déformées par les galles. À terme, cela provoque une perte de vigueur et la mortalité de rameaux (chute de la production fruitière pouvant atteindre 60 à 80 %) et mène dans le pire des cas à la mort des arbres.

Les adultes quittent les galles entre mai et juillet pour aller pondre et recommencer un nouveau cycle annuel.

Une fois la galle abandonnée, elle devient une porte d'entrée potentielle pour un champignon qui attaque les châtaigniers[3].

Stratégie de lutte

  • Ne pas importer de plants de châtaignier venant des régions reconnues comme contaminées.
  • Brûler rapidement les plants contaminés après identification du ravageur.
  • Lutte biologique en utilisant le parasitoïde Torymus sinensis.

Réglementation

Dès 2003, à la suite des constations d'infestation et des dommages consécutifs observés dans la région Piémont (Italie), le cynips du châtaignier est ajouté à la liste d'alerte de l'Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP)[4].

En France, des mesures sont prises dès 2005 pour lutter contre le cynips du châtaignier. L'arrêté national du 16 février 2005 édicte notamment l'interdiction d'importation de matériel végétal des espèces Castanea spp de pays tiers ou d'autres pays membres, sauf conditions particulières, l'obligation de déclaration dans un délai maximum d'une semaine des nouvelles plantations, l'obligation de déclaration immédiate des cas d'infestation et l'obligation de destruction sous huit jours des végétaux contaminés[5].

Des mesures similaires sont prises en Slovénie et publiées dans le journal officiel du pays le 24 juin 2005[6]..

L'année suivante, la Commission européenne publie une « décision » (2006/464/CE) qui demande aux États membres de prendre des mesures d'urgences pour, notamment, interdire l'introduction et la propagation dans la Communauté de l'organisme Dryocosmus kuriphilus Yasumatsu, de procéder à des enquêtes pour détecter la présence de cet insecte, les cas éventuellement trouvés devant être notifiés à la Commission chaque année, et de limiter et réglementer les mouvements des végétaux concernés[7].

Notes et références

Liens externes