Ascagne

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Énée fuyant Troie avec Anchise sur le dos, accompagné de son fils Ascagne et de son épouse, amphore grecque d'Étrurie, v. 470 av. J.-C., Staatliche Antikensammlungen

Dans la mythologie grecque et romaine, Ascagne (en grec ancien Ἀσκάνιος / Askánios) ou Iule est le fils d’Énée et de Créuse (la fille de Priam).

Selon la version la plus ancienne et la plus traditionnelle de la légende, Ascagne s’enfuit de Troie avec son père et son grand-père paternel Anchise. Plus tard, il aurait été envoyé par son père en Propontide pour y régner avant de se joindre à son cousin Astyanax, le fils d’Hector, afin de rétablir la cité de Troie. Une seconde version prétend qu’Ascagne accompagna son père en Italie et revint avec lui à Troie où, devenu vieux, Énée aurait régné avant de céder le royaume à son fils. Une dernière version, que l'on retrouve notamment chez Tite-Live (Histoire romaine - Livre I - « Fondation d'Albe-la-Longue ; la série des rois albains »), estime qu'Ascagne serait le fils d'Enée et de Lavinia, fille du roi Latinus qu'épouse Enée après être arrivé en Italie (Tite-Live, Histoire romaine, livre I). À noter que Tite-Live cite les deux dernières versions comme également plausibles.

Cependant la tradition la plus connue est la tradition romaine, reprise dans l'Énéide, où Ascagne fait souche en Italie à la suite de son père. Virgile nous le représente comme un personnage incarnant l’espoir des Troyens survivants, adoré par son père et sa grand-mère paternelle, la déesse Aphrodite, mais parfois maladroit, qui par exemple déclenche les hostilités avec les Latins en tuant une biche sacrée.

À la mort de son père, la tradition romaine représente Ascagne régnant sur les Latins et les Troyens réunis, luttant contre les Étrusques sur lesquels il aurait remporté une victoire au bord du Numicius. Enfin il est considéré comme le fondateur d'Albe-la-Longue, trente ans environ après la fondation de Lavinium par son père. Il y est contraint par l’hostilité des Latins, lesquels prennent le parti de sa belle-mère Lavinia, veuve d’Enée et de son demi-frère Silvius. C’est pourtant ce dernier qui lui succède sur le trône d’Albe.

Il est connu parfois chez les Romains sous le nom de Iule, en latin Iulus, ce qui permettait à la famille des Iulii de prétendre descendre de lui. L’origine de ce nom est expliquée de la façon suivante : à la disparition d’Énée des combats éclatent entre les Troyens unis aux Latins, dirigés par Ascagne, et les Rutules et leurs alliés étrusques. Ascagne est victorieux et reçoit le surnom d’Iobum ou Iolum diminutif de Jupiter. Ascagne par ce surnom serait devenu le « petit Jupiter ». Caton dans ses Origines rapporte déjà cette étymologie. Une autre tradition attribue ce nom au fils d’Ascagne, écarté du trône d’Albe par son oncle Silvius qui en fait un prêtre.

Voir aussi

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Bibliographie

  • M. Cruz Garcia Fuentes, « Aeneas, Ascanio y los reyes de Alba », Hispania Antiqua. Revista de historia antigua, II, 1972, pp. 21-34.
  • Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, PUF, 3e éd., 1963, p. 53.