Albert Meister

Biographie
Naissance	22 juillet 1927 Bâle
Décès	6 janvier 1982 (à 54 ans) Kyoto
Nationalités	suisse française
Activité	Sociologue

Albert Meister est un sociologue libertaire^[1], spécialiste du développement et des associations, né à Bâle en 1927 et mort à Kyoto en 1982. « Sociologue de l'utopie »^[2]^,^[3], il a surtout écrit sur l'autogestion, le milieu associatif et coopératif, et le développement des pays pauvres.

Biographie

Après des études en sciences économiques, sociologie et psychologie à l'Université de Genève, Meister travaille à l'École pratique des hautes études de Paris (où il collabore notamment avec Alain Touraine et Henri Desroche^[3]) et dirige un centre de recherches en Italie du Nord. D'abord influencé par le marxisme, il se rapproche dès 1949 de la gauche libertaire et des idées de Vilfredo Pareto, mais continue d'écrire pour des revues marxistes et de gauche chrétienne.

Dès le début des années 1950, il associe recherche et action auprès des communautés de travail^[4], et demeure toute sa carrière un sociologue de terrain. En 1958, il soutient sa thèse de doctorat puis fonde, avec Adriano Olivetti, l’International Review of Community Development et dont il devient le premier directeur^[5]^,^[2]. Avec Socialisme et autogestion : l'expérience yougoslave (1964), Meister popularise en France la notion d'autogestion ; notion dont il critique ensuite les récupérations populistes, néolibérales, voire totalitaires (L'Autogestion en uniforme, 1981).

Dans les années 1970, les travaux de Meister sur les communautés renouvellent la théorie coopérative et annoncent les débats très vifs sur l'emprise des élites dans le développement de l'économie sociale et solidaire. Son activité littéraire se poursuit : il collabore à la partie française d'Interrogations^[6], revue internationale de recherche anarchiste^[7]. Il publie également un roman sous pseudonyme, La Soi-disant utopie du Centre Beaubourg^[8] (1976), puis rédige des textes satiriques dans la revue d'art et d'humour Le Fou parle, qu'il fonde avec Jacques Vallet en 1977^[2]. Aujourd'hui, Albert Meister retrouve une plus grande attention dans le monde juridique du fait de ses travaux sur le Japon rédigés juste avant son décès à Kyoto.

Publications

Albert Meister, Associations coopératives et groupes de loisirs en milieu rural : enquête sur la tradition et les formes d'associations dans le Canavese, Piémont (thèse), Les Éditions de Minuit, 1957, 319 p.
Albert Meister (préf. Michel Anselme), Coopération d’habitation et sociologie du voisinage : étude de quelques expériences pilotes en France, Les Éditions de Minuit, 1957, 176 p. (SUDOC 027147525)
Albert Meister, Quelques aspects méthodologiques de la recherche sociologique dans les associations volontaires et les groupes coopératifs, Bureau d'études coopératives communautaires, 1962, 200 p.
Albert Meister, Socialisme et autogestion : l'expérience yougoslave, Seuil, 1964, 398 p.
Albert Meister, L'Afrique peut-elle partir ? : changement social et développement en Afrique orientale, Seuil, 1966, 454 p.
Albert Meister, Le Développement économique de l'Afrique orientale. (Kenya, Ouganda, Tanzanie)..., Presses universitaires de France, 1966, 153 p.
Albert Meister, Principes et tendances de la planification rurale en Israël : problèmes posés par l'absorption de l'immigration de masse dans les villages coopératifs, Mouton, 1967, 148 p.
Albert Meister, Participation, animation et développement : à partir d'une étude rurale en Argentine, Anthropos, 1969, 382 p.
Albert Meister, Où va l'autogestion yougoslave ?, Anthropos, 1970, 386 p.
Albert Meister, Le système mexicain : les avatars d'une participation populaire au développement, Anthropos, 1971, 190 p.
Albert Meister, Vers une sociologie des associations, Éditions Économie et Humanisme, 1972, 221 p.
Albert Meister, Alphabétisation et développement : le rôle de l'alphabétisation fonctionnelle dans le développement économique et la modernisation, Anthropos, 1973, 274 p.
Albert Meister, La Participation dans les associations, Éditions Économie et Humanisme, 1974, 276 p.
Albert Meister (sous le pseudonyme de Gustave Affeulpin), La Soi-disant utopie du Centre Beaubourg, Éditions Entente, 1976, 198 p. (ISBN 2-7266-0019-0)^[8]
Albert Meister, La Participation pour le développement, Éditions Économie et Humanisme, 1978, 176 p.
Albert Meister, L'Autogestion en uniforme : l'expérience péruvienne de gestion du sous-développement, Privat, coll. « Réflexion faite », 1981, 306 p. (ISBN 2-7089-9201-5)

Bibliographie et sources

Ouvrages

IREC (Institut de recherche sur l'environnement construit), L'autogestion, disait-on !, PUF, 1988, 181 p.
Marianne Enckell (dir.), Guillaume Davranche (dir.), Rolf Dupuy (dir.) et al., Les anarchistes : dictionnaire biographique du mouvement libertaire francophone, Paris, Éditions de l'Atelier, coll. « Jean Maitron », 2014, 527 p. (ISBN 978-2-7082-4268-5).

Articles

Albert Meister, « Démocratie et participation », Sociologie du travail, n^o 3,‎ juillet-septembre 1961, p. 236-252 (ISSN 1777-5701, lire en ligne, consulté le 23 janvier 2022)
Albert Meister, « Les groupes d'autogestion au Japon », Autogestions, n^o 10,‎ été 1982, p. 105-121 (ISSN 2778-5874)
F. Mintz, « Propos d'Albert Meister recueillis le 27 novembre 1980 : D'un pays à l'autre », Autogestions, n^o 10,‎ été 1982, p. 81-92 (ISSN 2778-5874)
Pierre-Noël Denieuil, « Représentations comparées et limites de la notion de participation suscitée en Afrique et en Amérique latine : La Participation pour le développement, de Albert Meister », Revue Tiers Monde, n^o 195,‎ juillet-septembre 2008, p. 647-659 (ISSN 1293-8882, lire en ligne, consulté le 18 janvier 2015)
Éric Dussert, « L'Utopie du fraternel Meister », Le Matricule des Anges, n^o 72,‎ avril 2006 (ISSN 1241-7696, lire en ligne, consulté le 18 janvier 2015)^[9]
Éric Belouet, Albert Meister (1927-1982), sociologue désabusé de l'utopie », Recma, n° 328, avril 2013, p. 96-108 (ISSN 1626-1682 et 2261-2599, lire en ligne)

Liens externes

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.
Fonds d'archives d'Albert Meister à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine (IMEC)
« Notice biographique », sur Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier (Le Maitron), Éditions de l'Atelier - Éditions ouvrières (consulté le 18 janvier 2015)
« Ephéméride anarchiste : 6 janvier », sur L'Éphéméride anarchiste (consulté le 18 janvier 2015)

Notes et références

↑ Notice biographique du Maitron en ligne, sur le site de l'Université Paris I
↑ ^{a b et c} Éric Belouet, « Albert Meister (1927-1982), sociologue désabusé de l'utopie », Recma, Paris, Association Recma, n^o 328,‎ avril 2013, p. 96-108 (ISSN 1626-1682 et 2261-2599, lire en ligne)
↑ ^{a et b} Sociologue de l'utopie : Albert Meister, l'autogestion et le mouvement coopératif, journée d'étude du 14 novembre 2013 à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine (IMEC), Saint-Germain-la-Blanche-Herbe
↑ « J'ai commencé par y faire des enquêtes, qui se sont soldées par tant d'amitiés durables qu'à un moment donné je me suis trouvé tellement proche des préoccupations de ces groupes que j'ai tout naturellement troqué la veste du chercheur pour celle du formateur. » (L'Autogestion en uniforme, Privat, coll. « Réflexion faite », 1981, p. 16)
↑ « Albert Meister », sur IMEC (consulté le 16 décembre 2016)
↑ À ne pas confondre avec la revue Interrogations (Pour la communauté humaine).
↑ René Bianco, « Albert Meister », sur 100 ans de presse anarchiste (consulté le 18 janvier 2015)
↑ ^{a et b} La Soi-disant utopie du Centre Beaubourg sur le site du SUDOC. Publié en 1976 sous le pseudonyme de Gustave Affeulpin, ce roman a été réédité en 2010 chez Burozoïque (Montreuil) sous le nom d'Albert Meister, avec onze dessins originaux d'Ultralab et une postface d'Éric Dussert.
↑ Article repris dans Éric Dussert (préf. Claire Paulhan), Une forêt cachée : 156 portraits d'écrivains oubliés, Paris, La Table ronde, 2013, 605 p. (ISBN 978-2-7103-3160-5)

Voir aussi

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Anarchisme en Suisse.

[1] Notice biographique du Maitron en ligne, sur le site de l'Université Paris I

[recma-2] {a b et c} Éric Belouet, « Albert Meister (1927-1982), sociologue désabusé de l'utopie », Recma, Paris, Association Recma, n^o 328,‎ avril 2013, p. 96-108 (ISSN 1626-1682 et 2261-2599, lire en ligne)

[imec-3] {a et b} Sociologue de l'utopie : Albert Meister, l'autogestion et le mouvement coopératif, journée d'étude du 14 novembre 2013 à l'Institut mémoires de l'édition contemporaine (IMEC), Saint-Germain-la-Blanche-Herbe

[4] « J'ai commencé par y faire des enquêtes, qui se sont soldées par tant d'amitiés durables qu'à un moment donné je me suis trouvé tellement proche des préoccupations de ces groupes que j'ai tout naturellement troqué la veste du chercheur pour celle du formateur. » (L'Autogestion en uniforme, Privat, coll. « Réflexion faite », 1981, p. 16)

[5] « Albert Meister », sur IMEC (consulté le 16 décembre 2016)

[6] À ne pas confondre avec la revue Interrogations (Pour la communauté humaine).

[7] René Bianco, « Albert Meister », sur 100 ans de presse anarchiste (consulté le 18 janvier 2015)

[affeulpin-8] {a et b} La Soi-disant utopie du Centre Beaubourg sur le site du SUDOC. Publié en 1976 sous le pseudonyme de Gustave Affeulpin, ce roman a été réédité en 2010 chez Burozoïque (Montreuil) sous le nom d'Albert Meister, avec onze dessins originaux d'Ultralab et une postface d'Éric Dussert.

[9] Article repris dans Éric Dussert (préf. Claire Paulhan), Une forêt cachée : 156 portraits d'écrivains oubliés, Paris, La Table ronde, 2013, 605 p. (ISBN 978-2-7103-3160-5)

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