Assurance mutuelle des motards

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AMDM
logo de Assurance mutuelle des motards

Création 1983
Fondateurs 40 000 motards fondateurs
Forme juridique Société mutuelle d'assurance
Siège social Montpellier
Drapeau de la France France
Direction Patrick Jacquot
Activité Assurance
Produits Assistance
Assurance auto (2 roues & auto)
Assurance habitation
Assurance de personnes
Risques professionnels & associatifs
Filiales Le courtier du motard
Effectif 429 salariés
106 délégués bénévoles[1]
Site web www.amdm.fr

Fonds propres 40 112 000 € (2010)
Chiffre d'affaires 77 millions d'euros (2009)
en augmentation 0,3 %
Volume des primes 80 742 000 € (2010)
Résultat net 2,4 millions d'euros (2010)[1]
en augmentation 33 %

L'Assurance mutuelle des motards (AMDM) a été créée en septembre 1983 par des motards membres de la FFMC, en réaction aux tarifs prohibitifs pratiqués par les assureurs dépassés par l'accidentalité de la moto.

Cas unique dans l'histoire de l'assurance, elle reste à ce jour la seule société d'assurance moderne à s'être créée via des fonds de particuliers, grâce aux dons d'environ 40 000 motards[2] ; sans l'appui d'une corporation, ni soutien politique, ni financier, aucune banque n'ayant versé de fonds pour sa création.

Historique

Le marché de l’assurance moto avant la création de l'Assurance mutuelle des motards

La fin des années 1960 voit en Europe l'amorce de la démocratisation du marché de la moto grâce la fiabilité des premiers gros cubes japonais, un standard de qualité historiquement manquant chez des constructeurs comme Norton ou Triumph. Le nombre de motards en France est évalué à l'époque à peine à 200 000, lorsque débarque sur le marché européen la Honda CB 750 Four, qui marque, pour la plupart des observateurs, le passage à l'ère de la moto moderne.

La décennie qui a suivi multipliera par quatre le nombre de motards, mais exposera les pouvoirs publics à gérer un taux d'accident record, et génère les premières mesures de sécurité routière comme la répression de l'alcoolisme, les limitations de vitesse, le port de la ceinture de sécurité, et le port du casque de moto obligatoire.

La réaction des pouvoirs publics et celle qui a suivi chez les compagnies d'assurances provoquent un ressentiment chez les motards, qui jugent les tarifs appliqués prohibitifs : les primes annuelles atteignent souvent 50 % du prix d’achat d’une moto de moyenne cylindrée, et représentent jusqu’à quatre mois de salaire pour un smicard.

Au début des années 1980, les compagnies d'assurance appliquent une draconienne sélection du risque, comme refuser selon les cas d'assurer les motards âgés de moins de vingt-cinq ans, de garantir le risque contre le vol, ou prennent l'initiative de résilier les contrats. Une réaction similaire chez certaines sociétés mutuelles d’assurance qui restreignent la portée de leurs garanties.

Les « Motards en colère »

La Fédération française des motards en colère (FFMC) canalise l'ire des motards, et réussit à collecter auprès de quarante mille d'entre eux, dans la rue ou dans les rassemblements motards, 280 FFR (~ 42 euros) pour réunir au bout de deux ans, en 1983, la somme de 10 millions de francs (1,5 million d'euros) : le fonds de garantie nécessaire pour créer une mutuelle. Yves Géniès, journaliste à l'époque sur Radio 7 devient le premier souscripteur en signant le fameux chèque de 280 FFR place de la Bastille en 1981[3].

Le résultat de cette collecte est remarquable dans un contexte économique difficile dans un pays en crise, avec deux millions de chômeurs et où le salaire minimum culmine à 2 634 francs (soit 401 euros au 1er juin 1981), et surtout sans autre soutien, corporatiste, politique ou financier.

La réponse à l'absence de technique pour l'assurance moto

Les sociétés membres du Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (GEMA) (dont MAIF, MAAF, MACIF, GMF et Matmut) apportent un soutien idéologique à l'AMDM, la solidarité des motards leur rappelant celle de leurs anciens fondateurs, enseignants pour la MAIF, artisans pour la MAAF… Mais techniquement, bien qu'assurant pourtant près d'un véhicule particulier sur deux, aucune de ces sociétés n’avait investi dans la connaissance de ce risque jugé non-rentable et ingérable : le métier d’assureur moto reste à inventer.

La Mutuelle des motards répertoriera les motos en fonction de la vocation réelle des machines, non plus classifiée et tarifées par cylindrées[4].

La saga AMDM

En septembre 1983 au Circuit Paul-Ricard lors du Bol d'or, la Mutuelle des motards démarre son activité sur un coin de table, avec la signature de son premier contrat.

Elle est la seule société d'assurance spécialisées dans le risque moto en France. En effet, tous les autres assureurs « spécialistes » sont en fait des courtiers qui agissent en tant qu'intermédiaires, vendant le produit d'un ou de plusieurs assureurs. C'est l'argument de l’AMDM : le motard qui s'assure à l'Assurance mutuelle des motards n'achète donc pas le produit marketé d'un assureur généraliste.

En 1990, l'AMDM rejoint les autres Mutuelles au sein du Groupement des entreprises mutuelles d'assurances (GEMA). Elle en est depuis devenu le spécialiste incontesté du deux roues, même si les autres sociétés membres du GEMA (comme MAIF, Matmut, MAAF, GMF, Mutuelle Fraternelle d'Assurances - MFA, AGPM etc.) assure en nombre mais pas en pourcentage plus de motos. Cette appartenance au GEMA lui permet de proposer aux motards les produits de financement (Socram) et d'assistance (IMA).

Si en 1990, en proie à une sinistralité particulièrement forte, elle a été contrainte d'effectuer un rappel de cotisation auprès de ses sociétaires (le statut de sociétaire dans une Mutuelle implique une notion de solidarité de l'assuré envers sa Mutuelle), elle s'est permise le « luxe » de faire une ristourne (remboursement d'une partie des cotisations aux assurés) en 2000 et 2008, grâce à une sinistralité bien maîtrisée. Juste retour des choses. Elle est la seule à avoir fait de la sorte depuis de très longues décennies.

Offres

Certains de ses produits d'assurance sont innovants et ont été repris par des concurrents[non neutre], notamment :

  • le remboursement systématique sur présentation de la facture d'achat du casque du motard en cas d'accident (responsable ou non) ;
  • la possibilité d'assurer deux motos ou plus pour un seul conducteur avec un tarif spécial à la clef sur le principe qu'une moto roule, l'autre pas ;
  • l'intégration dans ses critères de tarification des données techniques autres que la cylindrée ;
  • des règles de souscription, comprenant qu'une moto sportive ne s'assurait pas comme un trail ;
  • l'assurance d'un conducteur novice mais pas sur n'importe quelle moto ;
  • la protection du deux roues contre le vol, en faisant confiance sur l'analyse technique des membres bénévoles de la commission Stop Vol de la FFMC ;
  • l'intérêt pour la sécurité et la formation des motards, aidée dans sa démarche par l'Association pour la formation des motards (AFDM), une instance de la FFMC ;
  • elle est toujours la seule aujourd'hui à proposer un module de formation pour les titulaires du permis B voulant conduire une 125 cm3.

Elle œuvre par ses financements à la continuité de grands rendez-vous motard, comme le Bol d'or, le Supercross, le Moto-tour, etc.

Particularités

Démarche unique dans le monde de l'assurance, la Mutuelle des motards souhaite proposer une solution à tous les conducteurs de deux-roues motorisés même ceux ayant un profil « hors normes »[non neutre]. Ainsi ceux qui n'entrent pas dans les règles de souscription (malus, suspension de permis) sont reçus par des délégués bénévoles pour étudier leur cas et leur proposer la meilleure solution d'assurance. Ceux-ci sont des sociétaires qui ont décidé de dédier une partie de leur temps libre à la mutuelle. À travers leur mission d'accueil, de conseil et d'assistance et leur connaissance accrue du monde motard, ces sociétaires militants sont le relais du Conseil d'administration de la mutuelle auprès des conducteurs de deux-roues motorisés. Dans le même ordre d'idée, les sociétaires ayant une sinistralité anormale ne voient pas leur contrat automatiquement résilié mais sont reçus par une commission paritaire composée pour une part de salariés et de délégués bénévoles, et pour l'autre part de sociétaires élus par leurs pairs.[réf. souhaitée]

Syndicat et groupements professionnels

L'Assurance mutuelle des motards est adhérente au Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (GEMA), le syndicat professionnel des mutuelles d'assurances sans intermédiaires et de leurs filiales. Par l'intermédiaire du GEMA, la représentation à l'échelle européenne et internationale est effectuée au travers de l'AMICE (Association of Mutual Insurers and Insurance Cooperatives in Europe).

L'AMDM est actionnaire de l'Inter mutuelles assistance (IMA), qui prend en charge les prestations d'assistance.

Notes et références

  1. a et b L’activité de la Mutuelle en ligne : Rapports annuels
  2. Manuel Marsetti, Mutuelle des motards : Chronique d'une utopie en marche, Imprimerie Nationale, 2003 (ISBN 978-2-7433-0503-1), 315 pages [présentation en ligne]
  3. [1]
  4. Sébastien Acedo, « La Mutuelle des motards refond son offre d’assurance », sur www.argusdelassurance.com, L'Argus de l'assurance, (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Organismes d'affiliation de l'AMDM, liés à l’assurance

Lien externe

  • Moto magazine - Journal d'information de la FFMC et de la Mutuelle des motards