Berdjouhi Barseghian

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Berdjouhi Barseghian
Berdjouhi et son fils Armen.
Fonction
Députée de l'Assemblée nationale arménienne
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Պերճուհի Պարտիզպանյան-ԲարսեղյանVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Պերճուհի ՊարտիզպանեանVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Etna, ՊերճուհիVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Domicile
Paris (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfant
Armen Barseghian (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Jeanne Barseghian (arrière-petite-fille)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Office international Nansen pour les réfugiés
St. Gayane Girls' School (d)
Mariamian-Hovnanian Girl's School (d)
Assemblée nationaleVoir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique

Berdjouhi Barseghian (arménien : Պերճուհի Բարսեղեան) ou simplement Berdjouhi, née Berdjouhi Bardizbanian (arménien : Պերճուհի Պարտիզպանեան) en 1889 à Plovdiv et morte le à Paris, est une écrivaine, institutrice, femme politique et travailleuse humanitaire arménienne. En 1919-1920, elle est l'une des trois femmes élues députées au Parlement de la Première république d'Arménie.

Les écrits de Berdjouhi sont considérés comme des exposés significatifs de la lutte des Arméniens pour leur indépendance dans l'entre-deux-guerres, en particulier du rôle des femmes.

Biographie

Jeunesse

Berdjouhi, debout à gauche, parmi les institutrices entourant la directrice de l'école Zorian (Philippopolis) vers 1907.

Berdjouhi Bardizbanian naît en 1889 à Philippopolis au sein d'une famille arménienne[1]. Elle et sa sœur Satenig font toutes les deux leur scolarité dans leur ville natale[2]. Tôt, elle est influencée par l'idéologie révolutionnaire grâce au contact avec le fondateur de la Fédération révolutionnaire arménienne (FRA), Stepan Zorian, ainsi que sa femme, Lisa Melik Shahnazarian, qui tiennent alors une école en Bulgarie[3],[4]. À 16 ans, elle se rend à Edirne où elle rencontre Sarkis Barseghian[5], un intellectuel arménien membre de la FRA[6]. Ce dernier la pousse à fonder l'Union des femmes arméniennes (arménien : Հայ կանանց միութիւն), destinée à encourager les femmes à écrire et débattre de littérature arménienne mais aussi d'idées progressistes[7].

Elle reprend ensuite ses études en se rendant à Genève, où elle étudie la littérature et l'enseignement. Sous le nom de plume Etna[7],[8], elle commence alors à écrire, notamment des nouvelles qui sont plus tard rassemblées dans Փոթորիկէն վերջ (Après la tempête)[9],[10].

Carrière

Berdjouhi et son fils Armen.

Après avoir fini ses études, Berdjouhi Bardizbanian se rend en Turquie et enseigne à Van puis à Giresun[5]. En 1909, elle se marie avec Sarkis Barseghian, qui était devenu leader de la FRA de Constantinople[2],[6]. Ils ont ensemble un fils, Armen (1914-2003)[11], avant que Sarkis ne soit arrêté en et exécuté le par les autorités ottomanes au tout début du génocide arménien[3],[6]. Berdjouhi s'enfuit alors avec son fils à Sofia[8], puis s'installe à Tbilissi et y reprend ses activités d'enseignement, notamment à l'école pour filles Sainte-Gayané puis à l'école pour filles Mariamian-Hovnanian[9].

Lors de la prise d'indépendance de la République démocratique d'Arménie le , Berdjouhi s'installe à Erevan. Elle est persuadée qu'il faut donner aux femmes des rôles actifs et publics, et travaille de concert avec d'autres membres de la FRA pour s'assurer que la nouvelle constitution octroie le suffrage universel et donc le droit de vote des femmes. Elle s'occupe aussi, avec d'autres femmes, du cas des orphelins et des réfugiés[3],[8].

Lorsque les premières élections législatives ont lieu les 21 et , Berdjouhi Barseghian est l'une des trois femmes élues au sein des 80 sièges du Parlement, aux côtés de Varvara Sahakyan and Katarine Zalyan-Manukyan. Elles restent en poste jusqu'en , moment de l'invasion de l'Arménie par l'Armée rouge[8].

Après la chute du régime, Berdjouhi fuit le pays avec son fils et s'installe à Sofia, en Bulgarie. Ayant la volonté de continuer de servir les Arméniens, elle se rend en 1924[11] à Paris et y travaille pour l'Office international Nansen pour les réfugiés tout en continuant son œuvre littéraire[3],[8]. L'une de ses nouvelles est récompensée par l'écrivain américain Edward Joseph Harrington O'Brien[3], tandis que des récits comme Արփիկը (Arpik) et Օղակ մը շղթայէս (La chaîne de la bague) sont traduits en anglais et en français[9]. Elle publie ses mémoires, intitulés Խանձուած օրեր (Jours de cendres à Istanbul), sous forme de feuilleton dans le journal arméno-américain Hairenik en 1938-1939[12],[13].

Mort et hommages

Berdjouhi Barseghian meurt le à Paris[9] et est enterrée auprès d'autres intellectuels arméniens[12].

Son fils Armen traduit ses mémoires en français et les fait publier à Marseille en 2004[13]. En 2016, Hakob Palian, écrivain et journaliste, publie une nouvelle édition pour le centenaire du génocide.

Œuvre

  • Հայրենիքս (Ma patrie), poème de 1915[3]
  • (hy) Փոթորիկէն վերջ [« Après la tempête »], Paris, Imprimerie de Navarre,‎ , 263 p.[10],[14]
  • (hy) Արփիկը [« Arpik »] (nouvelle)[9]
  • (hy) Օղակ մը շղթայէս [« La chaîne de la bague »] (nouvelle)[9]
  • (hy) Խանձված օրեր [« Jours enragés »],‎ 1938-1939
    • Jours de cendres à Istanbul (trad. Armen Barseghian), Parenthèses, coll. « Diasporales », , 224 p. (ISBN 978-2-86364-122-4)
    • (hy) Խանձված օրեր [« Jours enragés »] (édité par Hakob Palian), Beyrouth, Hamazkayin Publishing House,‎

Notes et références

  1. « Extrait de Jours de cendres à Istanbul » [PDF], sur editionsparentheses.com
  2. a et b (hy) Անուշ Թրուանց (Anouche Truvants), « Հարիւր Տարի Առաջ… » [« Cent Ans Auparavant… »], sur jamanak.com,‎
  3. a b c d e et f (hy) Սիմա Աբրահամեան (Sima Aprahamian), « Մի քանի խորհրդածութիւններ Հայաստանի հանրապետութեան հարիւրամեակին առթիւ » [« Quelques réflexions à l'occasion du centenaire de la République d'Arménie »], sur kragan.horizonweekly.ca,‎
  4. (en) Vahe Habeshian, Voices from the Past : Excerpts from Writings of Armenian Revolutionaries, Watertown, Massachusetts, Hairenik Association, , 170 p. (ISBN 978-1-940573-09-0, lire en ligne), p. 11
  5. a et b Minasyan et Minasyan 2016, p. 169.
  6. a b et c (hy) Նազարէթ Պէրպէրեան (Nazareth Berberian), « Վանայ Սարգիս (Սարգիս Բարսեղեան, 1875-1915). Հայ Յեղափոխականի եւ Դաշնակցականի ուսանելի ուղին » [« Vanaï Sarkis (Sarkis Barseghian, 1875-1915). Formation d'un révolutionnaire tachnak arménien »], sur diarioarmenia.org.ar,‎
  7. a et b (hy) « Հայաստանի Հանրապետութեան Խորհրդարանի Կին Պատգամաւորները, 1918-1920 » [« Les députées du Parlement de la République d'Arménie, 1918-1920 »] [archive], sur kantsasar.com,‎
  8. a b c d et e (en) Lena Badalyan, « Women's Suffrage: The Armenian Formula », sur chai-khana.org,
  9. a b c d e et f Minasyan et Minasyan 2016, p. 170.
  10. a et b (hy + fr) « Պերճուհի Բարսեղեան », sur bibliotheque-eglise-armenienne.fr
  11. a et b « Auteur : BERDJOUHI Barseghian », sur webaram.com
  12. a et b (hy) Վանիկ Սանթրյան (Vanik Santryan), « Ժայթքող հիշողություն, որ թափանցում է բջիջների մեջ » [« Un souvenir explosif, qui pénètre dans les cellules »], sur hhpress.am, Hayastani Hanrapetutyun armenian daily,‎
  13. a et b (hy) « Երեւանում տեղի է ունեցել Պերճուհի Բարսեղյանի «Խանձված օրեր» գրքի շնորհանդես-քննարկումը » [« A Erevan s'est tenue une conférence sur "Days of Distress", le roman de Berdjouhi Barseghian »] [archive], sur yerkirmedia.am,‎
  14. « Potorigen Vertch », sur webaram.com

Voir aussi

Bibliographie

  • (hy) Edik Minasyan et Tatevik Minasyan, Հայ կանայք 19-րդ դարավերջի եւ 20-րդ դարասկզբի հերոսամար- տի տարիներին [« Les femmes arméniennes à l'heure du combat héroïque de la fin du XIXe et du début du XXe siècle »], Erevan, Yerevan State University Publishing House,‎ , 472 p. (ISBN 978-5-8084-2167-7, lire en ligne [PDF])

Liens externes