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En outre, ajoute-t-il, la [[Banque mondiale]], le [[Fonds monétaire international]] et la [[Banque de Chine]] ont déboursé des fonds pour aider principalement la Colombie, le Pérou, l'Équateur, la Bolivie pendant que les chinois aidaient le Venezuela. Dans ces accords, {{Citation|les peuples indigènes n'ont pas d'importance. Les ressources arrivent pour faire face à la crise dans les villes, compromettant les ressources naturelles de l'Amazonie. (...) Le Pérou a des dettes envers la Chine et les États-Unis ; en Equateur c'est la même chose ; La Colombie de même, l et dans les autres pays c'est pareil<ref name=MongabayLatam2020/>. Nos pays sont également lourdement endettés envers les États-Unis, la Chine et la Russie, et ces dettes seront payées avec le pétrole et les ressources naturelles. Et où sont-ils ? Eh bien, en Amazonie. Mais les peuples s'organisent pour se défendre, car nous n'allons pas laisser l'Amazonie être détruite}}<ref name=MongabayLatam2020/>.
En outre, ajoute-t-il, la [[Banque mondiale]], le [[Fonds monétaire international]] et la [[Banque de Chine]] ont déboursé des fonds pour aider principalement la Colombie, le Pérou, l'Équateur, la Bolivie pendant que les chinois aidaient le Venezuela. Dans ces accords, {{Citation|les peuples indigènes n'ont pas d'importance. Les ressources arrivent pour faire face à la crise dans les villes, compromettant les ressources naturelles de l'Amazonie. (...) Le Pérou a des dettes envers la Chine et les États-Unis ; en Equateur c'est la même chose ; La Colombie de même, l et dans les autres pays c'est pareil<ref name=MongabayLatam2020/>. Nos pays sont également lourdement endettés envers les États-Unis, la Chine et la Russie, et ces dettes seront payées avec le pétrole et les ressources naturelles. Et où sont-ils ? Eh bien, en Amazonie. Mais les peuples s'organisent pour se défendre, car nous n'allons pas laisser l'Amazonie être détruite}}<ref name=MongabayLatam2020/>.

=== Covid-19 ===
Les populations indigènes n'ont en général aucune immunité face à la majorité des épidémies importées et plus de 60% de la forêt amazonienne est située au Brésil, dont le gouvernement est celui qui a le plus mal géré la pandémie (plus de 550 000 morts officiellement comptabilisé entre le 25 février 2020 et le 24 juillet 2021)<ref>{{Article |langue=fr |titre=Au Brésil, des dizaines de milliers de manifestants réclament la destitution de Jair Bolsonaro |périodique=Le Monde.fr |date=2021-07-24 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/07/24/au-bresil-des-dizaines-de-milliers-de-manifestants-reclament-la-destitution-de-jair-bolsonaro_6089442_3210.html |consulté le=2021-09-10}}</ref>. {{Loupe|Pandémie de Covid-19 au Brésil}}

Alors que les autochtones devaient s'organiser eux-mêmes, en coordination avec le REPAM ([[Red Eclesial Pan Amazónica]]) pour compter leurs morts qui n'entraient généralement pas dans les statistiques nationales, et parfois en plaçant des communautés entières en {{Citation|isolement volontaire}}, Mirabal et d'autres leaders de peuples autochtones, soutenu par [[Amnesty International]] ont lancé plusieurs appels urgents à une "aide humanitaire internationale". Mirabal a à cette occasion alerté sur le rôle des exploitants miniers et forestiers illégaux qui, dans le contexte du confinement, peuvent agir en toute "impunité" et exposer plus encore les communautés à la contagion. Lui, et d'autres leaders autochtones reprochent aux gouvernements des 9 pays amazoniens ([[Brésil]], [[Colombie]], [[Pérou]], [[Équateur (pays)|Equateur]], [[Venezuela]], [[Bolivie]], [[Surinam]], [[Guyana]], [[Guyane]]/[[France]]) d'avoir oublié les peuples autochtones face à la COVID-19<ref name=MongabayLatam2020/>, alors qu'en raison notamment de l'absence de structures socio-médicales, alors que ces populations sont particulièrement vulnérables au [[SARS-CoV-2]]. Ces appels ont alerté sur un risque d’«[[ethnocide]] » ; {{Citation|Il n'y a pas de médecins dans nos communautés, il n'y a pas d'équipements de prévention face à cette pandémie (...). Il n'y a pas de soutien en matière alimentaire}} alertait José Gregorio Diaz Mirabal au nom de la Coica lors d'une [[visio-conférence]] faite avec Amnesty International, ces leaders indigènes ont déploré le peu d’assistance et de considération que leur accordent les 9 gouvernements de la région<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Coronavirus : les indigènes d'Amazonie appellent à l'aide internationale |url=https://www.rtl.fr/actu/international/coronavirus-les-indigenes-d-amazonie-appellent-a-l-aide-internationale-7800440384 |site=www.rtl.fr |consulté le=2021-09-10}}</ref>. Seul le Pérou a publié un décret d'urgence sanitaire citant les peuples autochtones mais, ajoute Mirabal, sans inclure leurs organisations représentatives. En Colombie, à [[Leticia]] le gouvernements a militarisé la [[triple frontière]] (où le Pérou, la Colombie et le Brésil se jouxtent), ce qui n'a pas arrêté le virus car dans le même temps, les systèmes de santé étaient dépassés et manquaient de médicaments et de médecins. Cette zone, connue pour son [[trafic de drogue]] et de carburant, pour le travail informel, est devenue l'une des zones les plus touchées d'Amazonie par la COVID-19<ref name=MongabayLatam2020/>. Côté Brésil, l'épidémie a fait des ravages dans tout le pays, et du côté de la frontière entre la Colombie, l'Équateur et le Pérou, les amérindiens n'ont pu que constater que leurs fleuves étaient devenus des voies de contagion, de même plus tard à la frontière avec la Guyane<ref name=MongabayLatam2020/>. Le virus se joue des frontière entre le Brésil et le Venezuela et les Guyanes. Selon Mirabal, {{Citation|l'un des principaux axes de la pandémie a été l'[[Orpaillage|exploitation minière illégale]] au Brésil, en Colombie, au Pérou et en Équateur ; et les mineurs traversent les frontières ; tant de personnes ont transporté le virus par les rivières, par les avions. Il y a beaucoup d'étrangers dans la [[triple frontière]] et les communautés indigènes sont là ; bien sûr, elles ne peuvent qu'être infectées}}<ref name=MongabayLatam2020/>.

En [[2018]], les présidents [[Jair Bolsonaro]] ([[Brésil]]), Duque ([[Colombie]]) et [[Lenin Moreno]] ([[Équateur (pays)|Équateur]]) avaient à [[Leticia]] signé un pacte supposé protéger l'Amazonie, mais selon Mirabal, il ne s'est pas traduit dans les faits, en particulier lors de la pandémie : Les environ 3 millions d'autochtones (sur plus de 40 millions d'habitants des 9 pays d'Amazonie) n'avaient pas de médecins ni même de messages de prévention dans aucune de leurs langues<ref name=MongabayLatam2020/>. Après le 11 mars 2019 (déclaration de pandémie mondiale par l'OMS), sans aides des gouvernements, les communautés autochtones ont déclaré elles-mêmes l'urgence dans le bassin amazonien et décidé de prendre des mesures en la matière (certains peuples se sont eux-mêmes placés en isolement volontaire). Il y a néanmoins eu de très nombreux morts autochtones et les droits à l'éducation n'ont pas été respectés (pendant que les enfants des villes riches suivaient leurs cours sur Internet, les enfants autochtones, en quarantaine et/ou confinés dans leurs familles, étaient privés d'école durant plusieurs mois). Mirabal ajoute {{Citation|si les États ne le font pas, alors nous demandons à l'ONU [Organisation des Nations Unies] de déclarer l'Amazonie zone de catastrophe sanitaire afin que l'aide humanitaire internationale puisse y entrer}}<ref name=MongabayLatam2020/>.

=== Appel à la lutte contre la criminalité ===
Mi [[2020]], Mirabal rappelle en outre que pendant ce temps de pandémie, en Colombie et au Brésil {{Citation|les [[meurtre]]s dus aux invasions de territoires indigènes et à la [[criminalisation]] due au conflit sur les [[ressources naturelles]] ont explosé, en plus du fait que l'exploitation minière illégale<ref>{{Article |prénom1=Jorge |nom1=Caballero Espejo |prénom2=Max |nom2=Messinger |prénom3=Francisco |nom3=Roman D. |prénom4=Cesar |nom4=Ascorra |titre=Deforestation and Forest Degradation Due to Gold Mining in the Peruvian Amazon: A 34-Year Perspective |date=2018-11-05 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.20944/preprints201811.0113.v1 |consulté le=2021-09-10}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Jelke |nom1=Boesten |titre=Inequality, Normative Violence, and Livable Life: Judith Butler and Peruvian Reality |éditeur=Palgrave Macmillan US |date=2014 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1057/9781137455260_10 |consulté le=2021-09-10 |pages=217–243}}</ref> et la déforestation n'ont pas cessé}}<ref name=MongabayLatam2020/>, devenant, avec le développement des infrastructures l'une des principales menaces pour l'Amazonie<ref>{{Article |prénom1=Anthony J. |nom1=Bebbington |prénom2=Denise |nom2=Humphreys Bebbington |prénom3=Laura Aileen |nom3=Sauls |prénom4=John |nom4=Rogan |titre=Resource extraction and infrastructure threaten forest cover and community rights |périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences |volume=115 |numéro=52 |date=2018-12-03 |issn=0027-8424 |issn2=1091-6490 |doi=10.1073/pnas.1812505115 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1073/pnas.1812505115 |consulté le=2021-09-10 |pages=13164–13173}}</ref>.

Selon le rapport de [[Global Witness]] 2019, les taux les plus élevés au monde d’assassinats de défenseurs de l’environnement ont été enregistrés en Colombie et au Mexique, et 40 % des 212 écologistes assassinés dans le monde cette année-là appartenaient à des [[peuples autochtones]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les peuples indigènes en Colombie (I) : entre massacres, déplacements et trafic de drogue |url=https://www.elciudadano.com/fr/les-peuples-indigenes-en-colombie-i-entre-massacres-deplacements-et-trafic-de-drogue/09/25/ |site=El Ciudadano |date=2020-09-25 |consulté le=2021-09-10}}</ref>.


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==

Version du 10 septembre 2021 à 16:12

José Gregorio Diaz Mirabal, est un leader amérindien, membre du peuple Wakuenai Kurripaco (une ethnie amazonienne tranfrontalière, répartie entre le Venezuela, le Brésil et la Colombie)[1], né au Venezuela, élu pour deux ans coordonnateur du Congrès des organisations autochtones du bassin amazonien (COICA, basée à Quito en Equateur, congrès qui représentait (en 2012) 511 communautés de peuples autochtones amazoniens, dont 66 tribus isolées (volontairement pour certaines)[2], vivant dans neuf pays amazoniens, soit 3 à 4 millions de personnes selon les sources[1],[3].
Tout comme Raoni Metuktire (l'un des chef du peuple kayapo), José Gregorio Diaz Mirabal s'est fait porte-parole de nombreux autochtones amérindiens, se consacrant à la protection de la forêt amazonienne, y compris en tant que puits de carbone, ainsi qu'à la reconnaissance des droits des peuples autochtones et de leurs savoirs traditionnels, alors que ces peuples doivent faire face à des actes de violence et de racisme, souvent associés aux avancées des infrastructures, de l'orpaillage illégal, de l'industrie extractive, des éleveurs et de l'agriculture du soja, des feux de forêt qui détruisent les territoires et ressources des populations autochtones, également mises à mal récemment par la pandémie de COVID-19[4]. Mirabal dit avoir conscience que les peuples autochtones sont « un obstacle pour les gouvernements et les multinationales », et il dénonçe la criminalité qui sévit dans certains pays à l'encontre notamment de leaders écologistes assassinés ou, pour ceux qui ont plus de chance, emprisonnés[3].
« Le jour où les peuples autochtones disparaîtront, l'Amazonie disparaîtra également » ; cette phrase de Gregorio Díaz Mirabal a été sélectionnée comme étant l'une des 12 phrases les plus impressionnantes retenues par le média Mongabay Latam parmi les centaines de témoignages qu'il a enregistré en 2020[5].

Prises de paroles à l'international

A la manière de Raoni, Mirabal, au nom de la COICA parcourt le monde pour défendre la forêt et ses habitants, y compris les « peuples autochtones qui ont choisi de vivre isolés, ont décidé de ne pas découvrir ce monde, mais dont le territoire disparaît chaque jour avec l'invasion des bûcherons »[6].

Protection du climat planétaire et de la biodiversité amazonienne

Mi-septembre 2018, Mirabal était présent, invité par le gouvernement de l'État de Californie à San Francisco, au sommet Global Climate Action Summit qui visait à encourager « la participation des gouvernements locaux à la lutte contre le changement climatique ».

« Nous devons penser l'Amazonie vivante pour tout le monde » ...alors que les habitants des pays développés vivent dans une bulle et se fichent du fait qu'« ils brûlent la planète, polluent les rivières, les animaux disparaissent » ; les lois n'y sont pas respectées, et ce sont les peuples autochtones qui voient leurs droits bafoués dans les neuf pays de la région, y compris dans ceux qui les prévoyaient dans la loi ou la constitution, comme au Vénézuela[7]. « Je ne sais pas quoi faire pour sensibiliser ces gens » regrette-t-il, soulignant que les populations autochtones protègent un bien commun « quelque chose qui appartient à tout le monde » et que les êtres humains sont nourris et protégés par la nature quelle que soit leur origine[6]. Des gens détruisent l'Amazonie « et nous, ses enfants, qui vivons avec la forêt, allons dans le monde et disons : s'il vous plaît, comprenez. Les gens devront-ils manquer d'air ou d'eau pour comprendre ? Nous parlons ici pour les animaux qui disparaissent et ne peuvent pas parler »[6].

Appel à un plan de sauvegarde international de l'Amazonie

Des travaux scientifiques (2019) montrent que pour l'Amazonie brésilienne « la lutte pour la conservation est perdue, tant que les accords et les réglementations sont subvertis et contournés »[8] ; le Président Bolsonaro participant au déni du réchauffement climatique, dont en déclarant lui-même que les données scientifiques et satellitales sont des mensonges[9] ; José Gregorio Diaz Mirabal estime en outre que les gouvernements chinois et des États-Unis ont presque acheté l'Amazonie (via les engagements pétrolier, miniers et agricoles notamment, signés avec les pays amazoniens)[1].

En outre, ajoute-t-il, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque de Chine ont déboursé des fonds pour aider principalement la Colombie, le Pérou, l'Équateur, la Bolivie pendant que les chinois aidaient le Venezuela. Dans ces accords, « les peuples indigènes n'ont pas d'importance. Les ressources arrivent pour faire face à la crise dans les villes, compromettant les ressources naturelles de l'Amazonie. (...) Le Pérou a des dettes envers la Chine et les États-Unis ; en Equateur c'est la même chose ; La Colombie de même, l et dans les autres pays c'est pareil[1]. Nos pays sont également lourdement endettés envers les États-Unis, la Chine et la Russie, et ces dettes seront payées avec le pétrole et les ressources naturelles. Et où sont-ils ? Eh bien, en Amazonie. Mais les peuples s'organisent pour se défendre, car nous n'allons pas laisser l'Amazonie être détruite »[1].

Covid-19

Les populations indigènes n'ont en général aucune immunité face à la majorité des épidémies importées et plus de 60% de la forêt amazonienne est située au Brésil, dont le gouvernement est celui qui a le plus mal géré la pandémie (plus de 550 000 morts officiellement comptabilisé entre le 25 février 2020 et le 24 juillet 2021)[10].

Alors que les autochtones devaient s'organiser eux-mêmes, en coordination avec le REPAM (Red Eclesial Pan Amazónica) pour compter leurs morts qui n'entraient généralement pas dans les statistiques nationales, et parfois en plaçant des communautés entières en « isolement volontaire », Mirabal et d'autres leaders de peuples autochtones, soutenu par Amnesty International ont lancé plusieurs appels urgents à une "aide humanitaire internationale". Mirabal a à cette occasion alerté sur le rôle des exploitants miniers et forestiers illégaux qui, dans le contexte du confinement, peuvent agir en toute "impunité" et exposer plus encore les communautés à la contagion. Lui, et d'autres leaders autochtones reprochent aux gouvernements des 9 pays amazoniens (Brésil, Colombie, Pérou, Equateur, Venezuela, Bolivie, Surinam, Guyana, Guyane/France) d'avoir oublié les peuples autochtones face à la COVID-19[1], alors qu'en raison notamment de l'absence de structures socio-médicales, alors que ces populations sont particulièrement vulnérables au SARS-CoV-2. Ces appels ont alerté sur un risque d’«ethnocide » ; « Il n'y a pas de médecins dans nos communautés, il n'y a pas d'équipements de prévention face à cette pandémie (...). Il n'y a pas de soutien en matière alimentaire » alertait José Gregorio Diaz Mirabal au nom de la Coica lors d'une visio-conférence faite avec Amnesty International, ces leaders indigènes ont déploré le peu d’assistance et de considération que leur accordent les 9 gouvernements de la région[11]. Seul le Pérou a publié un décret d'urgence sanitaire citant les peuples autochtones mais, ajoute Mirabal, sans inclure leurs organisations représentatives. En Colombie, à Leticia le gouvernements a militarisé la triple frontière (où le Pérou, la Colombie et le Brésil se jouxtent), ce qui n'a pas arrêté le virus car dans le même temps, les systèmes de santé étaient dépassés et manquaient de médicaments et de médecins. Cette zone, connue pour son trafic de drogue et de carburant, pour le travail informel, est devenue l'une des zones les plus touchées d'Amazonie par la COVID-19[1]. Côté Brésil, l'épidémie a fait des ravages dans tout le pays, et du côté de la frontière entre la Colombie, l'Équateur et le Pérou, les amérindiens n'ont pu que constater que leurs fleuves étaient devenus des voies de contagion, de même plus tard à la frontière avec la Guyane[1]. Le virus se joue des frontière entre le Brésil et le Venezuela et les Guyanes. Selon Mirabal, « l'un des principaux axes de la pandémie a été l'exploitation minière illégale au Brésil, en Colombie, au Pérou et en Équateur ; et les mineurs traversent les frontières ; tant de personnes ont transporté le virus par les rivières, par les avions. Il y a beaucoup d'étrangers dans la triple frontière et les communautés indigènes sont là ; bien sûr, elles ne peuvent qu'être infectées »[1].

En 2018, les présidents Jair Bolsonaro (Brésil), Duque (Colombie) et Lenin Moreno (Équateur) avaient à Leticia signé un pacte supposé protéger l'Amazonie, mais selon Mirabal, il ne s'est pas traduit dans les faits, en particulier lors de la pandémie : Les environ 3 millions d'autochtones (sur plus de 40 millions d'habitants des 9 pays d'Amazonie) n'avaient pas de médecins ni même de messages de prévention dans aucune de leurs langues[1]. Après le 11 mars 2019 (déclaration de pandémie mondiale par l'OMS), sans aides des gouvernements, les communautés autochtones ont déclaré elles-mêmes l'urgence dans le bassin amazonien et décidé de prendre des mesures en la matière (certains peuples se sont eux-mêmes placés en isolement volontaire). Il y a néanmoins eu de très nombreux morts autochtones et les droits à l'éducation n'ont pas été respectés (pendant que les enfants des villes riches suivaient leurs cours sur Internet, les enfants autochtones, en quarantaine et/ou confinés dans leurs familles, étaient privés d'école durant plusieurs mois). Mirabal ajoute « si les États ne le font pas, alors nous demandons à l'ONU [Organisation des Nations Unies] de déclarer l'Amazonie zone de catastrophe sanitaire afin que l'aide humanitaire internationale puisse y entrer »[1].

Appel à la lutte contre la criminalité

Mi 2020, Mirabal rappelle en outre que pendant ce temps de pandémie, en Colombie et au Brésil « les meurtres dus aux invasions de territoires indigènes et à la criminalisation due au conflit sur les ressources naturelles ont explosé, en plus du fait que l'exploitation minière illégale[12],[13] et la déforestation n'ont pas cessé »[1], devenant, avec le développement des infrastructures l'une des principales menaces pour l'Amazonie[14].

Selon le rapport de Global Witness 2019, les taux les plus élevés au monde d’assassinats de défenseurs de l’environnement ont été enregistrés en Colombie et au Mexique, et 40 % des 212 écologistes assassinés dans le monde cette année-là appartenaient à des peuples autochtones[15].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Références

  1. a b c d e f g h i j k et l Yvette Sierra Praeli, « Interview ; Gregorio Díaz Mirabal : « Le jour où les peuples indigènes disparaîtront, l'Amazonie disparaîtra aussi ; entretien sur la situation des peuples autochtones en Amazonie », sur efeverde.com, (consulté le )
  2. « Profile », sur news.trust.org (consulté le )
  3. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées VideNueva2019
  4. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées IFAD2021
  5. (es) « 2020: lo mejor y lo más leído de la cobertura ambiental de Mongabay Latam », sur Noticias ambientales, (consulté le )
  6. a b et c « Gregorio Mirabal: “Tenemos que pensar en la Amazonía viva para todos” (« Nous devons penser à l'Amazonie vivante pour tous », a déclaré le leader du Coordinateur des Organisations Indigènes du Bassin amazonien (COICA), Gregorio Mirabal, lors d'une interview qu'il a accordée à la chaîne allemande Deutsche Welle (DW)) », sur www.servindi.org, (consulté le )
  7. (en) Catherine Alès, « From proclamation to denial: Indigenous rights and political participation in Venezuela », Regions and Cohesion, vol. 8, no 2,‎ , p. 49–81 (ISSN 2152-9078 et 2152-906X, DOI 10.3167/reco.2018.080204, lire en ligne, consulté le )
  8. William D. Carvalho, Karen Mustin, Renato R. Hilário et Ivan M. Vasconcelos, « Deforestation control in the Brazilian Amazon: A conservation struggle being lost as agreements and regulations are subverted and bypassed », Perspectives in Ecology and Conservation, vol. 17, no 3,‎ , p. 122–130 (ISSN 2530-0644, DOI 10.1016/j.pecon.2019.06.002, lire en ligne, consulté le )
  9. Herton Escobar, « Deforestation in the Amazon is shooting up, but Brazil’s president calls the data ‘a lie’ », Science,‎ (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, DOI 10.1126/science.aay9103, lire en ligne, consulté le )
  10. « Au Brésil, des dizaines de milliers de manifestants réclament la destitution de Jair Bolsonaro », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Coronavirus : les indigènes d'Amazonie appellent à l'aide internationale », sur www.rtl.fr (consulté le )
  12. Jorge Caballero Espejo, Max Messinger, Francisco Roman D. et Cesar Ascorra, « Deforestation and Forest Degradation Due to Gold Mining in the Peruvian Amazon: A 34-Year Perspective », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Jelke Boesten, « Inequality, Normative Violence, and Livable Life: Judith Butler and Peruvian Reality », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant, Palgrave Macmillan US,‎ , p. 217–243 (lire en ligne, consulté le )
  14. Anthony J. Bebbington, Denise Humphreys Bebbington, Laura Aileen Sauls et John Rogan, « Resource extraction and infrastructure threaten forest cover and community rights », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 115, no 52,‎ , p. 13164–13173 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, DOI 10.1073/pnas.1812505115, lire en ligne, consulté le )
  15. « Les peuples indigènes en Colombie (I) : entre massacres, déplacements et trafic de drogue », sur El Ciudadano, (consulté le )