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Albert-Eugène Lachenal

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Albert-Eugène Lachenal, né le à Annecy et mort le à Annecy, est un médecin et homme politique savoyard, puis français du XIXe siècle.

Biographie

Origine et formation

Jean Albert-Eugène Lachenal naît le 29 ventôse de l'An IV () à Annecy [1],[2] (ancienne capitale du Genevois), alors dans le département du Mont-Blanc. Le duché de Savoie a été annexé par la France en 1792[3],[4]. Il est le fils de Jean-Baptiste Lachenal, un bourgeois d'Annecy, et d'Anne Jacquet[2].

Il entreprend des études de médecine et obtient son doctorat à l'université de Turin, le [2],[4]. Il effectue ensuite un stage à la Faculté de médecine de Paris, de à [2]. Il est notamment stagiaire auprès du docteur Guillaume Dupuytren[2]. Il revient s'installer à Annecy, où il est nommé comme médecin de la Maison du Roi, en 1826[5]. Six ans plus tard, il devient proto-médecin — officier sanitaire chargé de l'inspection des boutiques d'apothicaires et de chirurgiens ainsi que des hôpitaux[6] — de la cité genevoise[5].

Il épouse Adèle Ruphy, fille du baron François Ruphy de Menthon de Lornay[5]. Ils ont deux enfants, Nathalie et Arthur.

Il devient le premier président de l'Académie florimontane en 1851[7]. Il est élu le à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, avec pour titre académique Agrégé[8].

Carrière politique

Il est nommé syndic d'Annecy du au [5]. Il est alors remplacé par l'avocat Aimé Levet[5].

La Constitution de 1848 met en place un Parlement. Albert-Eugène Lachenal est élu comme député conservateur pour le collège d'Annecy (Ire législature) avant d'être remplacé par Aimé Levet. Il est ensuite candidat pour les collèges d'Albertville, où il est élu et remplacé par Charles Duverger de Saint-Thomas, et officiellement à Annecy, pour la IVe législature ( - ). Lors de la législature suivante, il est élu pour le collège d'Annecy ( - ). Il se présente enfin, lors de la VIe législature au collège d'Ugine où il est élu[3],[9].

Il est secrétaire général du Ministère de l'Intérieur à Turin[3]. Il est le Gouverneur-régent d'Annecy à la veille de l'Annexion de la Savoie.

Chef de file du parti annexionniste — c'est-à-dire pour l'union de la Savoie à la France — dans la province du Genevois[9], il applique à la lettre les consignes venant du sénateur français Armand Laity, nommé commissaire impérial extraordinaire, chargé de la propagande pro-annexionniste, pour mettre tout en œuvre afin d'éviter qu'une partie de la population savoyarde soit séduite par l'éventualité d'une union à la Suisse voisine. Recevant même, le , de la part du journal le Bon Sens une recommandation appuyée : « [Il] faut avoir à la tête de chaque commune un syndic franchement dévoué à l'annexion française car c'est lui qui doit donner l'impulsion et présider aux opérations électorales. Un syndic dévoué aux « piémontistes » ou faisant vœux pour la Suisse serait tout à fait déplacé, dans une pareille circonstance. Nous apprenons avec plaisir que de grandes grandes épurations ont été faites déjà dans la Province de Chambéry, parmi les syndics hostiles ou suspects. Le gouverneur d'Annecy ferait certainement certainement de même, si c'était nécessaire, etc. »[10].

Il fait d'ailleurs partie de la délégation de 41 savoisiens (nobles, bourgeois, officiers ministériels)[11] favorables à l'Annexion, menée par le comte Amédée Greyfié de Bellecombe et envoyée auprès de l'Empereur Napoléon III[12].

Il est élu maire d'Annecy en 1873, à la suite de la démission de Louis Chaumontel, et garde ce mandat jusqu'en 1875, où Louis Chaumontel est de nouveau désigné pour cette magistrature.

Mort

Il décède le , dans sa résidence des Marquisats[13]. Lors de ses funérailles, une foule nombreuse est présente, estimé à « 2 500 personnes en dehors de l'armée »[13]. Les honneurs militaires lui sont rendus[13]. Toutefois, le Conseil municipal de la Ville d'Annecy n'est pas représenté lors des obsèques[13].

Décoration

Il est fait chevalier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare[14].

Il est décoré commandeur de la Légion d'honneur par l'empereur Napoléon III, lors de son passage à Annecy, en 1860[15],[1].

Notes et références

  1. a et b « Cote LH/1423/56 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  2. a b c d et e Revue Savoisienne 1960, p. 25.
  3. a b et c Paul Guichonnet (sous la dir.), Histoire de l’annexion de la Savoie (et ses dossiers secrets), éd. Privat, 1982, 1988, p. 380.
  4. a et b Michel Germain, Personnages illustres des Savoie, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-9156-8815-3), p. 334.
  5. a b c d et e Revue Savoisienne 1960, p. 26.
  6. Jean Nicolas, La Savoie au XVIIIe siècle, noblesse et bourgeoisie, éditions Maloine, 1978, (ISBN 2-224-00413-3), p. 86
  7. Revue Savoisienne 1960, p. 24.
  8. « Etat des Membres de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie depuis sa fondation (1820) jusqu'à 1909 », sur le site de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie et « Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie », sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques - cths.fr.
  9. a et b Régine Boisier, Adrien : Fils de paysan, appelé l'aristo, La Fontaine de Siloé, , 363 p. (ISBN 2-84206-213-2 et 978-2-8420-6213-2), p. 192.
  10. Luc Monnier donne le 12 alors que le journal est édité le 11. Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p. 275
  11. La délégation menée par le comte Amédée Greyfié de Bellecombe, comprend pour la province de Chambéry, les conseillers provinciaux Louis Bérard, Maurice Blanc, Ernest de Boigne, les barons Frédéric d'Alexandry d'Orengiani et Louis Girod de Montfalcon, ainsi que Charles Bertier, Alexis Falcoz, Pierre-Louis Besson, l'avocat Antoine Bourbon, le docteur Dardel, Jacques Prosper Degaillon, Charles François, Félix Gruat, Pierre Viviand, Savey-Guerraz et le major de la Garde nationale Vuagnat. La province d'Annecy est représentée par les députés Albert-Eugène Lachenal, Joseph Ginet (Rumilly), Hippolyte Pissard (Saint-Julien) et Jacques Replat (Annecy), accompagnés par Claude Bastian (ancien député de Saint-Julien), Dufour, les barons Scipion Ruphy (Annecy) et Jules Blanc (Faverges), François Bétrix (directeur de la Banque de Savoie), le docteur Descotes, Magnin, Masset, Alexis Rollier. À noter que le Chablais, plutôt favorable à un rapprochement avec la Suisse voisine n'envoie que Édouard Dessaix, Félix Jordan, François Ramel et Gustave Folliet. Cité par Régine Boisier/Paul Guichonnet.
  12. Régine Boisier, Adrien : Fils de paysan, appelé l'aristo, La Fontaine de Siloé, , 363 p. (ISBN 978-2-8420-6213-2), p. 190.
  13. a b c et d Revue Savoisienne 1960, p. 34.
  14. Jacques Lovie, La Savoie dans la vie française de 1860 à 1875, Paris, Presses universitaires de France, , 632 p., p. 368.
  15. Revue Savoisienne 1960, p. 31.

Voir aussi

Bibliographie

  • L. Pfister, « Un grand artisan de l'Annexion : le Commandeur Lachenal. Premier Président de la Florimontane », Revue Savoisienne, Annecy, vol. 3,‎ (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes