Jonathan Haidt

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Jonathan Haidt
Portrait de Jonathan Haidt
Jonathan Haidt (2013).
Biographie
Naissance
New York
Nationalité Américaine
Thématique
Formation Université Yale, université de Pennsylvanie, Scarsdale High School (en) et Davenport College (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Profession Psychologue, professeur d'université (d) et écrivainVoir et modifier les données sur Wikidata
Employeur Université de Virginie et université de New YorkVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions Hugh M. Hefner First Amendment AwardVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de Académie américaine des arts et des sciencesVoir et modifier les données sur Wikidata

Jonathan David Haidt (né en 1963 à New York) est un psychologue social et un professeur d'éthique américain. Ses études portent sur la morale. Professeur assistant à l'université de Virginie de 1995 à 2011, il enseigne par la suite à la Stern School of Business de l'université de New York[1].

Il a publié plusieurs livres, notamment The Happiness Hypothesis (2006), The Righteous Mind (2012), qui est devenu un best-seller du New York Times[2], et The Coddling of the American Mind (en) (2018). Il est considéré comme l'un des plus grands « penseurs globaux » (top global thinkers) par Foreign Policy[3] et l'un des plus grands intellectuels de la planète par Prospect magazine[4]. Ses trois conférences TED ont été visionnées plusieurs millions de fois[5],[6],[7].

Biographie[modifier | modifier le code]

Haidt naît à New York et grandit à Scarsdale. En 1985, il obtient un baccalauréat en philosophie à l'université Yale, puis un PhD en psychologie de l'université de Pennsylvanie en 1992. Par la suite, il fait un postdoctorat sur la psychologie culturelle (en) à l'université de Chicago sous la supervision de Jonathan Baron (en), Alan Fiske (en) et Richard Shweder (en). Il remporte une bourse Fulbright afin d'effectuer trois mois de recherches sur la moralité à Odisha, en Inde.

En 1995, Haidt est engagé comme assistant professor à l'université de Virginie. Il remporte quatre prix liés à son enseignement[8].

En 1999, Haidt s'intéresse à la toute nouvelle psychologie positive. Ses recherches mènent à la publication de Flourishing, en 2003, puis à The Happiness Hypothesis en 2006.

À partir de 2004, il applique la psychologie morale à la politique, effectuant des recherches sur les fondements psychologiques de l'idéologie. Cela l'amène à la publication de The Righteous Mind en 2012.

En 2007-2008, il est professeur invité à l'université de Princeton.

Depuis 2011, Haidt travaille à Leonard N. Stern School of Business. Ses recherches actuelles concernent la psychologie morale de l'éthique des affaires. Il est également engagé dans les efforts visant à favoriser une plus grande civilité politique et d'accroître la diversité idéologique de la psychologie sociale et d'autres sciences sociales.

En 2024, Haidt a publié le livre "The Anxious Generation: How the Great Rewiring of Childhood is Causing an Epidemic of Mental Illness". Dans ce livre, Haidt examine les effets des technologies modernes telles que les smartphones et les médias sociaux sur la santé mentale et le bien-être des jeunes. Haidt discute de la transition d'une enfance basée sur le jeu à un environnement plus orienté vers la technologie, qui a entraîné une augmentation de l'anxiété, de la dépression et d'autres troubles mentaux chez les adolescents. Il analyse comment le manque de temps de jeu non structuré et l'exposition excessive aux écrans ont contribué à ces problèmes. Il explore également le rôle des médias sociaux dans le renforcement du sentiment de pression sociale, de comparaison et d'isolement chez les jeunes. En outre, Haidt examine plus en détail la question de la dysphorie de genre et sa relation potentielle avec les tendances des médias sociaux. Il remarque que historiquement, les taux de dysphorie de genre étaient plus élevés chez les hommes nés cherchant une opération de réassignation sexuelle, mais qu'il y a eu une rapide augmentation chez les femmes nées, notamment parmi les adolescents de la génération Z, cherchant un traitement pour la dysphorie de genre. Haidt discute de la dynamique complexe de l'identité de genre et de l'influence des facteurs sociaux et culturels, y compris les interactions en ligne, sur la compréhension et l'expérience du genre.

La métaphore de l'éléphant et du cavalier[modifier | modifier le code]

Les observations de l'intuitionnisme social, que les intuitions viennent en premier et la rationalisation en second, ont conduit à la métaphore de l'éléphant et du cavalier. Le cavalier représente les processus contrôlés et conscients et l'éléphant représente tous les processus automatiques. Cette métaphore reprend la pensée de Daniel Kahneman résumée dans Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée. Cette métaphore est largement utilisée dans ses deux livres The Happiness Hypothesis (2006) et The Righteous Mind (2012).

Le cavalier est penché sur la positivité et se concentre sur des problèmes complexes, alors que l'éléphant est davantage penché sur des informations négatives et ne sait résoudre seulement que des problèmes simples. Le coté du cavalier évoque notre néocortex, notre côté rationnel ; il complète l'éléphant car il possède toutes les fonctionnalités dont l'éléphant manque[9].

Les théories de Haidt[modifier | modifier le code]

L'approche intuitionniste sociale[modifier | modifier le code]

Selon le modèle intuitionniste social de Haidt[10], le jugement moral est le résultat des intuitions qui représentent un processus cognitif rapide et automatique dont la conclusion apparaît spontanément. Elles sont ensuite suivies par une évaluation de l'ensemble des vertus sous le nom d'un jugement. Finalement, le raisonnement moral prend lieu pour traiter l'information trouvée. Il se fait en plusieurs étapes telles que la recherche des preuves, l'évaluation des preuves et le test des hypothèses. Habituellement, ce processus se produit lentement et peut être contrôlé même s'il demande un effort important.

Les émotions morales[modifier | modifier le code]

Selon Haidt, l'émotion est une source de motivation pour un certain genre d'action. Il définit donc les émotions morales[10] comme étant des motivations pour les actions morales et des réponses aux violations morales. Ces émotions amènent l'être humain à se soucier de son monde social et à remettre en question son intégrité. Haidt forme quatre groupes différents qui comportent une liste d'émotions qu'il juge morales : la famille de la réprobation (le dégoût, la colère, le mépris, l'indignation et l'aversion), le souci de soi (la honte, la culpabilité et la gêne), la souffrance des autres, et le mérite des autres (la compassion et la gratitude). Il précise que ces familles d'émotions morales sont présentes dans toutes les cultures du monde.

Psychologie de la morale[modifier | modifier le code]

Selon le psychologue Haidt, les recherches en psychologie morale sont biaisées par la population ciblée dans les études de psychologie sociale occidentale : les étudiants forment un groupe aberrant d'un point de vue psychologique et moral, selon Haidt. Ce facteur explique en grande partie le problème de reproductibilité des études en psychologie sociale. Il explique les erreurs méthodologiques dans le premier chapitre du livre The Righteous Mind. Il propose donc, avec ses collègues Joseph Craig et Jesse Graham, une approche différente définissant la morale de façon plus élargie, afin d'inclure les préoccupations et les valeurs qui sont présentes partout sur la planète.

Il propose une théorie, « la théorie des fondements moraux » qui inclut cinq vertus présentes dans toutes les cultures. Aux deux vertus classiques de justice et de soin d'autrui sont ajoutées les vertus, réputées conservatrices, de loyauté au groupe, d’obéissance à l'autorité et de pureté morale. Les valeurs de loyauté au groupe et d’obéissance à l'autorité ont en commun d'améliorer les liens entre les groupes sociaux.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jonathan Haidt » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) « Jonathan Haidt », sur stern.nyu.edu.
  2. « Best Sellers », .
  3. (en) « The FP 100 Top Global Thinkers »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur foreignpolicy.com, .
  4. (en) « World Thinkers 2013 », sur prospectmagazine.co.uk, .
  5. (en) Jonathan Haidt, « The moral roots of liberals and conservatives », TED, .
  6. (en) Jonathan Haidt, « Religion, evolution, and the ecstasy of self-transcendence »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), TED, .
  7. (en) Jonathan Haidt, « How common threats can make common (political) ground »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), TED, .
  8. (en) Kirsten Nelson, « Governor Warner Announces TIAA-CREF Virginia Outstanding Faculty Awards Recipients for 2004 », .
  9. « La métaphore du cavalier d'éléphant », sur ichi.pro (consulté le ).
  10. a et b Élaine Gauthier, « Les fondements naturels du jugement moral : Rationalisme et sentimentalisme à l'ère des neurosciences », sur uqam.ca, (consulté en ).
  11. « Débat en psychologie : les valeurs de la droite sont-elles morales ? », sur Psychomédia (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]