Château de Veauce

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Château de Veauce
Image illustrative de l’article Château de Veauce
Façades sud et est du château de Veauce.
Période ou style Architecture médiévale
Type Château fort
Début construction XIe siècle
Fin construction XIXe siècle
Propriétaire actuel Elisabeth Annie Mincer
Destination actuelle Propriété privée
Protection Logo monument historique Classé MH (1985)
Logo monument historique Inscrit MH (1986, 2011)
Coordonnées 46° 09′ 50″ nord, 3° 03′ 20″ est
Pays Drapeau de la France France
Ancienne province Bourbonnais
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Allier
Commune Veauce
Géolocalisation sur la carte : Allier
(Voir situation sur carte : Allier)
Château de Veauce
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
(Voir situation sur carte : Auvergne-Rhône-Alpes)
Château de Veauce
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Veauce
Site web http://www.chateau-de-veauce.com/

Le château de Veauce est un château fort situé à Veauce, en France.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le château est bâti à mi-pente d'un vallon, au pied de la forêt des Colettes, sur la petite commune de Veauce, dans le département de l'Allier en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Description[modifier | modifier le code]

Le château fort des XIe et XIIIe siècles, composé de plusieurs bâtiments qui s'organise autour d'une cour d'honneur, a été largement remanié au milieu du XIXe siècle. Il comporte un chemin de ronde couvert reliant les tours.

Les trois tours datent des XIIIe et XIVe siècles. Au XVe siècle, au nord, une partie des fortifications a été abattue pour faire place à un logis en bordure du ravin. Flanqué de deux tours, il a conservé son aspect médiéval d'origine. Ses fenêtres sont à croisées de pierre et il comporte une tourelle d'escalier.

Le tournebride nommé aussi le manoir des noix date de la même époque et constitue un château miniature. Au XVIIe ou XVIIIe siècle, une terrasse hors des fortifications vient prolonger le château, et au XIXe siècle un corps de logis avec porterie remplace un autre bâtiment[1],[2].

Historique[modifier | modifier le code]

À l'origine, un premier château fort fut probablement construit vers l'an 808, au moment où Charlemagne marqua les frontières du royaume d'Aquitaine. À cette époque, le sire de Veauce possédait un droit de justice sur un territoire assez vaste (Ébreuil et le hameau du Mercurol, Vicq, Lalizolle)[3]. Il fut reconstruit au XIe siècle et encore remanié au XIIIe.

Il est au XIIe siècle la propriété des Bourbons[4].

En 1400, la seigneurie de Veauce est érigée en baronnie par Louis II de Bourbon en faveur de Robert Dauphin, chevalier, seigneur de Royne et de Veauce. À la suite de la mort du connétable Charles III de Bourbon en 1527, le château de Veauce relève alors directement de la Couronne. Plusieurs familles illustres s'y sont succédé de 1700 à 1970 : Chauvigny de Blot, Le Loup, Du Buysson, les Cadier de Veauce (une des plus anciennes familles du Bourbonnais)[3] qui le conserveront jusqu'au milieu du XXe siècle.

Au milieu du XIXe siècle, alors que le château est très mauvais état, le baron de Veauce, Charles de Cadier de Veauce (1820-1884), député de l'Allier de 1852 à 1870, ami du duc de Morny, fait réaliser d'importants travaux de rénovation entre 1841 et 1846, lui donnant l'aspect que l'on connaît aujourd'hui. En 1973, le baron Eugène de Cadier de Veauce le vend à Ephraïm Tagori de la Tour, un ingénieur en armement et officier de l'armée britannique, né à Jérusalem, vétéran de la bataille de Stalingrad et de la guerre des Six Jours[5].

À la mort d'Ephraïm Tagori en 1998, le château se dégrade rapidement et est finalement acheté en 2002 par une citoyenne britannique, Elisabeth Mincer[3]. En 2015 naît le fonds de dotation Calligramme - Elisabeth Mincer, qui est le nouveau propriétaire du château ; sans but lucratif, il a pour objectif de sauvegarder le château et d'en faire un centre de tourisme culturel et de la nature « accessible à tous ».

Légende du fantôme de Lucie[modifier | modifier le code]

D'après la légende, Lucie, une belle et jeune domestique d'à peine 19 ans (issue d'une famille noble désargentée) fut courtisée par le baron de l’époque, Guy de Daillon (vers 1560), qui était déjà marié à Jacqueline de La Fayette. Alors que ce dernier était parti guerroyer, la baronne, jalouse, en profita pour jeter Lucie dans la prison de la tour de l’Horloge, située au saillant sud-est de la forteresse. La jeune fille y mourut de faim, de froid et de peur, malgré les observations des villageois impuissants. Depuis, elle reviendrait certaines nuits errer sur le chemin de ronde[6].

L'engouement pour les phénomènes de châteaux hantés durant les années 1980 amena de nombreux curieux, ce dont Tagori tira profit en faisant sortir de l'ombre le fantôme de Lucie qu'il prétend voir tous les soirs, sur les douze coups de minuit, se promener sur les courtines[7],[3].

Durant la nuit du , une équipe de France Inter dirigée par le journaliste Jean-Yves Casgha, spécialiste des reportages sur le paranormal, y consacra entièrement son émission « Boulevard de l'étrange ». Accompagnée du médium Raymond Réant et de sa petite-fille Aurore (alors âgée d'une dizaine d'années)[8], l'équipe aurait été témoin de l’apparition du fantôme de Lucie (ou de la dame blanche) dans les hauteurs du château et aurait même conservé des traces tangibles de sa rencontre avec Lucie : une photographie et des enregistrements sonores (qui n'ont pu trouver à ce jour d'explication scientifique)[9].

Protection aux monuments historiques[modifier | modifier le code]

Au titre des monuments historiques[1] :

  • l'enceinte, la terrasse, les façades et les toitures de l'ensemble, à l'exception de celles de la porterie, sont classés par arrêté du  ;
  • les façades et les toitures de la porterie du XIXe siècle sont inscrites par arrêté du  ;
  • les dépendances comprenant le manoir des Noix, le pigeonnier, le haras, le chai, la laiterie, la maison du maître de meute et le chenil, sont inscrits par arrêté du .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Château de Veauce », notice no PA00093330, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Antoine Cariol aîné, chargé de l'application du décret du 12 pluviôse an II () relatif à la destruction des signes de féodalité, s'est intéressé à ce château.
  3. a b c et d Le château de Veauce sur passionchateaux.com
  4. Guide du patrimoine en France : 2500 monuments et sites ouverts au public, Éditions du patrimoine - Centre des monuments nationaux, , 957 p. (ISBN 978-2-7577-0695-4), p. 23.
  5. Maurice Sarazin, Les Bourbonnais célèbres et remarquables des origines à la fin du XXe siècle, tome III : Arrondissement de Montluçon, Charroux, Éditions des Cahiers bourbonnais, 2014, p. 304.
  6. Lucie, le fantôme du Château de Veauce en Allier.
  7. Château de Veauce sur http://bindset.com.
  8. Stéphanie Brasey, Édouard Brasey, Histoires vraies de maisons hantées: Les enquêteurs de l'étrange, Place des éditeurs, , p. 87.
  9. « Le fantôme du château de Veauce », sur franceinter.fr, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]